• Ecrits et graph - Aide

    Cette section vous permet de consulter les galeries des joueurs, qu'il s'agisse de leurs écrits ou de leurs créations graphiques. Merci de rester courtois et constructifs dans vos échanges !

    Modérateurs de la section :

Et nos textes, passages, poèmes préférés ?

DeletedUser

Bonjour :)
Petit coucou ici,
puis deux courts poemes d'un astrophysitien, specialiste de reputation mondiale des trous noirs, dirrecteur de recherche au CNRS, puis aussi écrivain et poete.


La douceur de la danse est passée
Par Jean-Pierre Luminet

Danse silencieuse
Ivresse du mouvement circulaire, légèrement
embarrassée par les irrégularités célestes.
Le moins chaud tourne autour du plus chaud,
à juste distance.

L’apanage des êtres vivants est le mouvement volontaire
et l’irruption est un bris de clôture.

L’espace est plein comme une petite chambre.
Aussi loin qu’il porte, nous trouvons des soleils
et toute sensation excitée, les membres de nos corps animaux
se mouvant le long des filaments solides de nos nerfs…
Ces rapprochements sans heurts, ces nœuds
dénoués, cette confusion aussitôt démêlée…
d’autres glissements se produisent
et nos nuits rayonnent d’une splendeur inconnue (…)

Riche en corps noirs invisibles, feutrée de nébuleuses obscures
qui absorbent l’excès de mes rayons
ta ténèbre est féconde
Son eau noire, du sépulcre dissous
vagues lourdes et suffocantes
corps plus pâle que tous les ors imaginables

Le vide est un creux psychologique

Unité indéfiniment rompue par une dispersion nouvelle. (…)


extrait de « Itinéraire céleste », Le Cherche midi, 2004





Les courbes des comètes font scandale

de si lourdes masses ne peuvent être mues par un grain de poussière
passantes aux crins de flamme
leur attrait tient en ce qu’elles glissent dans le mystère

Noblesse des moteurs angéliques
ardeur de leur amour
c’est aux anges de conserver cette tâche
les hôtes de la maison sont incités à la joie et à la vivacité
il n’en faut user que dans la mesure voulue
mais la raison d’être de l’univers est la grande circulation de l’invisible


extrait de « La Nature des choses », Le Cherche midi, 2012
Jean-Pierre Luminet



 

DeletedUser

Bonjour :)

35485670-256-k604060.jpg


Réinventons le monde

Toi et moi
Moi pour toi,
Réinventons le monde
En une seconde


Le merveilleux
Je l'ai reconnu dans tes yeux


Ponctuelle impulsion, un cri chorégraphié,
L’être en sa pleine puissance.
Éternelle dévotion, une éloge a la beauté
L'infini en sa pleine mouvance


L'avenir
Je l'ai reconnu dans ton soupir


Couleurs immersives aux échos d'apesanteur
L'art en sa pleine expression
Origine créative aux propos libérateurs
La sécurité en sa pleine insoumission


Le dépassement
Je l'ai reconnu dans tes gestes


Limpide mystère, le chef d'oeuvre incréé
Le potentiel en sa pleine fluctuation
Apaisante précision en une féminine originalité
L'élégance en sa pleine démonstration


La justice
Je l'ai reconnu dans ta voix


Symphonique cliquetis au diapason des vrais valeurs
L'équité en sa pleine transparence
Audible belvédère , ondulations rythmées par la candeur
La liberté en sa pleine appartenance


Toi et moi
Moi pour toi
Réinventons le monde
En une seconde


29288.jpg

 

DeletedUser5275

Poème Elfique
Nuit étoilée


Lamassë elenëa lomëo
Dans l'écho d'une nuit étoilée

Hlaran òmar ohtarlon
J'entends les voix des guerriers

I mahtanër huorenen
Qui combattirent avec courage

Umëa mornlë
Les ténèbres maléfiques

Mana nortëa tallo?
Que reste-t-il de tout cela?

Sì mornië entula
Maintenant les ténèbres reviennent

Vinya Antawa
Avec un nouveau visage

Nan lië nà ruhtaina ata
Mais le peuple a de nouveau peur

Ar umir ista mana carë
Et ne sait plus que faire

Lumi àhier
Les temps ont changés

Nan là i orë Atanion
Mais pas le cœur des Hommes

I fairë caurëo tarsaryën
Le fantôme de la peur me harcèle

Ar uumin cenë uswë
Et je ne vois pas d'issue

Ambar nà imbë màr
Le Monde est entre les mains

Limbë alasailë Atanion
De beaucoup d'homme sans sagesse

Mallo tuluva cala?
D'où viendra la lumière?

Ma ëa er cala?
Y a t-il encore une lumière?

un petit poeme que je voulais vous faire partagez,
 

DeletedUser

:)

LE CHEVAL DU VENT

ob_aaeb65_cheval-de-vent.jpg

« La découverte du cheval du vent consiste, avant tout, à reconnaître la force de la bonté fondamentale qui existe en nous-mêmes et ensuite à projeter cet état d'esprit vers les autres, sans crainte. Faire l'expérience de cette énergie d'élévation dans le monde rend joyeux, mais apporte aussi de la tristesse. C'est comme tomber amoureux. Lorsqu'on aime d'amour, la présence de l'être aimé est à la fois délicieuse et douloureuse. On éprouve de la joie et de la peine en même temps. Mais ce n'est pas un problème ; en fait, c'est merveilleux. C'est l'émotion humaine idéale. Le guerrier qui fait l'expérience du cheval du vent ressent la joie et la douleur de l'amour dans tout ce qu'il fait. Il a simultanément chaud et froid, il a une sensation aigre et douce à la fois. Que les choses aillent bien ou mal, qu'il obtienne une réussite ou qu'il essuie un échec, il se sent à la fois triste et heureux. [...] Appeler le cheval du vent sert à éveiller et à actualiser l'aspect vivant du courage et de la vaillance. Il s'agit d'une pratique magique permettant de transcender le doute et l'hésitation et d'invoquer un état d'esprit intensément éveillé. Une fois qu'on a fait surgir le lungta, la présence authentique se produit. »

— Chögyam Trungpa, Shambhala. La voie sacrée du guerrier

image_imagesia-com_1bpml.jpg

Le cheval du vent
Anne Derenne

Illustration sur toile

 

DeletedUser

Bonjour a toutes et tous
Emotes-face-wink-icon-120x120.png



je tiens a vous partager aujourd'hui un extrait du livre Psychanalyse des contes de fées qui, selon les dires de l'auteur lui meme ( Bruno Bettelheim ) fut rédigé « pour aider les adultes, et plus spécialement ceux qui ont charge d’enfants, à comprendre l'importance des contes de fée »


51YpfKskGKL._SX304_BO1,204,203,200_.jpg


« Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. »
« Les mythes mettent en scène des personnalités idéales qui agissent selon les exigences du surmoi, tandis que les contes de fées dépeignent une intégration du moi qui permet une satisfaction convenable des désirs du ça. »
(Citations de Bettelheim Bruno)
L'extrait du volume en question, fort d'actualité, fut édité hier sous forme d'article sur le site ''Maman pour la vie.com''


Laissez-les croire au Père Noël!


santa.jpg


Est-ce qu’on doit laisser nos enfants croire au Père Noël et à toute cette magie des Fêtes? Absolument, et Solène Bourque nous dit pourquoi!

Thomas-Nast-3.jpg

Ça y est! L’effervescence de la période de Noël bat son plein! On croise de plus en plus de maisons décorées et de vitrines illuminées, les enfants arrivent de la garderie avec des bricolages aux couleurs festives, ils font leur liste de cadeaux, chantonnent « Petit papa Noël » et nous, comme parents, nous nous demandons parfois à quoi tout ça rime… Est-ce qu’on doit laisser nos enfants croire au Père Noël?

maxresdefault.jpg

Le Père Noël existe vraiment!
Sachez d’abord que pour les enfants, le Père Noël existe vraiment! Ils y croient profondément et leur imaginaire n’a pas de limites pour expliquer comment un vieux monsieur peut distribuer des cadeaux à tous les enfants de la Terre en une seule nuit! Mais de plus en plus de parents se questionnent à savoir si ce ne serait pas préférable de leur dire dès le départ que tout ça n’est qu’une légende. Que ce soit par souci de leur faire comprendre que ce sont papa, maman, grand-mère ou tonton Gaston qui achètent leurs cadeaux avec les sous durement gagnés ou parce qu’on n’a pas envie d’embarquer dans cette fête devenue un peu trop commerciale à notre goût, certains parents ont l’impression de mentir en entretenant le mythe. Alors? Toute vérité est-elle bonne à dire?

merry-christmas-pictures-for-kids-to-draw.jpg

Petits adultes ou enfants?
On a tendance, depuis quelques années, à considérer nos enfants comme de « petits adultes ». On discute beaucoup avec eux et ils comprennent beaucoup de choses, c’est vrai! Mais ils sont avant tout des enfants, ils ont aussi envie de vivre des moments remplis de magie et de féerie… Et surtout, ils en ont besoin! Pour s’évader, s’amuser et rire bien sûr. Mais aussi parce qu’à travers les personnages imaginaires, les enfants apprennent les notions de bien et de mal, à apprivoiser leurs peurs, à mettre des mots sur leurs émotions et à entrevoir des solutions aux difficultés de la vie. Le Père Noël fait partie de ces personnages imaginaires, tout comme les héros des contes de fées. À cet égard, Bruno Bettelheim1 affirme que les personnages imaginaires auxquels s’identifient les enfants leur permettent de résoudre leurs conflits intérieurs et de surmonter leurs angoisses inconscientes. C’est un grand pas dans leur développement social et affectif!

1e080cd70fef23aad2caea28ff969d78.jpg

La peur de la grande question!
Comme parents, on a aussi peur de la « désillusion », du moment fatidique où ils découvriront que tout ça n’est qu’une légende. Comment expliquer? Nous en voudront-ils? Tout d’abord, sachez que vous n’aurez probablement pas à faire « la grande annonce ». Peu à peu, de lui-même, en vieillissant, l’enfant comprendra que c’est impossible pour le Père Noël de faire cette gigantesque tournée de cadeaux, d’être à la fois présent au centre commercial, à la parade annuelle et à la fête de l’école. Il vous posera des questions. Probablement LA question : « Le Père Noël existe-t-il? » La meilleure réponse que je puisse vous conseiller est : « Toi, qu’est-ce que tu en penses? » Ça brisera la glace. Et ça vous permettra de savoir où il en est dans sa compréhension des choses. Le reste coulera tout naturellement…

77e2d1fc3e1400198d34b95bb9ed2f02.jpg


Et les valeurs dans tout ça?
Pour ce qui est des valeurs que vous voulez inculquer face à cette fête, c’est à vous d’y investir énergie, créativité et originalité. Vous ne voulez pas que votre enfant soit happé par la commercialisation de cette fête?

Fuyez les centres commerciaux
Fabriquez vos cadeaux vous-même (bricolages et petites douceurs maison)
Prenez du temps en famille
Chantez des cantiques de Noël en décorant votre demeure de guirlandes de maïs soufflé coloré!

The_Big_Bang_Theory-Nicoletta_Ceccoli-Acrylic-trampt-84191o.jpg

Vous voulez que votre enfant développe des qualités de générosité et d’entraide?

Invitez-le à choisir quelques jouets à donner à des organismes de bienfaisance, participez à une collecte pour des paniers de Noël, faites un repas communautaire avec vos proches pour les Fêtes.

Vous voulez que votre enfant développe le réflexe de dire « merci » aux personnes qui lui offrent des présents?

Instaurez la tradition du « cadeau du Père Noël ». Ainsi, plutôt que de penser que la montagne de cadeaux sous l’arbre est descendue du ciel, vous pourrez lui dire qu’un seul de ses cadeaux proviendra du Père Noël. Il pourra alors remercier les autres personnes qui lui en offrent comme vous le souhaitez.

1.gif

Toutes ces coutumes qu’on adopte en fonction de nos valeurs et choix personnels remettent les choses en perspective sans rien enlever à la féerie de Noël… Car au fond, n’est-ce pas pour cela qu’on perpétue la tradition? Pour la magie de cette belle fête familiale? Laissez-vous charmer par le regard émerveillé de vos tout-petits! Et vous aussi, vous aurez le goût de croire à nouveau au Père Noël
christmas-skpschms024455-18-x-12-inches-christmas-skpschms024455-400x400-imae233wwtyhfdbf.jpeg


Bettelheim Bruno, Psychanalyse des contes de fées
 

DeletedUser

Bonjour ou rebonjour o_O

Un texte bien connu, et toujour d'actualité

L'Albatros
(Baudelaire)

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher

FRANCE-VS-QUEBEC5-032.png


Remanié


ob_841a9d_joyeux-temps-des-fetes-canard-cadeaux-big.gif
 

DeletedUser

Bonsoir:)
commentaires de Jaques Languirand sur un article de la revue science et vie:Le monde existe-t-il vraiment?

 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser6882

Un classique d'une grande poétesse belge :

J'ai mon boa
Mon vieux chapeau
Ma robe à fleurs
Et mon mégot
Mon parasol
Et mes faux cils
Et une boussole
Sur mon nombril
Les Brésiliens m'ont surnommée la folle de Rio
Mais les enfants me donne un nom plus rigolo

Tata Yoyo qu'est-ce qu'y a sous ton grand chapeau
Tata Yoyo, dans ma tête y a des tas d'oiseaux
Tata Yoyo, on m'a dit qu'y a même un grelot
Mais, moi j'aime ça quand ça fait ding ding di gue ding
Comme une samba
 

DeletedUser7036

Une pensée pascalienne... Fragment " Grandeur n°6/14 " (édition Port-Royal, 1669, posthume)... Propice à la contemplation méditative...

" Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur, c’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes et c’est en vain que le raisonnement, qui n’y a point de part, essaie de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n’ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point, quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison ; cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l’incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent.

Car la connaissance des premiers principes, comme qu’il y a espace, temps, mouvement, nombres, est aussi ferme qu’aucune de celles que nos raisonnements nous donnent et c’est sur ces connaissances du cœur et de l’instinct qu’il faut que la raison s’appuie et qu’elle y fonde tout son discours - Le cœur sent qu’il y a trois dimensions dans l’espace et que les nombres sont infinis et la raison démontre ensuite qu’il n’y a point deux nombres carrés dont l’un soit double de l’autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent et le tout avec certitude quoique par différentes voies - et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes pour vouloir y consentir, qu’il serait ridicule que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu’elle démontre pour vouloir les recevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu’à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, mais non pas à combattre notre certitude, comme s’il n’y avait que la raison capable de nous instruire ; plût [édit ] que nous n’en eussions au contraire jamais besoin et que nous connaissions toutes choses par instinct et par sentiment, mais la nature nous a refusé ce bien ; elle ne nous a au contraire donné que très peu de connaissances de cette sorte, toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement.

Et c’est pourquoi ceux à [édit] par sentiment du cœur sont bien heureux et bien légitimement persuadés, mais ceux qui ne l’ont pas, nous ne pouvons la donner que par raisonnement en attendant [édit] la leur donne par sentiment de cœur, sans quoi [édit] n’est qu’humaine et inutile pour le salut. "

Si je comprends parfaitement le sens de cet écrit, j'ai édité certains mots qui vont à l'encontre du chapitre 8 des règles du forum. Flamme bleue
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

_________________

Victor HUGO (1802-1885)
Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer
Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer
À tout ce qui reluit malgré de sombres voiles,
Aux bois pleins de rayons, aux nuits pleines d'étoiles.
L'esprit en la voyant s'en va je ne sais où.
Elle a tout ce qui peut rendre un pauvre homme fou.
Tantôt c'est un enfant, tantôt c'est une reine.
Hélas ! quelle beauté radieuse et sereine !
Elle a de fiers dédains, de charmantes faveurs,
Un regard doux et bleu sous de longs cils rêveurs,
L'innocence, et l'amour qui sans tristesse encore
Flotte empreint sur son front comme une vague aurore,
Et puis je ne sais quoi de calme et de vainqueur !
Et le ciel dans ses yeux met l'enfer dans mon coeur !


_________________

Victor HUGO (1802-1885)
Heureux l'homme occupé ...
Heureux l'homme, occupé de l'éternel destin,
Qui, tel qu'un voyageur qui part de grand matin,
Se réveille, l'esprit rempli de rêverie,
Et, dès l'aube du jour, se met à lire et prie !
A mesure qu'il lit, le jour vient lentement
Et se fait dans son âme ainsi qu'au firmament.
Il voit distinctement, à cette clarté blême,
Des choses dans sa chambre et d'autres en lui-même ;
Tout dort dans la maison; il est seul, il le croit ;
Et, cependant, fermant leur bouche de leur doigt,
Derrière lui, tandis que l'extase l'enivre,
Les anges souriants se penchent sur son livre.

______________​
 

DeletedUser

Bonsoir :cool:

Un petit poeme dédié a ma super amie de longue date déja, Freemoot :)

Coucou Toiii ,
Tu te souviens lorsque nous parlions en blague d'aller nous perdre dans les bois?
En fait, c'est pas bête:
Car après avoir sortit des sentiers battus, après que nous nous soyons égarés, puis retrouvés en forets, après que nous ayons construit notre cabane dans les arbres, avec un peu de confort du genre de celle-ci ( avoue qu'elle est pas mal ;))....
Meistro-namai-pilis-Chateaux-dans-les-Arbres-770x373.jpg

Apres tout cela nous nous ferons un grand jardin. Puis puisque nous serons nourrit de douceurs, quiétude, sérénité; nous n'auront a ne cultiver ni maiis, ni choux ni blé. Alors nous cultiverons, dans ce jardin, des fleurs.
Nous y sèmerons des anémones, asters parsemés de fougères; pour la fascination, la confiance, la sincérité.
Aussi des bégonias puis des zinnias symbole d'amitié vrai
Nous y placerons quelques lupins pour l'imagination, des marguerites pour l'estime, de jolis acacias entourés de noble lys... grâce, élégance, pureté.
Un peu a l'écart, d'agréables et discrètes sensitives pour ....la sensibilité hihi :rolleyes:
a l'abri parmi les dahlias et les lins cultivés... simplicité, gratitude, reconnaissance
Autour de notre jardin,des hémérocalles bleues, image de persévérance,
avec 2 ou trois houx juste pour le gout du défi.
Et en son centre, afin de prévenir que fumeterres ou gentianes s'y immiscent, une seule rose. Celle de nos passions
Puis finalement, lorsque toutes ces fleurs se seront bien épanouies, au plus merveilleux de leurs potentielles, j'en ferai un immense bouquet puis te l'offrirai.

Bonne soirée a toi ma tres chere amie x*x

_________________

Puis pour la beauté littéraire,
deux textes de Lisa Citore que je trouve bien élégants:
Si tu veux changer le monde...

545392_510293548988529_1650019679_n.jpg


Si tu veux changer le monde… aime une femme… aime la vraiment. Trouve une femme qui parle à ton âme, pas à ta raison. Jette ta check-list, mets ton oreille sur son coeur et écoute. Entends ses noms, ses prières, les chansons de chaque être vivant – les ailés, ceux à fourrure et à écailles, les souterrains et les marins, les êtres verts et fleuris, tous ceux qui ne sont pas encore nés et ceux qui sont en train de mourir… Entends leur mélancolie louer Celle qui leur a donné la vie. Si tu n’as pas encore entendu ton propre nom, c’est que tu n’as pas écouté assez longtemps. Si tes yeux ne sont pas remplis de larmes, si tu ne t’inclines pas à ses pieds, c’est que tu n’as pas assez souffert à l’idée de l’avoir presque perdue.

Si tu veux changer le monde… aime une femme… Une femme au-delà de toi-même, au-delà du désir et de la raison, au-delà de tes préférences d’homme pour la jeunesse, la beauté, la variété et de tous les concepts superficiels de liberté. Nous nous sommes donnés tellement de choix que nous avons oublié que la véritable libération est de se tenir au milieu du feu de l’âme et de brûler dans notre résistance à l’Amour. Il n’y a qu’une Déesse. Regarde-La dans les yeux, et vois, vois vraiment, si elle est celle qui va mettre la hache au -dessus de la tête. Si ce n’est pas le cas, passe ton chemin. Maintenant. Ne perds pas ton temps à “essayer”. Sache que ta décision n’a rien à voir avec elle, car au final, ce qui compte ce n’est pas avec qui, mais quand nous choisissons de nous rendre.

Si tu veux changer le monde… aime une femme. Aime la pour sa vie au-delà de ta peur de la mort, au-delà de ta peur d’être manipulé par la Mère dans ta tête. Ne lui dis pas que tu es prêt à mourir pour elle. Dis lui que tu es prêt à VIVRE avec elle, à planter des arbres avec elle et à les regarder pousser. Sois son héros en lui disant à quel point elle est belle dans sa vulnérabilité majestueuse, en lui rappelant tous les jours, par ton adoration et ta dévotion, qu’elle EST une déesse.

Si tu veux changer le monde… aime une femme dans tous ses aspects, à travers toutes ses saisons, et elle te guérira de ta schizophrénie, de ta duplicité et de ta tiédeur qui maintiennent ton Esprit et ton corps séparés, qui t’isolent et te font chercher hors de toi quelque chose qui donne du sens à ta vie. Il y aura toujours une autre femme. Bientôt cette nouvelle femme brillante deviendra terne, et tu te sentiras à nouveau agité, chassant les femmes comme des voitures, chassant la Déesse comme le nouvel objet de ton désir. L’homme n’a plus besoin de choisir. Ce dont l’homme a besoin c’est de la Femme, de l’Attitude Féminine, de la Patience et de la Compassion, ne cherchant rien, ne faisant rien, de respirer ici et de se laisser couler dans les racines entrelacées si solides qu’elles retiennent la Terre quand elle se débarrasse du ciment et du métal sur sa peau.

Si tu veux changer le monde… aime une femme, une seule femme. Aime-la et protège-la comme si elle était le dernier vaisseau sacré. Aime-la à travers ses peurs d’abandon qu’elle retient pour toute l’humanité. Non, il ne tient pas qu’à elle de guérir les blessures. Non, ce n’est pas de la faiblesse d’être codépendante.

Si tu veux changer le monde… aime une femme sans faillir jusqu’à ce qu’elle croie en toi, jusqu’à ce que ses instincts, ses visions, sa voix, son art, sa passion, sa sauvagerie lui soient revenus – jusqu’à ce qu’elle soit une force d’amour plus puissante que tous les démons des média politiques qui cherchent à la dévaloriser et à la détruire.

Si tu veux changer le monde, abandonne tes causes, dépose les armes et tes panneaux de protestation. Oublie ta guerre intérieure, ta rage vertueuse et aime une femme… au-delà de tous tes efforts de grandeur, au-delà de ta quête tenace pour l’illumination. Le saint-graal se tient devant toi à peine la prends-tu dans tes bras et abandonnes tes recherches au profit de quelque chose allant au-delà de l’intimité.

Et si la paix était un rêve que l’on peut réaliser seulement à travers le coeur d’une Femme? Et si l’amour d’un homme pour la Femme, l’attitude Féminine, était la clé pour ouvrir Son coeur?

Si tu veux changer le monde… aime une femme depuis les profondeurs de ton ombre jusqu’au sommet de ton Etre, de retour dans le jardin où tu l’as rencontrée pour la première fois, à la porte des rayons de l’arc-en-ciel que vous avez traversée ensemble lumineux et unis, jusqu’au point de non-retour, aux confins de la nouvelle Terre…

_______

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Choisis celui dont l’âme appelle véritablement la tienne, celui qui te voit, et qui est suffisamment courageux pour avoir peur. Accepte sa main et guide le doucement vers le sang de ton cœur, où il peut sentir ta chaleur autour de lui et s’y reposer, et brûler toutes ses lourdes charges dans tes flammes. Regarde le dans les yeux, regarde au plus profond de lui, et vois ce qui s’y trouve, endormi ou éveillé, ou timide ou impatient. Regarde le dans les yeux et vois ses pères et grand-pères et toutes les guerres et autres folies que leurs esprits ont combattues dans des contrées lointaines il y a longtemps. Regarde leurs souffrances et leurs luttes, leurs tourments et leur culpabilité; sans jugement. Et laisse cela partir. Ressens son fardeau ancestral, et comprends que ce qu’il recherche en toi c’est un refuge sûr. Laisse le se fondre dans ton regard stable, et sache que tu n’as pas besoin d’être le miroir de cette rage, parce que tu as un utérus, une porte douce et profonde qui soigne et purifie les vieilles blessures.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Assieds toi devant lui dans toute ta majesté de femme, dans le souffle de ta vulnérabilité, en jouant l’innocence enfantine, dans les profondeurs de ton invitation à une mort florissante, te soumettant avec tendresse pour permettre à sa puissance d’homme de faire un pas vers toi… et nagez ensemble dans l’utérus de la Terre, dans un silence entendu. Et quand il se retire… car il se retirera… fuyant par peur dans sa caverne… rassemble les Grands-mères autour de toi, enveloppe toi de leur sagesse, entends leurs doux murmures, apaise ton cœur de petite fille apeurée qui t’immobilise… et attends patiemment son retour. Assieds toi et chante près de sa porte le chant du souvenir, pour qu’il soit encore une fois rassuré.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. N’amadoue pas le petit garçon avec des ruses et des tours, de la séduction et des pièges pour le leurrer vers une toile destructrice, vers un lieu de chaos et de haine plus terrible encore que toutes les guerres combattues par ses frères. Ce ne serait pas Féminin, ce serait une revanche, ce serait le poison de l’abus des époques, le viol de notre monde. Et cela ne donne aucun pouvoir à la femme, elle se diminue en le castrant. Et elle nous tue tous. Et que sa mère l’ait soutenu ou pas, montre-lui la vraie Mère, tiens-le maintenant et guide-le dans ta grâce et tes profondeurs brumeuses jusqu’au centre de la Terre. Ne le punis pas parce que ses blessures ne correspondent pas à tes besoins ou à tes critères. Pleure pour lui de douces rivières, et ramène tout à la maison avec ton sang.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Aime-le suffisamment pour être nue et libre, aime-le suffisamment pour ouvrir ton corps et ton esprit au cycle de naissance et de mort. Et remercie-le pour l’opportunité de danser ensemble dans les tempêtes qui font rage et les bois silencieux. Sois assez courageuse pour être fragile, et laisse-le s’abreuver aux pétales doux et capiteux de ton être. Fais-lui savoir qu’il peut te tenir, et se lever pour te protéger. Tombe en arrière dans ses bras et fais-lui confiance pour te rattraper, même si on t’a déjà laissée tomber des milliers de fois avant. Apprends-lui à se rendre en te rendant toi-même, et fusionnez dans le doux néant du cœur de ce monde.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Encourage-le, nourris-le, autorise-le, entends-le, tiens-le, guéris-le. Et à ton tour tu seras nourrie, soutenue et protégée par ses bras forts, ses pensées limpides et ses flèches affûtées. Car il peut, si tu le lui permets, être tout ce dont tu rêves. Si tu veux aimer un homme, aime toi, aime ton père, aime ton frère, aime ton fils, aime ton ancien partenaire; du premier garçon que tu as embrassé au dernier pour lequel tu as pleuré, remercie pour les dons, des débris dans lesquels tu te trouvais jusqu’à la rencontre avec celui qui se tient devant toi maintenant. Et trouve en lui la graine du renouveau et du solaire, une graine que vous pouvez nourrir pour aider l’émergence d’un nouveau monde, ensemble.





 

DeletedUser

Bonsoir @Varden Loivissa , Mon très cher Ami :)
Oui je me souviens bien-sur que oui!
Il vient d'un temps ,d'un instant qui est gravé ds ma mémoire
Le relire la ce soir est une fabuleuse surprise qui m'émeut beaucoup
pour toutes les raisons que nous connaissons nous :);) .MERCI!
Très beaux textes également de Lisa Citore
Je te propose celui ci Toiiii amateur de poésie Mon Ami
et t'embrasse a cette occasion X*X


Victor HUGO (1802-1885)
Au bois
Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant
De l'amour qui commence en éblouissement.
Ô souvenirs ! ô temps ! heures évanouies !
Nous allions, le coeur plein d'extases inouïes,
Ensemble dans les bois, et la main dans la main.
Pour prendre le sentier nous quittions le chemin,
Nous quittions le sentier pour marcher dans les herbes.
Le ciel resplendissait dans ses regards superbes ;
Elle disait : Je t'aime ! et je me sentais dieu.

Parfois, près d'une source, on s'asseyait un peu.
Que de fois j'ai montré sa gorge aux branches d'arbre !
Rougissante et pareille aux naïades de marbre,
Tu baignais tes pieds nus et blancs comme le lait.
Puis nous nous en allions rêveurs. Il me semblait,
En regardant autour de nous les pâquerettes,
Les boutons-d'or joyeux, les pervenches secrètes
Et les frais liserons d'une eau pure arrosés,
Que ces petites fleurs étaient tous les baisers
Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche
Pendant que nous marchions ; et la grotte farouche
Et la ronce sauvage et le roc chauve et noir,
Envieux, murmuraient : Que va dire ce soir
Diane aux chastes yeux, la déesse étoilée,
En voyant toute l'herbe au fond du bois foulée ?
 

DeletedUser

De l'Hiver de l'arbre au Printemps de l'arbre


L'arbre, dans son propre corps
Est un arbre.
En son corps entier l'arbre devient un arbre,
En son corps entier, dépouillé à moins 13 degrés,
À moins 20 degrés sur terre
Le corps entier enfonce la racine et hisse la tête
Restant debout en arbre nu sans défense
Deux mains levées comme s'il était puni
Ah, avec le corps puni, se tenant debout avec une vie punie,
Mais ...
Ce n'est pas ça, Ce n'est pas ça !

Son âme entière se tourmente, à l'intérieur, à l'intérieur de son corps, brûlant,
Résistant, refusant, de moins zéro degré
À plus de zéro degré, 5 degrés, 13 degrés sur terre.
Il va en poussant, monte en poussant plus fort.
Jusqu'à ce que tout son corps écrase
Jusqu'à tout écraser, il enfle
Crève, sortant sa langue chaude il fait sortir les bourgeons

Lentement, doucement, soudain ils deviennent les feuilles vertes,
Se cognant au ciel bleu d'avril,
L'arbre en son corps entier devient un arbre.
Ah ! Ah! enfin, finalement
L'arbre en fleurs, de tout son corps
Est un arbre en fleurs.


Hwang Ji-U
 

DeletedUser

Alphonse BEAUREGARD (1881 - 1924)

Évocation


Le noir espace, beau pour une occulte fête,
A, pour moi, recueilli la vie et la répète
En des formes qu'agite un frisson d'océan.
Dans cette irruption d'images se créant,
Peu à peu se dessine une énorme cohue
Qui se démène, lutte et vers l'argent se rue,
Pour garder plus longtemps, sous le ciel angoissé,
Le don prodigieux de vivre et de penser.
Puis cette multitude, aux gestes frénétiques
Si divers et pourtant par leur but identiques,
S'ordonne et représente une autre humanité
Grande d'incertitude et de complexité :
L'humanité qui veut - gourmande insatiable -
Joindre aux plaisirs des sens ceux de l'âme, à sa table,
Et, ne pouvant jamais sonder toute sa nuit,
S'effare du cloaque affreux où la conduit
L'attachement à la matière cajoleuse ;
L'humanité ravie à la fois et peureuse
D'ouvrir à tous les vents prometteurs son cerveau,
Et qui, tenace en son espoir aveuglément, sans trève,
Entre les deux néants de la Terre et du Rêve.
 

DeletedUser

La nuit où je comptais les étoiles


Là où les saisons passent,
Le ciel rempli d'automne.

Dans cette quiétude sereine
Je pourrais presque compter les étoiles d'automne.

Mais pourquoi je ne peux pas énumérer maintenant
Ces une ou deux étoiles dans ma poitrine,
C'est parce que l'aube se lève bientôt,
Et il me reste en réserve demain soir,
Et parce que ma jeunesse n'est pas encore finie.

Mémoire pour une étoile,
Amour pour une autre étoile,
Tristesse pour une autre étoile,
Désir pour une autre étoile,
Poésie pour une autre étoile,
Eh oh ! Mère pour une autre étoile.

Mère ! J'éssaie d'appeler chaque étoile par certains mots évocateurs, les noms de des enfants de l'école avec qui je partageais un bureau, les noms des filles exotiques comme Pai, Kyunh, Ok, noms de jeunes filles déjà devenues mères, les noms des voisins qui vivaient dans la pauvreté, noms d'oiseaux et bêtes comme pigeon, chit, lapin, âne, le cerf, et les noms des poêtes comme Francis Jammes et Reiner Maria Rilke.

Ils sont aussi loin,
Et immatériel que les étoiles.

Mère !
Vous aussi, vous êtes dans le pays lointain des Mandchous.*

Parce que j'ai un désir secret,
Assis sur cette colline couverte par les étoiles,
J'ai mon nom sur celle-ci,
Et l'ai recouverte de terre.

En vérité, c'est parce que les insectes gazouillent,
Toute la nuit à pleurer mon nom honteux.

Mais le printemps viendra rejoindre mes étoiles après le retard d'hiver,
Il couvrira de gazon les tombes,
Et cette colline où mon nom est enfoui,
Sera couverte fièrement à nouveau de verdure.


Yoon Gong Ju.


*Mandchous : Anciennement les Jürchens, il adopta le nom des Mandchous pendant l'invasion en Chine dans la période du 17èmes siècle.

Bonne vacance Free.
 

DeletedUser

Il est agréable de te revoir aussi @LaBicheDesBois :)


Restant sur une soif brûlante

À l'aube dans une ruelle
J'écris ton nom démocratie !
Déjà longtemps que je t'ai oubliée
Déjà trop longtemps que mes jambes t'ont oubliée
Mais il reste encore une qui se souvient de toi
Cette soif de toi tout au fond de mon cœur
Dansant toujours dans ma mémoire
Et j'écris ton nom à mon insu démocratie !

À l'aube quelque part dans une ruelle
Sur un pas un sifflement une porte frappée
Sur un cri d'effroi une syllabe si longue
Sur un gémissement une lamentation un soupir profond
Sur mon cœur étreint
Sur ton nom qui s'écrit à la terre
Sur l'éblouissement de ton nom mais seul
Resurgit la douleur de la vie
Resurgit la mémoire d'une liberté pleine
Remonte les visages sanglants des amis arrêtés
Par les mains tremblantes le cœur tremblant
Tremblant d'une colère noire
Ton nom que j'écris à la craie sur ce panneau

Retenant mes pleurs
J'écris ton nom à mon insu
Par une soif brûlante
Par une soif brûlante
Que vive la démocratie

Kim Ji-Ha
 

Thorondhor

Élève assidu
C'est un grand classique, mais c'est un de mes préférés:

Le Cor

I​

J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,


Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,


J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré !
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des Paladins antiques.
O montagnes d'azur ! ô pays adoré !


Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
Cascades qui tombez des neiges entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées ;
Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,


Dont le front est de glace et le pied de gazons !
C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
Les airs lointains d'un Cor mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,


De cette voix d'airain fait retentir la nuit ;
A ses chants cadencés autour de lui se mêle
L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.
Une biche attentive, au lieu de se cacher,


Se suspend immobile au sommet du rocher,
Et la cascade unit, dans une chute immense,
Son éternelle plainte au chant de la romance.
Ames des Chevaliers, revenez-vous encor?


Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?
Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée !
II

Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait fui.


Il reste seul debout, Olivier prés de lui,
L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore.
"Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More ;
"Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents."


Il rugit comme un tigre, et dit : "Si je me rends,
"Africain, ce sera lorsque les Pyrénées
"Sur l'onde avec leurs corps rouleront entraînées."
"Rends-toi donc, répond-il, ou meurs, car les voilà."


Et du plus haut des monts un grand rocher roula.
Il bondit, il roula jusqu'au fond de l'abîme,
Et de ses pins, dans l'onde, il vint briser la cime.
"Merci, cria Roland, tu m'as fait un chemin."


Et jusqu'au pied des monts le roulant d'une main,
Sur le roc affermi comme un géant s'élance,
Et, prête à fuir, l'armée à ce seul pas balance.
III

Tranquilles cependant, Charlemagne et ses preux


Descendaient la montagne et se parlaient entre eux.
A l'horizon déjà, par leurs eaux signalées,
De Luz et d'Argelès se montraient les vallées.
L'armée applaudissait. Le luth du troubadour


S'accordait pour chanter les saules de l'Adour ;
Le vin français coulait dans la coupe étrangère ;
Le soldat, en riant, parlait à la bergère.
Roland gardait les monts ; tous passaient sans effroi.


Assis nonchalamment sur un noir palefroi
Qui marchait revêtu de housses violettes,
Turpin disait, tenant les saintes amulettes :
"Sire, on voit dans le ciel des nuages de feu ;


"Suspendez votre marche; il ne faut tenter Dieu.
"Par monsieur saint Denis, certes ce sont des âmes
"Qui passent dans les airs sur ces vapeurs de flammes.
"Deux éclairs ont relui, puis deux autres encor."


Ici l'on entendit le son lointain du Cor.
L'Empereur étonné, se jetant en arrière,
Suspend du destrier la marche aventurière.
"Entendez-vous ! dit-il. - Oui, ce sont des pasteurs


"Rappelant les troupeaux épars sur les hauteurs,
"Répondit l'archevêque, ou la voix étouffée
"Du nain vert Obéron qui parle avec sa Fée."
Et l'Empereur poursuit ; mais son front soucieux


Est plus sombre et plus noir que l'orage des cieux.
Il craint la trahison, et, tandis qu'il y songe,
Le Cor éclate et meurt, renaît et se prolonge.
"Malheur ! c'est mon neveu ! malheur! car si Roland
"Appelle à son secours, ce doit être en mourant.
"Arrière, chevaliers, repassons la montagne !
"Tremble encor sous nos pieds, sol trompeur de l'Espagne !
IV

Sur le plus haut des monts s'arrêtent les chevaux ;


L'écume les blanchit ; sous leurs pieds, Roncevaux
Des feux mourants du jour à peine se colore.
A l'horizon lointain fuit l'étendard du More.
"Turpin, n'as-tu rien vu dans le fond du torrent ?


"J'y vois deux chevaliers : l'un mort, l'autre expirant
"Tous deux sont écrasés sous une roche noire ;
"Le plus fort, dans sa main, élève un Cor d'ivoire,
"Son âme en s'exhalant nous appela deux fois."
Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois !

Alfred de Vigny​
 

DeletedUser

Un tout autre pays natal

La nuit où je revins au pays natal
Ma carcasse me suivant nous nous sommes étendus dans la même chambre.

La chambre sombre est ouverte sur l’univers
Et, serait-ce du ciel, comme une voix, le vent souffle.

Dans l’obscurité j’observe
Ma carcasse finement érodée par le vent
Ce qui verse des larmes est-ce moi qui pleure ?
Est-ce ma carcasse qui pleure ?
Est-ce ma belle âme qui pleure ?

Un chien fidèle
Toute la nuit hurle aux ténèbres

Le chien qui hurle à la nuit
Ce doit être pour me chasser.

Allons, allons
Comme un homme pourchassé, allons
A l’insu de ma carcasse
Allons vers un tout autre splendide pays natal.

Yun Dong-ju

 
Haut