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    Cette section vous permet de consulter les galeries des joueurs, qu'il s'agisse de leurs écrits ou de leurs créations graphiques. Merci de rester courtois et constructifs dans vos échanges !

    Modérateurs de la section :

Et nos textes, passages, poèmes préférés ?

DeletedUser1568

Coucou ^^
Très beau poème Kahl :D

Je connais l'auteur sous le nom 'Légendes du coeur'. Je l'ai découverte sur FB et elle partage ses écrits et de superbes poèmes, passages, textes d'autres auteurs (connus ou anonymes). Elle partage avec quelques images et je choisie celle qui me touche le plus :D
Je l'ai découverte par hasard au détour d'une recherche et je suis devenue une très grande fan :p
J'ai donc décidé de partager ces beautés qui me touchent avec vous ♥
 

DeletedUser1568

Je n'ai pas vu The social Network.
Pour les réseaux sociaux, je ne suis pas fan mais je suis sur celui-ci uniquement pour un ou 2 sites que je ne trouve que dessus comme 'Légendes du coeur' :D

Thoron : ne t'en fais pas, tu ne perds rien à ne pas y aller :p
 

Thorondhor

Élève assidu
Il est log, mais je l'ai appris par coeur il y a longtmps, tellement je l'aimais;)preez le temps pour le lire, vous verrez, il est superbe, je l'adore
La mort du loup

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "
 

DeletedUser

@LaBicheDesBois :

En fait, il n'y a nul besoin d'avoir FB pour ce site : et tu as raison, les dessins sont splendides (mais promis : je te laisse les poster sur le forum). Je vais le mettre dans mes favoris ;).

Quant à The social network : c'est vraiment à voir.
Savoir pourquoi Mark Zuckerberg crée FB, c'est, je crois, quelque chose à savoir. Surtout pour une fille. Pour info, ce film passe jeudi prochain (le 14 avril) sur France 4 à 20h50 en VM.
 

DeletedUser1568

"Espérer l’amour, rêver de l’âme sœur, sourire à un enfant, ou à tout être vivant, caresser un animal, se délecter du parfum d’une fleur, écouter le chant d’un oiseau, s’étendre sous les rayons du soleil et faire de belles balades en forêt ou sur une plage déserte… tout peut être rêvé, mais tout est matière à vivre et à partager le bonheur…"
(¯`v´¯) ೋღღೋ
✿.¸.´
¸.´Légendes du Cœur
(¸ ☆.¸¸. ☆.¸¸.☆©

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DeletedUser2875

La fille qui n'a pas d'ami.
de Christine de Pisan.

À qui dira-t-elle sa peine,
La fille qui n'a point d'ami ?

La fille qui n’a pas d’ami
Comment vit-elle
Elle ne dort ni le jour ni la nuit
Mais toujours veille
Car c’est l’Amour qui la réveille
Et l’empêche de dormir

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?

Il y a bien qui en ont deux,
Deux, trois ou quatre,
Mais je n'en ai pas un tout seul,
Pour moi ébattre.
Hélas ! mon joli temps se passe,
Mon téton commence à mollir.

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?

J’ai tant vouloir
Et tel courage
Qu’aujourd’hui plus que demain
En mon jeune âge
J’aimerais mieux mourir de rage
Que de vivre en un tel ennui

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?

Christine de Pisan (1364 - 1430), Œuvres poétiques : Ballades du veuvage,1402.



Christine de Pisan est l'une de nos premières féministes : elle a 23 ans lorsque son père et son mari meurent. Elle a alors trois enfants, une mère et une nièce à charge et elle prend la décision de ne pas se remarier et choisit le métier d’homme de lettres (« de femelle devins masle »). Voici la version originale de ce poème avec une orthographe en français moderne.


À qui dira-t-elle sa peine,
La fille qui n'a point d'ami ?

La fille qui n'a point d'ami,
Comment vit-elle ?
Elle ne dort ni jour ni demi
Mais toujours veille.
Ce fait amour qui la réveille
Et qui la garde de dormir.

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?

Il y a bien qui en ont deux,
Deux, trois ou quatre,
Mais je n'en ai pas un tout seul,
Pour moi ébattre.
Hélas ! mon joli temps se passe,
Mon téton commence à mollir.

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?

J'ai le vouloir très humain,
Et tel courage
Que plutôt anuit que demain
En mon jeune âge
J'aimerais mieux mourir de rage
Que de vivre en un tel ennui.

À qui dira-t-elle sa pensée,
La fille qui n'a point d'ami ?




@LaBicheDesBois : ton poème est très beau. De qui est-il ? Et où trouves-tu toutes ces splendides dessins ?

Bonsoir :) c'est trop booo:)

..un poème que j'ai reçu pour mon anniversaire.. nul besoin de fleurs le + beau cadeau..:)

Charles BAUDELAIRE

A celle qui est trop gaie



Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.


Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.


Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.


Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !


Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;


Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.


Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,


Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,


Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma sœur !


Au bord tristement doux des eaux, je me retire
Au bord tristement doux des eaux, je me retire,
Et vois couler ensemble, et les eaux, et mes jours,
Je m'y vois sec, et pâle, et si j'aime toujours
Leur rêveuse mollesse où ma peine se mire.

Au plus secret des bois je conte mon martyre,
Je pleure mon martyre en chantant mes amours,
Et si j'aime les bois et les bois les plus sourds,
Quand j'ai jeté mes cris, me les viennent redire.

Dame dont les beautés me possèdent si fort,
Qu'étant absent de vous je n'aime que la mort,
Les eaux en votre absence, et les bois me consolent.

Je vois dedans les eaux, j'entends dedans les bois,
L'image de mon teint, et celle de ma voix,
Toutes peintes de morts qui nagent, et qui volent.
 

DeletedUser

Montaigne, De l'amitié.

Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »

Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement, [je] ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union.

Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre. Il écrivit une satire latine excellente, qui est publiée, par laquelle il excuse et explique la précipitation de notre intelligence, si promptement parvenue à sa perfection.

Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé, car nous étions tous deux hommes faits, et lui plus de quelques années, [notre amitié] n'avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n'a point d'autre idée que d'elle-même, et ne se peut rapporter qu'à soi. Ce n'est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille : c'est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui ayant saisi toute ma volonté, l'amena se plonger et se perdre dans la sienne ; qui, ayant saisi toute sa volonté, l'amena se plonger et se perdre en la mienne, d'une faim, d'une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien.

Montaigne, Essais, livre premier, chapitre XXVIII, 1580.
 
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DeletedUser1325

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Stance



Depuis qu'un malheureux adieu
Rendit vers vous ma flamme criminelle,
Tout l'univers, prenant votre querelle,
Contre moi conspire en ce lieu.

Ayant osé me séparer
Du beau soleil qui luit seul à mon âme,
Pour le venger, l'autre cachant sa flamme,
Refuse de plus m'éclairer.

L'air, qui ne voit plus ce flambeau,
En témoignant ses regrets par ses larmes,
M'apprend assez qu'éloigné de vos charmes
Mes yeux se doivent fondre en eau.

Je vous jure, mon cher souci,
Qu'étant réduit à voir l'air qui distille,
Si j'ai le cœur prisonnier à la ville,
Mon corps ne l'est pas moins ici.

Pierre Corneille.
 

Thorondhor

Élève assidu
Le dormeur du val



C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur Rimbaud
 

DeletedUser

Chanson de la Seine


La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement, sans bruit, sans sortir de son lit
Et sans se faire de mousse
Elle s'en va vers la mer
En passant par Paris.

La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse, immobile et sévère
De haut de toutes ses pierres
La regarde de travers

Mais la Seine s'en balance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s'en va vers le Havre,
t s'en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris.



Jacques Prévert, Spectacle,1951.
 

DeletedUser1568

"Suivez le premier sentier sur votre gauche, celui qui est bordé de cèpes... Là, vous voyez ? Ouvrez votre cœur et ... Voyez !
Elles vous attendent..."
(¯`v´¯) ೋღღೋ
✿.¸.´
¸.´Légendes du Cœur
(¸ ☆.¸¸. ☆.¸¸.☆©

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DeletedUser1325

ooh LaBiche, tu as le don pour montrer le chemin parfumé de mystère que suivra notre esprit assoiffé de vagabondage et d'évasion :rolleyes:
merci :D

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DeletedUser1568

« La plus grande révélation est le silence. »
De Lao-Tseu

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( :oops:désolée, je n'édites pas le précédent, c'est trop loin et ce n'était pas une citation ou un texte alors ce n'est pas vraiment un double post :rolleyes:)
 

DeletedUser1568

« Entendez-vous ces doux sons qui s’échappent de la forêt ? Tendez bien l’oreille, car les lutins et le petit peuple sont toujours en train de s’affairer, de s’occuper, de murmurer et de chantonner… »
(¯`v´¯) ೋღღೋ
✿.¸.´
¸.´Légendes du Cœur ღೋ

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