Concours Si Pâques m'était conté 4 Finale

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La suite et la fin ;)

Un jour dans un petit village arriva un personnage avec un chariot. Il installa un stand ou plutôt une estrade avec un toit sur la place. Les habitants du village se sont demandés qui était cette personne. Ils virent une affiche près du stand mentionnant « ce soir à 20 heures, contes pour tous ».
Intrigués mais adorant écouter des contes, les habitants se rassemblèrent à l’heure dite près de l’abri. Quand tous furent arrivés, un homme descendit de son chariot et monta sur l’estrade. Le silence se fit. L’homme s’adressa à l’assemblée « Je suis Percevale, conteur itinérant du royaume d’Elvenar. Je vous raconterais une histoire demain mais pour cela je voudrais que vous me donniez huit mots que je devrais inclure dans cette histoire. »
Les habitants se regardèrent tous, personne n’osant prendre la parole. Alors le chef du village demanda : « Pourquoi nous demandes-tu de te donner ces huit mots ? Ne sais-tu pas nous conter des histoires. Tu es bien conteur ?»
Le dénommé Perceval lui répondit : « Oui je suis conteur mais réciter un conte que tout le monde connait, où est l’intérêt. Mais conter une histoire qui n’a jamais été entendu, voilà le plus beau des défis que l’on peut me lancer. »
Sur ces paroles, le chef du village lui répondit « En effet, mais à condition que ce soit une histoire de Pâques car tu n’es pas sans savoir que nous sommes à Pâques et il faudra que l’histoire se termine bien, pas comme celles que le dernier conteur nous a raconté. »
Percevale «Je suis d’accord. L’histoire sera sur le thème de Pâques. Maintenant, quels sont les huit mots ? »
Les habitants se concertent par petits groupes. Une petite fille se hasarda à dire « Fraise, parce que j’aime bien les fraises ».
Puis dans l’assemblée, on entendit les mots « Lapin, chenille, cloche, carte, poule ».
« Bien » répondit Percevale « Fraise, lapin, chenille, cloche, carte, poule. Cela fait donc six mots. Quels sont les deux derniers mots. »
« Et pourquoi pas Fantôme » dit un habitant, « car ici il y a des légendes de fantôme et j’aime bien les écouter. »
Percevale « Avec fantôme, cela fait sept ».
Un autre habitant dit alors « Pourquoi pas Nyreen ».
« D’accord » répondit Percevale « Donc les huit mots que je devrais mettre dans mon histoire sont : fraise, lapin, chenille, cloche, carte, poule, fantôme et Nyreen ».
« C’est bien cela » dit le chef du village.
Pervevale « Donc à demain 20 heures et je vous raconterai l’histoire. »
Sur ces paroles, les habitants rentrèrent chez eux, sceptiques.
Le lendemain, à l’heure dite, les habitants se rassemblèrent sur la place du village devant l’estrade. Ils furent étonnés par une banderole, qu’ils n’avaient pas encore vu, indiquant « Sur la trace du lapin de Pâques ».
Le rideau s’ouvrit et apparu le conteur, Percevale.
« Bonsoir, mesdames, mesdemoiselles et messieurs. Je suis enchanté de vous revoir ce soir et je vous en remercie. L’histoire se nomme, comme vous avez pu le voir, « Sur la trace du lapin de Pâques » et elle commence ainsi :
En des temps lointain, par un beau jour ensoleillé, une petite fille se promenait dans les bois à la recherche de fraises, car elle adorait les fraises. Malheureusement pour elle, ce n’était pas la période des fraises ».
On entendit dans la foule, la petite fille disant « Il a dit mon mot ».
Percevale continua « Elle entendit des pleurs. Cela la surprit, car d’habitude, il n’y avait pas grand monde qui venait dans ce coin, mais c’était là où les fraises étaient les meilleures. Elle avança doucement, se cachant derrière les arbres et aperçu, devinez quoi, un être bien improbable en ces lieux : un fantôme. C’était lui qui pleurait. La petite fille avait peur mais elle prit son courage à deux mains et s’approcha doucement de lui, le regarda et prit sur elle pour lui demander « Pourquoi pleures-tu, fantôme ? » Le fantôme releva la tête et, en la voyant, parti se cacher derrière un arbre. C’était lui qui avait le plus peur. La petite fille lui dit « Ne te caches pas, je ne te veux aucun mal. Allez sors de derrière l’arbre. » Le fantôme intrigué sortit mais il était près à se sauver. Il prit alors conscience que la petite fille ne lui voulait aucun mal.
La petite fille lui sourit et lui « Je m’appelle Marie. Et toi comment t’appelles-tu ? Et pourquoi pleures-tu ? »
Le fantôme « Je m’appelle Nyreen et j’ai perdu mon lapin. »
Marie « Ce n’est pas grave, nous allons le chercher. »
Marie, la petite fille, et Nyreen, le fantôme, partirent à la recherche du lapin. Pendant qu’ils le cherchaient, ils entendirent une cloche sonnant au loin. Se demandant à qui appartenait cette cloche et ce que cette sonnerie signifiait, ils suivirent le tintement de la cloche. Ils arrivèrent à une clairière et virent une chenille qui faisait tinter une cloche.
La petite fille dit à la chenille « Bonjour chenille, pourquoi fais-tu sonner cette cloche ? »
La chenille lui répondit « Bonjour petite fille et bonjour petit fantôme. Je sonne la cloche parce que c’est le jour de Pâques et que c’est aujourd’hui que je joue avec mon ami Cocotte, la poule. »
La petite fille demanda « Vous jouez ensemble, mais à quoi. Je ne vois rien avec quoi jouer ? »
La chenille « Au jeu de la cloche. Voulez-vous jouer avec nous ? »
« Oh oui avec joie » répondirent en cœur la petite fille et le fantôme. Sur ces paroles arriva la poule. La chenille partit chercher le jeu. Elle revint avec une carte et des ingrédients ainsi que la cloche.
La chenille « Voila la carte, les règles du jeu sont simples. Il suffit de lancer le dé, d’avancer son pion et chaque fois que celui-ci arrivera sur une des cases « cloche », il faudra sonner la cloche. Celle-ci vous donnera quelque chose. Ils jouèrent et eurent beaucoup de bonbons et de chocolat car nous étions à Pâques.
La petite fille et le fantôme étaient un peu triste, à la fin de la partie. La chenille leur demanda pourquoi ils étaient tristes.
La petite fille lui répondit « J’étais partie chercher des fraises et je n’en ai pas trouvé. Que vais-je dire à mes parents ? »
« Ne t’inquiètes pas » dit la chenille « fais sonner la cloche encore une fois. »
La petite fille fit sonner la cloche et elle fut étonnée car un panier des fraises apparu.
« Et toi, le fantôme, pourquoi es-tu si triste ? Tu n’as pas passé un bon moment avec nous. »
« Si » répondit le fantôme « mais j’ai perdu mon lapin. »
Sur ces mots, la chenille dit au fantôme de sonner la cloche, et au miracle, un lapin aparu. C’était le lapin du fantôme. Alors, le fantôme sauta de joie en retrouvant son ami le lapin. Tout le monde étant content, ils se dirent au revoir et chacun regagna son foyer. »


L’histoire était si belle et si bien contée que chacun des habitants furent émus jusqu’aux larmes et remercièrent Percevale pour ce beau conte de Pâques.

Nyreen était une petite fille pleine de vie, elle adorait jouer seule dans l'immense jardin de sa grand-mère qui était le terrain de jeu parfait pour son imagination débordante. Tantôt elle vivait des aventures rocambolesques avec Chloé le lapin magique puis ensuite elle galopait sur le dos de son fidèle étalon dans les grandes vallées des fées... Mais Nyreen grandissait et elle savait qu'en réalité Chloé n'avait rien de magique et que son magnifique cheval n'était autre que Jack, le chien de sa grand-mère qui se faisait vieux.
Elle rentra s’asseoir à côté de sa grand-mère.
« Grand-mère je m’ennuie, s'exprima tristement Nyreen, toutes ces histoires que j'invente je sais qu'elles n'existent pas, je n'y crois plus.
La vieille dame posa son crochet sur la table et regarda sa petite fille en lui souriant.
Tu grandis Nyreen, lui dit-elle calmement, mais cela ne doit pas t'empêcher de croire que le monde enchanté que tu as créé n'existe pas. Tu comprendras seulement que la réalité elle aussi peut t'apporter beaucoup de magie. Je vais te raconter une histoire, écoute moi bien. »
La petite fille, impatiente d'entendre l'histoire, s'installa confortablement puis écouta attentivement.

« C'était la veille de Pâques, Nina, une petite fille de ton âge, se plaisait à croire aux histoires fabuleuses que l'on racontait à ce sujet. Certains camarades lui disait que toute cette magie que l'on créée autour de cette fête n'était que pure invention et qu'elle était bien sotte d'y croire encore à son âge. Des cloches qui livraient des chocolats dans le jardin, des poules qui pondaient des œufs en or et des poussins farceurs qui se chamaillaient entre eux, qui pouvait bien y croire?
Nina, qui avait un caractère bien à elle leur avait répondu « Vous préférez vos histoires de fantômes, de pirates ou de carte aux trésors. Qui est le plus sot ? » puis elle était rentrée chez elle agacée.
En apercevant une chenille qui flânait sur la branche d'un arbre elle se jura de ne jamais laisser les autres décider à sa place et murmura à la petite bête « Un jour tu deviendras un superbe papillon, j'espère que tu me rendras visite».

Le lendemain matin, en se réveillant, la fillette trouva, comme chaque année, ses œufs en chocolat sous le grand sole pleureur qu'elle aimait tant. Il n'y avait ni cloche dorée, ni poule aux œufs d'or mais un joli papillon posé sur son épaule. Elle comprit qu'il n 'y a pas de plus belles histoires que celles qu'offraient la nature. »

La grand-mère prit sa petite fille par la main en lui disant « Vient Nyreen, nous allons cueillir quelques fraises dans le jardin, peut-être que toi aussi tu feras une belle rencontre.
Oh oui, répondit-elle joyeusement, mais grand-mère, c'était toi la petite fille ? »

Le Renard de Pâques

De la fête de Pâques, nous connaissons tous les légendes où, selon les pays, le lapin, la poule ou les cloches apporteraient les œufs au chocolat dont nous raffolons tous. Elfes comme humain, d’ailleurs (il n’y a que le chocolat pour nous mettre d’accord, n’est-ce pas Nyreen ?). Cependant, il est grand temps que la vérité éclate au grand jour. Ce que vous vous apprêtez à lire, chers lecteurs, pourrait bien bouleverser à jamais votre vision de cette fête, mais je ne puis garder le silence plus longtemps. Pour tout vous dire, cette fête n’est que le fruit d’un complot mené par les lapins et les poules ! Vous ne me croyez pas ? Et bien, laissez-moi vous raconter mon histoire.
C’était il y a, oh, fort fort longtemps. A cette époque-là, les renards peuplaient les forêts et n’étaient pas chassés, au contraire ! Les hommes, comme les elfes leur vouaient un culte commun, qui prenait place sous forme de fête une fois par an à l’orée de la forêt (frontière entre les deux peuples respectifs). C’était l’occasion pour eux de laisser leurs différents de côté, au moins une journée, et de s’amuser. Surtout les enfants ! Vous l’aurez deviné, cette fête, c’est ce qu’ils ont nommé Pâques. En ce jour, les adultes préparaient des centaines d’œufs en chocolat, et les emballaient de papiers décorés aux couleurs de l’arc-en-ciel ! Puis, quand les œufs étaient prêts, nous, les renards, avions la charge de les cacher dans toute la forêt ! A l’époque, je n’étais qu’un jeune renardeau, alors je restais avec les enfants pour jouer avec eux ! Nous dégustions les fraises des bois que les petits nous proposaient, nous avions droit à d’interminables caresses, surtout de la part des filles… ; avec les jeunes garçons nous chassions plutôt les chenilles, nous tentions discrètement de regarder dans les bois pour débusquer quelques œufs… avant de nous faire réprimander gentiment par les grands… Enfin L’impatience et l’innocence de l’enfance je dirais… Quand les œufs furent tous cachés, des équipes chez les enfants étaient constituées, et une carte leur était remise avec un parcours à faire pour trouver les œufs. Cela
prenait tout l’après-midi, et bien sûr, les renards (et renardeaux pour apprendre) suivaient discrètement les enfants, comme des ombres, afin qu’ils rentrent sains et saufs. Quand tous furent rentrés, ceux avec le plus grand nombre d’œufs furent élus grand gagnants du jour, et en leur honneur, on faisait sonner les cloches de Pâques et on fondait tout leurs œufs pour constituer un énorme renard en chocolat ! Puis, place au festin ! Ah … C’était la belle époque… Jusqu’au jour où, éternels jaloux du renard, lapins et poules s’allièrent pour renverser la légende. Ce fut le début d’une bataille sans précédents. Les poules remplacèrent les œufs en chocolat par de vrais œufs qu’elles avaient pondus puis décorés de la même façon que les hommes tandis que les lapins cachèrent les œufs en chocolat dans un endroit où personne ne pourrait les trouver. En ce jour funeste, incapables de retrouver les œufs volés, les hommes et les elfes accusèrent les renards de ce méfait, et les chassèrent, à jamais, dans la forêt. Et bien entendu, les lapins en profitèrent pour disposer les vrais œufs en chocolat, et donc « sauver » la fête… Depuis, les lapins et les poules ont remplacé les renards, et on sonne les cloches en leur honneur. Ce jour marque l’humiliation des renards, et le début de leur grande méfiance envers les hommes. Ils ne manquent également jamais de chasser les lapins et les poules, pour se venger.
Cependant, les renards ne sont pas si rancuniers ; quelques fois à Pâques, lorsqu’un enfant se perd à la recherche des œufs, il arrive qu’un renard vienne à son secours, sans être vu évidemment, pour que l’insouciance et la magie de ce jour, chez les enfants demeurent. La légende fantôme du renard de Pâques a pratiquement disparue de l’esprit des hommes, on la rencontre encore en Allemagne, dans le Schaumbourg et la Westphalie, mais les renards, eux, jamais n’oublierons.

La bête du Gé-vo-dents.

Trois cent mille habitants ! Comme à mon habitude lors d’une arrivée en ville, je m’extasiais face à la splen-
deur des bâtiments, de ses monuments, de chaque richesse que pouvaient me faire découvrir ses dédales de pierre et de pavé. Après tout, n’était-ce pas là le rôle d’un barde ? Bien sûr, pardi !
Mais hélas, pas cette fois. Cette fois-ci, c’était différent. Cette fois-ci, c’était stupéfiant. Trois cent mille habitants et que des fermiers ! Poules, cochons, vaches, chèvres... voilà ce qu’était le véritable trésor de
Bourg-Chapelle. J’étais abasourdi. Certes, il n’y avait rien de bien époustouflant à découvrir un simple village
de bonnes gens, mais l’on m’avait si ardemment conté l’histoire de l’effroyable bête rôdant dans la région près de la rivière du Gé-vo-dents, que je ne pouvais imaginer la Chose s’en prendre à de si modestes bâtisses.
Pas d’or à voler, ni de donjon à occuper... le bétail, peut-être ? Peut-être.
Ainsi me mis-je en route vers l’auberge du coin : « À la Chenille Gratinée ». Lorsque j’ouvris la porte, une agréable odeur d’épices et de viandes séchées me titilla les narines. Mon estomac remporta la victoire. Je
décidai non seulement de questionner l’aubergiste sur cette étrange bête mais aussi sur ce qu’il y avait au menu. Je m’avançai et découvris l’homme derrière son comptoir, l’air bourru à l’épaisse moustache.
— Salut, brave homme. Je ne vous dérange pas ? Interpellai-je de ma plus belle voix.
— Que non, l’étranger. Qu’est-c’que j’peux faire pour vous ?
— Eh bien, votre perspicacité vous sert à merveille ! Je viens d’arriver en vill... euh, au village. Je suis barde.
J’explore les horizons à la découverte de mystères pouvant être chantés.
L’homme me regarda perplexe, le sourcil droit froncé et la paupière inférieure bougeant nerveusement.
— Mystère ? L’seul mystère que j’connais ici, c’est c’foutues cloches d’l’hôtel de ville qui sonnent à pas d’heures ! Gildas parle des fantômes d’anciens carillonistes qu’auraient pas trouver la paix. J’lui en f’rai voir moi des fantômes ! J’vais vous dire...
— Cela me semble redoutable et intriguant, messire, mais je suis là pour une autre raison : la bête du Gé-vo-dents.
À ces mots, l’auberge se figea. Je sentis d’innombrables paires d’yeux me percer le dos. De toute évidence, la bête était un sujet tabou en ces lieux.
— Faut pas vous mêler de ce qui est pas bon pour vous, l’étranger, rétorqua l’aubergiste. Y a des choses dans c’monde qui vaut mieux pas fâcher. Z’êtes pas l’premier à vouloir l’courser, l’phénomène ! Nyreen, not’meilleur gaillard, il est parti voilà quatre jours chasser l’maudit bestiaux. On l’a pas revu depuis. Non... pas
revu, dit l’homme en hochant de gauche à droite du chef et en serrant sa toque entre ses mains.
— Hum. Eh bien je pourrais tout de même essayer ? L’académie des bardes ne nous forme pas qu’à la plume, mais aussi à l’épée.
— Comme vous voudrez, l’étranger, dit-il en soupirant. Mais va falloir vous préparer avant. Allez voir la vieille Maurane à l’entrée du village. Cette sorcière fripée vous préparera un r’montant pour la route.
Je remerciai l’individu et me contenta de faire demi-tour en silence sous les yeux en condoléances des clients. La dernière chose que je remarquai en sortant était l’absence presque constante de leurs dents. Bien que les indications de l’aubergiste restent vagues, je n’eus aucun mal à dénicher l’endroit. C’était une vieille bicoque à la lisière de Bourg-Chapelle qui peinait à rester debout sur ses fondations sans doute pourries. Une fumée noire jaillissait de la cheminée. L’espace d’un instant, je me croyais dans l’un de ces comptes pour enfant.
Je poussai la lourde porte grinçante et découvris un capharnaüm sans nom : des livres sens dessus dessous, des tables dans des dispositions improbables, des formes géométriques dessinées sur les murs qui ne ressemblaient à rien de connu. Si cette femme était bel et bien une sorcière, je ne voulais pas apprendre dans
quel art elle s’était penchée. Quand soudain, une ombre dévora la mienne. Je me retournai d’un battement de cil et rencontra mon hôtesse : une vielle dame aux cheveux gris tombant sur un châle usé.
— Cela vous arrive souvent de faire peur aux gens de la sorte ? Demandais-je nerveusement.
— Cela vous arrive souvent d’entrer chez les gens de la sorte ? Répondit-elle en arquant un sourcil.
— Pardonnez-moi, je n’ai pas pour habitude d’entrer chez les inconnus. En vérité, je vous cherchais. Je viens
de la part de l’aubergiste. Il dit que vous m’aideriez à trouver la bête du Gé-vo-dents.
— Encore un qui veut jouer aux héros... eh bien... allez, suivez-moi, dit-elle en s’approchant de l’âtre où reposait un énorme chaudron.
— Ça était plutôt facile de vous convaincre...
— J’ai passé l’âge de me battre contre des moulins, mon garçon. Si préparer une potion me permet de me vite me débarrasser de ta présence, qu’à cela ne tienne.
— Je vois.
La sorcière mélangea quelques ingrédients qui échappaient à ma connaissance. Toutefois, je perçus commeun arôme de fraise et de réglisse.
— C’est pour le goût. Sans quoi tu cracherais toutes tes tripes ! Ah ah ah !
Je remerciai ma bonne amie avec hésitation, rangeai la fiole dans ma besace et partis vers le nord-est, en direction de la rivière. Encore une fois, des dents manquaient à la vieille dame.
À l’aide de ma carte, je pus trouver le cours d’eau facilement. Un petit ruisseau aux reflets d’argents et aux courants pétillants. Jamais un pauvre diable ne pourrait se douter du danger qui rôde dans les parages. Ainsi je dégainai ma lame. Mieux valait prévenir que guérir. Et je me mis à longer l’eau un peu plus vers le nord. Mes pieds endoloris par ces trois quart d’heure de marche me suppliaient d’arrêter mais plus j’avançais plus le sol se mouchetait de sang. L’antre de la bête était proche ! Bientôt, je vis sa caverne et m’y plongeai sans hésitation. L’endroit était sombre et froid mais ma détermination était bouillante. J’entendis des bruits de succion lorsque je décidai d’allumer une torche pris avec moi. Là, devant moi, se dressait l’horreur insoute-
nable, la bête sans nom, le monstre du Gé-vo-dents... un petit lapin albinos.
— Par la barbe du maître-chanteur ! Je n’ai donc décidément aucune chance lors de ce voyage ! Grondai-je dans les entrailles de la grotte.
Mais alors que j’exprimais mon mécontentement, le lapin se dressa sur ses deux arrière pattes adorables et me bondit à la gorge. Doté d’une force incroyable, je n’arrivais pas à l’éloigner de ma jugulaire et priais les dieux de me venir en aide ! Le choc fut si violent qu’il nous propulsa au sol. Ses dents claquaient bruyamment en s’approchant inexorablement de ma peau. Je n’avais d’autres choix : empoignant ma lame je lui fis le coup du lapin grâce au pommeau ! La bête était morte, et moi épuisé. Revenu sur mon jugement, je m’enfonçai un peu plus dans l’antre, espérant trouver un quelque trésor. Ce que je découvris était cent fois mieux : des œufsfaits à partir de dents. Molaires, canines, qu’importe. Ces œufs de la taille d’un poing étaient une œuvreartisanale magnifique ! Je m’empressais d’en tenir un entre mes mains mais il glissa par inadvertance et se brisa au sol. De l’or ! L’œuf était rempli d’or ! J’en cassai un deuxième, pareil ! De l’or en ne plus quoi savoir en faire ! Je venais de découvrir un véritable trésor.
Il va s’en dire qu’après cela, je vécus comme un roi. Je bâtis mon propre domaine et y organisai fêtes et
chansons. Mais l’appel de l’aventure était en moi. J’avais ouï dire d’une région non loin où existerait, parait-
il, une poule aux œufs d’or... ah, qui sait !

Eostre se réveille de sa longue léthargie
Tout l'hiver en sommeil, elle a rêvé la vie.
La cloche a retenti il est temps de descendre
Sur la terre endormie ressemer le vert tendre.

Ses joues de tourmaline et ses lèvres de fraise,
Elle ressemble à Nyreen la déesse qui apaise.
Donner fertilité et espoir aux humains
C'est son utilité, son principe divin.
Le soleil et sa force réchauffent les ardeurs,
Relancent, réamorcent, la volupté des cœurs.
Le blanc de la déesse, le jaune du soleil
S'unissent dans la liesse, accomplissent des merveilles.

Cet œuf symbolique étant le précurseur
La poule prolifique reçoit bien des honneurs.
Le lapin si fécond est béni lui aussi
En place de second au class'ment de la vie.
A la troisième place, symbole d'évolution
Jeune chenille vorace devenue papillon.

Toute la nature enfin, baillant et s'étirant
De fantôme hyalin renaît en éclatant.
Carte d'invitation à la danse de la vie,
Offrandes à profusion pour la belle endormie,
Ostara célébrée, à Eostre vouée
Puis Easter en anglais, Pâques pour la chrétienté,
Nous fêtons le retour de la fertilité
Du printemps, des amours, de l'espoir ranimé.
 
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DeletedUser

Ajout du texte 25, si vous le souhaitez ceux qui ont déjà voté vous pouvez modifier votre vote.
 

Fouifoui

Détective d'Halloween 2016
j'ai finis de voter pour la finale ^^ y a un des textes que j'aime que j'ai retrouver ici mais un autre qui m'avait bien fais rire qui n'est pas en finale :oops: dommage
 

DeletedUser2606

@agdid
bonjour
je suis curieuse de savoir qui se cachent derrière les 3 textes gagnants. Le saura-t-on?
 

DeletedUser

Les résultats ont été publiés donc ... fermetuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuure!
 
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