DeletedUser
Bonjour !
Le concours étant à présent terminé, voici le temps du vote !
Mais avant de vous faire découvrir ce que nous ont concocté les participants, il est important de les féliciter pour le travail accompli ! Un grand bravo à eux et aussi un grand merci d'avoir participé à ce concours !
Le vote sera ouvert durant une semaine et s'arrêtera donc automatiquement le 10 octobre !
Bonne lecture à tous !
/!\ - Attention - /!\
L'ensemble des textes ne tenant pas en un seul message,
ils sont donc partagés entre ce sujet et le suivant.
Le concours étant à présent terminé, voici le temps du vote !
Mais avant de vous faire découvrir ce que nous ont concocté les participants, il est important de les féliciter pour le travail accompli ! Un grand bravo à eux et aussi un grand merci d'avoir participé à ce concours !
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Bonne lecture à tous !
/!\ - Attention - /!\
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Le vent souffle dans les contrées elvenariennes en ces prémices automnales. Les feuilles sont arrachées aux arbres multicolores des l'Elvenar elfique alors que la pluie s'abat avec violence sur les villages humains.
A l'ouest des Terres Découvertes, l'Académie de Magie Divine ouvre ses portes pour accueillir les meilleurs novices des diverses contrées. Elfes et Humains y sont scolarisés pour parfaire leur maîtrise des Arts Anciens, ces pouvoirs hérités des Sages et transmis de génération en génération depuis la nuit des temps. Chaque village a sélectionné pour cela un représentant de sa propre académie pour intégrer une confrérie en charge de tuteurer les plus novices et de faire découvrir à chacun les pratiques des autres, dans un soucis de soutien mutuel. Tous les âges sont représentés, le réveil de la magie ne se faisant qu'aléatoirement au cours d'une vie.
Sur les marches immaculées de l'Académie Divine, une partie de la confrérie des Korrigans en est justement aux retrouvailles.
- Salut Kyldran, alors quoi de neuf depuis le début de l'été ? Questionne Morweg, un elfe mâle aux yeux violets pétillants de malice.
- Bah, la vie au ralenti, à trimer dans les manufactures de poussière magique sans avoir le droit de jouer avec. J'avais hâte de rentrer.
Mine dépité, il enchaîne.
- J'ai appris pour Lorinaëlle. J'en reviens pas, elle était avec nous depuis si longtemps... Tu as eu des nouvelles, Maureen ?
Une grande blonde élancée répond avec amertume.
- Oui, son village a eu du mal à se remettre de la mise à jour de juillet. Ils commerçaient à bloc et étaient bien prospères mais avec l'obligation d'avoir des orcs pour les négociations, ça a détruit leur économie. Ils étaient si loin de pouvoir les accueillir qu'ils ont abandonné tout espoir de survie. Ils ont fait repartir les nains qu'ils hébergeaient et ont tout liquidé.
La jolie humaine se tourne alors vers une toute petite elfe discrète, du nom de Mélopée.
- Et toi Mélo, pas trop dur depuis la 1.10 ?
- Dur pour le moral, surtout au départ. Mais on n'a pas le choix alors... Ce que veulent les Devkillers, on ne peut le contourner. Du coup, dans mon village on a investi dans les armées, on apprend à se battre et on prend nos marques. Mais ça fait stagner et ce n'est pas facile tous les jours de motiver les troupes.
Morweg enchaîne, fataliste.
- Moi aussi ça m'a calmé. J'ai perdu beaucoup de voisins dans cette histoire.
Un immense gaillard fait irruption, faisant sursauter tout le monde de sa grosse voix.
- Alors les jeunes, on fait la gueule ?
Réponse unanime des quatre amis.
- Salut pépéduquinze.
- Ravi de vous voir les jeunes. Dites, c'est quoi cette histoire de PC sur CSF. Je n'y comprends fichtrement rien !
- Ah Ah ! C'est une chaîne sans fin pour que chacun notre tour nous nous donnions des points de connaissance pour alimenter nos Merveilles, répond Leyla, l'Archimage de la confrérie.
Elle poursuit avec un clin d'oeil pour l'ancien.
- Tu n'es pas obligé de participer, ne t'inquiète pas, va à ton rythme pépé.
Trois novices ont les yeux grand ouverts, visiblement perdus depuis belle lurette dans cette conversation.
Leyla enchaîne.
- Je vous présente Kapu, Merlin et Jorelle. Ils ont intégré la confrérie aujourd'hui même.
- Bienvenue !
- Leyla, tu as eu des nouvelles de Kaldric, AlbathorXX et Dormanova ? Questionne Mélo.
L'Archimage répond, blasée.
- J'ai essayé de les motiver à revenir pour la rentrée mais leurs villages ont connu l'invasion des nains cet été. Du moins, c'est comme ça qu'ils l'on vécu.
Pépéduquinze saisit la balle au bond pour déclamer toute sa rancœur envers les races invitées.
- Ah mais c'est certainement plus que de l'hébergement comme on nous l'avait présenté au départ. Merci les races invitées ! Qu'on les accueille en leur laissant de la place pour leur portail et les manufactures dont ils ont besoin, c'est une chose, mais qu'ils s'immiscent dans notre économie en intégrant leur matériaux dans nos propres moyens de paiement, c'est scandaleux !
Un bel Humain du nom de Roméo s'immisce dans la conversation.
- Rassure-toi, quand ton village aura rempli son rôle d'hôte, ils décamperont pour laisser la place aux fées, et là, tu vas retrouver goût à la vie mon vieux.
- Oh oui, les fées apportent une touche de magie encore plus intéressante dans nos villages, complète Mélo, rêveuse.
- Et c'est tellement joli et coloré leurs ajouts dans notre architecture ! renchérit avec enthousiasme une petite humaine du nom de Bledina.
- Mais attention messieurs, les fées peuvent être cruelles, ne vous fiez pas à leur joli minois, enchaîne Klervi, une elfe toute en chair.
- Bah, tu dis ça parce que tu es jalouse de leur jeunesse éternelle, rétorque Roméo, taquin à souhait. En tant qu'Humain, je dois avouer que j'apprécie leurs charmes...
Klervi s'adresse alors au jeune Humain insouciant avec sévérité.
- N'as-tu pas entendu ce qu'elles auraient fait dans les provinces de l'est ?
Roméo reprend immédiatement son sérieux et l'observe, sceptique.
- De quoi parles-tu ?
- On dit qu'elles ont volé toutes les réserves de soie et d'élixir des contrées dont ce sont les boosts de production.
- Nan ?! Mais pourquoi elles auraient fait ça ? Elles sont déjà magiques par nature !
- Elles, oui, mais pas leurs alliés, complète la vieille elfe.
- Que veux-tu dire par là, questionne Kyldran, visiblement soucieux.
- Restez calme, ce ne sont que des rumeurs, tente de calmer Leyla.
- Mais de quoi parlez-vous ? s'énerve pépéduquinze.
Klervi interroge l'Archimage du regard qui lève les yeux au ciel, ne semblant pas croire aux rumeurs. La vieille elfe répond alors à l'attention de tous les membres de la confrérie.
- Il semblerait que certaines fées se plaisent tellement en Elvenar qu'elles ont décidé d'y séjourner pour de bon et ne pas seulement se contenter de notre hospitalité. Elles auraient réussi à détourner l'usage de leur portail pour y stocker aussi des matériaux issus de nos propres manufactures. Le but pourrait être d'habiller et nourrir d'autres créatures, tout fraîchement arrivées et qui abuseraient bien de notre Monde elles-aussi.
- Les orcs ? S'étrangle Kyldran.
- Exactement mon grand, complète Klervi. Ainsi que les Gobelins.
- Quelle bande de c***, je fais te leur fiche des coups de pied au c*** à ces fils de p*** !
- Pépé, calme toi, quand tu jures t'es coupé et on ne capte rien. Enfin, on a compris l'idée, je te rassure... le nargue Roméo.
- Elfes et Humains vont devoir se serrer les coudes, les prochains temps en Elvenar risquent d'être particulièrement compliqués avec ces rumeurs en toile de fond enchaîne Leyla.
- Et les Devkillers dans tout ça, ils nous soutiendront selon vous ? Questionne Maureen.
- Nous le découvrirons sous peu, répond Leyla, solennelle.
- Comment peux-tu être aussi sûre de ça ? Interroge Kyldran.
- Parce qu'ils l'on annoncée depuis quelques semaines déjà, répond l'Archimage.
- Annoncé quoi ? Bougonne l'ancien.
- L'arrivée de la 1.15 mes amis.
A l'ouest des Terres Découvertes, l'Académie de Magie Divine ouvre ses portes pour accueillir les meilleurs novices des diverses contrées. Elfes et Humains y sont scolarisés pour parfaire leur maîtrise des Arts Anciens, ces pouvoirs hérités des Sages et transmis de génération en génération depuis la nuit des temps. Chaque village a sélectionné pour cela un représentant de sa propre académie pour intégrer une confrérie en charge de tuteurer les plus novices et de faire découvrir à chacun les pratiques des autres, dans un soucis de soutien mutuel. Tous les âges sont représentés, le réveil de la magie ne se faisant qu'aléatoirement au cours d'une vie.
Sur les marches immaculées de l'Académie Divine, une partie de la confrérie des Korrigans en est justement aux retrouvailles.
- Salut Kyldran, alors quoi de neuf depuis le début de l'été ? Questionne Morweg, un elfe mâle aux yeux violets pétillants de malice.
- Bah, la vie au ralenti, à trimer dans les manufactures de poussière magique sans avoir le droit de jouer avec. J'avais hâte de rentrer.
Mine dépité, il enchaîne.
- J'ai appris pour Lorinaëlle. J'en reviens pas, elle était avec nous depuis si longtemps... Tu as eu des nouvelles, Maureen ?
Une grande blonde élancée répond avec amertume.
- Oui, son village a eu du mal à se remettre de la mise à jour de juillet. Ils commerçaient à bloc et étaient bien prospères mais avec l'obligation d'avoir des orcs pour les négociations, ça a détruit leur économie. Ils étaient si loin de pouvoir les accueillir qu'ils ont abandonné tout espoir de survie. Ils ont fait repartir les nains qu'ils hébergeaient et ont tout liquidé.
La jolie humaine se tourne alors vers une toute petite elfe discrète, du nom de Mélopée.
- Et toi Mélo, pas trop dur depuis la 1.10 ?
- Dur pour le moral, surtout au départ. Mais on n'a pas le choix alors... Ce que veulent les Devkillers, on ne peut le contourner. Du coup, dans mon village on a investi dans les armées, on apprend à se battre et on prend nos marques. Mais ça fait stagner et ce n'est pas facile tous les jours de motiver les troupes.
Morweg enchaîne, fataliste.
- Moi aussi ça m'a calmé. J'ai perdu beaucoup de voisins dans cette histoire.
Un immense gaillard fait irruption, faisant sursauter tout le monde de sa grosse voix.
- Alors les jeunes, on fait la gueule ?
Réponse unanime des quatre amis.
- Salut pépéduquinze.
- Ravi de vous voir les jeunes. Dites, c'est quoi cette histoire de PC sur CSF. Je n'y comprends fichtrement rien !
- Ah Ah ! C'est une chaîne sans fin pour que chacun notre tour nous nous donnions des points de connaissance pour alimenter nos Merveilles, répond Leyla, l'Archimage de la confrérie.
Elle poursuit avec un clin d'oeil pour l'ancien.
- Tu n'es pas obligé de participer, ne t'inquiète pas, va à ton rythme pépé.
Trois novices ont les yeux grand ouverts, visiblement perdus depuis belle lurette dans cette conversation.
Leyla enchaîne.
- Je vous présente Kapu, Merlin et Jorelle. Ils ont intégré la confrérie aujourd'hui même.
- Bienvenue !
- Leyla, tu as eu des nouvelles de Kaldric, AlbathorXX et Dormanova ? Questionne Mélo.
L'Archimage répond, blasée.
- J'ai essayé de les motiver à revenir pour la rentrée mais leurs villages ont connu l'invasion des nains cet été. Du moins, c'est comme ça qu'ils l'on vécu.
Pépéduquinze saisit la balle au bond pour déclamer toute sa rancœur envers les races invitées.
- Ah mais c'est certainement plus que de l'hébergement comme on nous l'avait présenté au départ. Merci les races invitées ! Qu'on les accueille en leur laissant de la place pour leur portail et les manufactures dont ils ont besoin, c'est une chose, mais qu'ils s'immiscent dans notre économie en intégrant leur matériaux dans nos propres moyens de paiement, c'est scandaleux !
Un bel Humain du nom de Roméo s'immisce dans la conversation.
- Rassure-toi, quand ton village aura rempli son rôle d'hôte, ils décamperont pour laisser la place aux fées, et là, tu vas retrouver goût à la vie mon vieux.
- Oh oui, les fées apportent une touche de magie encore plus intéressante dans nos villages, complète Mélo, rêveuse.
- Et c'est tellement joli et coloré leurs ajouts dans notre architecture ! renchérit avec enthousiasme une petite humaine du nom de Bledina.
- Mais attention messieurs, les fées peuvent être cruelles, ne vous fiez pas à leur joli minois, enchaîne Klervi, une elfe toute en chair.
- Bah, tu dis ça parce que tu es jalouse de leur jeunesse éternelle, rétorque Roméo, taquin à souhait. En tant qu'Humain, je dois avouer que j'apprécie leurs charmes...
Klervi s'adresse alors au jeune Humain insouciant avec sévérité.
- N'as-tu pas entendu ce qu'elles auraient fait dans les provinces de l'est ?
Roméo reprend immédiatement son sérieux et l'observe, sceptique.
- De quoi parles-tu ?
- On dit qu'elles ont volé toutes les réserves de soie et d'élixir des contrées dont ce sont les boosts de production.
- Nan ?! Mais pourquoi elles auraient fait ça ? Elles sont déjà magiques par nature !
- Elles, oui, mais pas leurs alliés, complète la vieille elfe.
- Que veux-tu dire par là, questionne Kyldran, visiblement soucieux.
- Restez calme, ce ne sont que des rumeurs, tente de calmer Leyla.
- Mais de quoi parlez-vous ? s'énerve pépéduquinze.
Klervi interroge l'Archimage du regard qui lève les yeux au ciel, ne semblant pas croire aux rumeurs. La vieille elfe répond alors à l'attention de tous les membres de la confrérie.
- Il semblerait que certaines fées se plaisent tellement en Elvenar qu'elles ont décidé d'y séjourner pour de bon et ne pas seulement se contenter de notre hospitalité. Elles auraient réussi à détourner l'usage de leur portail pour y stocker aussi des matériaux issus de nos propres manufactures. Le but pourrait être d'habiller et nourrir d'autres créatures, tout fraîchement arrivées et qui abuseraient bien de notre Monde elles-aussi.
- Les orcs ? S'étrangle Kyldran.
- Exactement mon grand, complète Klervi. Ainsi que les Gobelins.
- Quelle bande de c***, je fais te leur fiche des coups de pied au c*** à ces fils de p*** !
- Pépé, calme toi, quand tu jures t'es coupé et on ne capte rien. Enfin, on a compris l'idée, je te rassure... le nargue Roméo.
- Elfes et Humains vont devoir se serrer les coudes, les prochains temps en Elvenar risquent d'être particulièrement compliqués avec ces rumeurs en toile de fond enchaîne Leyla.
- Et les Devkillers dans tout ça, ils nous soutiendront selon vous ? Questionne Maureen.
- Nous le découvrirons sous peu, répond Leyla, solennelle.
- Comment peux-tu être aussi sûre de ça ? Interroge Kyldran.
- Parce qu'ils l'on annoncée depuis quelques semaines déjà, répond l'Archimage.
- Annoncé quoi ? Bougonne l'ancien.
- L'arrivée de la 1.15 mes amis.
- Arrête de gigoter ainsi, Zinou. Comment veux-tu que je tresse convenablement tes cheveux ?
C’est que la petite elfe est très énervée. Dans une heure, elle franchit, pour la première fois, les portes de l’Académie de Magie. Oh ! Elle connait déjà très bien les plantes, les reconnait rien qu’à l’odeur, sait la plupart de leurs vertus et leurs maléfices. Depuis qu’elle sait marcher, elle sillonne la forêt avec Tonton Gwenaël, le rebouteux du village. Mais à l’Académie, elle va aussi apprendre à faire pousser des nouvelles variétés, à extraire les essences, à les renforcer, à les mélanger, à… oh, plein de choses géniales !
Lisaveta achève de piquer quelques fleurs de coucou dans les cheveux de sa fille.
Hier, elles ont été dans la carrière Elfe-service chercher des ardoises et chez le couturier Elfe Hims se procurer l’uniforme, une longue tunique de soie féerique ocre avec de jolis reflets orangés, retenue à l’épaule par une boucle en acier nain. Puis, elles ont acheté le matériel nécessaire, des craies tonnerres, du parchemin manufacturé, de l’encre de gemme de toutes les couleurs, une plume de phénix bien aiguisée , une gomme suceuse et bien sûr, un grand sac en fougères mâles pour mettre le tout.
- Voilà, Zinou, tu es prête, on peut y aller !
- Attends, maman, je veux aller dire au-revoir aux lucioles !
La petite fille court vers l’enclos fleuri où ses parents élèvent les insectes-lumières. Ils viennent tourbillonner autour d’elle, en escadrons bien ordonnés, créant un immense feu d’artifice rien que pour elle. Elle sourit, agite la main et file rejoindre sa mère. Et les voila, main dans la main, toutes joyeuses, sur le sentier qui mène à Elvenar.
Ziniatta est impressionnée par la grande porte entourée de cascades tumultueuses. Elle n’est jamais rentrée dans la Cité. Elles passent devant la grande statue de la Mère, bras ouverts et sourire accueillant. La petite est rassurée par la bienveillance de cette immense gardienne.
Les grandes tours colorées de l’Académie sont en vue. Elles s’avancent vers le portail. La route longe un champ de champignons étranges. Ziniatta a beau remuer ses souvenirs, elle n’en a jamais vu de pareils !
Un vieil orc sort du champ et s’approche des deux elfes, chantonnant un air bizarre
Un champ de chant
Un champ de pis
Un champ de gnons
Chante l’Orc
Pissent les Orcs
Des gnons d’Orc
Ziniatta n’est pas très rassurée mais sa maman rit et appelle le bonhomme
- Bonjour Maître Poindorc ! Je vous présente ma fille, Ziniatta, qui entre aujourd’hui à l’Académie. Zinou, voici ton professeur de Mycologie.
Bonjour, bredouilla la jeune elfe, intimidée.
- Bonjour, jeune fille. Bienvenue à l’Académie. J’espère que tu apprendras beaucoup de choses intéressantes. Dès demain, je commence mon cours sur les champignons. Tu verras, c’est passionnant !
Et il retourne dans son champ, la chansonnette sur les lèvres
- Ne crains rien, Zinou, ce vieil orc est apprivoisé depuis si longtemps qu’il a oublié le goût de la viande d’Elfe !
Elle se mit à rire. Si maman rit, c’est que tout va bien ! Mais quand même ! Dans une classe avec un orc, elle n’aurait jamais cru ça possible. Elle sent que cette année scolaire sera riche en découvertes. Comme elle est loin de sa petite école du village.
Le chemin est maintenant une allée bordée d’arbres aux fleurs magnifiques, brillantes et odorantes. Des papillons volettent aux alentours. L’un d’eux se pose devant les deux elfes. Oh ! Mais ce n’est pas un papillon, c’est une petite fée. Maman ne semble pas la connaître mais Ziniatta n’a pas peur. Elle semble douce, surement pas prête à croquer une petite elfe !
- Bonjour, jeune elfe ! C’est ta première journée à l’Académie ? Je suis la fée Daudau, je serai ta prof de Sortilèges. Tu apprendras à changer l’eau en grenadine, à marcher sur l’eau à la manière d’une notonecte, à munir de mille pattes les vers de terre. Et si tu es très douée, tu tricoteras des bonnets et des écharpes en fil d’Epeire diadème avec des aiguilles de pin sylvestre. Mais je vous laisse. J’aperçois Dame Icale qui vient t’accueillir
Un carrosse taillé dans une immense courgette s’approche, tiré par trois escargots géants aux yeux proéminents, et conduit par une étrange femme, grande, mince et souple comme un roseau, vêtue d’une longue robe de lin couleur prune et coiffée d’un chapeau fraise dont le calice lui recouvre la moitié du visage, si bien qu’on ne peut pas voir ses yeux. Ses longs doigts vert sapin tiennent les rênes et un clochette de bronze.
- Mamzelle Ziniatta ? demande-t-elle d’une voix chantante comme un torrent d’eau cristalline. Je vais te conduire à l’intérieur des bâtiments. Ta maman n’est pas initiée, elle ne peut pas rentrer, désolée, il va falloir que tu lui dises au-revoir ici.
Ziniatta se tourne vers Lisaveta, le regard interrogateur
- Oui, ma chérie, c’est comme ça ! Tu sais que j’ai choisi de me consacrer à l’élevage plutôt que d’apprendre la magie. Du coup, les portes me sont fermées. Mais tu verras, tout va bien se passer. Je suis sûre que tu seras très douée !
Et Lisaveta embrasse sa fille trois fois, sur la joue, sur le nez, sur le front. Zinou grimpe dans le carrosse, se retourne pour lancer un dernier bisou à sa maman, Dame Icale agite sa clochette et l’attelage se met en branle, cahin-caha. Il leur faut bien longtemps, trop longtemps au gout de la petite fille impatiente, pour atteindre le portail, pourtant à un jet de pierre seulement. Et, derrière elle, elle voit sa mère, les arbres, les champs de champignons, s’éloigner à toute allure…
La porte enfin franchie, Ziniatta saute en bas du carrosse. Elle regarde autour d’elle. La cour est pleine de monde. Très vite, elle distingue les anciens, qui devisent tranquillement par petits groupes, et les nouveaux qui, comme elle, l’air un peu gauche, observent en silence ou chuchotent à leurs voisins. Parmi les nouveaux élèves, Zinou comptent un grand nombre d’elfes, une dizaine d’humains, quatre fées (trois garçons et une fille) et une naine qui a l’air bien seule et encore plus mal à l’aise que les autres. Touchée, elle s’approche d’elle.
- Bonjour, je m’appelle Ziniatta, mais tout le monde dit Zinou, c’est plus court ! Tu veux être mon amie ?
- Oh, tu es sympa, merci ! Moi c’est Gernaine !
Les deux fillettes se prennent la main, scellant ainsi une longue amitié. Complicité, fous rires, bêtises assumées, solidarité dans les épreuves… L’année scolaire, et les suivantes, seront encore plus fabuleuses que Zinou ne l’avait imaginé. Mais ça, c’est une autre histoire…
C’est que la petite elfe est très énervée. Dans une heure, elle franchit, pour la première fois, les portes de l’Académie de Magie. Oh ! Elle connait déjà très bien les plantes, les reconnait rien qu’à l’odeur, sait la plupart de leurs vertus et leurs maléfices. Depuis qu’elle sait marcher, elle sillonne la forêt avec Tonton Gwenaël, le rebouteux du village. Mais à l’Académie, elle va aussi apprendre à faire pousser des nouvelles variétés, à extraire les essences, à les renforcer, à les mélanger, à… oh, plein de choses géniales !
Lisaveta achève de piquer quelques fleurs de coucou dans les cheveux de sa fille.
Hier, elles ont été dans la carrière Elfe-service chercher des ardoises et chez le couturier Elfe Hims se procurer l’uniforme, une longue tunique de soie féerique ocre avec de jolis reflets orangés, retenue à l’épaule par une boucle en acier nain. Puis, elles ont acheté le matériel nécessaire, des craies tonnerres, du parchemin manufacturé, de l’encre de gemme de toutes les couleurs, une plume de phénix bien aiguisée , une gomme suceuse et bien sûr, un grand sac en fougères mâles pour mettre le tout.
- Voilà, Zinou, tu es prête, on peut y aller !
- Attends, maman, je veux aller dire au-revoir aux lucioles !
La petite fille court vers l’enclos fleuri où ses parents élèvent les insectes-lumières. Ils viennent tourbillonner autour d’elle, en escadrons bien ordonnés, créant un immense feu d’artifice rien que pour elle. Elle sourit, agite la main et file rejoindre sa mère. Et les voila, main dans la main, toutes joyeuses, sur le sentier qui mène à Elvenar.
Ziniatta est impressionnée par la grande porte entourée de cascades tumultueuses. Elle n’est jamais rentrée dans la Cité. Elles passent devant la grande statue de la Mère, bras ouverts et sourire accueillant. La petite est rassurée par la bienveillance de cette immense gardienne.
Les grandes tours colorées de l’Académie sont en vue. Elles s’avancent vers le portail. La route longe un champ de champignons étranges. Ziniatta a beau remuer ses souvenirs, elle n’en a jamais vu de pareils !
Un vieil orc sort du champ et s’approche des deux elfes, chantonnant un air bizarre
Un champ de chant
Un champ de pis
Un champ de gnons
Chante l’Orc
Pissent les Orcs
Des gnons d’Orc
Ziniatta n’est pas très rassurée mais sa maman rit et appelle le bonhomme
- Bonjour Maître Poindorc ! Je vous présente ma fille, Ziniatta, qui entre aujourd’hui à l’Académie. Zinou, voici ton professeur de Mycologie.
Bonjour, bredouilla la jeune elfe, intimidée.
- Bonjour, jeune fille. Bienvenue à l’Académie. J’espère que tu apprendras beaucoup de choses intéressantes. Dès demain, je commence mon cours sur les champignons. Tu verras, c’est passionnant !
Et il retourne dans son champ, la chansonnette sur les lèvres
- Ne crains rien, Zinou, ce vieil orc est apprivoisé depuis si longtemps qu’il a oublié le goût de la viande d’Elfe !
Elle se mit à rire. Si maman rit, c’est que tout va bien ! Mais quand même ! Dans une classe avec un orc, elle n’aurait jamais cru ça possible. Elle sent que cette année scolaire sera riche en découvertes. Comme elle est loin de sa petite école du village.
Le chemin est maintenant une allée bordée d’arbres aux fleurs magnifiques, brillantes et odorantes. Des papillons volettent aux alentours. L’un d’eux se pose devant les deux elfes. Oh ! Mais ce n’est pas un papillon, c’est une petite fée. Maman ne semble pas la connaître mais Ziniatta n’a pas peur. Elle semble douce, surement pas prête à croquer une petite elfe !
- Bonjour, jeune elfe ! C’est ta première journée à l’Académie ? Je suis la fée Daudau, je serai ta prof de Sortilèges. Tu apprendras à changer l’eau en grenadine, à marcher sur l’eau à la manière d’une notonecte, à munir de mille pattes les vers de terre. Et si tu es très douée, tu tricoteras des bonnets et des écharpes en fil d’Epeire diadème avec des aiguilles de pin sylvestre. Mais je vous laisse. J’aperçois Dame Icale qui vient t’accueillir
Un carrosse taillé dans une immense courgette s’approche, tiré par trois escargots géants aux yeux proéminents, et conduit par une étrange femme, grande, mince et souple comme un roseau, vêtue d’une longue robe de lin couleur prune et coiffée d’un chapeau fraise dont le calice lui recouvre la moitié du visage, si bien qu’on ne peut pas voir ses yeux. Ses longs doigts vert sapin tiennent les rênes et un clochette de bronze.
- Mamzelle Ziniatta ? demande-t-elle d’une voix chantante comme un torrent d’eau cristalline. Je vais te conduire à l’intérieur des bâtiments. Ta maman n’est pas initiée, elle ne peut pas rentrer, désolée, il va falloir que tu lui dises au-revoir ici.
Ziniatta se tourne vers Lisaveta, le regard interrogateur
- Oui, ma chérie, c’est comme ça ! Tu sais que j’ai choisi de me consacrer à l’élevage plutôt que d’apprendre la magie. Du coup, les portes me sont fermées. Mais tu verras, tout va bien se passer. Je suis sûre que tu seras très douée !
Et Lisaveta embrasse sa fille trois fois, sur la joue, sur le nez, sur le front. Zinou grimpe dans le carrosse, se retourne pour lancer un dernier bisou à sa maman, Dame Icale agite sa clochette et l’attelage se met en branle, cahin-caha. Il leur faut bien longtemps, trop longtemps au gout de la petite fille impatiente, pour atteindre le portail, pourtant à un jet de pierre seulement. Et, derrière elle, elle voit sa mère, les arbres, les champs de champignons, s’éloigner à toute allure…
La porte enfin franchie, Ziniatta saute en bas du carrosse. Elle regarde autour d’elle. La cour est pleine de monde. Très vite, elle distingue les anciens, qui devisent tranquillement par petits groupes, et les nouveaux qui, comme elle, l’air un peu gauche, observent en silence ou chuchotent à leurs voisins. Parmi les nouveaux élèves, Zinou comptent un grand nombre d’elfes, une dizaine d’humains, quatre fées (trois garçons et une fille) et une naine qui a l’air bien seule et encore plus mal à l’aise que les autres. Touchée, elle s’approche d’elle.
- Bonjour, je m’appelle Ziniatta, mais tout le monde dit Zinou, c’est plus court ! Tu veux être mon amie ?
- Oh, tu es sympa, merci ! Moi c’est Gernaine !
Les deux fillettes se prennent la main, scellant ainsi une longue amitié. Complicité, fous rires, bêtises assumées, solidarité dans les épreuves… L’année scolaire, et les suivantes, seront encore plus fabuleuses que Zinou ne l’avait imaginé. Mais ça, c’est une autre histoire…
« Debout mon ange ! C'est la rentrée aujourd'hui. »
Cachée sous sa couette, la petite elfe avait très bien entendu sa mère mais elle préféra continuer de faire semblant de dormir.
*S'il te plaît maman, encore une journée, juste une petite journée et promis demain j'irai. Mais pas aujourd'hui maman, je t'en supplie, laisse moi encore un peu de temps…*
« Allez ma puce ! Réveille-toi »
Sa mère ponctua sa phrase d'un câlin à sa fille qui papillonna des yeux, comme si elle venait de se réveiller.
« Pas tout de suite maman… Encore 5 minutes. »
Sa mère, attendrie devant la chaire de sa chaire accepta et se dirigea vers la cuisine afin de préparer un petit déjeuner digne de sa princesse pour la rentrée des classes. Pendant ce temps, Maïra, du haut de ses 10ans se leva et commença à s'habiller, s’empêchant de penser à sa journée et sécha la petite larme qui tentait de forcer le barrage de ses paupières.
« Ne t'inquiète pas ma puce, tout va bien se passer. Ce soir quand tu rentreras, il y aura un bon bol de mûres des bois et des gâteaux qui t'attendront sur la table »
Maïra leva les yeux de son bol et sourit à sa mère. Il fallait bien qu'elle la rassure, l'année avait été aussi éprouvante pour l'une que pour l'autre.
« -Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ?
- Oui maman, il y a déjà Nikolaï qui passe me prendre sur son chemin, je n'ai pas besoin que tu gaspilles ton temps pour venir à l'école avec moi. » *et je n'ai surtout pas envie que tu croises ou entendes tous ces petits monstres*
Sa maman soupira mais accepta l'idée de laisser partir seule son bébé.
« - Alors Mïara, prête pour une nouvelle année de jeux parmi tous nos meilleurs amis ?
- Pff t'es pas drôle Nikolïa, évidemment que je suis pas prête ! Deux mois c'est pas du tout suffisant pour supporter 10mois de suite !
- Argh m'appelle pas comme ça, ça me fait penser aux colliers…
- Alors toi aussi, moi on dirait un chat qui miaule quand tu m'appelles comme ça…
- Bon d'accord, MA-Ï-RA… Tu penses qu'on va être dans la même classe cette année ?
- Ça serait trop beau pour être vrai… Et puis t'imagines, ça voudrait dire qu'on a de la chance ou même pire : que quelque chose de bien nous arrive ! T'imagines le choc ?
- T'as raison, on est pas habitués à ce genre de chose…. Et puis en plus je te supporterai pas une année entière face de gobelin !
- Moi non plus tête d'orc. »
C'était comme ça tous les jours, mais ce matin encore plus, ils avaient besoin de se donner mutuellement du courage en se taquinant, pour faire passer le goût amer et la douleur qu'ils ressentaient à chaque fois que quelqu'un d'autre les appelait comme ça. En rire les aidait à moins souffrir, chacun se doit de trouver sa propre technique pour surmonter la souffrance.
« - Dis moi que c'est pas vrai tête d'orc… Chuchota Maïra à son meilleur ami.
- J'ai bien peur que si, face de gobelin…
- Trahison , Disgrâce.
- Ils ont osés nous scinder en deux classes. »
Tandis qu'ils chantonnaient tristement en face des listes des classes, un petit groupe d'enfants, humains et elfes mélangés arriva derrière eux.
« - Oh nan c'est pas vrai ! J'espère qu'ils ont prévu des désodorisants parce que si jamais on doit supporter la puanteur de ces deux sales elfes toute une année on va mourir asphyxiés !
- Nous on doit bien supporter tes paroles qui puent la mer… et on en fait pas toute une histoire. Rétorqua, vexé, Nikolaï.
- Oh mais c'est qu'il s'est acheté du répondant le petit être violet ! T'aurais du t'acheter de la beauté à la place parce que t'es toujours aussi moche face d'orc ! Quoi que au moins comme ça tu vas bien avec la grosse poubelle moche et difforme qui te sert d'amie, ahah ! »
Nikolaï s’apprêtait à répondre avec les poings à leur « ami » Jules quand Maïra le tira par le bras pour qu'ils s'éloignent.
« - La violence ne résout rien, ça ne sert pas non plus de leur répondre… Tu le sais pourtant nikoko qu'il vaut mieux les ignorer et laisser couler.
- Je peux pas les laisser t'insulter sans rien dire… En plus ils ont tort, tu es le plus bel être au monde, sublime Maïra…
- Pff, arrête t'es pas obligé de te forcer à me complimenter pour que je me sente mieux petit champitrope pourri !
- Mais je rigole pas, c'est vrai ! Tu es réellement belle. Aux yeux de tous ceux qui savent voir, tu l'es. »
Au lieu de répondre, Maïra se contenta de prendre la main de son ami dans la sienne et de la serrer fort, lui souriant de son petit sourire triste. Ils se séparèrent alors, chacun en direction de sa classe, se lançant un dernier regard, un regard souhaitant « bonne chance » mais également un regard pour remercier l'autre d'être là, de ne pas être seul face à tout ça.
Maïra inspira un grand coup dans le couloir, devant la porte où était marqué « bienvenue dans la classe de CM2 - b » d'une couleur flashie, sensé donner envie de se lever chaque matin pour se retrouver au milieu d'enfants mesquins. Elle ouvrit délicatement la porte et chercha des yeux parmi les quelques enfants déjà arrivés un visage sympathique, de façon à commencer le journée de la moins pire des manières. Elle reconnut une petite elfe, Ellyaë qui lui sourit quand elle croisa son regard. Maïra se rapprocha de la jeune fille et elles discutèrent un peu de leurs vacances respectives.
« - Tu sais Ellyaë, t'as le droit de lui dire de dégager si tu veux pas d'elle, t'es pas obligée d'avoir pitié.
- Gabrielle, laisse la donc tranquille, elle ne t'a rien fait à ce que je sache. Rétorqua l'intéressée en fronçant le nez.
- Oh si ! Elle existe et envahie mon espace vital… D'ailleurs je commence à ne plus avoir assez d'air, elle le pollue beaucoup trop ! Ricana Gabrielle, une elfe aux longs cheveux noirs et frisés.
- Toi c'est mon existence que tu pourris, c'est pas mieux… Marmonna Maïra.
- Pardon ? La bête de foire a quelque chose à dire ? Désolé, mais je comprends pas le troll. »
Maïra se pinça les lèvres pour éviter de rétorquer quelque chose de blessant qui se retournerait contre elle et serra fort les poings sur son pantalons. Ellyaë, de plus en plus renfrognée au fil de l'échange de piques s'apprêtait à la défendre lorsque leur professeur entra dans la salle.
« Bonjour les enfants, installez-vous tous, vous pouvez vous mettre à côté de vos amis -pour ceux qui en ont, gloussa Gabrielle assez fort pour que la plupart des enfants l'entende et ricane- mais attention à ne pas être trop bavards ! Vous avez de la chance car cette année il y a deux classes alors profitez-en pour me poser plein de questions, j'aurai beaucoup plus de temps à consacrer à chacun que l'année dernière. »
Leur instituteur était lancé dans son petit discours et Maïra pensa tristement que ce que qui était une chance pour certains, ne l'était pas toujours pour d'autres. Elle espérait que son ami Nikolaï aurait plus de chance qu'elle même si l'espoir que leurs bourreaux leur laissent du répit semblait infime. Une petite boulette de papier atterrit sur son bureau sans qu'elle ne se rende compte d'où il venait. Si elle commençait déjà à être dans la lune ça n'allait pas être gagné d'avance se dit-elle. Elle l'ouvrit délicatement, tout en appréhendant ce qu'elle allait bien pouvoir trouver écrit à l'intérieur : ce n'était qu'Ellyaë qui lui disait de ne pas se laisser faire « face à ces petites pestes au QI d'un bézoard sénile ». Maïra sourit devant l'expression utilisée par sa camarade et se dit que peut être, cette année ne serait pas si pénible si elle se trouvait une alliée.
La journée se passa plus ou moins bien, elle rejoignit Niko à chaque récré et ils réussirent ainsi à supporter leur première journée de cours. Le soir ils se racontèrent toutes leurs mésaventures de la journée, une mèche de cheveux coupée chez Maïra pour 3calins forcés aux porte-manteaux du couloir. Ils rendirent également hommage aux stylos portés disparus, se doutant qu'ils ne les reverraient certainement jamais. Avant d'arriver dans leur rue, ils firent un détour par un petit parc où ils venaient jouer lorsqu'ils étaient enfants : 3bancs, une mare, une balançoire et quelques canards, voilà à quoi c'étaient résumés leurs plus grands jeux quelques années plus tôt.
C'était leur petit rituel, tous les soirs en rentrant de l'école ils s’arrêtaient quelques minutes afin de préparer leur « masque » d'enfant normal, n'ayant pas de problèmes pour pouvoir faire face à leurs parents sans les inquiéter.
Lorsqu'ils franchirent, chacun d'un côté de la rue, la porte de leur maison le sourire aux lèvres, ils se dirent que peu importe ce que leurs réservaient le jour suivant ou celui d'après, ils avaient survécu à une rentrée de plus et ils l'avaient fait ensemble.
Cachée sous sa couette, la petite elfe avait très bien entendu sa mère mais elle préféra continuer de faire semblant de dormir.
*S'il te plaît maman, encore une journée, juste une petite journée et promis demain j'irai. Mais pas aujourd'hui maman, je t'en supplie, laisse moi encore un peu de temps…*
« Allez ma puce ! Réveille-toi »
Sa mère ponctua sa phrase d'un câlin à sa fille qui papillonna des yeux, comme si elle venait de se réveiller.
« Pas tout de suite maman… Encore 5 minutes. »
Sa mère, attendrie devant la chaire de sa chaire accepta et se dirigea vers la cuisine afin de préparer un petit déjeuner digne de sa princesse pour la rentrée des classes. Pendant ce temps, Maïra, du haut de ses 10ans se leva et commença à s'habiller, s’empêchant de penser à sa journée et sécha la petite larme qui tentait de forcer le barrage de ses paupières.
« Ne t'inquiète pas ma puce, tout va bien se passer. Ce soir quand tu rentreras, il y aura un bon bol de mûres des bois et des gâteaux qui t'attendront sur la table »
Maïra leva les yeux de son bol et sourit à sa mère. Il fallait bien qu'elle la rassure, l'année avait été aussi éprouvante pour l'une que pour l'autre.
« -Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ?
- Oui maman, il y a déjà Nikolaï qui passe me prendre sur son chemin, je n'ai pas besoin que tu gaspilles ton temps pour venir à l'école avec moi. » *et je n'ai surtout pas envie que tu croises ou entendes tous ces petits monstres*
Sa maman soupira mais accepta l'idée de laisser partir seule son bébé.
« - Alors Mïara, prête pour une nouvelle année de jeux parmi tous nos meilleurs amis ?
- Pff t'es pas drôle Nikolïa, évidemment que je suis pas prête ! Deux mois c'est pas du tout suffisant pour supporter 10mois de suite !
- Argh m'appelle pas comme ça, ça me fait penser aux colliers…
- Alors toi aussi, moi on dirait un chat qui miaule quand tu m'appelles comme ça…
- Bon d'accord, MA-Ï-RA… Tu penses qu'on va être dans la même classe cette année ?
- Ça serait trop beau pour être vrai… Et puis t'imagines, ça voudrait dire qu'on a de la chance ou même pire : que quelque chose de bien nous arrive ! T'imagines le choc ?
- T'as raison, on est pas habitués à ce genre de chose…. Et puis en plus je te supporterai pas une année entière face de gobelin !
- Moi non plus tête d'orc. »
C'était comme ça tous les jours, mais ce matin encore plus, ils avaient besoin de se donner mutuellement du courage en se taquinant, pour faire passer le goût amer et la douleur qu'ils ressentaient à chaque fois que quelqu'un d'autre les appelait comme ça. En rire les aidait à moins souffrir, chacun se doit de trouver sa propre technique pour surmonter la souffrance.
« - Dis moi que c'est pas vrai tête d'orc… Chuchota Maïra à son meilleur ami.
- J'ai bien peur que si, face de gobelin…
- Trahison , Disgrâce.
- Ils ont osés nous scinder en deux classes. »
Tandis qu'ils chantonnaient tristement en face des listes des classes, un petit groupe d'enfants, humains et elfes mélangés arriva derrière eux.
« - Oh nan c'est pas vrai ! J'espère qu'ils ont prévu des désodorisants parce que si jamais on doit supporter la puanteur de ces deux sales elfes toute une année on va mourir asphyxiés !
- Nous on doit bien supporter tes paroles qui puent la mer… et on en fait pas toute une histoire. Rétorqua, vexé, Nikolaï.
- Oh mais c'est qu'il s'est acheté du répondant le petit être violet ! T'aurais du t'acheter de la beauté à la place parce que t'es toujours aussi moche face d'orc ! Quoi que au moins comme ça tu vas bien avec la grosse poubelle moche et difforme qui te sert d'amie, ahah ! »
Nikolaï s’apprêtait à répondre avec les poings à leur « ami » Jules quand Maïra le tira par le bras pour qu'ils s'éloignent.
« - La violence ne résout rien, ça ne sert pas non plus de leur répondre… Tu le sais pourtant nikoko qu'il vaut mieux les ignorer et laisser couler.
- Je peux pas les laisser t'insulter sans rien dire… En plus ils ont tort, tu es le plus bel être au monde, sublime Maïra…
- Pff, arrête t'es pas obligé de te forcer à me complimenter pour que je me sente mieux petit champitrope pourri !
- Mais je rigole pas, c'est vrai ! Tu es réellement belle. Aux yeux de tous ceux qui savent voir, tu l'es. »
Au lieu de répondre, Maïra se contenta de prendre la main de son ami dans la sienne et de la serrer fort, lui souriant de son petit sourire triste. Ils se séparèrent alors, chacun en direction de sa classe, se lançant un dernier regard, un regard souhaitant « bonne chance » mais également un regard pour remercier l'autre d'être là, de ne pas être seul face à tout ça.
Maïra inspira un grand coup dans le couloir, devant la porte où était marqué « bienvenue dans la classe de CM2 - b » d'une couleur flashie, sensé donner envie de se lever chaque matin pour se retrouver au milieu d'enfants mesquins. Elle ouvrit délicatement la porte et chercha des yeux parmi les quelques enfants déjà arrivés un visage sympathique, de façon à commencer le journée de la moins pire des manières. Elle reconnut une petite elfe, Ellyaë qui lui sourit quand elle croisa son regard. Maïra se rapprocha de la jeune fille et elles discutèrent un peu de leurs vacances respectives.
« - Tu sais Ellyaë, t'as le droit de lui dire de dégager si tu veux pas d'elle, t'es pas obligée d'avoir pitié.
- Gabrielle, laisse la donc tranquille, elle ne t'a rien fait à ce que je sache. Rétorqua l'intéressée en fronçant le nez.
- Oh si ! Elle existe et envahie mon espace vital… D'ailleurs je commence à ne plus avoir assez d'air, elle le pollue beaucoup trop ! Ricana Gabrielle, une elfe aux longs cheveux noirs et frisés.
- Toi c'est mon existence que tu pourris, c'est pas mieux… Marmonna Maïra.
- Pardon ? La bête de foire a quelque chose à dire ? Désolé, mais je comprends pas le troll. »
Maïra se pinça les lèvres pour éviter de rétorquer quelque chose de blessant qui se retournerait contre elle et serra fort les poings sur son pantalons. Ellyaë, de plus en plus renfrognée au fil de l'échange de piques s'apprêtait à la défendre lorsque leur professeur entra dans la salle.
« Bonjour les enfants, installez-vous tous, vous pouvez vous mettre à côté de vos amis -pour ceux qui en ont, gloussa Gabrielle assez fort pour que la plupart des enfants l'entende et ricane- mais attention à ne pas être trop bavards ! Vous avez de la chance car cette année il y a deux classes alors profitez-en pour me poser plein de questions, j'aurai beaucoup plus de temps à consacrer à chacun que l'année dernière. »
Leur instituteur était lancé dans son petit discours et Maïra pensa tristement que ce que qui était une chance pour certains, ne l'était pas toujours pour d'autres. Elle espérait que son ami Nikolaï aurait plus de chance qu'elle même si l'espoir que leurs bourreaux leur laissent du répit semblait infime. Une petite boulette de papier atterrit sur son bureau sans qu'elle ne se rende compte d'où il venait. Si elle commençait déjà à être dans la lune ça n'allait pas être gagné d'avance se dit-elle. Elle l'ouvrit délicatement, tout en appréhendant ce qu'elle allait bien pouvoir trouver écrit à l'intérieur : ce n'était qu'Ellyaë qui lui disait de ne pas se laisser faire « face à ces petites pestes au QI d'un bézoard sénile ». Maïra sourit devant l'expression utilisée par sa camarade et se dit que peut être, cette année ne serait pas si pénible si elle se trouvait une alliée.
La journée se passa plus ou moins bien, elle rejoignit Niko à chaque récré et ils réussirent ainsi à supporter leur première journée de cours. Le soir ils se racontèrent toutes leurs mésaventures de la journée, une mèche de cheveux coupée chez Maïra pour 3calins forcés aux porte-manteaux du couloir. Ils rendirent également hommage aux stylos portés disparus, se doutant qu'ils ne les reverraient certainement jamais. Avant d'arriver dans leur rue, ils firent un détour par un petit parc où ils venaient jouer lorsqu'ils étaient enfants : 3bancs, une mare, une balançoire et quelques canards, voilà à quoi c'étaient résumés leurs plus grands jeux quelques années plus tôt.
C'était leur petit rituel, tous les soirs en rentrant de l'école ils s’arrêtaient quelques minutes afin de préparer leur « masque » d'enfant normal, n'ayant pas de problèmes pour pouvoir faire face à leurs parents sans les inquiéter.
Lorsqu'ils franchirent, chacun d'un côté de la rue, la porte de leur maison le sourire aux lèvres, ils se dirent que peu importe ce que leurs réservaient le jour suivant ou celui d'après, ils avaient survécu à une rentrée de plus et ils l'avaient fait ensemble.
Je sors sur le porche de ma maison. Aujourd’hui est un beau matin de fin d’été. Il est presque parfait, ni trop chaud, ni trop froid. Au point près que c’est la rentrée. Et cette année, du haut de mes trois cent ans, cherchant à en apprendre le plus possible sur la magie runique, je m’en vais à la Haute-Ecole de Magie des Runes ; en Elvenar. Cette contrée réputée pour la cohabitation entre Elfes et Humains. Les Humains… Rien que de penser à eux, j’en frémis de peur. Ma mère m’a toujours dit, quand l’un d’eux était aperçu vers chez nous, de faire attention à moi, il paraît qu’ils font des choses cruelles aux Elfes qu’ils croisent. Ils leur cousent les lèvres, leur tranchent les bras, et pire encore, leur coupent les oreilles, la source de la si longue vie des elfes, sans elles, ils meurent dans l’heure qui suit cette atrocité. De ce fait, je n’ai jamais vu un elfe à qui on ait fait ça. Mais, comme tous, je crois à ces histoires.
En plus de ça, ce pays est loin de chez moi. Pour pouvoir voyager là-bas, il faut compter deux bonnes semaines de marche, à condition d’être un bon marcheur. Mais, vu les dangers présents sur le chemin, j’ai décidé de ne pas y aller à pied. Ma mère, a donc trouvé un autre moyen de m’y amener. J’ignore lequel, elle m’a juste dit qu’il m’attendra dans la clairière cachée. On l’appelle ainsi car, aucun humain, sauf s’il est guidé par un elfe, ne peut la trouver. Elle se trouve à quelques minutes de marche d’ici. Avant de partir, je vérifie que j’ai tout ce qu’il me faut. Je porte sur moi la magnifique tenue argentée de l’école, j’ouvre mon sac, j‘y trouve les deux livres demandés: «Guide des runes existantes et leurs pouvoirs» et «Apprendre l’utilisation de la magie runique»; et bien sûr, quelques reliques, objets dont tout le monde a besoin pour pratiquer n’importe quel type de magie. Je suis prêt. Je pars donc tranquillement vers la clairière. Après quelques minutes de marche à travers les bois touffus, j’arrive dans la clairière. Et là, j’aperçois quelqu’un. Je le reconnais immédiatement à sa tenue. Une longue robe dorée, un pendentif en forme de lune qui tombe sur celle-ci et une couronne de feuilles posée sur sa tête. Un mage, le premier que je vois de toute mon existence. Je m’approche, il me regarde, m’observant. Puis, il prit la parole: «-Tu veux apprendre la magie parait-il ?
-Exactement, la magie runique.
-Une des magies la plus compliquée, répond-t-il après quelques instants, Es-tu prêt à tout faire pour contrôler cette magie? A donner toute ton énergie et ton esprit afin de réussir ?»
Après un long silence de réflexion, je ne réponds qu’un simple «Oui.» Le mage ne répond pas, il sourit simplement, fait demi-tour en me demandant de le suivre. Nous marchons en silence, jusqu’à ce qu’il s’arrête. Je regarde ce qu’il se trouve devant nous, et je n’en crois pas mes yeux. Un cercle de téléportation; un des sorts les plus complexes et demandant le plus d’énergie de toutes les magies existantes. Et il se trouve là, devant moi. Ma mère a réussi à trouver un mage capable d’en faire afin de m’amener en Elvenar. Elle est très forte. Le mage me fait un signe de la main. Il veut que j’aille au centre du cercle. C’est la première fois que j’utilise ce moyen de déplacement, je ne sais pas du tout ce que cela fait de voyager ainsi. Le mage dit quelques mots dont je ne comprends pas le sens, puis tout à coup, je sens mon corps aspiré vers le haut. Puis, plus rien, je disparais. Et, je réapparais… à quelques mètres du sol. Je m’écrase lourdement par terre. Le sol est en pierre, je ne suis plus dans la clairière. Je me relève, et manque de tomber. Je suis dans une grande salle circulaire avec des tapisseries accrochées aux murs. Je vois quelqu’un approcher. Mais, je ne peux pas me préoccuper longtemps de cette personne. Le voyage m’a vraiment secoué. Il faut que je vomisse.
Après quelques minutes passée à faire sortir ce que j’ai mangé ce matin, je me sens mieux. Je m’assois par terre pour me reposer. Alors, la personne que m’a approché avant que je ne commence à vomir, me parle: «Tu es bien le nouvel élève. Celui qui vient du royaume de Frëni ?» Je me contente de hocher la tête. Il me demande alors de le suivre. Tout en marchant, il me dit qu’il ne manquait plus que moi pour que la classe de première année soit complète. En passant devant des toilettes, il s’arrête et dit: «Tu peux te rincer la bouche ici, le goût du vomi doit être gênant. Et ne t’inquiète pas, tout le monde vomit à sa première téléportation. De plus, la salle est déjà nettoyée.» J’entre, et me rince la bouche. Je ne sais pas comment, ma tunique n’est pas salie. Je ressors, il est toujours là. Il se contente de m’amener devant la porte d’une grande salle. Il me dit d’entrer dedans, et que c’est là que va se dérouler la cérémonie de rentrée. Puis, il s’en va. J’entre. C’est une salle immense, avec des décorations sur tous les murs. Je regarde les autres élèves, assis sur des chaises à droite de la porte où je me trouve. Je les compte. Avec moi, cela fait trente. Douze elfes, quatre fées, deux nains et... douze humains. Il y a des humains. Je n’ai pas le temps de plus penser à eux car on m’appelle du fond de la salle pour me dire de me mettre en place pour la cérémonie. Elle dura deux heures. Et elle finit par l’appel de tous les élèves. Le directeur nous dit qu’il avait décidé que tous les élèves devaient s’appeler par le nom du royaume d’où ils viennent et que les professeurs en feraient autant. C’était facile de comprendre pourquoi il disait ça. Quiconque connaissait le véritable nom de quelqu’un pouvait le plier à sa volonté. Et personne n’avait envie de ça.
La cérémonie est finie depuis déjà quatre heures. Comme c’est le jour de rentrée, le directeur nous laisse visiter l’école, les cours ne commençant que demain. Je fais donc le tour des salles. Et ce qui devait arriver, arrive. Je croise un humain. J’essaye de passer à côté en l’ignorant. Mais, il me parle: «Pourquoi tu me dévisageais pendant la cérémonie ?» Je suis de suite frappé par le ton de sa voix. Il semble avoir autant peur de moi, que moi de lui. Je lui réponds:
«-Pour rien.
-Si tu me cherches des embrouilles, tu vas les trouver.» Il prononce ces paroles, mais ne les penses pas. Il a peur. Je décide donc de prendre le taureau par les cornes.
«- Pourquoi as-tu peur d’un elfe ? C’est les elfes qui doivent avoir peur des humains, vu ce que vous nous faites.
-Mais on ne vous absolument rien ! C’est vous qui nous torturez.
-Mais non ! C’est vous qui nous faites du mal.» Puis, simultanément nous éclatons de rire. «On dirait que nos deux peuples ne se connaissent pas très bien. Faisons la paix, et plus tard, changeons tout cela.» Il ne répond pas, mais me serre la main en souriant. Je sens que je me suis fait un nouvel ami. Et que cette amitié durera de longues années.
Voilà comment s’est passée ma rentrée. Et, ce n’est que le premier jour de la première année. De nouvelles choses m’attendent. Et désormais, j’ai un ami humain; beaucoup de choses ont changées, et beaucoup changeront encore. Demain est un autre jour…
En plus de ça, ce pays est loin de chez moi. Pour pouvoir voyager là-bas, il faut compter deux bonnes semaines de marche, à condition d’être un bon marcheur. Mais, vu les dangers présents sur le chemin, j’ai décidé de ne pas y aller à pied. Ma mère, a donc trouvé un autre moyen de m’y amener. J’ignore lequel, elle m’a juste dit qu’il m’attendra dans la clairière cachée. On l’appelle ainsi car, aucun humain, sauf s’il est guidé par un elfe, ne peut la trouver. Elle se trouve à quelques minutes de marche d’ici. Avant de partir, je vérifie que j’ai tout ce qu’il me faut. Je porte sur moi la magnifique tenue argentée de l’école, j’ouvre mon sac, j‘y trouve les deux livres demandés: «Guide des runes existantes et leurs pouvoirs» et «Apprendre l’utilisation de la magie runique»; et bien sûr, quelques reliques, objets dont tout le monde a besoin pour pratiquer n’importe quel type de magie. Je suis prêt. Je pars donc tranquillement vers la clairière. Après quelques minutes de marche à travers les bois touffus, j’arrive dans la clairière. Et là, j’aperçois quelqu’un. Je le reconnais immédiatement à sa tenue. Une longue robe dorée, un pendentif en forme de lune qui tombe sur celle-ci et une couronne de feuilles posée sur sa tête. Un mage, le premier que je vois de toute mon existence. Je m’approche, il me regarde, m’observant. Puis, il prit la parole: «-Tu veux apprendre la magie parait-il ?
-Exactement, la magie runique.
-Une des magies la plus compliquée, répond-t-il après quelques instants, Es-tu prêt à tout faire pour contrôler cette magie? A donner toute ton énergie et ton esprit afin de réussir ?»
Après un long silence de réflexion, je ne réponds qu’un simple «Oui.» Le mage ne répond pas, il sourit simplement, fait demi-tour en me demandant de le suivre. Nous marchons en silence, jusqu’à ce qu’il s’arrête. Je regarde ce qu’il se trouve devant nous, et je n’en crois pas mes yeux. Un cercle de téléportation; un des sorts les plus complexes et demandant le plus d’énergie de toutes les magies existantes. Et il se trouve là, devant moi. Ma mère a réussi à trouver un mage capable d’en faire afin de m’amener en Elvenar. Elle est très forte. Le mage me fait un signe de la main. Il veut que j’aille au centre du cercle. C’est la première fois que j’utilise ce moyen de déplacement, je ne sais pas du tout ce que cela fait de voyager ainsi. Le mage dit quelques mots dont je ne comprends pas le sens, puis tout à coup, je sens mon corps aspiré vers le haut. Puis, plus rien, je disparais. Et, je réapparais… à quelques mètres du sol. Je m’écrase lourdement par terre. Le sol est en pierre, je ne suis plus dans la clairière. Je me relève, et manque de tomber. Je suis dans une grande salle circulaire avec des tapisseries accrochées aux murs. Je vois quelqu’un approcher. Mais, je ne peux pas me préoccuper longtemps de cette personne. Le voyage m’a vraiment secoué. Il faut que je vomisse.
Après quelques minutes passée à faire sortir ce que j’ai mangé ce matin, je me sens mieux. Je m’assois par terre pour me reposer. Alors, la personne que m’a approché avant que je ne commence à vomir, me parle: «Tu es bien le nouvel élève. Celui qui vient du royaume de Frëni ?» Je me contente de hocher la tête. Il me demande alors de le suivre. Tout en marchant, il me dit qu’il ne manquait plus que moi pour que la classe de première année soit complète. En passant devant des toilettes, il s’arrête et dit: «Tu peux te rincer la bouche ici, le goût du vomi doit être gênant. Et ne t’inquiète pas, tout le monde vomit à sa première téléportation. De plus, la salle est déjà nettoyée.» J’entre, et me rince la bouche. Je ne sais pas comment, ma tunique n’est pas salie. Je ressors, il est toujours là. Il se contente de m’amener devant la porte d’une grande salle. Il me dit d’entrer dedans, et que c’est là que va se dérouler la cérémonie de rentrée. Puis, il s’en va. J’entre. C’est une salle immense, avec des décorations sur tous les murs. Je regarde les autres élèves, assis sur des chaises à droite de la porte où je me trouve. Je les compte. Avec moi, cela fait trente. Douze elfes, quatre fées, deux nains et... douze humains. Il y a des humains. Je n’ai pas le temps de plus penser à eux car on m’appelle du fond de la salle pour me dire de me mettre en place pour la cérémonie. Elle dura deux heures. Et elle finit par l’appel de tous les élèves. Le directeur nous dit qu’il avait décidé que tous les élèves devaient s’appeler par le nom du royaume d’où ils viennent et que les professeurs en feraient autant. C’était facile de comprendre pourquoi il disait ça. Quiconque connaissait le véritable nom de quelqu’un pouvait le plier à sa volonté. Et personne n’avait envie de ça.
La cérémonie est finie depuis déjà quatre heures. Comme c’est le jour de rentrée, le directeur nous laisse visiter l’école, les cours ne commençant que demain. Je fais donc le tour des salles. Et ce qui devait arriver, arrive. Je croise un humain. J’essaye de passer à côté en l’ignorant. Mais, il me parle: «Pourquoi tu me dévisageais pendant la cérémonie ?» Je suis de suite frappé par le ton de sa voix. Il semble avoir autant peur de moi, que moi de lui. Je lui réponds:
«-Pour rien.
-Si tu me cherches des embrouilles, tu vas les trouver.» Il prononce ces paroles, mais ne les penses pas. Il a peur. Je décide donc de prendre le taureau par les cornes.
«- Pourquoi as-tu peur d’un elfe ? C’est les elfes qui doivent avoir peur des humains, vu ce que vous nous faites.
-Mais on ne vous absolument rien ! C’est vous qui nous torturez.
-Mais non ! C’est vous qui nous faites du mal.» Puis, simultanément nous éclatons de rire. «On dirait que nos deux peuples ne se connaissent pas très bien. Faisons la paix, et plus tard, changeons tout cela.» Il ne répond pas, mais me serre la main en souriant. Je sens que je me suis fait un nouvel ami. Et que cette amitié durera de longues années.
Voilà comment s’est passée ma rentrée. Et, ce n’est que le premier jour de la première année. De nouvelles choses m’attendent. Et désormais, j’ai un ami humain; beaucoup de choses ont changées, et beaucoup changeront encore. Demain est un autre jour…
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