Concours [SONDAGE] En Avant Noël ! - Groupe 2

  • Auteur de la discussion DeletedUser426
  • Date de début

Quelles sont vos œuvres préférées ?

  • Oeuvre N°1

    Votes: 7 17,5%
  • Oeuvre N°2

    Votes: 6 15,0%
  • Oeuvre N°3

    Votes: 9 22,5%
  • Oeuvre N°4

    Votes: 13 32,5%
  • Oeuvre N°5

    Votes: 14 35,0%
  • Oeuvre N°6

    Votes: 13 32,5%

  • Total de votants
    40
  • Sondage fermé .
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser426

Bonsoir,

Après plusieurs semaines de créations pour nos elvenariens, il est temps de montrer les œuvres que nous avons reçus. Ainsi, l'heure des votes commencent ! Vous pouvez voter pour vos 2 créations préférées pour chacun des groupes jusqu'au Dimanche 13 Janvier inclus.



Oeuvre N°1 :


Grinch le gobelin



Grinch du haut du mont Crumpit
Contemple la basse vallée illuminée
Le cœur plein de rancoeur et d'envie.
En bas, Chouville s'anime de gaîté
Et pour Noël se pare de beauté.
Candy Lou au cœur généreux,
Veut que Grinch soit heureux.
Hardiment elle monte le voir
Pour lui redonner l'espoir
De passer un Noël merveilleux
Avec des amis chaleureux.
Mais le maire de Chouville
Refuse l'aide du grincheux.
Le gobelin triste et fou furieux
Décide de gâcher le Noël de la ville
Et de rage, détruit tout ce qu'il peut.
Encore plus seul, triste et honteux
Grinch quitte la ville très malheureux
L'histoire du Gobelin grincheux
Aura-t-elle une fin gaie et heureuse ?
Passera-t-il un Noël seul sur Crumpit ?
Ou dans la vallée avec des amis
Dans une ambiance festive et joyeuse ?
Les réponses à ces questions
Sont dans le film d'animation
Que tu recevras peut être à Noël
D'une main amie ou du père Noël
 

DeletedUser426

Oeuvre N°2 :

23 décembre

vers 12h

Une rumeur enfle, enfle et finit par éclater dans la confrérie « La magie de Noël »

- « hééé les gars ayé la nouvelle race arrive bientôt » dit kid.

- « pas que des gars ici … » jette Patty

« Naaan c'est vrai ? Un cadeau de Noël ? » lance Sandy

« eh bé enfin ! trop cool , on languissait troooop » répond Clément l'espiègle de la communauté

« euh vi pardon Pat c'était dit dans l'excitation de la nouvelle hein ! Te fâche pas ! »

« On connait la race ? T'as regardé le site anglais ? Kid ?

« yes Sandy mais je maitrise pas tellement l'anglais mais ce que j'ai compris c'est pour Noël ^^ »

« Ho ho ho ! Lance l'ancien de la bande l'archi vénéré Tom qui peaufine sa ville en rongeant son frein »




    • je vais aller voir sur le forum les infos bêta dit Tom je re plus tard ..
    • je file voir le site anglais je me débrouille pour traduire et google est mon ami dit Patty
« quoi une nouvelle race pour noel ? Youpi » dit mamzelle lucy c'est quoi ? Ohhh ce serait cool une race avec des personnages aquatiques ça changerait des elfes nains et autres personnages terrestres. Quoique suis qu'aux hobbits j'ai encore du temps devant moi




    • Nan des géants de pierre comme ceux figurant sur nos villes …riposte Sandy
    • ah vi pas mal aussi mais je préfère la flotte à la pierre
    • Plusieurs heures passent
« y a quelqu'un ? 7 se disent connectés ? Dit Tom




    • oui suis là je joue à tétris rétorque Dan le dernier de la bande. J'ai pas de place pour caser mes nains pfffff et je profite d'être en vacances pour ranger ma ville
    • « j'irai voir ta ville plus tard pour te donner un coup de main ; Clem ? Kid ? Pat ?
    • Merci chef c'est sympa
    • yes Tom répond Kid t'as du nouveau ?
    • Bof pas trop sont évasifs sur le forum comme d'hab. Ptet que Patty en saura plus en décryptant l'anglais nan ? T'aimerai quoi toi ?
    • Un truc inca ça ferait des jolis bats je trouve
    • je pensais à des indiens ou des chintoques après les égyptiens à planter du riz dans les rizières avec leurs chapeaux pointus
    • hahaha pas mal oui ou des esquimaux à chasser le phoque on est en hiver nan ? Enfin toute cette glace ce serait triste
    • bon allez je file j'ai encore des courses à faire pour demain on verra avec les autres ce soir s'ils sont connectés
    • bah moi suis pas concerné pfff je commence à peine les nains dit Dan …
    • ça viendra plus vite que tu le crois on est là pour t'aider …on a tous été petits

….. le soir vers 21h






    • hellooo salut la conf ! Ben sur le site anglais y parlent que de Noël j'en conclus que ce sera sur le thème de noel ? Qu'en pensez vous ? Dit Patty certains joueurs anglais parlent de chinois d'autres d'amérindiens d'autres des Sikhs et mêmes d'aborigènes lol bref chacun y va de ses déductions perso mais sans fondement arffff j'aimerai bien savoir
    • bah vi moi aussi sais pas ce qu'ils vont inventer répond Tom je sais rien de plus par le forum j'ai rentré plein de mots clefs pour essayer de deviner mais rien de rien le secret est bien gardé... plusqu'à attendre demain minuit arrff avec l'heure anglaise va falloir attendre 1h du mat ^^ j'espère que la nouvelle race prendra pas plus de place j'ai jonglé toute l'ère pour caser mes bats ….
    • comme c'est le réveillon personne ne sera connecté … ce sera pour le 25 au matin hahaha dit Manzelle Lucy. SUSPENSE !:))
    • saluuuut tous ! Je vois que vous savez rien de plus bah 2 jours à attendre ça va aller hein ! Allez me sauve à demain les magiciens dit Clem
    • Clem attends teplé prends mon offre c'est ton boost j'ai besoin de parcho teplééééé dit Dan
    • yep sur le fil ! Pris à demain
    • Merki à demain tous

le lendemain matin fusent dans la conf 20 joyeux noel à demain plein de bonnes choses et tout et tout comme c'est la coutume et tout ce petit monde quitte le jeu . Le soir arrive veille de Noël seul tom est connecté




    • joyeux Noël à tous enfin vous verrez demain je passe vite fait.
    • Il solliloque se sachant seul pour lui Noël est un jour comme un autre... il passe un moment sur la ville de Dan et lui envoie un mp il glisse à chacun des pcs sur leurs merveilles 3 à chaque sans la CSF et fouille encore le forum en vain à la recherche d'indices
    • il se décide à quitter le jeu.
    • Le jour de noel arrive et tard dans l'après midi arrivent les premiers membres de la Guilde
    • Tom estdéjà là depuis un moment
    • Bah dit Patty y a rien dans le bas de Noël ?
    • Nan j'ai enfin eu des nouvelles sur le forum. Les devs ont eu un souci c'est reporté:(( ils disent jour de l'an mais bon faut plutôt compter février avec eux voire plus. Mais sachant qu'on serait déçus regarde ton inventaire y a un bat cult/pop 4x4 en cadeau hahaha
    • Joyeux Noël à tous
    • Ahhhhhh trop déçuuuuuuue dit Mamzelle Lucy bon alors ce Noël il fut sympa sinon ?
    • Et tous de raconter leurs noels du moins pour les connectés.
 

DeletedUser426


Oeuvre N°3 :


Il fut un temps où des légendes circulaient dans des logis qui ne pouvaient encore se targuer du titre de chaumière. Un temps où les récits se faisaient oralement et comme aucun écrit ne pouvait certifier de quoi que ce soit, ces légendes furent perdues. Toutefois, des rumeurs étaient murmurées, mais surtout dans l’intention de faire peur aux enfants ; des rumeurs parlant de changeants, d’êtres ayant une apparence le jour et une autre la nuit. Mais ce n’étaient que des rumeurs….



Ce qui se passa dans la nuit du 24 au 25 décembre ne fait cependant pas partie des légendes, et encore moins de rumeurs. Et si dans un avenir éloigné l’on prétendra le contraire, je suis certain que bon nombre d’écrits confirmeront ce qui est arrivé cette nuit du changement d’année….



De mémoire de druide, de prêtre ou de chaman, il n’est nullement relaté qu’une telle assemblée se soit réunie auparavant pour chanter l’ère nouvelle. Nous trouvions ici, mélangées, les races elfiques, sylvaines, féériques et humaines, quelques orcs et gobelins égarés, ainsi qu’un dragon endormi, un nain et un halfelin assoupis cuvant leur vin entre ses pattes et certaines silhouettes fantomatiques planant entre les rues bondées.

Chacun y allant de sa plus belle voix pour chanter.

Curieusement, un chant à l’unisson s’éleva harmonieusement tout proche de la minuit. Ce ne fut que lorsque les premiers scintillements apparurent du fond des bois que le chant décrut et finit par se taire. Ces lueurs d’abord fugaces, se firent plus proches et plus nombreuses. L’assemblée comprit qu’il s’agissait d’yeux, des dizaines de paires d’yeux, des centaines, des milliers,….



Un silence pesant durant une éternité s’établit entre la cité et la forêt.

Puis, des formes glissèrent doucement des bois….

Apparurent alors des animaux de toute espèce, en ordre curieusement rangés et apportant quelque chose dans la gueule.

Ici, un renard portant une corbeille de baie, là un ours avec des sacs d’herbes aromatiques sur le dos, puis un écureuil avec une sculpture magnifique visiblement produite de ses mains véloces, une pie tenant des parures faites de pierres précieuses dans son bec, un loup arborant une lance magnifiquement ornée et parfaitement équilibrée….

Chaque espèce semblait vouloir partager ses offrandes avec les représentants des corps de métiers, comme si les fonctions de chacun était écrit sur son front.

Puis un chant s’éleva de toutes les gueules ; un chant mélodieux, magique et bienfaisant….







Avant qu’on puisse s’en apercevoir, un immense totem avait fait son apparition, proche de la place du village, il était de dimensions cyclopéennes, plus imposant que le plus grand monument de la cité. Ce totem représentant les différentes espèces présentes en harmonie.

Des huttes furent bâties, toutes différentes et prévues pour les commodités de chacun. En l’espace d’une nuit, les animaux étaient installées, invitées dans la ville. Puis, ce fut le matin….



Aucun des animaux vus n’était là…. Au point que l’on pouvait se demander quel artifice on avait placé dans les liqueurs…. Avait-on rêvé ? Pourtant, les huttes étaient là !

On vit toutefois parmi les hommes, les elfes, les halfelins, les nains,…. De nouveaux visages, curieusement tatoués, comme recouverts de runes. La journée se passa ainsi et chacun vaqua à ses occupations, jusqu’au lever de la lune.

On entendit alors dans les nouvelles demeures de curieux bruits, plutôt inquiétants et l’on vit à nouveau déambuler dans les rues les animaux de la nuit précédentes. Cette fois, ils invitaient les habitants de la cité à venir visiter leurs échoppes, leurs joailleries, leurs confections de tissu, leurs restaurants et tavernes….

L’on comprit alors que les nouveaux venus étaient des zoothropes et que leurs bâtiments, simples résidences de jour, devenaient des ateliers, manufactures d’exception le soir venu.



Ainsi une alliance permanente existait à nouveau entre les citoyens et la race antédiluvienne des zoothropes.
 

DeletedUser426


Oeuvre N°4 :


Soucieux de son apparence, il voulait faire bonne figure. Rajustant son pourpoint pour la huitième fois, il savait que ce jour, déjà vécu tant de fois en rêve, était enfin arrivé.


Derrière cette porte allait se sceller son destin. Soit il rentrerait contrit après tant d’espérance, soit il pourrait abhorrer fièrement en sortant l’épinglette tant convoitée.

Bien sûr, l’honorifique insigne ne signifiait pas que la victoire était acquise, mais c’était l’élément indispensable, le sésame qui permettait aux rares élus de parvenir à l’accomplissement de toute une vie.

Il avait attendu son tour, et ce bien avant que les premiers rayons du soleil n’aient percé les vitraux de la salle impériale où ses mains avaient rougies d’impatience à force de se frotter.

« Floxel de la Futaie »

Enfin son nom venait de résonner à ses oreilles et il fallait s’avancer pour présenter sa requête. Il entra dans la pièce, ses jambes à la limite de se dérober sous son poids, l’emmenèrent jusque devant le préposé. Il allait bredouiller quelques mots pour justifier sa demande, lorsque le fonctionnaire commença sa diatribe :

« Candidat Floxel de la Futaie, vous avez sollicité le conseil pour son approbation. Sachez que le nombre de candidats pour ce poste étant restreint, nous, honorés membres des élites, devons nous résoudre néanmoins à combler les effectifs nécessaires à cette mission. Sachez que votre misérable candidature ne méritait même pas la bassesse de l’un d’entre nous à vous lire. Vous pourrez remercier grandement votre oncle d’avoir sacrifier une partie de son précieux temps pour vous recommander. Prenez ce badge et sortez »

Raccompagné presque avec insistance jusqu’à la porte qui venait de se refermer pour accueillir le candidat suivant, Floxel resta quelques instants stupéfait. Regardant dans sa main l’objet de toutes ses espérances, il savait qu’à partir de maintenant sa vie devenait rêve. Une simple erreur de nom, car il n’avait pas d’oncle, venait de faire de lui l’un des elfes les plus enviés du royaume, il était devenu l’un des dix ordonnateurs.

Le parchemin qui lui avait été remis avec le badge était clair, il fallait se rendre le lendemain lorsque le soleil serait à l’aurore au Puit à Souhaits avec le matériel nécessaire. Pour conserver l’équité entre les ordonnateurs nouvellement nommés, ces derniers devaient se rendre au magasin, puis dans une série de boutiques, afin d’être vêtus comme il se doit et récupérer leur paquetage.

En fin d’après-midi, Floxel avait presque terminé toutes ses obligations, son nouvel uniforme lui seyait à ravir, et celui de secours bien rangé au fond de son sac avec plusieurs objets dont il ignorait la fonction. A quoi pouvait donc servir par exemple ce bout de bois oblong terminé par une plume et ce bout de métal arrondi incrusté dans une poignée en tissus ?

Ces questions restant sans réponse, Floxel se dirigeât vers la dernière enseigne où il devait se rendre. Arrivé devant la devanture, une étrange odeur lui parvint. Hésitant un instant il se faufila entre les cordelettes de tissus qui faisaient office de porte et sortit son insigne comme il l’avait fait dans tous les endroits où il s’était rendu depuis ce matin.


L’atmosphère était légère, presque envoûtante, presque comme si un sortilège d’apaisement avait été lancé pour adoucir l’ambiance. Imperceptiblement Floxel commença à se détendre. Il examina la pièce dans laquelle il se trouvait, les murs étaient remplis d’étagères sur lesquelles étaient disposés de façon harmonieuse différents contenants de formes et couleurs variées. L’une d’entre elles attira particulièrement son attention, sur sa partie la plus haute neuf pots en terre de la taille d’un empan avait été ôtés du bouchon percé de trous qui protégeait leur contenu. Seul restait celui dont le verre était le plus sombre.

Floxel s’approchât de l’étagère comme attiré par une envie irrésistible. Ce n’est qu’au moment où il ne fût plus qu’à trois pieds d’y arriver qu’il se rendit compte qu’un gobelin l’attendait précisément à cet endroit.

« Bonjour, je vous ai attendu toute l’après-midi, sachez que vous êtes le dernier et que par conséquent, votre choix devra se porter sur le seul contenant restant »

Surpris par cette apparition soudaine, Floxel restât quelques instants sans bouger avant de tendre le bras et d’attraper le récipient.

« Allez-y, ouvrez-le, il vous attends depuis ce matin »

Une curieuse sensation envahie Floxel, le pot semblait bouger. Avec délicatesse, il fît sauter le bouchon et, au moment où il allait regarder à l’intérieur, il eut un mouvement de recul. Une créature grande d’à peu près trois pouces essayait d’en sortir. La chose était curieuse, sa petite tête arrondie avait un museau allongé et ses petites oreilles bougeaient dans tous les sens.

« Je vous présente Mûre, Mûre je te présente Floxel, c’est lui que du dois maintenant suivre et aider du mieux que tu pourras »

Floxel était resté sans bouger et ces paroles étaient peu rassurantes, comment une chose si minuscule pourrait lui être d’une quelconque aide ?

« Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vais vous laisser faire connaissance tous les deux »

En moins de temps qu’il n’en faut pour faire quatre battements de cœur, Le gobelin avait attrapé la bestiole, mise dans la poche de Floxel, remplacé le pot dans sa main par un petit paquet et avait raccompagné tout ce petit monde à l’extérieur de sa boutique en quelques gestes d’une grande efficacité.

« L’auberge qui vous est réservée pour la nuit se trouve à douze chaumines d’ici en redescendant vers le centre du village, c’est celle du renard borgne. Le petit paquet contient quelque chose qui intéresse fortement votre petit compagnon, alors ne lui en donnez que par petites quantités si vous ne voulez pas la rendre malade. A présent, je dois vous laisser mais sachez que je vous souhaites bonne chance et que vous serez toujours les bienvenus dans l’atelier de Grinch »

La soirée s’était passée sans surprises. Une fois le badge montré, Floxel fut amené dans une chambre spacieuse où un repas qui sortait de son ordinaire lui avait été servi. Le plus difficile étant d’éloigner son nouveau compagnon, lui aussi fort repus, de ce petit paquet donné par le gobelin quelques heures plus tôt. Un début de nuit calme avec un sommeil réparateur légèrement troublé par une petite boule de poils venue se pelotonner au niveau de son cou avait permis à notre elfe de récupérer de cette dure journée.

Une fois habillé avec les vêtements retrouvé propres et pliés sur l’une des chaises, le délicieux petit déjeuner avait été fort apprécié, les rares miettes étant de suite avalées et englouties sans ménagement par une Mûre affamée.

Il était maintenant temps de quitter cet agréable foyer pour se rendre au rendez-vous du Puit à Souhaits.

Essayant d’ouvrir la porte, Floxel eut la désagréable surprise de se rendre compte que cette dernière semblait résister. Après plusieurs tentatives, toutes rester vaines, il fallait trouver rapidement une solution pour sortir de là rapidement et gagner le Puit à Souhaits avant que le jour ne se lève.

La mince ouverture qui servait de puit de lumière ne pouvant être d’aucun secours, il ne restait plus qu’à tambouriner à la porte en espérant que la réaction de l’aubergiste soit brève.

Le temps d’attente semblait interminable mais les coups de tabouret résonnant dans toute la maisonnée finirent par avoir raison du sommeil de l’aubergiste. Après plusieurs cris derrière la porte pour faire cesser ce tambourinement, la porte bloquée par plusieurs meubles avait enfin été ouverte. Il fallait se rendre à l’évidence, quelqu’un de mal intentionné avait délibérément bloqué cette porte pour que la personne coincée à l’intérieur de la chambre ne puisse pas arriver à l’heure au rendez-vous.

Une fois la porte ouverte, l’aubergiste n’eut pas le temps de prononcer le moindre son que l’occupant de la chambre se précipita à l’extérieur en dévalant les marches de l’escalier quatre à quatre pour sortit de l’auberge en courant.

C’est haletant que Floxel arriva au Puit à Souhaits, alors que le soleil avait déjà commencé à poindre.

Une quinzaine de personnes étaient regroupées au lieu de rendez-vous en demi-cercle, l’une d’entre elle, se distinguait avec son couvre chef de la même couleur que celui de Floxel, mais était bien plus ouvragé, ce qui laissait supposer qu’il s’agissait d’un Ordonnancier de plus grande importance. Le personnage qui était en plein exposé s’arrêta subitement à la vue du dixième Ordonnancier, les autres étant déjà tous présents. Floxel aurait bien aimé devenir aussi petit que Mûre, bien dissimulée dans une des poches de sa veste, car tous les regards se portaient maintenant sur lui.

L’homme qui s’était arrêter de parler se dirigeât d’un pas rapide vers Floxel pour lui faire connaître son mécontentement :

« Ce comportement est inexcusable et votre retard qui sera le dernier, fait perdre du temps à tout le monde. »

Voyant que l’assemblée acquiesçait, il continuât de plus belle :

« Je suis Caribert du Moulin de la Cascade, Grand Ordonnancier et vous venez d’utiliser votre seule languette de pardon »

Joignant le geste à la parole, Caribert arrachât le bout de tissu qui sortait de la petite poche placée sur l’épaule gauche de Floxel.

« Egfroi vous résumera tout ce que vous avez manqué, j’espère pour vous qu’il n’omettra rien »

Caribert se dirigeât à nouveau vers le centre du demi-cercle pour terminer son exposé où il était question d’éthique et de fair-play, exactement le contraire de ce qui s’était passé un peu plus tôt dans la nuit.

Egfroi était un homme distingué qui portait son uniforme, prèsque identique à celui de Floxel si ce n’est les deux points dorés cousus sur la poche droite de sa veste, avec une certaine fierté.

Leur premier échange fut assez tendu car les retards pour Egfroi étaient inconcevables. Ce dernier expliqua néanmoins à Floxel qu’il était là pour accompagner un groupe en différents endroits mais qu’en aucun cas il ne devait intervenir ou donner de conseils, il pouvait cependant répondre à certaines questions lorsque ces dernières concernaient le règlement.

Caribert tendit aux dix participants un parchemin de couleur, puis donnât le départ de la première épreuve en rappelant que ceux qui ne seraient pas au lieu de rendez-vous suivant avec les choses demandées quand l’astre lumineux serait à son zénith, seraient tout simplement éliminés.

Floxel déplia son parchemin et pris connaissance des instructions, il fallait rejoindre un Nexus en empruntant le chemins de la bonne couleur et rapporter deux pierres, l’une en forme de galet et l’autre en forme de sphère, correspondant à la couleur du parchemin.

Le rassemblement se dispersa. Deux groupes, composés chacun de trois concurrents et d’un observateur se dirigèrent respectivement vers les chemins vert et jaune, alors que Caribert et celui qui devait être son assistant personnel attendaient que tous les groupes soient hors de vue pour rejoindre le Nexus sans être vus.

Egfroi indiqua de la main une direction et prit la parole : « Le chemin rouge, c’est par là. Je vais vous conduire jusqu’à la borne qui symbolise son départ et vous attendrait à celle de sa sortie. Votre groupe est composé de quatre candidats car, comme vous le savez tous, vos manquement au règlement vous donnent un handicap supplémentaire à savoir que seuls les deux premiers à ramener les pierres au bout du chemin pourront continuer ».

Floxel fit la moue en apprenant la nouvelle et commença à observer ses adversaires du jour. Une fille aux cheveux châtain relevés en chignon, un garçon plutôt grassouillet avec des cheveux gras et un grand blond avec une queue de cheval. Mûre toujours blottie dans sa poche, il se demandait quels étaient leurs partenaires lorsque un jappement incessant commença à se faire entendre.

Le groupe cheminât ainsi une bonne partie de la matinée sous les aboiements incessants d’un chiot qui semblaient énerver tout le monde, et c’est avec un grand soulagement que Egfroi leur indiqua la borne de départ du chemin rouge qui se situait à l’orée d’une forêt, en s’éloignant d’un pas pressé vers le nord sur un chemin qui longeait les arbres.

En franchissant la barrière entre la plaine et les bois, les concurrents furent émerveillés par une douce mélopée venue des cimes. Voyant que le petit grassouillet essayait de rattraper son chiot sur le chemin partant sur la droite, le grand blond et la fille aux cheveux châtain échangèrent un rapide regard et partir du côté gauche en pressant le pas.

Floxel, d’abord hésitant, décida de ne pas mettre de côté un concurrent qui, bien que désagréable par le niveau sonore de son animal, ne représentait à première vue aucun danger autre que d’arriver dans les temps avant lui. Jaugeant son côté pataud, il se dit que c’était sans doute là l’opportunité d’avoir un allié qui semblait un peu moins débrouillard que lui et décida de prendre à droite.

Le garçon qui ne s’était aperçu de rien ne manifesta aucune réaction, sûrement du fait qu’il avait toute sa vie été confronté à des cas similaires. Peu bavard, il dit néanmoins s’appeler Oricle, son chiot Pinceau et que cette épreuve était la chance de sa vie.

La route qu’ils avaient suivit devenait de plus en plus escarpée avec des troncs qui barraient le passage si bien que le petit sentier forestier emprunté au début devenait maintenant un étroit cheminement avec des déclinaisons ralentissant grandement la marche. Les arbres semblaient également se mettre de la partie car leur frondaisons, de plus en plus dense diminuait tellement la visibilité que l’on se demandait si la nuit n’allait pas bientôt tomber. Les chants devenaient moins perceptibles alors qu’un grondement sourd augmentait en intensité.

Le chemin qui montait devint alors plus large sur une vingtaine de pieds quand soudain les deux concurrents s’aperçurent qu’ils allaient devoir trouver rapidement une solution. Le bruit qui était maintenant assourdissant était celui d’une cascade avec des rapides qui coupait leur route en deux. Seule une mince liane de la taille d’un pouce attachée entre deux rondins plantés dans le sol de chaque rive permettait de traverser.

Oricle, stupéfait, semblait comme tétanisé. Il savait que les épreuves seraient difficiles, mais ne voyais pas comment franchir un obstacle de plus de douze coudées suspendu à une cordelette juste bonne pour étendre du linge. Son regard fût cependant attiré par des petites boules rouges qui en réalité se révélèrent comme l’une des pierres demandées, il en garda une pour lui et en tendit une autre à Floxel.

Floxel examinât la situation et remarquât que de l’autre côté, on pouvait distinguer une corde, attachée à un arbre qui n’attendait qu’à rejoindre la rive sur laquelle il se trouvait.

Soudain, une idée lui vint, il sortit Mûre de sa cachette et essayât de lui faire comprendre ce qu’elle seule était capable de faire. Mûre semblant préférer la poche à toute forme de travail semblât plus réceptive à la promesse d’obtenir une petite partie du paquet qui jusque là lui avait été interdit d’accès. Elle se décida après maintes négociations pour l’obtention d’un butin tant convoité, à emprunter la petite liane pour revenir par ce même chemin avec le bout de la corde.

Remerciant Mûre pour sa prestation en lui octroyant son dû, Floxel eu toutes les peines d’Elvenar à faire comprendre au garçon grassouillet qu’il fallait bloquer Pinceau dans son manteau pendant qu’ils franchiraient l’obstacle. Floxel coupa alors plusieurs bouts de corde, deux servierent à attacher les pieds et les chevilles d’Oricle ensemble et un troisième pour le tirer une fois qu’il aurait commencé la traversée. L’opération fut longue tant en explications qu’en réalisation mais, après un temps qui semblait interminable, tout le monde se retrouva de l’autre côté où de curieux galets rouges, invisibles depuis l’autre rive, attendaient au pied du tronc qui maintenait la corde.

Prenant chacun une des précieuses pierre, il était maintenant temps de rejoindre la borne de sortie du chemin rouge car, si la fille et le grand blond arrivaient avant eux, s’en était fini de leurs espérances.

Continuant à crapahuter de plus belle pour économiser le temps trop grandement perdu, les deux concurrents durent forcer la marche malgré la végétation hostile qui faisait tout pour les ralentir.

Le chemin devint alors plus facile et l’accroissement de sa largeur finit par faire apparaître une trouée.

Augmentant encore leur rythme, c’est fatigué qu’ils arrivèrent à la borne de sortie, même Pinceau était haletant et semblait demander grâce. Malheureusement, le grand blond et la fille étaient arrivés avant et cette dernière tenait dans sa main un petit pionus tout recroquevillé sur lui-même.

Egfroi, qui restait impassible, ne lâchât que quelques mots : « L’astre n’étant pas encore à son zénith, tous les concurrents sont dans les temps. Suivez-moi maintenant jusqu’au campement où vont avoir lieu les délibérations »

Faisant signe au groupe de le suivre, une file se créa jusqu’à l’endroit prévu.


Le demi-cercle du Puit à Souhaits se reforma devant le Nexus autour duquel un campement avait été dressé pour la nuit. Caribert prit la parole pour annoncer les résultats : « Pour le groupe Jaune, Gerbert et Willibert sont arrivé avec deux pierres alors qu’Adalbéron n’en avait aucune, ce qui élimine automatiquement ce dernier »

Personne ne semblant surpris il continuât : « Pour le groupe vert, Hildebald ayant abandonné et Léceline se trouvant dans l’incapacité de continuer à la vue de ses blessures, seule Clervie poursuivra l’aventure »

Caribert fit alors une pause puis prit une pose contrariée en informant l’assemblée que certains points du règlement avaient été bafoués et que par conséquences des sanctions allaient s’en suivre.

Devant un silence glacial il eut un discours des plus incisif : « Pour le groupe rouge, Odonette n’ayant qu’une pierre a échoué à l’épreuve mais, à l’examen de son pionus, il s’avère que son animal a été victime d’une tentative d’empoisonnement volontaire de son compagnon de route Volusien. Ce dernier qui, sous le martèlement des questions à aussi avoué avoir tenté la veille d’empêcher l’un d’entre vous d’arriver dans les délais au Puit à Souhait ; Par conséquent Floxel et Oricle sont qualifiés pour la suite de l’aventure, emmenez moi cette chose hors de ma vue ».

Devant l’assemblée stupéfaire de ces rebondissements, l’assistant personnel de Caribert saisit par derrière les poignets de Volusien et les nouas solidement avant de l’emmener loin des spectateurs toujours sous le choc.

La soirée fut ensuite été assez calme, les éliminés ayant tous quitté le camps, les autre étaient encore sous le coup de ce qui venait de se passer. Un sommeil réparateur avait aidé les cinq derniers concurrents ainsi que leur compagnons à passer une nuit paisible, sans doute ce qui ressemblait à une douce musique venue de la tente du Grand Ordonnancier y était pour quelque chose…

Le lendemain, un repas frugal dont ni Mûre ni Pinceau ne se privèrent, fut servi. Le groupe étant désormais de neuf personnes dont seulement cinq candidats, l’ambiance s’en était ressenti. Attendant que chacun ait terminé son déjeuner, Caribert se leva pour donner les nouvelles instructions : « Vous n’êtes plus que cinq et seuls deux d’entre vous pourront accéder à l’épreuve finale »

Le silence était total tant l’attente de la nouvelle épreuve était grande.

« Le prochain chalenge, sera pour vous de ramener le plus grand nombre de cadeau en un temps donné à votre point de départ mais attention, vous n’aurez le droit de ramener qu’un cadeau de la couleur qui vous sera attribuée à la fois et ce par participant. Bien entendu, les cadeaux les moins éloignés de votre point de départ seront les plus difficiles à trouver. Chaque cadeau contient un jouet qui sera distribué aux plus nécessiteux en Elvenar par la suite ».

Les candidats se regardèrent tous car il allait falloir choisir entre parcourir une petite distance et faire beaucoup de recherches ou fatiguer d’avantage leur physique en l’espoir d’un gain plus facile.

Floxel regarda la concurrence afin de deviner la technique de chacun. Si Clervie laissait clairement voir son korat qui passait son temps blotti sur ses genoux et que le fauconnet de Gerbert était posé sur son épaule, le compagnon de Willibert restait, à l’instar de Mûre, bien caché.

Après être descendu du petit surplomb où tous avaient passé la nuit au pied du Nexus, une grande plaine d’herbes hautes parsemée de rochers se découvrait sous leurs pieds. Cinq poteaux d’environ sept pieds de long chacun et espacés de deux coudées avaient été alignés, chacun d’entre eux portait une étoffe de couleur différente.

Lorsqu’il trouva la distance suffisante, Caribert s’arrêta et sortit une clepsydre de son sac, une corne d’aurochs finement sculpté ainsi que cinq ruban de couleur correspondant à celle des poteaux plantés plus loin.

Mettant les cinq rubans dans un sac, il demanda à chacun d’en tirer un au hasard, Clervie tira le bleu, Gerbert le noir, Oricle le Orange, Willibert le blanc et Floxel le violet.

« Chacun d’entre vous va se placer au pied du poteau correspondant à sa couleur, je retournerai deux fois la clepsydre et sonnerai dans la corne, à la troisième sonnerie, car la première donnera le départ, la course sera terminée et les deux meilleurs d’entre vous seront confrontés à un choix, mais je ne vous en dit pas plus et allez vous mettre en place ».

Les cinq candidats se mirent à leur place de départ où une petite charrette avait été disposée pour accueillir le fruit de leurs efforts.
Au beuglement de la corne, la course commença. Il était difficile de discerner quelque chose tant les herbes étaient hautes et la visibilité réduite. Les cadeaux les plus éloignés devaient certainement être dans des conditions de recherche plus favorables mais le temps nécessaire à les atteindre en serait d’autant plus grand vu la distance que l’on pouvait imaginer. Tâtonnant ça et là entre les herbes et les rochers, Floxel, qui avait décidé de chercher au plus près, n’arrivait à rien. Les seuls cadeaux qu’il pouvait trouver étaient tous d’une autre couleur hormis ce violet placé là pour ne pas que les candidats rentrent bredouilles. Oricle avait lui aussi décidé de tenter sa chance dans le coin, sa corpulence ayant certainement influencée son choix. Son chiot qui sautait un peu partout ne lui étant pas d’une grande utilité tant la végétation était dense.

Le temps passait et Floxel n’avait toujours trouvé qu’un cadeau quand la seconde sonnerie retentie. Il fallait faire vite car un tiers du temps était déjà écoulé et la petite charrette sous le poteau violet était toujours vide.

La tension devenait insoutenable car, ayant vu Willibert faire déjà un aller-retour, Floxel savait que son l’avenir qui s’annonçait si radieux était en train de lui échapper.

Accélérant ses recherches il se prit les pieds dans une pierre qui faillit lui fit faire une chute à la limite de se rompre le cou. En se relevant, Floxel s’aperçut que cette pierre avait été placée là volontairement et qu’elle cachait une cavité remplie de cadeaux de toutes les couleurs. Ils n’étaient certes pas bien grands, mais c’était la quantité qui comptait en non la taille.

Le temps était cependant compté et les chances de revenir ici plusieurs fois avant le dernier coup de corne sans se faire remarquer par les relevait du domaine de l’impossible. Floxel eut alors une idée, il prit Mûre dans ses mains et lui attachât le plus petit cadeau de couleur violette autour du cou. Cette dernière, bien que réfractaire ne bougeât plus a l’entente de la promesse d’une partie du petit paquet tant convoité. C’est ainsi que deux cadeaux arrivèrent dans la charrette située au pied du poteau violet. Lors du dépôt des deux colis dans sa charrette, il remarquât que les autres étaient aussi en peine, si Clervie avait déjà deux cadeaux, un seul se trouvaient dans chacune des autre charrettes.

La troisième sonnerie retentie, ce qui signifiait pour Floxel qu’il ne restait plus qu’un trajet possible et qu’il ne restait plus qu’un cadeau violet dans sa cachette. Revenant vers son trésor resté tapi derrière la pierre, il croisât alors Oricle qui tenait un paquet de couleur violette.

« Comme je n’arrive plus à trouver de paquets de ma couleur, je me suis dit que, comme tu m’avais aidé à traverser la cascade, je te devais bien ça ».

Ne s’attendant pas à une telle reconnaissance, Floxel pris le cadeau et fit pivoter la pierre qu’il avait soigneusement remit à sa place pour éviter toute intrusion. Il expliquât alors à Oricle comment ramener deux cadeaux en même temps sans enfreindre les règles. Attachant le troisième et dernier cadeau de la cachette au cou de Mûre, c’est quatre cadeaux dont trois oranges qui arrivèrent en même temps à leur charrette respective.

Le quatrième et dernier coup de corne retenti peu après et chacun des participants vinrent se mettre aux pieds de leurs poteaux respectifs.

Si Willibert était sportif, il n’avait pourtant pas eu le temps de faire un troisième voyage et seulement deux cadeaux avaient été ramenés. Le même score était à l’actif de Gerbert qui avait, vu son essoufflement, choisit la même tactique. Clervie, quand à elle avait trouvé un troisième cadeau mais savait que ce nombre serait insuffisant car Oricle et Floxel avait désormais quatre cadeaux chacun.

Caribert s’avançât vers les deux vainqueur de l’épreuve puis leva une main pour demander le silence

« Félicitations, vous avez réussis là où les autres ont échoués. La clef de cette victoire étant l’entraide et la générosité, je ne peux que me réjouir d’un tel dénouement. Maintenant je vais vous demander de faire un choix, vous aller devoir vous concerter et choisir celui d’entre vous qui va devenir Ordonnancier Titulaire et celui qui va devenir Ordonnancier Emissaire »

Les deux vainqueurs se regardèrent avec un sourire non feint et c’est sans surprises qu’ils tombèrent d’accord. Oricle allait devenir Ordonnancier Titulaire et Floxel, bien qu’il ne mesurait pas toutes les implications de ce choix, Ordonnancier Emissaire.

« Le choix étant fait, il faut maintenant vous habiller de la manière qui convient ».

Une nouvelle veste fût présentée à chacun des vainqueurs et, bien que les corpulences ne soient pas les mêmes, elles s’ajustaient parfaitement à leurs destinataires sous le sourire amusé d’Egfroi qui avait prit Oricle à part pour lui expliquer ce qui allait maintenant se passer pour lui.

Caribert expliquât alors à Floxel la mission qui allait lui incomber. Cette nuit serait celle du solstice d’hiver et c’était le moment choisi par les Anciens pour que l’Ordonnancier Emissaire exerce ses talents et fasse découvrir à tous la véritable utilité du Nexus.


Plus tard dans la soirée, alors que tous étaient partis se coucher, Caribert vint chercher Floxel pour l’emmener au pied du Nexus.

« Floxel de la Futaie, tu vas maintenant découvrir ta véritable mission, sors à présent la plume de Rixme, que seuls quelques rares élus savent manier correctement et le sceptre des AlphasOmégas pour débloquer le Nexus »

Sortant le bout de métal arrondi incrusté dans une poignée en tissus, Floxel s’aperçu qu’une encoche dans le Nexus correspondait à cette forme et c’est naturellement qu’il posa le sceptre à sa place. Un grondement se fit entendre et une porte, jusque là invisible se créa dans le Nexus sous les yeux ébahis de Floxel qui prudemment emprunta le passage nouvellement formé.

Tenant comme il se doit le bout de bois oblong terminé par une plume, qu’il savait désormais être la Plume de Rixme, capable de tant de miracles si elle est utilisée à bon escient, il parcouru ce qui semblait être une antichambre remplie de codex jusqu’à l’autre extrémité qui débouchait sur un passage pour atteindre un autre monde.

Terminant sa traversée, l’accueil qui lui était réservé était sans égal, la lumière qui en émanait semblait réchauffer les cœurs.

Des pyramides immenses étaient dressées dans une atmosphère féerique, tant le végétal était marié à l’architecture minérale.

Un Etre de haute stature qui compensait largement sa taille moyenne s’approchât. Ses vêtement étaient de couleur or et des glyphes ornaient parfaitement son couvre chef s’adressa alors à lui :

« Je suis Vyrenzoaltl, ambassadeur de Manfralcoatl, chef de notre communauté. Nous sommes heureux d’avoir enfin pu être invités dans votre monde. Sachez que nous avons beaucoup de choses et de merveilles à partager, mais veuillez d’abord accepter notre hospitalité»

C’est ainsi que Floxel franchit la porte du Nexus et découvrit en avant-première ce que chacun d’entre vous attends depuis si longtemps.

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Oeuvre N°5 :


L’ultime chasse aux jouets


Noir… Peur…

La nuit tombait. L’obscurité s’insinuait lentement entre les branches des arbres derrière lesquels ils étaient réfugiés. Il réprima un frisson. La peur commençait son lent travail de sape. « Non, je n’ai peur de rien. Je suis un grand guerrier orc ! Je ne tremble pas devant quelques ombres, aussi menaçantes soient elles. » se dit-il en lui-même. Mais il avait de plus en plus de mal à s’en convaincre.

Noël approchait à grand pas. Ce moment de joie, de partage, de communion qu’il avait appris à haïr de tout son être. Noël et ses réjouissances… Ses poings se serrèrent de rage… Noël et ses marchés… Sa volonté se raffermit à mesure que ses poings se fermaient… Noël et ses cadeaux…Il lança un regard qu’il voulait rassurant vers le reste de la troupe… La chasse aux jouets étaient ouvertes et ils couraient tous un grave danger, eux les derniers jouets sauvages d’Elvenar.

Autrefois, ils étaient nombreux, les jouets sauvages, sortis de l’atelier magique de Thraïn le nain, à parcourir les terres elvenariennes et à vivre au milieu des différents peuples sans distinction, apportant la joie et les rires chez les enfants de toutes les races. Mais les temps anciens touchent à leur fin. D’abord pourchassés pour leur voler leur magie, ils sont désormais traqués pour devenir esclaves dans les demeures elvenariennes les plus riches. Ils n’étaient plus que des reliques d’un glorieux passé, réduits en esclavage pour quelques enfants trop gâtés. Si Thraïn et les siens étaient encore là, ils seraient sauvés… si seulement…

Un temps, le Père Yéti avait bien essayé de leur venir en aide en leur envoyant des gobelins pour les aider et les guider vers des abris sûrs. Mais les gobelins de Noël n’étaient ni des guerriers, ni des espions aguerris et les chasseurs n’eurent qu’à les suivre pour débusquer les refuges. Et ce qui était apparu comme un lumineux espoir s’était transformé en piège mortel.


Désormais, ils ne faisaient confiance à personne. Ils vivaient cachés et loin des autres créatures d’Elvenar. Quel triste destin pour des jouets ! Ils étaient de moins en moins nombreux à mesure que les années passaient. D’ailleurs, cela faisait une éternité que lui et sa troupe n’avait plus croisé d’autres compagnons d’infortune. Ils étaient peut-être les derniers. Il regarda de nouveau ses frères : une bien triste bande en bien piteux état. Ils étaient las de fuir. Pour la plupart ils étaient cassés ou déchirés. Certains voulaient abandonner, se laisser attraper. « Grrrr non, je ne le permettrai pas ! » se dit-il encore en retrouvant sa rage de vaincre ou de vivre tout simplement. « Nous avons déjà perdu trop des nôtres ! ».

Le dernier, un fougueux paladin mécanique, avait été capturé dans les bois près du Woodenelvenstock. Comment se serait-il douté que les bois allaient être envahis par toute cette foule pendant plusieurs semaines ? Les vieux ents qui avaient réussi à les cacher jusque-là, furent débordés par le nombre des festivaliers et leur magie fut dissipée… Ce fut la débandade ! Une fuite désordonnée en plein cœur de la forêt au rythme des musiques effrénées venues du festival… Une semaine fut nécessaire pour retrouver tout le monde, ou presque.

Le paladin s’était sacrifié pour laisser le temps à ses compagnons de fuir. Avec son armure brillante, il faisait une cible parfaite, trop ! Mais ce sacré guerrier avait plus d’un tour dans son sac et il réussit à attirer la majorité de leurs assaillants à l’opposé. Il ne put s’échapper éternellement malheureusement, mais il leur avait donné une chose très précieuse, la plus précieuse de toutes : l’espoir ! En effet, quand le lendemain le guerrier orc partit pour tenter de délivrer son frère d’armes, cuisant échec, il découvrit tout de même le vieux chiffon déchiré de son ami. Sur celui-ci, écrit avec ces vieilles runes naines qu’eux seuls savaient encore déchiffrer, l’espoir... le lieu où se devrait se trouver l’atelier secret du dernier descendant de Thraïn, voire de Thraïn lui-même selon certaines légendes !


Une fable, un conte… toute la troupe ne partageait pas son enthousiasme, mais il le sentait au fond de lui : cette fois était la bonne. Plus de fausses promesses et de fatigants voyages inutiles… cette fois il y croyait ou en tout cas il voulait y croire. Dernier geste d’un homme d’honneur, dernier espoir d’un fou, il avait convaincu le reste de leur pitoyable petite troupe d’entreprendre ce périlleux voyage vers des contrées si lointaines et hostiles. Et aujourd’hui, ils étaient là, dans un petit bosquet au pied de la montagne pelée, si près du but… Mais comment chercher l’entrée d’un atelier secret au beau milieu d’une nuit sans lune ? Il ne savait même pas quoi chercher, ni où regarder ? Les nains avaient le secret pour maquiller la pierre et dissimuler leurs trésors.

Il se redressa, les oreilles aux aguets. Un hurlement déchira le silence de la nuit, un hurlement à glacer d’effroi le plus valeureux jouet sauvage encore en vie : un sinistre cerbère ! En plus d’être rapides, infatigables et impitoyables, ces créatures aux longues dents acérées avaient un odorat très développé qui faisaient d’elles des pisteurs implacables. Il regarda à nouveau ses compagnons. Certains tremblaient, d’autres pleuraient, d’autres encore semblaient tétanisés. Il fallait qu’il fasse quelque chose, ils ne pouvaient se résigner à voir ses frères et sœurs mourir ou être attrapés. Pas si près du but ! Le sort ne pouvait s’acharner ainsi sur eux, pauvres créatures qui n’étaient pas destinées à cette vie d’errance, de peur permanente ou d’esclavage.

Il devait agir pour ses amis, ses frères, leur vie, leur survie… pour lui aussi. Il leva les yeux vers la montagne pelée et se décida. « Il faut faire vite mes amis. Rassemblez vos dernières forces et suivez-moi ! Nous allons courir jusqu’à la faille que nous avons aperçue tout à l’heure sur le flanc de la montagne. Il doit y avoir des grottes là-dessous et avec un peu de chance, les chiens ne pourront nous suivre. En avant mes amis, vite ! » dit-il d’une voix de chef de guerre, celle-là même que lui prêtaient les enfants qui jouaient avec lui auparavant. Mais peu bougèrent, ils étaient trop las ou trop effrayés pour se lancer dans une énième course poursuite qui n’amènerait que sur une autre fuite et encore vers une autre fuite… Une fée aux ailes déchirées par un carreau d’arbalète se releva en s’appuyant sur un cheval à roulettes, à qui il manquait une roue : « Je ne veux plus fuir. A quoi bon ? Ils nous retrouveront toujours… Je n’en peux plus… » Plusieurs opinèrent, d’autres baissèrent les yeux. C’était la fin.

« Non, non ! C’est la fin ! Mais la fin de notre errance ! Dans ces grottes se cache le refuge que nous avons tant cherché. Le paradis des jouets est à notre portée. Il faut faire ce dernier effort, tous ensemble, nous sommes peut-être le dernier espoir de nos frères et sœurs captifs. Nous leur devons de faire ce dernier pas ! » Le silence retomba. De longs regards s’échangèrent. On se jaugeait peut-être ? On calculait les risques ? Mais le temps était compté, les aboiements des cerbères se rapprochaient. Un longiligne chat noir en peluche s’élança tout à coup en direction de la montagne et tout le monde le suivit cahin-caha. Il avait des yeux adaptés à l’obscurité, ils leurs montrerait la voie…

La faille était large et ne ralentirait pas les chiens bien longtemps et ces monstres sanguinaires avaient également une bonne vision nocturne. Mais ils devaient continuer, ils n’avaient plus le choix. Il sentait déjà l’odeur fétide des sinistres cerbères lui emplir les narines et pour réussir à dégoûter un orc, il en fallait pourtant beaucoup ! Puis la terrible nouvelle lui arriva sous forme d’un cri de terreur : un cul-de-sac ! C’en était donc fini. Ainsi s’achèverait la dernière chasse aux jouets sauvages d’Elvenar, dans le sombre recoin d’une montagne reculée, à mille lieues des vertes forêts des elfes, des bourdonnants jardins des fées, des éclatantes champignonnières de sa jeunesse, où les enfants l’emmenaient souvent jouer. Un lieu abandonné d’Enar lui-même. Une bien sombre fin pour le peuple le plus joyeux de tout Elvenar, voué à être remplacé par de tristes jouets sans vie comme ceux que fabriquaient les humains qui finissaient à la poubelle dès que le jeu prenait fin… Il sortit son épée et redescendit faire face à son destin. Il ne serait pas pris, il mourrait plutôt en défendant ses compagnons et sa liberté.


Il apercevait désormais les torches des traqueurs, les cerbères ne devaient plus être loin. Il raffermit sa prise sur la poignée de son épée. Avec une arme si petite, il fallait viser juste, toute erreur lui serait fatale. Il était étrangement calme et ses frères et sœurs aussi. Tapi derrière un rocher, il attendait sereinement, comme le guerrier qu’il avait été au cours de tant et tant de fabuleuses aventures. Les crissements des pattes sur les cailloux se rapprochaient… En un éclair, il bondit et réussit à planter sa lance dans la gueule du premier chien qui s’écroula quelques mètres plus loin. Mais la victoire fut de courte durée tandis qu’un cerbère lui sautait dessus et le maintenait au sol de ses terribles mâchoires. Il tenta de se débattre et de frapper les yeux de son adversaire mais celui-ci le projeta contre un rocher. Avant qu’il ait pu se relever une lumière éblouissante envahit l’espace, puis il fut de nouveau projeté et la lumière s’éteignit…

« La flamme vitale de celui-ci est presque éteinte Maître ! Il faut le ranimer au plus vite ! » Le vieux barbu pris doucement le petit jouet dans ses mains, marmonna quelques incantations puis souffla précautionneusement sur le guerrier orc. Petit à petit, celui-ci se réchauffa et finit par ouvrir les yeux. Le barbu lui souriait : « Je te reconnais toi, terreur des cerbères ! Tu as été bien courageux ou imprudent de me ramener mes enfants… mais je t’en remercie. Bienvenue chez toi Braz’horg ! » Il n’en croyait pas ses oreilles, ce nom, il ne l’avait plus entendu depuis des siècles. Il avait même fini par l’oublier au regard des innombrables autres qu’il avait porté ! Miracle de Noël ou récompense méritée, il avait réussi. Ainsi s’achevait l’ultime chasse elvenarienne aux jouets sauvages. Noël allait pouvoir redevenir l’incomparable fête qu’elle avait toujours été.
 

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Oeuvre N°6 :


L’atelier était plongé dans la pénombre. Seule une petite lampe à huile éclairait chichement un coin du grand établi. Rien ne perturbait le calme nocturne des lieux sinon la voix fluette du gobelin qui comptait avec application les gouttes à ajouter à sa mixture.


  • … trois… quatre… cinq… et six ! Voilà pour l’extrait de Champitropes… Mmm… Combien pour l’extrait de champignons de la sagesse ? Deux ? Trois ?
Grinch posa sa pipette et but une gorgée d’Elvenade de sa tasse ébréchée en évaluant une poupée de chiffon abîmée sous toutes ses coutures, d’un œil critique.

  • Mmm… Je ne vais en mettre qu’une.
Aussitôt dit, aussitôt fait : une goutte d’un étrange mélange odorant vint s’ajouter au creuset, puis, après quelques énergiques coups de pilon, le gobelin entreprit de faire avaler sa purée peu ragoutante à la poupée, comme on nourrit un petit enfant. Bien sûr, il ne fit qu’en badigeonner la bouche dessinée sur le tissu… Qu’aurait-il pu faire de plus ?

Pourtant, au bout de quelques instants, la petite langue rose de la poupée vint lécher ses lèvres et goûter davantage la purée... avant de s’exclamer d’une toute petite voix aiguë :

  • C’est beaucoup trop salé !
Grinch leva un sourcil surpris, tandis que la poupée se dressait sur ses petits pieds et commençait à explorer les alentours.

  • Trop salé ? Tu pourrais commencer par dire « Bonjour » ! Et si j’avais mis du sucre à la place, tu aurais voulu tout finir ! Va plutôt me chercher les autres jouets.
En grommelant, il tira un vieux cheval de bois usé à la lumière de la lampe et lui appliqua à lui aussi sa mixture bizarre sur ce qui devait correspondre à peu près au museau. Bientôt, le cheval poussa un hennissement reconnaissant et se mit à gambader dans l’atelier. Grinch intervint aussitôt :

  • Oh là ! Tout doux, tout doux ! N’allez pas me mettre le bazar ! Il ne reste plus très longtemps avant le Père Yéti ne vienne voir si j’ai réussi à fabriquer de nouveaux jouets pour les enfants de la ville. Et il faut encore qu’on vous emballe dans du papier cadeau !
Le cheval le regarda de ses grands yeux en bouton en hennissant de plus belle, tandis que la poupée ignora totalement sa précédente consigne et alla cueillir des nœuds pour les mettre dans ses cheveux en laine. Le gobelin soupira et regarda sa montre à gousset.

  • Bon, d’accord, vous l’aurez voulu ! Je vais vous emballer au fur et à mesure, sinon je vais être envahi ! Ça m’apprendra à faire des paris idiots quand j’ai trop bu, tiens !
Il tenta alors d’attraper le cheval de bois, mais cela s’avéra plus difficile que prévu. L’animal sautait en tout sens, se cabrait, renverser mille choses sur son passage. Et au bout de plusieurs minutes d’une chasse mémorable, l’atelier était sans dessus-dessous et le cheval toujours libre. Grinch pestait copieusement, suppliait, négociait, mais rien n’y faisait. Le cheval refusait de rentrer dans la boîte qui lui était destinée. Pire, la poupée en avait profité pour donner de la purée à ses copines entassées dans un coin, et il y avait désormais plus d’une dizaine de poupées qui prenaient le thé en gazouillant autour de la tasse d’Elvenade.

  • Grrr ! Aux grands maux, les grands remèdes ! Attends que je revienne avec mon filet à champapignons ! J’en ai maté de plus coriace que toi !
Excédé, il sortit de l’atelier en claquant la porte.

Malheureusement, celle-ci rebondit et ne resta pas fermée du tout. Un peu désarçonné d’avoir perdu son compagnon de jeu, le cheval alla jeter un œil par l’entrebâillement. Il fût aussitôt rejoint par le troupeau jacassant de poupées, qui s’extasiait à grands renforts de « Oooh » et de « Woaaah » devant cette opportunité de découvrir le monde.

  • J’ai une idée ! fit la première née. Et si nous allions visiter la ville sur nos montures ?
Aux regards étonnés de ses compagnes, elle désigna d’un air malicieux le tas de jouets usagés restants… et il ne fallut pas longtemps pour l’atelier ne se transforme en une véritable cours de récréation pour jouets, qui résonnait d’une joyeuse cacophonie de voix et de cris d’animaux plus ou moins identifiables.

  • Où va-t-on maintenant ? demanda une poupée tricotée assise sur le dos d’un lion en peluche.
  • Vers la pyramide ? lui répondit un pantin chevauchant un chien à roulette.
Et aux plébiscites joyeux et bruyants, la troupe se mit en route. Lorsque Grinch revient, à peine quelques instants plus tard, armé d’un impressionnant filet à champapignons dans lequel il aurait pu entrer lui-même, il ne put qu’apercevoir ses jouets qui filaient à toute vitesse dans la nuit.

***

  • « Je vous assure, Père Yéti ! J’ai fait pleins de jouets d’un nouveau genre ! Les enfants vont les adorer ! Mais… ils se sont… enfuis. » Ahem. Non, je ne peux pas lui dire ça… « Une invention formidable, vous dis-je ! Les jouets autonomes ! Ils vont se livrer eux-mêmes cette nuit ! » Oh là là… Non plus… Par la barbiche de Barberouge, le Père Yéti comptait sur moi ! Ce sera le pire des Noël d’Elvenar !
Grinch faisait les cent pas dans l’atelier… Il avait bien essayé de courir après ses insolentes créations mais elles s’étaient éparpillées dans toutes les directions et il avait dû réintégrer ses quartiers, tout penaud, car il ne voulait pas attirer l’attention du voisinage sur la surprise que Noël était censé leur destiner. Il avait également envisagé de recommencer l’opération sur les jouets restants, en la cadrant un peu mieux, mais il ne reste plus grand-chose de bien intéressants, sinon des débris cassés, ou des boîtes à empiler… Mais alors qu’il trifouillait dans cette pile d’objets, essayant désespérément de leur donner une forme quelconque, une idée lui vint. Il bondit devant son établi et attrapa ses ustensiles.

  • Où ai-je mis mes champidurs ? Les voilà ! Ah ! Cette fois, je ne me ferai pas avoir ! Pas moins de quatre, voire cinq gouttes d’extraits de champignons de la sagesse !
Et avec l’énergie et l’enthousiaste d’un savant un peu fou, voilà que le gobelin se mit à broyer dans sa mixture des champidurs en quantité, sans oublier le précieux extrait magique… Une fois la pâte bien collante, il se mit à l’appliquer avec passion à l’amas de jouets, collant ici une boîte à une autre, là une soucoupe de dinette pour faire un œil, jusqu’à donner une forme vaguement humanoïde à l’ensemble. Enfin il recula de quelques pas et attendit, un peu anxieux.

Au bout d’un temps qui lui parût infiniment long, alors qu’il était sur le point de gouter lui-même sa mixture pour en vérifier les dosages, un grondement sourd se fit entendre. Petit à petit, sa création bougea, lentement, et s’emboîta progressivement. Qui aurait pu croire que Grinch le gobelin était un tel artiste, un tel génie ? Et pourtant. Devant lui, se dressait désormais une créature improbable, dont l’hétéroclisme s’agençait esthétiquement, donnant à l’ensemble une impression de force, de grandeur et… d’intelligence. Grinch n’en revenait pas lui-même et admirait le résultat d’un air émerveillé. Mais il reprit rapidement ses esprits !

  • Toi ! Il faut que tu récupères les jouets que j’ai ranimés et qui se sont enfuis !
La créature tourna lentement son regard en soucoupe vers lui. Elle le toisa de toute sa hauteur, l’évalua en penchant légèrement la tête sur le côté, à tel point qu’un frisson parcourra soudain l’échine de Grinch. Il ajouta, un peu inquiet :

  • Euh… S’il te plaît ?
La créature sourit, dans une mimique inattendue et amicale. D’une magnifique voix de basse, elle lui répondit :

  • Ah, j’aime mieux ça ! Puisque tu es si poli, j’accepte de t’aider. Mieux, puisque tu m’as réveillé à la vie, je pourrais même être ton ami. Mais ne t’avise plus de penser qu’offrir la sagesse génère des esclaves. Ce n’est pas ce que je suis. Est-ce entendu ?

Et c’est ainsi que Grinch, le gobelin, réveilla sans vraiment le vouloir l’antique race des golems…
 
Statut
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