La tête allant droit, la plume allant vers...
Le vent chasse les feuilles mortes,
L'écho brise les voix perdues,
Sans hâte ils les emportent
Là où le temps est suspendu.
Temps qui blesse, jours qui tuent,
Blessure qui ne saigne plus
Où la pointe restée dedans
Se meut et pourrit lentement.
Parfois l'écho s'arrête, et se lasse de répéter.
Parfois le vent se tait, et se lasse de bruire.
Et souvent l'amère lassitude fait partir
Les malheureux qui auraient dû rester.
Une voix tout-à-l'heure a annoncé une trêve,
Il me semble du moins, car je ne sais rien.
Mais non, tout recommence comme dans un rêve,
Tout s'enchaîne et rien n'a de fin.
Regarde danser ces lettres noires
Portant leur fardeau de peine
Colère, joie, désir, peur, espoir,
Mépris, fierté, amour ou haine.
Regarde les danser au bord du gouffre,
Regarde les s'envoler dans un souffle.
Dans ce tourbillon tous se camouflent,
Et peut-être l'un d'eux en silence souffre...