Liste des participants concours écris de l'été

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DeletedUser426

Après une longue période d'écriture, il est temps de découvrir les histoires que nos participants ont à nous offrir. Bonne lecture... Ensuite, voter pour vos trois textes préférés.

Ci dessous, un sommaire. (Vous pouvez cliquer sur le titre d'une histoire pour vous diriger vers celle-ci).

SOMMAIRE :

- Histoires du Thème N°1 : Vacances à la plage :
* Histoire N°1 : Ressourcement

* Histoire N°4 : Plage, Farniente et Cocooniers
* Histoire N°6 : Vacances en Elvenar
* Histoire N°11 : Paradis blanc
* Histoire N°14 : Profiter de la plage
* Histoire N°15 : Des vacances inoubliables
* Histoire N°17 : Le Cahier de Vacances d' El Veinard

- Histoire du Thème N°2 : Camping & Travail :
* Histoire N°3 : Un camp à la ferme

* Histoire N°7 : Découvertes Estivales
* Histoire N°9 : Le bosquet printanier du camp de Valonde
* Histoire N°12 : Blague et Sanction
* Histoire N°13 : Camping chez les Halfelins
* Histoire N°18 : L'Élue
* Histoire N°20 : À la recherche de la Cité Perdue

- Histoire du Thème N°3 : Apocalypse :
* Histoire N°2 : Apocalypse non

* Histoire N°5 : Vision Apocalyptique
* Histoire N°8 : L'Arbre Nourricier
* Histoire N°10 : La fin du monde à Elvenar
* Histoire N°16 : La colère du Dieu ATHAAB'
* Histoire N°19 : Promenons-nous dans les bois.


Rappel : Le sondage se déroulera jusqu'au Dimanche 27 Août 2017 23h00.

* Vous pouvez voter pour vos trois histoires préférées tous thèmes confondus ;)
* Je vous conseille de lire les version PDF pour les textes qui en possèdent un !

Lien du sondage >> https://fr.forum.elvenar.com/index....crit-de-l’Été-2017-discussions-sondage.10694/
 
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DeletedUser426

Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°1 :

Ressourcement :

Toutes ces années dans les arbres ! Ce n’est pas une vie pour un elfe bleu ! Enfin les vacances avec le soleil, la plage, la mer, le vrai monde des elfes bleus quoi !

Quittant ma résidence arboricole, je passe en revue ma check-list :

- Parasol ?
- Check ! me répond ma compagne,
- Matériel de pêche ?
- Check.
- Bottes ?
- Check.
- Anti-moustiques ?
Check…

2h plus tard, après avoir chargé les animaux du troupeau de tout ce bardas, c’est le départ.
Le temps s’écoule différemment quand on est un elfe, et le trajet qui a pris 28 jours nous a paru extrêmement court.
A peine arrivés, bardas déchargé, nous voilà à courir sur le sable, pieds nus, les habits volant derrière nous.
C’est parti pour 6 ans de vacances. Hé oui, le temps n’est pas le même pour les elfes.

Quand nous reviendrons, si nous revenons, nous serons 3...
 

DeletedUser426

Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°2 :

Apocalypse non :

À lire avec le ton qui convient ,

il était une fois, réunit en harmonie toutes sortes de vies dans un seul et même royaume,

la vie y était paisible, agréable et luxuriante à souhait.

Un jour, lors d'un pèlerinage, une nouvelle espèce fût découverte par hasard, en train de ravager sauvagement les récoltes, sans vergogne aucune ! un coin reculé et peu emprunté de ce royaume harmonieux, c'était les « NIZIN-NIZOTRE .

tel des arrivistes, ils mirent la zizanie chez tous ceux qui croisaient leur chemin, dans les villes, dans les champs, les écoles de magique et même au près de nos petits animaux préférés... la panique partout !

Mais qui étaient ils donc ? Une bande de truandailles à l'allure coquebert limite sottard !

Une bande de chapon maubec !

L'un d'entre eux se démarqua rapidement, un vrai felon ! Un galapiat de 1er ordre !

Il s'avance, et comme s'il était éduqué, se présenta à l'assemblée toute ébranlée encore devant le carnage des récoltes !

- bien le bonjour à tous, en bon cagot qu'il était!, je me prénomme Mc crouille !

Je suis à l'instar présumé d'un projet de taille, j'aimerai que vous adhériez de suite et ceux sans révocation ni conditions ! et ajouta de manières tout aussi insensé qu’il y avait des Narbres, des poissons, des rivières ; après avoir tout sacagé qu’on se le rappel … comme s’il fallait le croire et boire ses paroles…

Cela ressemblait plus à une piperie de la part d'un polisson qui avait l'air gonflé à bloc et ayant la janceresse bien pendue !!

- vous tous, devant moi, acclamez moi de suite ou vous serrez vite malmenés ! tel un vilgère marchandard de bas étages rempli d’effet de manches théâtralisé douteuses, qui passait de bourg en bourg.

Face à lui se tenait les habitants du royaume au complet, ou presque , il y avait les Humains, Elfes, Nains, Fées, Orcs, Gobelins, Elfes Sylvains, Sorciers, Dragons et Halfelins étaient tous stupéfait !

Ils ne croyaient pas une seconde qu'il pouvait avoir tant de pouvoir et n'avoir de cœur !

Ils prirent un temps juste pour trouver comment gérer une telle infamie !

Cela durera bien 5 non ,10 non 15 ans minimum au bas mot, que dans leur dos subsistait et perdurait encore une telle répression auprès des colonies de termites, fourmis …

Et en découvrant que ce forcené avait bel et bien un visage ils joignirent leurs forces, par le nombre, les connaissances, le bon sens commun, et un soupçon de magie par amour.

Chacun leur tour, ils invoquèrent des puissances de magie blanche pour évincer ce bougre d’âne, les fées commencèrent en premier et arrivèrent presque à déjouer certains tours mais en vain .

Puis vain une à une, chacune des ces nombreuses espèces pour tenter de réveiller ceux qui le suivait et affaiblir sa troupe.

Soudain, arriva à la rescousse une bande de "licornellule centaurée" , une espèce encore plus rare que ce qu'on appel rare..., apparure de nul par comme projeté d'un monde réel à parallèle !

Vous allez me dire : Seriously?? oui oui

Dans le monde des humains, dans la chambre d'un garçon, un tableau prenait vie et un passage magique s'ouvrait, les résidents du royaume réunit se concertèrent rapidement, le crew de why not" appelèrent le Dragon de Poum mais ce dernier à leur grande stupeur fut battu à plate couture ,

Ils pensèrent à faire appel à un joker! Les nains de jolijolicoeur ! Ils étaient robustes ! Petits et puissant mais quoi qu'extrêmement lent !

Battu également !

Tous un à un de chacune des espèces fut complètement dévastés lors de tournoi plus ou moins sanglant.

Le peuple du royaume dans toute sa bonté avait oublier de méditer sur le fait de n'accepter la soumission, les ordres, le pillage...et la calomnie, pensant que chaque être était doté d'un bon sens commun unique en son genre. Erreur !

Et oublièrent de faire appel a cette fine équipe des "licornellules centaurées".

Elle ne représentaient qu'un pourcent de la population mais avaient une sagesse, un recule inégalé sur tout ce qui se déroulait en ce bas monde,

Les licornellules centaurées étaient la clef, dont le chef était Eldwynboy, un valeureux sage aimable, sémillant par nature et engagé, mais étaient pris pour légende tellement leur rare présence se faisait ressentir, donc ils ne pouvaient s'en douter, du moins l'espérer...

Enfin le drille s'en alla avec ses troupes monstrueuses, pensant être vainqueur, puissant mais n'était représenté que par lui même et quelques autres, ses peu de semblables.

Les licornellules centaurées avaient un esprit hors du commun, puissant, et preux.

L’un d’eux Zogzog68 avait une arme redoutable, et avait sous sa joute le célèbre Ciceron le grand et ils savaient lire et retenaient ce qui était disait.

Mais loin d’être des poukaves, mettaient en garde subtilement par connivences, toutes remarques notables pouvant éclairer les guildes.

Une analyse rapide mais clair de la situation était faite!

et proposa de répondre à une question:--> que pensait il des gopes?

Plus précisément des articles qui concernaient réellement le quotidien du royaume!!!

Que tout son petit monde omettait soigneusement de leur en informer l'existence!! pour mieux les asservirent!

Il ne sur que babiller ! Esquiver de manière limpide en tirant de guippeminaud en gippeminau ! De bonne truandaille qu'il est !

C’est alors que la réponse résidait simplement en 3 articles précis qui n'auraient que pour juste raison de protéger, sauver, et améliorer davantage le quotidien du royaume.

Ces fameux 3 petits articles honnêtes et sans aucunes entourloupes. Que personnes n’arrivaient à intégrer étrangement et pourtant d’une importance cruciale, pour qu'il n'y est aucun choc des civilisations, que regne une harmonie au sein du peuple avec des referendum d'initiative populaire et la réappropriation de notre démocratie entière et de tout ce qui en découle.

De leurs luisants, ils hypnotisèrent le caignardier en train de rebrousser chemin avec les siens avant qu'il ne s'éloigne trop, et leur hotta toute leur substance nuisible!

Ils furent complètement stoppés net !

Livides, dénués immédiatement de toute méchanceté et viles pensées abjectes qui auraient mener un tragique destin au royaume.

C’est alors, qu'ils se retournèrent, désorientés, et estomaqués ! car c’était là une notion abstraite et même oublié aussi chez eux ; parmi eux se tenait un agent infiltrée qui se nommait Paquine, elle se mire à montrer l'exemple et à faire des chaudoudoux au royaume tout entier pour se faire pardonner des ignominies qu'ils avaient, auraient pu commettre ! Et se mirent à en faire autant, savourant la monté d’ocytocine qui leur fit un bien fou ! Comme foudroyés d’amour, de compassion, d’empathie … et n’avaient plus aucune envie de faire le mal. On peu remercier paquine et cet élan de démonstration qui frôle l’indécence (rire) et qui les aida a sauter le pas .

A la bonne heure ! Se rendit compte d'eux même et non par magie, que ce vers quoi ils nous auraient menés, les auraient eux aussi entrainés avec...

C’est alors qu'enfin, toutes parcelles du royaume retrouva son harmonie et remercia plus que grandement ceux qui leur paraissaient comme étant une légende, l'espèce la plus raaaaaaaaaaaare du monde entier : les licornellules centaurées, qui n'étaient que le 1 pourcent, et avait bel et bien raison de vouloir sauver le monde, et ne pas laisser faire cet te marche de troupeaux douteux qui veautent.

Poum
 

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DeletedUser426

Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°3 :


Un camp à la ferme :

- Nouiî, cette année, tu iras au camp chez les Halfelins ! Travailler la terre te fera du bien et te ramènera les pieds dessus.

- Ooh ! C’est plus marrant chez les sorciers…

- A prendre ou à laisser ! D’ailleurs, des vacances en plein air te donneront meilleure mine que si tu passes encore une lune dans un donjon !

- Bof !

Je grogne un peu pour la forme mais je sais déjà que je vais accepter. J’ai trop envie de partir ! Et puis, les Halfelins ont l’air sympa avec leurs cornes de bouc et leur sourire perpétuel. C’est juste que je me demande s’ils riront autant de mes bêtises et de mes inventions. Malgré leur sourire, ils semblent tellement sérieux…



Le jour du départ approche ! Je file préparer mes bagages. Voyons voyons… Un sac de couchage en duvet de bébés vautour, les nuits sont fraiches à la campagne. Mes plus belles tenues en cuir d’auroch, mes espadrilles en lianes carnivores… Voila ! J’oublie rien ? Ah, mes escarpins en coquilles d’escargot géant, on ne sait jamais, si on danse quand même, chez les Halfelins… Sac bouclé ! Je suis fin prête !

Le ptérodactyle me dépose au lieu de rassemblement. Onze futurs campeurs sont déjà présents. Trois fées ! Ne pas les croquer, ne pas les croquer, ne pas les croquer… Bon, je crois que je tiendrai bien une lune, surtout que les Halfelins sont réputés pour leur cuisine. Ah oui, je vous ai pas dit ! Je suis une orcque. Je pensais que vous aviez deviné à cause de mon prénom ! Une idée de maman ! Un peu avant ma naissance, elle avait appris qu’il existait, dans un autre monde, une cité orc du nom de Nouiî-orc ! Elle a décidé de m’appeler comme cette ville. Sans ajouter orc parce ça, on le voit bien que je ne suis pas une naine ni une fée… Je repère un immense tréant qui me plait. J’en ferai mon copain (mais non, pas mon repas !) avant la fin du séjour.

On nous fait embarquer dans une jolie barque en jonc. Elle ne semble pas bien solide. Elle tangue dangereusement quand mon futur copain y prend place. Finit par se stabiliser. Ok ! C’est plus sûr que ça en a l’air. Je monte à mon tour. Quand tous les campeurs sont enfin assis, une belle dame avec d’imposantes cornes recourbées donne un coup de gaffe sur la rive et l’embarcation commence à voguer doucement sur le canal, entrainée par le courant vers l’île principale. Nous dépassons des ilots couverts de végétation, parmi laquelle je reconnais des pommiers et du blé. Les autres plantes ne me sont pas familières. Mais nous sommes là pour apprendre. Parait-il…

- Bonjour et bienvenue à tous.

La grande Halfeline prend la parole. Sa voix un peu rocailleuse couvre les conversations qui s’étaient commencées entre les participants. Le silence se fait et tous l’écoutent…

- Je me nomme Demiline et je suis la directrice de ce camp. Si vous avez une question ou un problème, vous pouvez vous adresser à moi. Brindelin se chargera de l’animation et des travaux des champs. Vous ferez bientôt sa connaissance ; nous arrivons.

La jonque aborde la berge tout en douceur. On ne ressent pas le moindre choc. Sur le pont nous attend un jeune halfelin bien en chair, aux yeux rieurs, aux cornes petites et pointues et surtout, aux joues roses et rebondies. Qu’est-ce qu’il est appétissant ! Rhô ! je ne peux pas penser à ça. Je suis ici pour apprendre les rudiments de l’agriculture et comme dit maman, prendre de bonnes couleurs. Des couleurs gourmandes comme ce jeune homme ? Ce serait rigolo ! Je lui adresse mon plus beau sourire enjôleur, celui qui fait qu’on dirait que je vais dévorer ma lèvre supérieure, qui est d’ailleurs bien charnue. Je plisse les yeux d’un air canaille. Puisqu’il est hors de question de seulement y goûter et qu’il sera le « chef », autant le mettre en poche !

La vie du camp s’organise. Je partage une tente avec une humaine, Nahom et une halfeline, Ossente. Nous ferons de plus équipe avec… mon (futur) soupirant tréant Tousiaste, le nain Bostratus et le gobelin Dvêrouch.

Pas de temps perdu… A peine installés, nous réembarquons. Brindelin nous explique :

- Grâce à un engrais magique, tout mûrit en quelques heures ! On assure les récoltes une à deux fois par jour. Notre équipe est déposée sur une île de pommiers. Facile, j’adore grimper aux arbres. Dvêrouch aussi ! Tousiaste n’a qu’à tendre ses grands bras noueux pour attraper les fruits en hauteur et l’astucieux Bostratus s’est bricolé une échelle à sa taille. Les deux autres filles restent au pied des arbres pour rattraper les pommes et les placer dans les grands paniers d’osier. Ca roule ! Bientôt plus une pomme visible dans aucun arbre.

Le friand halfelin vient nous chercher, nous félicite pour notre diligence et nous débarque sur une autre île, couverte d’herbes bizarres.

- C’est un champ de carottes. Vous allez les déterrer puis couper les feuilles, que vous mettrez dans d’autres paniers. Nous passerons donner celles-ci aux lapins.

Première découverte de la journée : les carottes poussent dans la terre ! A vrai dire, je ne m’étais jamais posé la question. Pour moi, on trouvait les carottes dans des paniers aux étals des maraichers… Je me mets à creuser la terre à pleines mains. Pas besoin de bêche pour moi ! Je découvre vite que c’est plus facile et bien plus amusant si on détrempe la terre avec l’eau des canaux. Splitch ! Splotch ! Ca éclabousse dans tous les sens. Nahom

rouspète : elle déteste la boue. Je m’en fous puisque Tousiaste rit aux éclats ! Un point de marqué ! Notre précieuse cargaison est embarquée et nous faisons halte pour nourrir les lapins. Miam ! C’est bon ça, du lapin… Nouvel étonnement pour moi. Les lapins ont des poils et sont… et oui, je l’avoue, tout mignons. J’en prends un, je le soulève pour le regarder dans les yeux, qu’il a vifs et curieux. Son nez se plisse comiquement. Je le place au creux de mon bras et il se love confortablement. Je le caresse. Il me léchouille le bout des doigts. Je fonds… Un coup d’œil en coin… Mon tréant me regarde et il sourit. Il aime les animaux aussi ! Deuxième point en une journée !

La journée de travail finie, Brindelin nous amène dans un local qui sent beaucoup trop fort le savon. Ecoeurant !

- Après chaque journée de travail, vous prendrez une douche. Nous, les halfelins, sommes très à cheval sur l’hygiène.

Pffff ! Moi qui suis plutôt à cochon dessus ! Un bain de boue, ok, mais de l’eau… Mais mon futur amour semble tout content de pouvoir se décrasser le tronc. Bon, je ferai donc un effort.

Le soir, grande fiesta ! Barbecue, jeux, danse, musique… Après m’être repue à m’en faire éclater la panse, je me lance sur la prairie et je virevolte gracieusement (enfin je pense !). Je sautille allègrement et les coquilles couvrant ma poitrine tressautent en rythme. Tousiaste ne danse pas. Il ne sait pas peut-être ! Pas grave, je lui apprendrai. En attendant, il me dévore des yeux. Heureusement, je sais que les tréants sont strictement végétariens… Pour l’épater, je me mets à tournoyer à toute allure, jusqu’à m’écrouler, complètement soule ! Mon coéquipier gobelin se précipite.

- Tu ne t’es pas fait mal ?

- Une orque n’a jamais mal !

Je le rabroue un peu. Je sais, je suis injuste mais j’aurais tellement préféré être relevée par les bras vigoureux de Tousiaste… Et la nuit tombe sur ce premier jour de camp…



Brindelin nous réveille de bonne heure. Notre équipe va récolter le blé. Notre mentor nous explique :

- Trois d’entre vous faucheront les épis pendant que les autres sépareront le grain et lieront les bottes de paille

Il saisit une faux et nous montre le geste à accomplir. Wouah ! Cool ! C’est ça que je veux faire ! Je me précipite sur une des trois faux. Oups ! C’est plus lourd que je ne pensais. Nouiî, c’est pas le moment de flancher ! On te regarde ! Allez ! Mets en œuvre ce que tu as appris l’année passée chez les sorciers. Je me concentre, chuchote les incantations et tente

d’animer le bout de bois. Je le sens bouger dans mes mains. J’y suis presque. Maintenant, le soumettre à ma volonté. Ca c’est plus facile… Et la faux commence la danse. Elle décrit un arc de cercle gracieux et s’abat précisément au pied du blé. Et non seulement elle le coupe bien net mais en plus, elle sépare la paille et le grain, qui tombe en pluie dans les paniers. Il ne reste plus qu’à lier la paille. Mes compagnons s’y mettent joyeusement et le champ est bientôt complètement récolté. Ce qui nous vaut les félicitations du halfelin sucre d’orge et surtout, un regard admiratif du beau tréant !

Passage dans les champs avec ces gros ballons rouges qui m’ont tant intriguée hier.

- Vous couperez les citrouilles mûres, vous les mettrez dans la brouette et les chargerez sur la barge qui est amarrée ici.

Ainsi, ces gros légumes s’appellent 6 trouilles ! Ils sont donc si terribles que ça ? Après quelques va-et-vient avec la brouette, j’en ai un peu marre. Ils ne font pas peur du tout mais qu’est-ce qu’ils sont lourds ! Oh ! Une idée… Le terrain est en pente légère jusqu’au canal. Je dépose une citrouille et lui donne un bon coup de pied. Elle dévale jusqu’au ponton. Il n’y aura plus qu’à la charger. Les autres ont tôt fait de m’imiter. Et roulent roulent roulent les citrouilles. C’est bien plus marrant comme ça. Oh ! Tousiaste ne sent pas sa force. Il vient d’exploser une grosse boule bien mûre. Le voilà couvert de jus et de purée rougeâtre. C’est trop drôle. Mais pendant que je ris aux larmes, Ossente s’est approchée de lui et l’essuie gentiment. Grrrr ! Elle va me le chiper !

Nous repassons par le poulailler. Il faut nourrir les poules et ramasser les œufs. Hé hé ! Je tiens ma revanche. Dissimulée dans un taillis, j’attends que l’halfeline passe à proximité et splatch ! Je lui envoie un œuf à la figure. Bostratus m’a repérée. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, me voila, moi aussi, dégoulinante de jaune gluant. Hop ! Deux œufs dans mon panier. Sprotch ! Sprotch ! Un pour le nain, un pour l’halfeline. Qui riposte à son tour. Et voilà Dvêrouch qui s’y met aussi et qui bombarde mes deux adversaires. La récolte du jour y serait sans doute passée si Brindelin n’était pas intervenu. Il a perdu son beau sourire, le petit bonbon ! Il déteste le gaspillage de nourriture. Déjà ce matin, une citrouille éclatée, maintenant les œufs pulvérisés… Dans la jonque du retour, grand silence… Brindelin est fâché et Tousiaste semble bouder. A cause de la citrouille, de la bataille d’œufs, ou les deux ?

Le soir, après l’inévitable douche et un bon repas revigorant, un immense feu de camp ramène la bonne humeur…

Et le lendemain, l’équipe se lève de bonheur !

- Arrosage des champs de fleurs, les amis, dit Brindelin, son sourire retrouvé.

- Des fleurs ? Ca sert à quoi ? demandai-je un peu perplexe.

- A faire joli !

- Ah…

Je ne suis pas convaincue. Mais va pour l’arrosage ! Comme je me penche sur le canal pour remplir mon arrosoir, j’aperçois une abeille en difficulté. Elle est tombée dans l’eau et le poids de ses ailes mouillées l’empêche de reprendre son envol. C’est sûr, elle va se noyer ! Je lui tends un doigt secourable ; elle s’y accroche ; je la soulève ; souffle délicatement pour la sécher. Et je la dépose doucement sur une fleurette rose à trois longs pétales, toute simple. L’insecte se love au milieu de la corolle. Remis de ses émotions, il plonge avec délice dans le nectar, laissant poindre son abdomen jaune et noir. Ses antennes se couvrent de pollen. Ca me donne une idée. Je rassemble à nouveau toute mon énergie magique, j’invoque les esprits sylvains et bientôt, fleur et abeille ne font plus qu’un. Tousiaste s’est approché.

- C’est joli, cette fleur, qu’est-ce que c’est ?

- C’est une idée à moi, une idée d’orc ! dis-je fièrement.

- Appelons-la orchidée, alors !

- Ah oui ! C’est un joli nom.

- Pour une fleur presqu’aussi jolie que toi, ajoute-t-il en souriant.

Il se penche vers moi et dépose un bisou tout doux dans mon cou. Je suis en train de prendre les belles couleurs voulues par maman, mais le grand air n’y est pour rien…

Oh ! je sens que je vais m’y plaire à ce camp halfelin !
 

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DeletedUser426

Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°4 :

Plage, Farniente et Cocooniers :


Les premiers jours de l'été sont arrivés à Elvenar.
Les elfes ont depuis longtemps pacifié le monde. Le temps n'est plus à la guerre, mais à la paix, farniente, soleil et cocktails sous les cocooniers.

Aujourd'hui Elenwe va avec son fils Aiwendil à la plage.

Après un trajet en poulet-bus (moyen de transport très répandu, en droite provenance des contrées hobbits, qui permet de transporter une dizaine de personnes en même temps dans des cabines fixées de part et d'autre du poulet) ils arrivent enfin à la destination tant convoitée...

-Mère! Mère! C'est la mer!

-Allons y, et n'oublies pas tes affaires.

La plage de sable fin est superbe et se dessine dans les reins d'une élégante falaise de granite.
Un escalier - probablement de fabrication naine, bâtit lorsque ceux-ci dominaient la région et exploitaient le granit- avec une imposante balustrade, permet de descendre en toute sécurité pour atteindre le niveau de la mer.
Hier carrière naine... aujourd'hui grand lieu de villégiature pour le bas-peuple elfe.

En longeant la falaise, on arrive rapidement à un endroit un peu plus dégagé où poussent les fameux cocooniers. Grands arbres pleureurs dans lesquels s'abritent systématiquement des colonies de papillons pour se reproduire. Les cocons ensuite disposé dans l'arbre répandent une douce odeur sucrée du fait de la salive utilisée par la larve pour former le cocon.
L’intérêt est donc double: on peut profiter de l'ombre de l'arbre, tout en appréciant la fameuse odeur. Le seul inconvénient est qu'il est bien souvent utile d'apporter un parasol, non pas pour se protéger du soleil, mais pour éviter les quelques gouttes de salive qui ont tendance à suinter des cocons.
Et au moment du départ, les enfants raffolent de récolter ces quelques gouttes qui ont un léger goût sucré à la fleur de violette.

Une fois bien installés, il est temps de profiter de l'eau!
Aiwendil vêtu de sa toge en plume de griffon -qui protège du soleil et ne se mouille jamais- fonce à l'eau.
Quel rafraichissement!

Après sa petite trempette Aiwendil ressort de l'eau et court demander à sa mère:

-Mère, puis-je faire du Ski-dragon?
Le ski dragon est un sport très apprécié chez les elfes, plus particulièrement les jeunes car il faut être un peu casse cou... Le principe est de faire du ski nautique en étant tracté par un dragon bien réel! Quelques accidents se sont produits lorsque cette pratique a commencé car des commerçants peu scrupuleux ont utilisé des dragons qui n'ont pas été sélectionnés dés leur plus jeune âge pour l'enchantement et le dressage, et certains ont eu tendance à se rebiffer au milieu de la foule...

N'ayant pas vraiment les moyens de lui offrir cette distraction sa mère est obligée de lui répondre:
-Non, pas cette fois.

Et voyant la déception de son enfant, elle ajoute aussitôt:

-Mais si tu veux, va t'acheter un jus de betteraves

Et il file aussitôt en chercher un.

Sa mère le regarde s'éloigner, en se prélassant dans son hamac...
Aaaaaaah... la paix a du bon!
 

DeletedUser426

Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°5 :

Vision apocalyptique
Nous sommes le 14 juillet de l’an 2017, je suis un elfe d’Elvenar ayant la capacité de connaître l’avenir. Ce n’est pas commun, il faut l’avouer. Ce matin en me levant, j’étais atteint d’une migraine atroce quand j’eus une vision apocalyptique de l’avenir d’Elvenar. Comme je ne sais pas quand elle se déroulera, j’écris aujourd’hui pour l’expliquer et afin de prévenir les générations futures d’humains, d’elfes, de nains, de fées, d’orcs, de gobelins, d’elfes sylvains, de sorciers, de dragons et d’halfelins d’un grand danger !


Dans ma vision, depuis plusieurs mois maintenant, toutes les races se disputent différentes matières premières et ressources comme les planches, le marbre, l’acier pour améliorer et construire leurs habitats, leurs voiries, améliorer leur défense et attaque afin de conquérir le plus de territoire possible. Plus aucune entraide entre les communautés n’existe à cause de cela. De plus, depuis plusieurs jours tout le royaume d’Elvenar est victime de petits tremblements de terre auxquels personne ne fait attention. Personne sauf un jeune scientifique elfe sylvain qui récupère des morceaux de terre, d’herbes, de fleurs qu’il analyse. Les résultats indiquent que le taux de magie émis par le noyau d’Elvenar est inférieur à la normale. Après cette découverte apeurante, il en parle à des amis qui ne prêtent pas attention à ces analyses. Les jours passent et les séismes se font de plus en plus ressentir. Alors le jeune elfe sylvain continue d’étudier des morceaux de terre et de végétaux. Les résultats de ses analyses sont de pire en pire : ils indiquent que le taux de magie diminue de plus en plus. Si la quantité de magie devenait insuffisante alors le noyau d’Elvenar pourrait surchauffer et exploser car elle permet de réduire et stabiliser la chaleur du noyau. Il en parle alors au chef des elfes sylvains qui prend très au sérieux les recherches du scientifique et décide d’annoncer la nouvelle à toutes les autres races contre des ressources et des pièces.



Un mois plus tard, suite à la vente des recherches du jeune elfe sylvain à toutes les races, le peuple est devenu le plus riche d’Elvenar. Le chef pense pouvoir protéger les membres de sa tribu avec toutes les ressources et l’argent amassés. Les autres races ont pris connaissance des recherches du jeune elfe sylvain mais elles pensent qu’elles sont erronées. Le scientifique continue donc ses analyses et à la suite de celles-ci, il annonce que le noyau d’Elvenar explosera d’ici 30 jours car le taux de magie diminuant de jour en jour, la température du noyau va augmenter jusqu’à ce qu’il explose. Le message circule vite et toutes les différentes populations apprenne la nouvelle. La folie commence à envahir tout le monde : les gens paniquent, se divisent et essaient de sauver chacun leur peau sans penser aux autres ! Par exemple, les humains renforcent leurs maisons déjà construites et créent pour les plus riches, de petites maisons volantes. Les elfes construisent des cabanes dans les arbres les plus haut espérant ainsi être protégé de l’explosion du noyau tout en étant en harmonie avec la nature. Les fées, elles, attendent le moment de l’explosion pour voler le plus haut possible. Quant aux elfes sylvains, ils suivent les conseils de leur scientifique qui leur demande de s’allier aux autres espèces car c’est la joie de vivre, la bonne entente et l’alliance entre toutes les races qui produit de la magie. Mais c’est impossible puisque chaque communauté pense que l’apocalypse est due à la communauté voisine. Les tensions augmentent…



Comme aucune race sauf celle des elfes sylvains ne fait d’efforts pour s’entendre avec les autres, la situation se dégrade de plus en plus : le taux de magie diminue et l’intensité des séismes augmente. De plus, beaucoup de peuples ont besoin de matériaux pour construire leurs abris contre l’apocalypse alors les ressources deviennent plus rares et la tension augmente encore plus entre les communautés qui les convoitent. Deux semaines avant l’explosion prévue du noyau, un énorme tremblement de terre se produit. Il est tellement fort que des montagnes se fissurent, les maisons s’écroulent, les arbres tombent… Mais le pire de tout est qu’il fait un nombre important de victimes de races différentes. Seuls les dragons ne sont pas touchés par l’incident. Mais ils constatent toutes les victimes et aident alors les rescapés à sauver les victimes coincées sous des arbres ou bien prêtes à tomber dans le vide. Les meilleurs sorciers travaillent nuit et jour pour trouver de nouvelles potions, de nouveaux sorts pouvant faire ressusciter les leurs. Les nains, eux, s’apitoient sur leur sort, pleurent leurs amis, enfants, parents disparus. Quant aux halfelins, ils s’allient tout comme les dragons aux elfes sylvains, leurs viennent en aide et suivent leurs conseils pour éviter la fin du monde ! Les orcs et gobelins ainsi que les autres rescapés de races différentes suivent leur exemple. Beaucoup réconfortent les nains dépressifs et s’aident entre eux.



Au bout d’une semaine, les habitants d’Elvenar commencent à oublier le drame et se divisent à nouveau et sont en quête de ressources pour construire leurs protections contre l’explosion du noyau. Les nains qui sont très reconnaissants du soutient qu’ont présenté les différents peuples à leur égard veulent tous les réunir et les souder. Le chef des nains fait alors circuler un message à toutes les communautés :




Le Chef des Nains a dit:
« Rescapés d’Elvenar, humains, elfes, fées, orcs, gobelins, elfes sylvains, sorciers, dragons, halfelins, vous avez été beaucoup à aider, soutenir la semaine dernière notre communauté qui est celle des nains en étant proche de chacun de nous, en approvisionnant nos ressources matérielles, nos ressources alimentaires... Notre peuple pleurait ses disparus suite au tremblement de terre. Certains nains étaient même dépressifs. Vous vous êtes unis, avez été solidaires les uns des autres afin de vous entraider et de nous sortir du gouffre. Dans quelques jours, le noyau d’Elvenar explosera. Alors au lieu de vous diviser, pourquoi ne pas continuer à s’unir ensemble pour partager notre science et construire des campements plus solides et peut être éviter l’apocalypse ? L’alliance de tous les peuples d’Elvenar pourrait bien tous nous sauver ! La communauté naine »



Les elfes sylvains sont les premiers à s'allier avec les nains puis les autres communautés décident de s’unir aussi à eux. Chaque peuple partage ses connaissances et sa main d’œuvre. Ainsi, des campements pouvant résister à une forte chaleur sont construits mais n’ayant pas été testé, leur fonctionnalité n’est pas assurée. Les différents scientifiques développent un appareil étant capable de mesurer le taux de magie présent au cœur du noyau. Les races sont très soudées et unies : elles chassent ensemble des animaux afin de préparer les repas, elles s’allient pour produire plus de planches, de marbre, d’acier… 2 jours avant la fin du monde prévue, le jeune scientifique elfe sylvain réunit les chefs et ambassadeurs des différents peuples afin de leur apprendre deux nouvelles concernant l’apocalypse :



Le Chef des Nains a dit:
« Bonjour chefs des différentes communautés d’Elvenar, J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Comme vous le savez, le séisme de la semaine dernière a causé beaucoup de blessés et de morts. L’entraide entre les différentes communautés qui change des conflits habituels a produit beaucoup de magie qui alimente le noyau et évite la surchauffe de celui-ci. Cependant la magie produite ne serait pas en quantité suffisante pour éviter l’explosion du noyau d’Elvenar, je suis désolé. - Comment fonctionne le noyau précisément,demande l’ambassadeur de la race humaine



- Suite à mes recherches, j’en ai conclu que le noyau chauffait énormément pour produire assez d’énergie aux végétaux… La magie serait produite par la bonne entente entre toutes les races et permettrait de réduire sa température. - Si assez de magie est produite pendant ces 48h restantes alors le noyau pourrait ne pas exploser, non ?demande le chef des elfes.

- Dans ce cas, oui l’explosion pourrait ne pas avoir lieu mais ce scénario reste peu probable,explique le scientifique »


Quelques heures avant l’explosion, la chaleur dans le royaume d’Elvenar augmente terriblement. Tout le monde est réuni et a peur. Le cœur de chacun palpite de plus en plus fort. L’angoisse envahit plusieurs personnes. En témoignent, leurs mains moites, leur front en sueur… Les gens s’assoient sur le sol puis s’allongent et attendent l’instant final. Chacun tient la main, patte ou aile de l’autre qu’il soit d’une race différente ou non. L’appareil créé par les scientifiques indique que le taux de magie augmente énormément… Nous voilà dans le présent, ma vision s’est arrêtée là. Je ne sais donc pas si Elvenar va exploser mais il faut absolument que toutes les races soient solidaires les unes des autres avant ce problème qui pourrait être fatal. Mais le surplus de magie pourrait aussi entraîner l’arrêt du noyau car la chaleur émise par celui-ci serait trop faible. L’avenir d’Elvenar reste donc incertain. Je vous ai prévenu d’un grand danger maintenant je vais me reposer. Peut-être aurai-je la suite de ma vision pendant ma sieste ?
FIN

Lien de la version diaporama en ligne : https://onedrive.live.com/view.aspx?resid=22521B7BF081E140!3055&ithint=file,pptx&app=PowerPoint&authkey=!ACVYUkS_1fM2sc4
 
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Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°6 :

Vacances en Elvenar :

L’été avait commencé doucement, mais depuis quelques jours la chaleur s’appesantissait sur la bourgade d’Ydril et Albin se réjouissait de terminer le dernier calligramme, car le scriptorium restait étouffant même en matinée. La grande transhumance passerait bientôt par la Grand Route, à vingt lieues du village. Il se réjouissait d’assister au spectacle du passage des troupeaux, à l’étape d’Arrendymil, où la foire battait son plein à cette occasion, il escomptait y vendre quelques parchemins de plus qu’à l’ordinaire, et celui-ci complétait parfaitement l’échantillonnage qu’il emportait. Ce ne serait qu’un complément de revenu, les quelques riches citoyen de la cité connaissaient déjà son talent et son application, et le vivre était assuré pour l’hiver à venir.
Non, ce qui vraiment l’attirait, outre la joie de revoir son cousin et meilleur ami Targan, était le grand concours de tir d’Arrendymil. Bien que modeste au demeurant, Albin se faisait un devoir envers à sa lignée, de participer et d’y obtenir un classement honorable. Chaque génération de Tyrendal avait engendré un champion, et bien que Targan tirât régulièrement, il n’égalait pas son cousin, dont la force était souvent la capacité à se concentrer, capacité qu’il avait cultivée très tôt en apprenant l’art des sculptures et des enluminures plus tard. Il aimait à s’entrainer chaque soir, l’exercice lui permettait de dénouer les tensions de la journée, et à vingt-sept ans il maîtrisait parfaitement sa force, son arc lui rapportait finement le moindre changement de vent ou la variation d’humidité dans l’air qui ferait infléchir la course de sa flèche au dernier instant.
Albin referma la fenêtre en ogive de l’atelier, endossa l’étui à documents et boucla avec satisfaction la lourde porte derrière lui. Neuf heures sonnaient au beffroi et il comptait parcourir le trajet de bonne allure, sa monture l’attendait harnachée depuis l’aurore.
Il prit la piste directe, moins balisée que la grande allée, et se rendit au plaisir de la course, encourageant son cheval, évitant de justesse les basses branches du sous-bois.
Un goût de sel le prit à deux vallées de distance d’Arrendymil, évoquant le grand voyage et l’océan, l’arrivée sur ces terres inconnues, la première cité construite comme une forteresse. Le spectacle le saisit : la hauteur des murs d’enceinte, la blancheur des marbres trouant la forêt et la surplombant, les dorures des minarets éblouissants au plein soleil de la journée. La masse de la cité se découpait sur fond de bleu de mer, masquant le port et ses navires à l’ancre.
Albin passa la porte nord, bifurqua vers la fontaine aux rosiers, y remplit son outre et ne manqua pas d’y lancer son sou comme l’usage le commandait, les yeux fermés , vers l’ arrière.
Targan l’accueillit chaleureusement par une accolade à vous démonter le cou, puis l’introduisit dans une demeure spacieuse et confortable, ou Elfira le rafraîchit d’une collation d’hydromel à la lavande. Bien que la famille de celle-ci fût riche et Targan un artisan respecté, il n’y avait rien d’ostentatoire dans leur intérieur ou dans leurs manières, et il lui fut facile de retrouver leur complicité d’antan, comme si son épouse était le complément naturel de Targan et que l’amitié de l’un induisait celle de l’autre. Leur bonheur irradiait visiblement, et Albin en ressentit une chaleur apaisante.
Toutefois, l’annonce qu’il lui firent n’eut rien pour lui plaire : Il s’agissait, pour le lendemain, rien moins qu’assister à un banquet de remerciement pour la famille et les amis, « si, si il n’y a pas moyen que tu te défiles, nous tenons à ta présence comme plus proche parent de Targan , le concours sera fini et tu pourras enfin te détendre et t’amuser un peu..»
Albin n’avait rien d’un mondain, il se sentait gauche, et l’art de la conversation lui était étranger. Il soupçonnait le gentil couple de vouloir le marier de force à une quelleconque fille de bourgeois esseulée, et lui n’aimait rien tant que sa liberté Bon admettons-le, quelques soirées d’hiver lui paraissaient longues et mornes, cela nécessitait-il pour autant les falbalas et le grand tremblement ? Il était loin d’être établi et il n’envisageait pas de déménager, la ville lui donnait de l’urticaire, il se plaisait à Ydril, ou les quelques prêtres et la forge suffisaient à sa vie sociale. Sa mère avait récemment visité Targan, il nota par devers lui d’éviter les dentelles, de toute façon il ne savait pas danser non plus, il espérait que cela lui garantirait une certaine immunité…
Le tournoi fut lancé sur le coup des deux heures, à force trompettes et sonnailles.
Les tours du début s’enchainaient à belle cadence, les participants tirant à 20 par ligne, une seule distance un peu batarde, suffisamment longue pour éliminer le tout-venant ; Toutes les contrées d’Elvenar étaient représentées, certains venant de fort loin, des régions d’Ellyandor, ou de la lointaine Elfortain,. On comptait en outre quelques alliés humains de la noblesse, l’une des délégations les plus riches en couleurs, les plus turbulentes aussi.
La presse des grands jours et la chaleur n’aidaient pas, ni même les amis, échauffés par l’épreuve et les paris. De jeunes espoirs s’appliquaient dont certains se révélèrent, des plus anciens jetèrent l’éponge dépités. Targan échoua au dixième tour, et se chargea alors de coacher son cousin, lui apportant support, boisson et soins, massant les cuisses, les bras et le dos d’Albin avec un onguent précieux consciencieusement entre chacun des tirs. Il avait engagé pour l’occasion un cordeur d’arc et des vigiles pour préserver se quartiers des curieux et des revanchards. Il possédait deux arcs en propre et les avait mis au service de son cousin. Descendant d’une longue lignée de champions, leur vieille famille ne pouvait démériter et si Targan se débrouillait assez bien, c’est à Albin que le don avait échu.
A 27 ans, celui -ci s’entrainait quotidiennement au village, sur une cible éculée aux 50 mètres, sa distance de prédilection. Il tirait d’instinct, par volées de deux flèches, comme son père avait appris à ses deux fils.
Le vent resta calme ce jour-là, mais du fait du nombre de participants on décida de faire jouer les demi-finales et finales le lendemain, pour le plaisir de la foule et des commerçants, l’effort fourni un jour torride avait sérieusement émoussé certains concurrents. On rentra vite à la résidence. Elfira, voyant l’état des mains d’Albin, manda une servante à la confrérie des Eldalies. C’était l’ordre des guérisseurs auquel appartenait sa sœur de lait.
Le repas léger rapidement expédié, Albin fit ses ablutions pour la nuit, et allait se retirer pour la nuit quand Elfira le fit asseoir et introduisit une jeune femme aux yeux vert d’eau stupéfiants. Vêtue simplement d’une tunique grise nouée à la taille par une cordelette fine, elle portait une besace au côté, ses cheveux fins remontés en un chignon tressé semblaient contenir le feu dans leur masse sombre. Sur un signe d’Elfira, elle s’empara d’une main d’Albin, la retourna, et fit de même avec la seconde. Elle demanda deux ou trois choses qu’Albin n’entendit guère, puis mélangea dans une jatte des herbes de son sac, du miel et quelques autres ingrédients. Elle nettoya doucement chacune des plaies récentes avec un linge odorant puis, effleurant la peau ulcérée si légèrement qu’Albin sentit surtout la chaleur qui émanait des siennes, fines et diligentes, elle y appliqua un baume gras, et emballa ensuite les doigts meurtris dans un linge doux et propre. Elle lui adressa un sourire éblouissant, puis se tourna vers le maître de maison, lui donna le reste de la préparation à appliquer sur le haut du corps, versa une goutte de liquide ambré dans un mug et demanda à Elfira d’y rajouter un thé très chaud à administrer sitôt prêt, puis se retira en prescrivant un repos immédiat. L’instant d’après elle était partie.
Un rai de lumière mutin lui chatouillait le nez et les sourcils quand Targan sonna le réveil, et sans daigner attendre l’entraina déjeuner. Massage, puis étirements sous sa houlette permirent de dérouiller son esprit comme son corps, et il s’étonna de se sentir vif à nouveau, lucide et délié comme si la veille eût été un entrainement poussé.
On avait réaménagé la lice sur la place centrale : 5 tireurs sur trois distances, la matinée serait longue, les concurrents cherchant l’ombre entre chaque tir, l’air de la cité déjà chaud à la neuvième heure. Certains souffraient de fatigue, de brûlures dues aux cordes, les hommes et leur matériel touchaient leurs limites. La précision s’émoussait.
Albin avait forgé sa concentration à l’encre des enluminures, qui demandaient minutie et persévérance, son bras tenait, son dos restait droit, et Targan veillait, chassait la tension dans chaque doigt, du poignet à l’épaule.
A midi la sélection finale fût annoncée : Le chevalier Sanhedrin, du haut conseil elfique et son oncle, Valodian le vaillant, Despasior le sombre et le jeune Prince humain Aquilius seraient opposés à notre ami. Une pause d’une heure permettait à ce qu’on refasse la lice et les parieurs s’en donnèrent à cœur joie, pendant que chacun allait se restaurer de son mieux. Albin choisit de se désaltérer pendant le massage puis s’endormit comme pierre, laissant Targan tirer au sort les places et l’ordre de passage.
Les cinq couloirs furent pavoisés aux couleurs des concurrents, le noir et or des contes faisant tache au centre de la place, le rouge et or du prince, puis le vert et argent des Tyrendal, accolés à l’argent et noir à trois hallebardes de Despasior. Au signal, Targan fit entrer son champion protégé d’une mante à capuche. Lui-même portait deux arcs et son garde flanquait Albin de sorte de le protéger des curieux.
La première volée, toujours délicate, tirée par le conte Valodian, mit la barre haut, les trois distances plein centre, les deux flèches. Le jeune Prince l’imita parfaitement, malgré son inexpérience, puis chacun marqua le score maximum. Le public jubilait, et les juges décidèrent de rejouer intégralement ce tour, au lieu de des deux tirs à 50 mètres classiques ; l’affiche étant décidemment trop attrayante pour qu’on en perde une miette.
Cette fois, Valodian l’ancien manqua un de tirs à trente mètres, il quitta le tournoi tête haute et acclamé pour sa vaillance, sa performance physique avait été exceptionnelle.La famille fut malheureuse car le suivant à quitter la lice fut son neveu, au second tir des cinquante mètres, surpris par une altercation dans l’assistance. Les vivats furent nourris, Sanhédrin ayant les faveurs de la gent féminine, il sortit en souriant à une des belles de l’assistance, et se fendit d’une révérence à la tribune.
Despasior, Albin et le prince humain disputeraient donc la finale, adjugée au premier tir manqué, sur cible unique aux cinquante mètres, la distance reine, qui faisait souffrir les armes comme les hommes : la tension nécessaire au tir usait les organismes rapidement et la chaleur accablante du jour ajoutait à l’épreuve.
Despasior arma, le soleil au zénith, la sueur brûlant sa peau, un petit vent parvenait par intermittence sur la place, tournoyait en bourrasque puis s’éteignait sous la chaleur, perturbant la trajectoire des flèches en fin de course. Deux tirs parfaits.
Aquilius, les yeux cernés, trembla légèrement en relâchant sa main, mais réussit la pareille. Le public s’était calmé, passionné par la tension palpable, la maestria elfique et la jeunesse royale humaine, les rivaux éternels et l’invité de marque, le climat, la qualité de l’assistance, tout tenait de l’exceptionnel. Albin prit son temps pour viser, calma sa respiration et tira. Deux réussites parfaites. Un frisson parcourut la foule.
Cette fois le Prince fut assigné au tir, sans interruption pour se rafraîchir. Il grimaça en en bandant son arc, prit ses appuis et lança son premier jet. Les juges validèrent le coup, son corps exhala la fatigue quand il abaissa son arme.
Albin se présenta ensuite, l’air lourd faseyant sur le champ de tir, le silence se fit lorsqu’il arma son geste. Il remercia mentalement ceux qui l’avaient aidé dans l’épreuve, mais aussi celui qui l’avait initié. Le bras lourd et les doigts engourdis, crispés, il visa. Son esprit traça le parcours Du trait, revint de la cible et se souda à la flèche, il lâcha son geste à cet instant précis, puis suivit des yeux ce qui ne lui appartenait plus. Le projectile infléchit sa course au dernier instant et s’enfonça au centre parfait de la cible. Un soupir rogue s’exhala de sa gorge.
Despasior détourna le regard de son rival, s’essuya le visage d’un revers de manche et entama la visée. Le vent revint juste après son tir, la flèche gita imperceptiblement et alla se ficher en bordure du cercle noir. Les juges durent se concerter longuement.Les concurrents étaient tenus de rester sur la lice durant les délibérations. Enfin, le montreur abaissa sa bannière, invalidant le tir. Despasior partit sur un éclat, il s’applaudit et harangua la foule agressivement, certains répondirent, on déploya la milice.
Les deux finalistes attendirent debout. Albin s’astreignit à ouvrir et fermer son poing durant toute l’attente. Les Héraults sonnèrent enfin la dernière manche, et le prince s’avança à l’appel.
On sentait sa jeunesse hésiter sous le poids de l’enjeu, prince humain défiant les elfes sur leur propre terrain, chez eux. Albin admira le cran et devina le futur souverain sous l’adolescent épuisé. Celui-ci releva la tête, se redressa, ajusta et tira. La flèche jaillit sans doute un peu vite, sa course s’infléchit un peu et se ficha tout juste sous le cercle central. Albin regarda longuement Targan, hocha la tête et prit position. Il tira et se détourna aussitôt, en direction de sa tente. La flèche se ficha juste en dessous du trait d’Aquilius .Il faudrait un peu de temps aux juges pour le déclarer vainqueur, et un temps de plus aux spectateurs pour réaliser ce qui s’était passé, mais Albin serait parti depuis déjà longtemps. Il laissa Targan le masser et faire les soins, puis son cousin alla recevoir le prix du second, pendant qu’on acclamait le jeune prince.
Les deux amis montèrent en selle sans mot dire, ce n’est qu’une fois la plage atteinte, en laissant les montures que Targan le félicita et approuva son geste : Un dignitaire allié ne pouvait pas perdre en finale, l’honneur familial en sortait grandi. Tous deux savaient qu’Albin avait encore de la ressource, et il y aurait encore d’autre tournois où briller. Albin d’un grand sourire répondit qu’il avait juste manqué son tir…D’une bourrade, Targan l’invita à se restaurer et oublier, mais alla présenter sa version aux invités et aux dames déjà présentes.
La plage des nymphettes était nichée dans une large baie d’eau calme et bleue, cernée de falaises érodées et creusées d’évents par les pluies et les embruns. L’écrin protégeait cette bande de sable d’un or pur, adossé à des dunes verdoyantes et paresseuses, qui descendaient en pente douce jusqu’à s’étaler parfois dans les flots. Plus à l’est, l’océan grondait sa démesure, mais ici même le vent semblait paisible et bonhomme.
Albin ne s’attendait pas à un tel spectacle :
Sous un dais s’alignaient des tables festives, nappées de lin beige, fleuries de verveines bleues ou mauves, garnies d’un buffet aux senteurs épicées, tout d’abord. Il devait bien faire 30 pieds de long ! les serviteurs, alignés derrière les tréteaux, proposaient des venaisons, divers poissons, carpaccios de viande ou crustacés. Des carafes irisées proposaient des boissons légères, de l’hydromel bien sûr, mais aussi de petits vins de pays ou des jus de fruits frais et doux. Venaient ensuite des croustades rebondies, petits pâtés chauds ou froids ; des terrines à base de viande, poissons ou légumes ; des découpes de radis, tomates confites ou petits condiments, piments doux et forts. Des râpés de légumes aux ton vifs, oranges, blancs, rouges mêlés formaient une décoration apéritive. Un peu à part, on avait déjà dressé le présentoir des desserts, où trônaient tartes rouges ou dorées, cakes blonds ou bruns, fruits en coupelles multicolores.
Plus loin, une estrade proposait pour l’heure un montreur de chiens accompagné d’un orchestre à cordes et bois, on y danserait plus tard. Un immense parasol protégeait une vingtaine de tablées, parées de nappes écrues ou bleues, chacune dressée de douze couverts d’argent ciselé, réhaussés de verreries martelées et colorées chacune différemment. Les convives arrivaient par équipages entiers maintenant, allaient se presser au buffet ou saluer leurs hôtes, les serviteurs traversaient la salle portant qui des coupes pleines de liquide doré, qui des assortiments de petites choses fraiches ou chaudes empiquetées artistement.
Targan et Elfira prirent place à la table d’honneur, accompagnés de jolies jeunes femmes et de galants apprêtés, et bien qu’une place lui fût réservée, Albin préféra un coin tranquille, entre un monsieur d’un certain âge raide et guindé, à la mine mélancolique et un couple dont la dame, prenait tout l’espace sonore et physique, mais dont on devinait le mari fin et discret. De là, il ne put s’empêcher d’admirer encore l’harmonie dégagée par le jeune couple, la grâce l’Elfira et l’allure de Targan, leurs gestes coordonnés, l’aura d’opulence qu’ils dégageaient. Ils irradiaient particulièrement ce soir.
Targan se leva pour le toast inaugural. Il commença bien sûr par remercier tous ses convives, cette fête étant l’occasion de réunir tous ceux qui l’avaient aidé alors de son installation comme maître artisan, ces parrains généreux mais aussi la famille de son épouse, il tenait également à rassembler ses proches et amis intimes, au nombre desquels son cousin, qu’il voyait maintenant moins souvent, mais toujours avec plaisir, d’autant que celui-ci était le champion du jour, mesdames et messieurs, un as du tir à l’arc, qui , n’eût été l’étiquette, aurait remporté haut la main ,comme avant lui quelques-uns de leurs ancêtres, le grand tournoi d’Arrendymil , la cité mère des exilés d’Elvenar.
Albin vira au rouge vif, évidemment un pot de fougères et quelques fleurs n’offraient pas d’abri suffisant face à la salle, mais surtout sa voisine douairière se fit un devoir de s’extasier, de lui serrer les mains et de l’obliger à se lever et saluer l’assistance, qui devant et qui : « n’oubliez pas ce côté-ci de la salle, jeune homme, des personnalités connues de la ville y sont assise, allons, souriez... ». Le reste d’urbanité d’Albin n’allait pas tarder à fondre, il était moulu de sa journée. Il se contint, sourit, fit ce qu’on lui demandait, tourna et ... Sa fatigue s’envola dans un éblouissement vert d’eau. Souriant, les traits détendus, la guérisseuse le surveillait d’un œil en répondant à une éminence attentionnée. Et là ils furent seuls au monde son cœur manqua un battement… Mais il fallut saluer derechef et quand Albin se retourna, elle s’était envolée. Il fouilla l’assemblée des yeux, en vain.
La musique se fit plus rapide, et des danses entrainantes furent présentées. Un ballet de jeunes filles, puis quelques joyeux acrobates. Des pièces de viande tournées sur des feux creusés à même le sable furent découpées et servies sur d’épaisses tranches de pain noir ; tout semblait orchestré admirablement, donnant à l’ensemble une fluidité confortable. La soirée serait un succès mondain et participerait à la renommée de l’étape d’Arrendymil , colportée autant par les badauds que par les trouvères présents et les artistes ambulants.
Albin s’était écarté de la fête. Assis au creux d’une dune, il éprouvait un sentiment de lassitude, de devoir accompli mais surtout il se surprenait de cet éblouissement. Il n’avait pas le tempérament volage et jusqu’à présent, il avait peu considéré la gent féminine. A dire vrai, c’est lors de la rencontre avec Elfira qu’il avait dû s’apercevoir que de tels êtres existaient. Il avait eu l’une ou l’autre aventure de jeunesse, mais il avait plutôt assouvi des instincts avec de délicieuses créatures dont la vie lui semblait incongrue et étrangère. Quant à penser alors qu’il pourrait être intéressé le moins du monde pas un de ces êtres extravagants, cela nécessitait sans doute un tremblement de terre. Or, il se sentait dans un état compatible avec une sortie de tremblement de terre : moulu, ébranlé, hagard pour le moins, mais aussi émerveillé, et sans le moindre début d’idée de ce qui s’était passé.
Targan et Elfira s’élancèrent sur la piste, Des couples se formèrent et les rejoignirent au son du fifre, papillons de soie et dentelle mêlées, les diadèmes scintillants aux lueurs des torchères. Un vent frais léchait doucement la plage, on renvoyait les plus jeunes en nurserie, et les plus âgés se retiraient, laissant la plage d’humeur langoureuse. Avec la tombée du soir, les sons se faisaient lointains.
Le vin aidait Albin à se détendre, son corps raidi le brûlait moins. Il leva la tête vers l’horizon et envisagea d’aller goûter aux vagues. Leur reflux estompait les éclats de l’orchestre, l’océan reprenait emprise sur la plage. On distinguait parfois l’éclair du grand phare du port, vers l’est, mais les voiles qui égayaient tantôt la baie s’étaient effacées.
Quelques couples parcouraient la plage, enlacés, les pieds nus sur le sable frais, leur murmure déformé par le vent, gardien de leur intimité. Albin attribua sa mélancolie à la fatigue de sa longue journée. Se redressant pour rejoindre les siens, il s’étira en grimaçant. « Je vois que ma venue vous ravit » prononça une voix claire et posée. Elle le toisait, bien qu’ici elle parut plus petite et gracile encore que la veille. Sa tunique de lin claire épousait sa silhouette et quelques mèches folles adoucissaient l’ovale de son visage.
Le cerveau d’Albin semblait gourd, il réussit piètrement à prononcer quelques mots d’excuse, ce qui la fit rire. Un rire frais. Elle s’enquit de ses blessures et ils dissertèrent courtoisement jusqu’au chapiteau, où Elfira et quelques proches prolongeaient le plaisir des retrouvailles. Tous félicitèrent le champion du jour et accueillirent sa compagne respectueusement. Targan un peu éméché était en verve, et se mit à conter le tournoi. On reprit du vin, des olives et on fit un cercle de bancs, chacun écoutait ou rajoutait une anecdote, un commentaire, ou un avis technique. Les femmes s’éclipsèrent silencieusement, le hommes pris par leur passion continuèrent jusqu’à s’endormir sur le matin autour d’un brasero. Albin put s’enrouler dans une couverture de selle près des montures, d’un sommeil lourd mais agité. Il lui restait deux jours de vacances pour se reposer et mettre de l’ordre dans ses affaires, mais le lendemain matin, il n’y avait qu’une urgence à son programme : Remettre Targan en état et lui soutirer tout ce qu’il savait sur une certaine guérisseuse aux yeux verts.
 

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Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°7 :

Découvertes Estivales :

Moi c'est Ondine, petite fée des eaux venue parfaire mon éducation au camp du petit bois doré, tenu par le peuple des Elfes sylvains. J'ai pris la tortue bus pour arriver jusqu'au camp. J'aime la nature, plus particulièrement les lacs et ruisseaux mais c'est avec plein d'enthousiasme que je débarque dans ce coin de paradis, accueilli par le chant des olidés, petits oiseaux multicolores qui volètent autour de moi comme pour me souhaiter la bienvenue. Un elfe s'approche de moi et me salue. Nous approchons d'une petite cahute où je dormirais la nuit, à l'intérieur se trouve une petite naine qui se prénomme Pierrache et qui sera ma compagne de nuitée.
Après avoir mangé quelques baies d'orthuis, nous partons en petits groupes explorer la forêt. Nous arrivons d'abord à la Clairière des grands monarques où nous attendent des arbres vertigineux. Nous sommes invités à les étreindre pour nous imprégner de leur sagesse et de leur force. Je les entends presque murmurer à travers leur écorce et cela m'émeut plus que je ne saurais l'avouer. C'est chancelante que je rejoins le groupe. Pierrache a un large sourire et je devine qu'elle aussi a recu beaucoup d'émotions.

Nous continuons notre chemin. Un drôle de bruit déchira le silence de notre troupe contemplative. C'était un dragonneau qui s'était écorché une aile en frolant de trop près une racineraie furieuse. Un dragonneau qui crie c'est un peu effrayant croyez-moi car des flammèches jaillissent en même temps que sa plainte. Heureusement personne n'a été touché par ce petit feu. Toujours est-il que le petit est blessé ... Notre accompagnateur sortit une petite fiole de sa sacoche contenant une sève épaisse. Il nous fit mettre en arc de cercle autour de lui et du petit blessé, nous demanda de placer nos mains sur la terre afin que la magie opère. Il mit une couche généreuse de sève sur l'écorchure et dans les secondes qui suivirent la plaie disparut miraculeusement. Des oh et des ah fusèrent dans le groupe. Cette sève est issu de la forêt expliqua l'elfe mais elle est nourrie de la réunion des êtres ici présents. N'oubliez jamais cela et protégez toujours votre mère nature nous dit l'elfe.

Je sus à cet instant que notre séjour au camp serait rempli d'instants précieux comme celui-ci et que autant que j'aimais l'eau j'aimerais aussi les arbres et la forêt. J'allais me faire plein de nouveaux amis dont Pierrache dont je sentis la petite main prendre la mienne et son tendre sourire rencontrer le mien...
 

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Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°8 :

L’Arbre Nourricier :



La Graine Salvatrice.



Comme tous les soirs depuis des semaines maintenant, Elanor était assise contre le grand arbre doré qui trônait majestueusement au milieu d’une profonde cavité rocheuse. Elle avait les yeux fermés, son oreille collée contre le tronc, elle entendait et sentait les battements de plusieurs coeurs. Le battement lent et sourd du dragon, celui mélodieux de l'Elfe Sylvain, le presque inaudible et rapide coeur de la Fée, les battements synchrones de l’Elfe et de l’Humain et surtout celui, plus fort que les autres, de son frère Caleb. Autant de coeurs qui avaient délaissés leur enveloppes charnelles, se sacrifiant pour la pérennité d’Elvenar.


La magie à ses raisons que la raison ignore.

Depuis de long mois, la terre d’Elvenar était plongée dans le chaos. Avec leur idée saugrenue de faire ressusciter les Anciens Peuples, les Humains avaient fini par faire sombrer la quiétude des lieux dans une épouvantable anarchie.

Tout avait pourtant bien commencé. Les Nains avaient apportés leurs savoirs ancestraux dans la métallurgie, rendant la cité mixte d’Enar plus puissante que jamais. Les Fées, bien que haineuse des Nains, avaient peu à peu repeuplées les terres fertiles jouxtant la cité, réapprenant aux Elfes les bienfaits de la nature.

Elfes et Humains, vivaient en harmonie dans la douce cité d’Enar depuis des millénaires, et l’arrivée de ces deux petits peuples n’avaient point égratigné leur entente, ils avaient même élus à la tête de la ville un couple de Régents mixte. Le Roi Humain Thyjen et la Reine Elfe Lëdiel avait donc une descendance hybride qui traduisait l’entente particulière qui régnait entre les deux peuples. Bien qu’à moitié humain et à moitié elfe, le caractère fantastique prenait toujours le dessus, et les jumeaux du couple, Elanor et Caleb, appartenaient donc à la catégorie des Semi-Elfes.
Cette sérénité allait pourtant être mise à rude épreuve. Les Elfes Sylvains et leur présomptueux savoir sur les énergies magiques avaient suscités l’intérêt des Sorciers, avides de pouvoir. Et tandis que les premiers se servait du Mana de façon respectueuse de la nature, les seconds furent attisés par la puissance de cette énergie magique. Bien que proche des Sylvains, les Elfes d’Enar laissèrent les Humains échanger leur savoir nouvellement acquis avec les Sorciers, ne se doutant pas que le pire était à venir.


Dès lors, au milieu du rude hiver, les deux peuples se livrèrent une guerre sans merci. Dans les campagnes environnantes, on murmurait des choses sur l’Hiver Pourpre, désolant surnom donné à cette épouvantable période. Les Sorciers ayant pris d'assaut les productions de Mana humaines grâce à leur contrôle absolu des universités, ils avaient élargi leur culture et leur puissance magique, faisant renaître de leurs cendres de puissants Dragons, tandis que par fierté, les Elfes Sylvains tentaient de garder le monopole de la puissance magique en s’éloignant de leur nature, augmentant la mise à chaque coup des Sorciers. La puissance meurtrière grandissante de ces deux peuples était entrain de mener Elvenar à sa perte. Bien que officiellement seuls ses deux peuples s’entre-tuaient, officieusement, les autres peuples prenaient partis pour l’un ou l’autre des deux camps, si bien que la cité d’Enar, coincée entre toutes ses cultures, était l’épicentre de la haine qui ravageait le pays. Les rues n’étaient plus sûre à la nuit tombée et dans la pénombre des couloirs, des complots se tramaient à voix basse.


Dans un dernier acte de désespoir, les Humains et les Elfes d’Enar firent renaître dans le plus grand secret, la dernière espèce dont ils avaient entendu parler: les Halfelins. Petites créatures humanoïdes, on les décrivaient comme des créatures joviales, à la fois proche de la nature et des hommes. Seul un diplomate accepta de rejoindre la cité mixte, en éclaireur. Et quelle ne fut pas sa stupeur quand il découvrit le monde dans l’état dans lequel ils l’avaient laissé il y avait de ça plusieurs millénaires. Mais le désarrois des deux peuples alliés décida le Halfelin à leur prodiguer son aide. Une seule chose pouvait prendre le contrôle du mana de la façon la plus naturelle qu’il soit: La nature elle-même. Mais cela demanderait des sacrifices, d’importants sacrifices. Lors d’un conseil privé, le Halfelin avait révélé au roi Thyjen la nature desdits sacrifices, et pourquoi, un tel acte n’avait pu avoir lieu los de la précédente guerre elvenarienne.
Caleb, fils valeureux et prince d’Enar, avait proposé son aide pour mettre en place la défense de sa Terre. Il lui fallait trouver un représentant de chaque espèce et les réunir en un lieu connu de son père, le Halfelin et lui. Le Halfelin insista longuement sur le caractère secret de ce recrutement, et se porta volontaire pour représenter son peuple dans la tâche qui les attendaient. Le jeune Semi-Elfe, accompagné du Halfelin, Umboc Took, quitta la belle Enar pour tenter de mener à bien une quête dont il ne connaissait qu’une infime partie.


La Sagesse des Petits Peuples.



L’imposante cité de Ragnarok se dressait face à eux, au pied de la montagne Haugur. Caleb s’ébroua pour tenter de se débarrasser du fin manteau neigeux qui recouvrait ses vêtements.

- La guerre n’aurait-elle pas pu avoir lieu à l’automne ou au printemps, par des températures plus clémentes ? Il pestait dans sa barbe juvénile.
Umboc Took, qui ne se délestait jamais de son sourire, le regarda avec tendresse. Fort de ses centaines d’années, il avait connu des hivers bien pires, mais il avait de la sympathie pour ce jeune hybride, aussi fougueux que brave, qui s’était lancé sans expérience aucune dans ce qui serait sans doute la quête de sa vie.

- Entrons ici nous réchauffer.


La Taverne du vagabond était un lieu bruyant mais convivial. Elle ressemblait en de nombreux points à celles que se partageaient les habitants d’Enar, à la différence près qu’ici la bière coulait à flot. Bien sûr, en ces temps de discorde, la surveillance s’était accrue au sein de la Cité des Mines, et les deux compères ne mirent pas longtemps à se faire repérer par des gardes Nains qui se détendaient près de l’âtre.

Caleb senti une main lourde et puissante s’abattre sur son épaule.

- Que viennent faire un elfe si peu semblable à un elfe et son si petit compagnon dans notre cité?

Caleb se racla la gorge, essayant de réfléchir aux bons mots à utiliser.

- Nous sommes venus faire une offrande au Temple du Feu Sacré, bredouilla-t-il.

Le garde nain leva un sourcil et explosa en éclat de rire, vite rejoint par ses compagnons d’armes.

- La demi-portion elfique se moquerait-elle de nous? Il leva sa hache et la posa près de la gorge de Caleb. Umbok Took prit alors la parole.

- Abaisse donc ton arme maître Nain. Par de si sombres temps, est-il si surprenant que de fervents fidèle de la nature et de la liberté se risquent à sortir de leur cité afin d’implorer tous les dieux et déesses d’Elvenar? Sa voix était de celle des vieux sage dont on boit les paroles le soir autour d’un feu, calme et vibrante.

Le nain baissa son arme et proposa de les accompagner au temple, hésitant à leur attribuer sa confiance.


Le hasard est une chose que l’on ne contrôle pas, et ce jour là, il fut heureux. Leur tournant le dos, face à l’autel de granit, un imposant personnage se recueillait. Non pas qu’il fusse grand, mais ses habits recouverts de pierreries et autres ornements superflus, lui dessinait une large et royale carrure. Dérangé par leur entrée, il tourna sa tête hirsute vers eux. Il s’adressa au garde sans même prêter attention à Caleb et Umbok.

- Par mes ancêtres que diable faites-vous tout en arme en ce lieu sacré?

Le garde ouvrit grand les yeux. Tout suspicieux qu’il était envers les deux étrangers, il en avait oublié les usages du Temple. Penaud, il tenta de bredouiller des excuses, mais le regard noir qui le fusillait du regard le fit battre en retraite. Le Semi-Elfe et le Halfelin échangèrent un rapide regard.

- Pardonnez notre intrusion monsieur, Caleb n’eut pas le loisir de finir sa phrase.

- Monsieur ? Le nain semblait à la fois offusqué et amusé. Je suis Gimgar-le-Fier, Roi de la Cité des Mines. Il se redressa autant qu’il le put sous sa montagne de pierreries.
Caleb s’inclina et se présentant à son tour.
- Caleb, fils de Thyjen, régent de la Cité d’Enar, pour vous servir.


Quelque chose changea dans le regard de Gimgar, une lueur sombre qui sembla affaisser ses épaules. Ne lui laissant pas le temps de prendre la parole, Caleb lui confia la raison de sa présence en ces lieux. Bien que sceptique à sa requête, qui lui semblait bien mystérieuse, il finit par accepter à contre-coeur de lui fournir son aîné comme représentant de la race des Nains. Tout aussi impatient que Caleb l’avait était, le prince nain voulu partir sur le champ avec ses deux nouveaux compagnons de voyage. Cette idée semblait chiffonner Umbok mais Caleb était si excité qu’il ne remarqua pas les regards insistants du Halfelin. Ce premier succès le remplit de joie et le voyage le long de la rivière perdue d’Unur en fut moins pénible.


Bien que ennemis depuis des millénaires, les Nains et les Fées n’habitaient qu’à quelques lieues les uns des autres. Après avoir suivi la rivière et ses nombreux sanctuaires luminescents, il pénétrèrent dans la Forêt Printanière, proche des ruines d’Unur. Les Fées les avaient vus arriver, et un comité d’accueil aussi minuscule que nombreux les attendait. Depuis sa tour d’Ivoire, leur Reine Sidhe les observait depuis plusieurs jours et l’arrivée du nain lui hérissait tous les firmaments de ses ailes. Refusant catégoriquement de le laisser accéder au coeur de la Cité Végétale, elle reçut cependant Caleb et Umbok au pied d’un étonnant arbre baobêne dont elle seule avait le secret. Elle écouta Caleb sans quitter des yeux le Halfelin, comme si elle tentait de lire ses pensées au travers de ses pupilles irisées. Avant même que Caleb ne finisse son explication, la petite reine se porta volontaire à leur quête, au nom de l’ancienne amitié qui unissait son peuple à celui des Halfelins, sans même poser de question. Savoir que leur quête prévoyait un sauvetage d’Elvenar avait suffit à la convaincre. Prétextant vouloir mettre de l’ordre dans ses affaires, elle insista pour rester dans sa cité jusqu’au jour du rendez-vous des peuples, prévu au printemps en Terre Mixte d’Enar.
La tâche se compliquait ensuite. Pourquoi des membres des peuples les plus puissants, qui se menaient une guerre sans merci pour le contrôle du Mana, voudrait participer à sa perte? Caleb dû se résoudre à rentrer en Enar pour lever une armée secrète, dont l’objectif était de capturer les représentants manquants.


Du savoir naît la force.


Il ne fut pas difficile de capturer un Orc et un Gobelin. Les deux peuples vivaient ensemble dans les marais jugés insalubres d’Haugur. Les Orcs, aussi brutaux que décérébrés, étaient réputés pour n’obéir qu’à un seul ordre: celui sonné par les tambours de guerre. Caleb et sa petite confrérie, enrichie de quelques valeureux guerriers, entreprirent donc de voler un de ces tambours. La progression sur des sentiers boisés précaires ne fut pas aisée, mais fort heureusement, leurs pas mal assurés étaient couverts par un chant barbare que certains appelaient Symphonie des Marais, curieux mélange de cris et de coassements.

Dès les premiers coups de tambour, les Orcs festoyant en lisière du marais se rassemblèrent, hypnotisés, se mouvant comme un seul homme dans la brume environnante. Grâce aux universités et aux livres qu’ils avaient à leur disposition à Enar, la discrète compagnie avait eut tout le loisir d’apprendre les principaux enchaînement à jouer pour contrôler une horde d’Orcs. C’est donc au rythme des tambours qu’ils dirigèrent la horde vers la ferme de champignon la plus proche. Forts de leur armée de barbare, ils n’eurent aucun mal à s’emparer d’un gobelin qui n’avait rien demandé à personne. Profitant de la mêlée, les guerriers d’Enar arrachèrent un orc des rangs. Ils avaient en leur possession deux autres représentants des races elvénariennes. Le Halfelin émit des doutes sur le caractère non volontaire des représentants de ces races, mais n’ayant pas d’autre choix, ils croisèrent les doigts en espérant que cela fonctionne. Ils leur manquaient encore des représentants des principales, ceux qui allaient demander le plus de ruse et d’attention.


Le printemps approchait et aucun Elfe Sylvain, ni aucun Sorcier n’avait été capturés. Désespérant de ne pouvoir mener à bien la quête donnée à son fils, le Roi Thyjen invita donc les deux peuples à une réunion de conciliation au sein de sa cité. Grâce aux universités que les sorciers avaient fondé au sein d’Enar, les habitants de la cité mixte avaient acquis de sérieuses connaissances en magie et occultisme et ils mirent à profit leur savoir pour isoler une des pièces du palais et la rendre impropre à la magie.

L’Elfe Sylvain arriva le premier, ne trahissant point la ponctualité dont son peuple faisait usage. Pendant qu’il se perdait dans la contemplation d’un tableau reproduisant Marlo, être sacré chez les Sylvains, ayant était volontairement placé à cet effet dans la pièce, Caleb détaillait du regard cet Elfe d’un autre genre. Beaucoup plus proche de la nature que les elfes d’Enar, ils n’en restaient pas moins élégant. Leurs habits d’écorces et de plantes s’accordaient parfaitement avec les teintes colorées de leurs chevelures. Celui-ci avait les cheveux de la teinte de l’aurore, et les fleurs qui parsemaient l’écorce de bouleau blanc reproduisaient ces mêmes teintes pastels. Lorsque le diplomate du peuple sorcier entra dans la salle, il se dirigea à l’opposé de son ennemi. Le roi Thyjen et son fils ne dirent pas un mot, laissant la tension monter entre les deux peuples ennemis. Le silence nourrissant leur haine réciproque, ils finirent par tenter de s’impressionner l’un l’autre. Le Sorcier, un homme sans âge dont la longue barbe grisonnante cachait une grande partie de ses habits, tapa son bâton au sol. Ne voyant que rien ne se produisait, il renouvela son geste. D’abord moqueur, le Sylvain comprit avant son ennemi que la pièce était imperméable à la magie et tenta de s’échapper par la porte qu’il avait emprunté à son arrivée pestant contre Thyjen. Ladite porte s’ouvrit avant qu’il n’ai pu l’atteindre, déversant son flot de guerriers elfes. Ne pouvant se servir de leurs magies respectives, les deux ennemis se trouvèrent forts dépourvus face au nombre grandissant de guerriers qui les entouraient. Impuissants, ils durent s’avouer vaincus et se laissèrent faire prisonniers, injuriant de tout leur saoul le régent.


Le dragon fut le plus difficile à capturer. Bien que parqué dans une grotte à l’entrée de la ville et rendu inoffensif par son Sorcier à son arrivée, la puissante bête était gardée par des membres de la garde des Sorciers qui, en dehors de la pièce scellée pouvait user de leur magie à leur guise. Fort heureusement, le Prince Nain vit ici l’occasion de montrer l’étendue des talents de son peuple. Son armure était résistante à la magie. Il s’avança donc au devant des soldats d’Enar, protégeant le Halfelin des assauts magiques des sorciers. Ils réussirent à se faufiler tant bien que mal jusqu’à la créature apeurée qui, interdite de feu et de vol par son Sorcier, donnait des coups de têtes à quiconque s’approchait d’elle, provoquant des dégats dans les deux camps sans distinction aucune. Dès que le Halfelin posa la main sur la cuirasse d’écaille de la bête, celle-ci commença à s’apaiser. Bien qu’en nombre plus important, nombreux soldats de la cité mixte cédèrent sous le joug de la force magique des sorciers, pourtant, au bout d’un énième assaut énarien, ils se virent privés de leurs bâtons, réceptacle de toute leur puissance.


Concerto à onze coeurs


Caleb et Umboc se tenait au centre de la cavité rocheuse. Sous l’arc, à leurs pieds, ils avaient creusés un grand trou qu’ils avaient remplis de terre fertile. Le Semi-Elfe regardait autour de lui. Les corps sans vie de chaque représentant gisaient, car telle était la nature du sacrifice que leur avait demandait le Halfelin: Pour reprendre le contrôle du Mana, la nature avait besoin du consentement de toutes les races d’Elvenar. Consentement qui se traduisait par le sang, source d’une puissance inimaginable. Caleb était exténué, mais il avait mené à bien sa quête. Il tendit la main vers le Halfelin.

- La graine que tu nous a promis, donne la moi maintenant.

- Ta quête n’est point finie. Un nouvelle race est apparue ces dernières décennies, une race née de l’amour réciproque de deux peuples, dont tu es un valeureux représentant!

La lumière dans les yeux de Caleb s’éteignit brusquement. Il était le chaînon manquant, la dernière pierre de l’édifice.

- Comme toi, une autre personne représente cette nouvelle espèce, et c’est à cette personne de veiller sur l’arbre.

- Je ne peux lui demander celà! Comment déjà vais-je lui apprendre le sacrifice de nos parents, il marqua une pause, et le mien? Comment pourrait-elle supporter une telle tâche après cela?


Caleb était dépité. Le massacre de tous ces braves ne pouvait pas n’avoir servi à rien, mais laisser sa soeur, si insouciante et fragile, sa moitié, il ne pouvait s’y résoudre. Et pourtant il le fallait, au fond il savait que c’était la seule issue. Le Halfelin, sûr qu’il prendrait la bonne décision, lui remit un petit paquet.


- Voici la graine de l’Arbre Nourricier, celle-la même que ta soeur devra mettre en terre ici et abreuver pour qu’enfin Mère Nature reprenne le contrôle du Mana. L’arbre devra rester caché de tous, souviens-toi de cela. Ce fut un honneur de te rencontrer jeune prince, et un honneur que de lutter à tes côtés pour un Elvenar meilleur.


Le Halfelin recula de quelques pas, et sans quitter des yeux Caleb qui ne pouvait plus prononcer un mot, sachant pertinemment ce qu’il allait se passer. Umbok Took ferma les yeux en positionnant la lame près de son abdomen, puis il la planta dans son corps. Un rictus de douleur passa sur son visage, qu’il remplaça aussitôt par un doux sourire en se laissant glisser sur la terre humide. Abattu et résigné, Caleb posa une main sur l’épaule du petit être et retira d’un coup sec l’épée. Le sang se déversa sur la terre fertile, mêlé aux larmes du Semi-Elfe.


- Une balade dans ces montagnes que tu chéris tant, s’il-te-plait Elanor, j’ai quelque chose à te montrer.

La jeune fille n’était pas d’humeur à se balader, mais pouvait-elle refuser quelque chose à ce frère qu’elle aimait tant ? Soupirant bruyamment pour montrer son désaccord, elle prit la main que lui tendait son jumeau. La nature était belle dans la lumière du jour descendant. La balade, comme la lui avait vendu Caleb, ne fut pas une promenade de santé, mais attisée par la curiosité, Elanor suivit son frère. Ils stoppèrent leur avancée devant un grand pic rocheux. Caleb s’avança vers une fine brèche et s’y glissa. Elanor leva les yeux au ciel.


- Caleb, cela ne m’amuse plus ! Traverser la forêt c’était suffisant, tu sais bien que je n’aime point être à l’étroit,!


La main de Caleb sortit de la brêche, invitant sa soeur à la prendre. Cette dernière, bien qu’hostile à cette invitation attrapa une nouvelle fois la main de son frère, sans se douter que ce serait la dernière fois qu’il la lui tendrait. Le corridor qu’ils traversèrent était sans fin, sombre et humide. Caleb ne riait plus. Elle le sentait. Tout son être sentait que quelque chose n’allait pas, elle commençait à trembler. C’est dans cet état de peur incomprise qu’elle pénétra dans une cave rocheuse. Elle poussa un cri.
Devant elle, sur un parterre de terre brune, des corps étaient alignés en un cercle parfait.


- Caleb … Qu’est-ce qu …

Elle ne finit pas sa phrase. Son regard s’était posé sur deux corps qui se tenaient la main, deux corps familiers. Elle tomba à genoux laissa libre court à ses sanglots.

Caleb s’agenouilla devant elle, prenant son visage entre ses mains pour la forcer à le regarder.


- Ecoutes-moi bien. Ils sont partis de leur plein grès. Les choses ici ne peuvent plus être ce qu’elles sont, est-ce que tu comprends cela ? Elanor il faut que cela change, il faut que la paix reviennent en Elvenar.

Le Semi-Elfe tentait de retenir ses larmes qui coulaient sans son consentement.

- Je dois partir moi aussi.

- Caleb, non …

- Il le faut. Je serais toujours près de toi, ici.

Sa main tremblante lâche le visage de sa soeur et se positionna sur son coeur.

- Tu me sentiras toujours là, je te le promet. Il y a quelque chose que tu dois faire pour moi. Il faut que tu plante ceci au-milieu du cercle.

Elanor prit la graine dans sa main, et tandis qu’il lui baisait le front, elle sentit la chaleur de la graine dans sa main.


- Cet endroit ne doit être connu de personne d’autre que toi. Tu en es la gardienne. Je t’aime ma soeur.

Il se dégagea lentement de l’étreinte de sa soeur et se plaça entre le Halfelin et son père. Elanor se refusa de regarder son geste, et il lui en était grès. Quand elle rouvrit les yeux, son frère gisait à la gauche de son père, sa main frôlant la sienne. Ce que Eleanor fit ensuite, elle ne s’en souvient pas vraiment, tout ne fut que automatisme. Elle s’était sans doute avancée au centre du macabre cercle, sanglotant, et avait nécessairement planté la graine, abreuvée involontairement de ses larmes, avant de perdre connaissance.


L’oreille toujours collée au tronc de l’arbre, elle se laissait bercer par les battements réguliers des êtres qu’elle chérissait tant. Leur sacrifice avait payé. La puissance du Mana s’était dissipée dans les profondeurs de la terre, suffisamment pour que les deux peuples ennemis ne puissent plus s’en disputer l’utilisation. Personne ne sut jamais pourquoi trois des membres de la famille régente avait disparu, “pour le bien de notre terre” avait déclaré Elanor d’un ton résigné. Mais pas un jour ne se passait sans qu’elle ne vienne dans la brèche rocheuse auprès d’eux. Elle occultait les battements des responsables de ce massacre, celui du coeur Sylvain, l’autre du Sorcier et enfin celui du Halfelin. Elle les détestait. Et sa haine grandissante refroidissait son coeur et avec lui l’Arbre Nourricier. Car nourrit par ses larmes, ce dernier obéissait à la jeune Semi-Elfe, qui rongée par le chagrin, n’avait pas encore remarqué que les fruits de l’arbre commençait à prendre une couleur cramoisie.
 
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Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°9 :

Le bosquet printanier du camp de Valonde :

CHAPITRE I - Le camps de Valonde

Elenna essuya la sueur de son front du revers de la main. Elle leva la tête vers le soleil, laissa celui-ci se poser sur sa peau. Ses cheveux d’un noir de jais se balançaient au gré du vent. Un sourire se dessina sur son visage. Jamais elle n’aurait pensé se sentir aussi bien après avoir tant travaillé.
Il devait être dans les environs de midi, car certains partaient par petits groupes en direction de la place centrale, où était distribué le repas. Elle comptabilisait déjà cinq heures de travail depuis ce matin donc déjà cinq heures qu’elle travaillait aujourd’hui. “Qu’est-ce que le temps passait vite !” Pensa Elenna. Cela faisait déjà deux semaines qu’elle était arrivée au camp de Valonde, lieu où s’étaient posé les semi-hommes pour l’année. La jeune elfe avait prévu de rester jusqu’à la fin de la moisson, car il y aurait une grande fête à ce moment-là. Après cela, elle retournerait chez elle, à Nionosea.
Elle regardait les quelques halfelins restant arroser les céréales qu’ils avaient semés quelques mois plus tôt. Ces dernières avaient bien poussé, elles seraient bientôt prêtes pour la moisson, d’ici quelques jours. L’elfe était entourée de jeunes pousses dorées qui brillaient au soleil. Il y avait une bonne odeur de terre humide et de rameau fraîchement mouillée. Elenna l’inspira à plein poumons.
Qu’il était bon d’être ici ! Quelqu’un lui tapota l’épaule :
- Salut Elenna, on va manger ?
Fírimar se tenait derrière elle, avec un grand sourire.
Ce semi-homme avait la même apparence qu’elle : il avait l’air d’un elfe, mais de petite taille. Fírimar devait mesurer un mètre vingt, et pourtant, il était très grand par rapport aux autres dont la taille n'excédait pas un mètre. Comme les autres, il avait aussi ces drôles de petites oreilles pointues. Derrière celles-ci, de petites cornes prenaient naissance et grandissaient avec l’âge. On pouvait apercevoir celles de Fírimar légèrement dépasser ses oreilles. Leurs oreilles bougeaient lorsqu’ils se concentraient, ou bien lorsqu’ils changeaient d’humeur. C’était amusant à voir et d’ailleurs, Elenna avait toujours du mal à s’y habituer. Ces habitants étaient aussi de bons fermiers, et il le fallait bien : les halfelins étant un peuple nomade, ceux-ci avait pour habitude de changer de contrée chaque année.
Fírimar était quelqu’un de vraiment gentil et d’attentionné. Il l’avait très bien accueillie dès son arrivée au camp. Il semblait être un peu discret et il ne parlait pas beaucoup de lui, mais l’elfe pensait qu’il ferait un bon ami avec le temps. Elenna était impatiente d’en apprendre plus sur lui. Tout ce qu’elle pouvait en dire, c’est qu’il aimait travailler la terre, peut-être même autant qu’elle. C’était sûrement son côté elfe. Aussi, d’une certaine manière, elle était intimidée par sa simple présence. Il semblait, d’une quelconque façon, un peu différent des autres. Peut-être s'agissait-il de sa grande taille ? La jeune elfe appréciait beaucoup la compagnie du plus grand des Halfelins.
Elenna lui rendit son sourire. Après une matinée de dur labeur comme celle-ci, cela lui faisait du bien que quelqu’un vienne la voir- surtout quand ce quelqu’un était Fírimar.
- Oui allons-y ! Répondit la jeune femme.
Laurelin et Argawaen suivaient Fírimar. Laurelin était une jeune fille très coquette et plutôt chipie. Elenna ne l’aimait pas vraiment. Elle était connue pour sa voix d’ange et sa sublime beauté. Laurelin n’était pas la meilleure fermière du camp, mais elle avait le mérite d’être douée quand il s’agissait d’encourager les ouvriers ou de les distraire par son chant. Néanmoins, elle recherchait beaucoup trop l’attention des autres aux yeux d’Elenna. L’elfe avait l’impression que cette jeunette était une personne qui agissait seulement par intérêt. Argawaen quant à lui était un jeune garçon sportif, au physique d’athlète. Il semblait un peu simplet, mais était très gentil. De ce qu’elle avait entendu, le jeune halfelin était très fort au maniement de la fronde. Cet objet était une arme individuelle de trait, assez ancienne, qu’Elenna ne connaissait pas auparavant. Cet équipement était constitué d’une poche prolongée à chaque extrémité par des lanières et était couramment utilisé pour lancer des projectiles avec force. C’était une sorte de lance-pierre que l’on faisait tournoyer. Pour s’en servir, on devait placer un objet dans la poche, puis faire tournoyer la fronde rapidement et enfin libérer la poche à un moment précis. Des compétitions de fronde étaient souvent organisées au sein de cette communauté, Elenna espérait assister à l’une d’elle un jour. Le halfelin était visiblement l’un des meilleurs du groupe des cadets. Il ne ratait jamais sa cible. Entraîné par son père depuis son plus jeune âge, il ne se séparait jamais de son jouet. Evidemment, il se vantait de ses dons de manieur de fronde et s’en servait pour jouer des tours aux semi-hommes ou à quiconque qui osait le contrarier. L’humilité n’était donc pas sa plus grande qualité.
Laurelin faisait la moue en s’approchant de Fírimar :
- Ah, Elenna… On te comprendra si tu as encore du travail, tu pourras venir manger plus tard, dit-elle en levant discrètement les yeux au ciel.
- Nous avons tous du travail Laurelin, mais une petite pause n’est pas de refus, affirma l’elfe en souriant, et puis je meurs de faim !
Elle jeta un regard subtil à Fírimar qui lui adressait un sourire en coin. Argawaen, quant à lui, riait franchement en se tapotant le haut du ventre. Laurelin lança un regard noir au manieur de la fronde, puis partit à vive allure en direction de la cantine.
- Ne te fâche pas, Laurelin ! lui cria Fírimar.
Les trois jeunes se regardèrent, et ne purent s’empêcher de pouffer de rire.
La salle à manger était gigantesque. Il y avait de grandes tables en bois, ainsi que de grosses souches d’arbres coupées en rondelles en guise de chaises. Sur les tables étaient entreposés çà et là divers plats à base de légumes, ainsi que des galettes de blés fourrées au fromage de chèvres élevées par les halfelins eux-mêmes et des plats à base de viandes, issus de la chasse du gibier.
Elenna regardait autour d’elle. De petits groupes s’étaient formés et chacun parlait avec entrain. Certains parlaient fort, des rires éclataient ici et là. Tout le monde semblait heureux. Elenna ne voyait pas que des halfelins autour d’elle, elle voyait aussi des elfes, parsemés un peu partout, ainsi que quelques fées et même un nain ! Les halfelins avaient décidément l’habitude d’accueillir des étrangers au sein de leur clan.
En regardant toutes ces personnes, Elenna se remémora pourquoi elle était ici, à Valonde. Elle avait choisi de rejoindre les semi-hommes cet été afin de découvrir ses origines. En effet, d’après les histoires que l’on contait durant aux feux de camps ou dans les tavernes de sa ville natale, les Elfes et les Halfelins avaient un même ancêtre commun dont les semi-hommes auraient hérité du mode de vie. Elle se questionnait sur les différences et les points communs entre son peuple et celui des Halfelins. Ces habitants paraissaient à la fois si semblables et si différents des elfes... Ils se ressemblaient dans leur manière d’approcher et de sentir les esprits de la nature. En revanche, ils étaient opposés sur certains faits. Leur physique constituait une différence indéniable mais ils avaient des divergences concernant certaines pratiques comme celle de l’animisme par exemple. En effet, ces êtres croyaient en un esprit, une force vitale, animant les objets. Les elfes quant à eux, croyaient davantage aux esprits des plantes, ils chérissaient les espaces riches en grandes végétations. De plus, les elfes avaient des cités fixent, réparties dans plusieurs royaumes, alors que les halfelins allaient de régions en régions au gré de leurs envies. Elenna cherchait à savoir si, chez les halfelins, on narrait les mêmes histoires que chez elle aux plus petits et si leurs peuples avaient effectivement un passé en commun. Elle voulait aussi mieux les connaître, et les comprendre, appréhender leur mode de vie et les raisons qui les avaient poussés à devenir nomades.
Cette immersion était décidément ce qu’il lui fallait. Elenna se plaisait au sein du campement halfelin. Elle découvrait ici de nouvelles histoires et des rituels qui lui étaient encore inconnus. Depuis son arrivée, elle participait activement à la préparation de la moisson. Ce matin, la jeune elfe s’était attelée à sa tâche préférée du moment, arroser les céréales. Bientôt viendrait la période de la récolte ! Elle avait hâte de voir la première moisson : c’était la première fois qu’elle verrait éclore des milliers de petits épis de blés ! Elle pourrait peut-être même essayer de les faire éclore plus vite. Elle avait déjà pu tester ses pouvoirs sur différentes fleurs sauvages des bois de sa région et aimerait essayer sur ce blé doré, ainsi que sur les autres récoltes des halfelins. Peut-être que ses pouvoirs évolueraient et seraient plus efficaces grâce à cette nouvelle expérience ? Elle s’attendait à en apprendre beaucoup de son passage chez les Halfelins et espérait leur en apporter tout autant.
Outre le champ de blé qu’elle avait arrosé ce matin, il y avait aussi des champs de carottes, de citrouilles et un grand verger de pommes. Ces différentes denrées étaient nécessaires pour le bon fonctionnement du peuple. Lorsqu’elles seront récoltées, lors de la moisson, elles seront entreposées dans un beau bâtiment nommé le “bosquet printanier”. Ce bâtiment était un énorme chêne. Disposé sur des planches en bois, un entrepôt venait compléter l’édifice. Sous les planches se trouvaient des sortes de roues servant à transporter le bâtiment lorsque les halfelins se décidaient à migrer. Déplacer ce bâtiment demandait une force colossale ! “C’était sûrement à l’intérieur que l’on devait disposer les denrées”, pensa Elenna. Celle-ci était pressée de commencer la moisson pour pouvoir découvrir ce bâtiment de plus près.
Grâce à aux ressources que ce peuple récolterait bientôt, cette population pourra fabriquer de nouveaux produits : de l’engrais magique, du pain enchanteur, de la soupe du savoir et de la marmelade mirifique ; éléments essentiels à la vie quotidienne des halfelins. Cette production sera fabriquée et entreposée dans une espèce de ferme géante. Avec ses grandes hélices, la ferme ressemblait à un grand moulin. La base du bâtiment était constituée d’une maison, le tout était recouvert de paille. Sa couleur d’un bleu éclatant était tel qu’il ne passait pas inaperçu.
Enfin, les bâtiments étaient disposés le long d’un canal. Les halfelins avaient même eu la bonne idée de construire de petites barques pour que ce canal serve à fournir de l’eau, mais aussi à gagner du temps sur le transport de la marchandise. Une fois les denrées récoltées, elles étaient acheminées au bosquet printanier par ce réseau fluvial. Ce système permettait à tout le monde de participer à l'acheminement des denrées. Dans cette communauté, chacun était capable de travailler à n’importe quel poste. Il n’y avait donc pas de place pour la routine.
La jeune elfe avait été formée lors de son arrivée pour le début de la récolte. Elle connaissait tout sur le bout des doigts, ainsi, afin qu’une une fois de retour chez elle, elle puisse transmettre ses connaissances et son savoir-faire à son peuple.
A la fin du repas, tout le monde était convié à se rendre sur la place publique pour écouter l’annonce du doyen prénommé Nómin. Il grimpa sur un piédestal, qui le rendait plus grand, afin que tout le monde puisse le voir.
- Bonjour à tous ! Clama l’aîné. Je m’appelle Nómin et je suis le chef du camp de Valonde. Je souhaite la bienvenue à nos nouvelles recrues. Approchez-vous de moi. Pour les autres, vos affectations de l’après-midi sont affichées près de l’arbre central.
Nómin parlait aux nouveaux arrivants pendant qu’Elenna se dirigeait vers les panneaux d’affectations. C’est avec joie qu’Elenna découvrit qu’elle était affectée au verger ! Depuis son arrivée, elle ne s’était occupée que du champ de blés.
Elle regardait Nómin de loin. Il semblait être quelqu’un de très sage. Il était petit (il ne faisait que 70 centimètres !) mais était sûr de lui ! Il parlait avec aisance, et avec beaucoup de gestes. Tout le village l’admirait. Ses cornes étaient plus grosses que celles des jeunes du peuple halfelin. Il portait toujours un bonnet vert, un peu usé.
Argawaen lui donna un coup de coude.
- Elenna, on est dans la même équipe cet après-midi !
- Oui ! Et avec Fírimar aussi, répondit-elle.
- Il va manquer à une certaine demoiselle… Dit Argawaen en souriant.
En effet, Laurelin ne faisait pas partie de l’équipe. Elle resterait dans le champ de céréales avec Umarth.
Umarth était très mince, et avait un visage d’enfant. Il était un halfelin, mais avait des pratiques différentes de ceux du camp de Valonde. Peut-être, venait-il d’ailleurs et était, comme Elenna, ici pour la saison. Il semblait très réservé.
L’elfe se rendit au verger avec ses deux amis. Une chance qu’il y ait autant de pommiers ici ! C’était l’une des raisons pour lesquelles les halfelins avaient établi leur campement ici. L’endroit était rempli d’arbres, et diverses pommes de plusieurs couleurs y étaient suspendues.
Le groupe d’Elenna devait vérifier l’état des pommiers et voir si certaines pommes pouvaient déjà être cueillies. Elle devait aussi vérifier qu’aucun parasite, comme des asticots, par exemple ne prenait place sur les fruits. Certaines pommes étaient encore vertes, d’autres tiraient sur le rouge sans arborer leur couleur finale. Les feuilles vertes sapin remuaient au passage du vent, comme si l'arbre essayait de chuchoter quelque chose... Elenna ferma les yeux pour mieux écouter les bruits qui l’entouraient : elle entendait d’autres groupes rire non loin d’elle. Certains étaient montés sur des échelles et fouillaient dans les arbres. Elle sentait la légère brise effleurer sa peau et son visage, et elle entendait de petits oiseaux chanter… Un frisson lui parcourra le dos, puis l’ensemble du corps. Elle se sentait apaisée.
La jeune elfe voulait tester son pouvoir. Elle avait un jour découvert ce pouvoir par elle-même. Elle ne savait pas si d’autres elfes de sa ville avaient le même don qu’elle. Petite déjà, elle aimait jouer avec les fleurs et elle avait parfois l’impression qu’elles lui répondaient. Elle ressentait leur désir, et leur demandait toujours leur accord avant de leur faire quoi que ce soit. Pour elle, c’était comme si ce don lui avait été transmis dans le but de rendre service à la nature. Il était donc hors de question qu’elle impose à quiconque ni à quoique ce soit un changement sans que celui-ci n’en ai ressenti un besoin.
Elenna ferma les yeux, attentive aux appels de la nature. Elle choisit un arbre qui semblait l’appeler et accosta celui-ci avec une échelle. Une fois en hauteur, elle toucha une pomme de couleur vert citron. Celle-ci était toute petite ; elle tenait dans le creux de sa main. La peau était toute lisse et brillante, elle ferait une jolie pomme une fois mûre. Elle mit le fruit en sécurité, entre ces deux mains.
- Tu es une très belle pomme. Et tu seras encore plus magnifique une fois que tu auras grandi.
Elle entendit le fruit vert la remercier. Elle savait alors qu’elle pouvait essayer son pouvoir sur celui-ci.
- Je vais essayer de te faire grandir, maintenant. N’aies pas peur, tu ne sentiras aucun mal.
La pomme semblait d’accord. Elle ferma les yeux, et se laissa transporter par l’environnement autour d’elle. Elle ressentait la force de l’arbre, du plus profond de sa racine, la tendresse de celui-ci envers ce fruit, le vent doux le caresser... La pomme semblait apaisée ici, elle se sentait protégée, elle aimait lorsque les oiseaux se posaient près d’elle pour chanter. Une douce lumière illumina les mains d’Elenna. La pomme absorbait cette énergie qui émergeait, et commençait à grandir, à changer de forme. Quand Elenna ouvrit les yeux, la pomme avait un peu grossit, mais de façon hétérogène, elle était toute tordue et avait perdu sa belle forme ronde… Elenna se sentait désolée pour ce petit fruit…
- Excuses-moi, Pomme… Je n’ai pas réussi à te faire grandir comme il faut...
Le fruit resta silencieux. Les arbres ne chuchotaient plus. C’était la première fois qu’Elenna ne percevait plus aucun mot, ni son, de la nature. L’elfe resta silencieuse et resserra son étreinte sur la pomme déformée d’une main tremblotante. La jeune elfe se sentait mal tout d’un coup. Elle avait l’impression d’avoir mal agit. Elle n’était pas dans sa contrée natale, sa magie n’était peut-être pas la bienvenue ici. Elle n’était pourtant pas mauvaise. Elenna ferma les yeux un instant. Elle n’avait pas le courage de regarder en face ce qu’elle venait de faire. Elle se demandait si elle avait bien fait d’intervenir sur cette pomme. Ce n’était pas là la manière de travailler des halfelins. Y’avait-il des règles qu’elle ignorait sur ses pouvoirs ? L’elfe était réellement affectée par son œuvre. La pomme n’était pas jolie. Sa promesse de la rendre plus belle n’était pas tenue. Pour l’elfe, c’était comme si elle avait menti à la nature, et il n’y avait rien de pire à ses yeux. La nature en avait-elle souffert ? Petit à petit, les sons s’élevèrent à nouveau. Elenna soupira de soulagement. Ni l’arbre, ni la pomme n’étaient en colère. L’elfe comprit que la maîtrise de son pouvoir demandait du travail. C’était un don dont elle faisait un usage honorable et il lui restait encore beaucoup de chose à apprendre. Les halfelins l’aideraient peut-être si elle en parlait. Nómin, le doyen, avait l’air de connaître beaucoup de choses…
Elle regarda autour d’elle, personne ne l’avait vue. Elle aperçut Fírimar plus bas, entre les branches du pommier où elle s’était nichée. Il la regardait d’un air triste.
- Qu’as-tu dans la main ? Une pomme ?
- Si tu trouves qu’elle ressemble à une pomme, alors oui, c’est bien une pomme, soupira-t-elle.
- Fais voir.
Elenna tira sur la branche pour pouvoir montrer le fruit sans le cueillir. “Petite Pomme”, pensa-t-elle, “je te guérirai, tu redeviendras belle, je te le promets !”
- Attends, je monte ! Lui dit Fírimar.
Elenna était surprise de sa phrase. Allait-il vraiment monter sur son échelle ? Ils allaient être tous serrés, quand il arriverait plus haut, près d’elle... Elle ne voulait pas. Elle était trop gênée, car elle n’était pas indifférente, quand il était près d’elle. Les mains d’Elenna devinrent moites. Avec l’approche imminente de Fírimar, elle n’arrivait plus à réfléchir. Comment allait-il réagir en voyant son œuvre sur le fruit ?
- Attends, lui dit-elle, je vais plutôt descendre et te laisser examiner cette pomme ! Tu seras plus à ton aise, comme ça… Dit-elle d’une voix maladroite.
Mais il avait déjà commencé à grimper. Il la regarda, et lui offrit un gros sourire. “Un gros sourire sexy”, osait-elle penser. Quant à elle, elle se pinçait les lèvres. Elle avait chaud, tellement chaud, tout d’un coup !
- Pas besoin que tu descendes, lui répondit-il lorsqu’il l’avait rejointe au sommet de l’échelle.
Elenna sentait son corps contre son dos, sa tête lui arrivait à l’épaule, c’était étrange. Les garçons de son âge qu’elle avait côtoyés avaient toujours été plus grands qu’elle. Néanmoins, il lui faisait de l’effet. Malgré sa taille, il était plus impressionnant qu’il en avait l’air. Elle agrippa d’une main fébrile le dernier barreau de l’échelle pour réprimer un frisson. Elle pouvait sentir son souffle contre ses cheveux. Elle leva les yeux vers la branche qu’elle tenait. La pomme. Il fallait se concentrer sur la pomme. Qu’allait-il en penser ? Elle ne savait pas comment elle allait lui expliquer…
Il posa sa main sur la petite pomme déformée. Elenna le regarda, il avait l’air triste.
- Je t’ai vu regarder cette pomme de loin. J’ai remarqué que tu ne bougeais plus, alors je suis venu voir ce qu’il se passait. Cette pomme est plutôt mal en point… Je me demande comment cela a pu lui arriver...
Elenna regardait la pomme et songea à ce qu’elle avait fait. Fallait-elle qu’elle lui dise, ou non ? Elle ne s’y risquerait pas. Pas cette fois, en tout cas.
- Je viendrai la voir les jours où je serai assignée au verger, elle reprendra peut être une forme normale, en poussant.
- C’est une bonne idée, Elenna.
Il marqua une pause. Il prit une mèche de ses cheveux, et commençait à jouer avec. Elenna était surprise, elle le regardait faire. Elle sentait ses joues rougir et tentait de garder son sang-froid.
L’incident de la pomme déformée avait peut-être de bons côtés finalement. Elenna s’aventura dans le regard du semi-homme. Il y avait encore un peu de mélancolie dans ses beaux yeux vert émeraude. Il semblait si proche de la nature, lui aussi. Ils étaient donc faits pour s’entendre ! Elenna était touchée par toute cette compassion et cette bienveillance.
Soudain, ils entendirent un rire énorme, en contrebas.
- Mais qu’est-ce que vous fichez, là-haut ? Dit l’homme avec un rire moqueur. Nous sommes ici pour travailler, pas pour batifoler ! Et qu’est-ce que c’est que cette pomme tordue ?
Elenna et Fírimar se séparèrent. Elle sentait ses joues s’empourprer. Il est vrai que le comportement qu’elle venait d’avoir était un peu déplacé. Après tout, si elle était venue à Valonde, c’était pour travailler la terre et découvrir de nouvelles choses. Elle regarda Fírimar, qui lui ne semblait pas autant dérouté qu’elle. Il souriait à celui qui venait de les interrompre.
Umarth était en train de dévisager les deux complices perchés au sommet de l’échelle. Il les regardait d’un regard malsain. Un grand sourire se dessinait sur ses lèvres : il paraissait heureux de les avoir dérangés. Elenna ne s’en sentait que plus honteuse. Le regard d’Umarth était accusateur et lourd de reproches. Son regard et son rire se contredisaient. Etait-il en colère ou amusé ? L’elfe ne le connaissait pas assez pour le savoir. Elle se tourna vers Fírimar qui avait déjà commencé à redescendre.
- Voyons Umarth, rien n’interdit de lier l’utile à l’agréable, dit Fírimar d’un air plaisantin, Elenna a trouvé une pomme pas très jolie, on se demandait comment elle a pu pousser de cette façon. Peut-être un manque d’eau ? Et d’ailleurs, que faites-vous là ? Vous ne devriez pas être dans le champ de céréales ?
Laurelin avait rejoint Umarth.
- Nous ne batifolons pas entre les céréales, nous, dit sèchement la nouvelle arrivée, en insistant sur le “nous”. Si vous aviez fait de même, vous auriez peut être, comme nous, fini de travailler !
- Mais, tu sais, on peut très bien batifoler, maintenant que nous avons fini notre travail… Dit Umarth en attrapant Laurelin par la taille.
La jeune femme poussa un cri d’horreur, et s’éloigna du halfelin joueur.
- Si tu me touches encore une fois… gronda-t-elle.
- Tu m’embrasseras ? coupa Umarth.
La jeune femme frappa le halfelin en guise de réponse.
Peu à peu, les halfelins aux alentours regardaient en direction des jeunes gens. Elenna était vraiment mal à l’aise cette fois ci. Entre la pomme déformée et cette proximité déplacée avec Fírimar, elle se sentait fautive...
Elenna descendit rapidement de l’arbre, puis partit loin de toute cette agitation.
- Que lui arrive-t-elle, à celle-là ? Lança Laurelin.
Quelques minutes plus tard, enfin seule, elle se laissait transporter par la nature. Elle décida de tester encore son pouvoir sur une autre pomme. Doucement, elle prit la pomme entre ses mains et commença à la sonder. Elle ferma les yeux, et laissa ce petit fruit de la taille d’une cerise puiser dans ses forces. Elle sentait le fruit grossir entre ses mains… Il semblait ravi de grandir, l’arbre et Mère Nature semblaient la remercier pour le cadeau qu’elle offrait à ce fruit. La pomme se sentait bien entre ses mains, et lui demandait de lui donner encore plus de force ! Une lumière vive transcendait les paupières d’Elenna, puis s’éteignait, doucement. La transformation avait pris fin. Elle redoutait d’ouvrir ses yeux, mais il le fallait ! Elle fût surprise de découvrir une pomme bien rouge, belle et brillante. Elle entreprit de la cueillir, mais elle se ravisa. Elle laisserait à quelqu’un d’autre la surprise de découvrir ce merveilleux fruit demain matin...
Cette journée l’avait éreintée ! Elle se pressa de rejoindre la cantine près de la place centrale. Elle avait vraiment faim, et ses différents tests sur ces deux pommes l’avaient fatiguée. Elle ne ferait pas long feu ce soir…
Elle repéra de loin Fírimar. Laurelin mangeait en face de lui, et riait à ses blagues. Argawaen et Umarth étaient en pleine discussion sur un sujet un peu plus animé. La jeune fille s’approchait de leur table quand Fírimar posa ses yeux sur elle. Elle n’arrivait plus à bouger. Elle repensait à ce qu’il s’était passé plus tôt, et le rouge lui monta aux joues… Fírimar ne la quittait plus du regard. Il fit un large sourire en levant le bras.
- Elenna ! Par ici ! l’appela-t-il.
- J’arrive !
Enfin arrivée à leur table, la jeune elfe s’installa près d’Umarth. Il arrêta sa conversation et jaugea l’humeur d’Elenna.
- Tu sais, Elenna, je ne voulais pas te vexer, tout à l’heure…
- Ne t’en fais pas, Umarth, j’étais un peu gênée de la situation… J’ai préféré partir m’occuper d’autres pommes, au lieu de faire le spectacle !
- Alors, je suis tout pardonné ? demanda-t-il.
- Exactement !
Pendant qu’Elenna lui parlait, elle découvrit un peu mieux Umarth. Malgré le fait qu’il soit assez réservé, maintenant qu’il la connaissait un peu plus, il se montrait comme quelqu’un de plutôt jovial, qui aimait faire rire les autres. L’elfe avait passé une bonne soirée en sa compagnie, et Argawaen avait tellement ri qu’il avait recraché toute la nourriture de sa bouche !
- C’est vrai que je ressemble à un halfelin, dit Umarth, mais ma race diffère un peu. Je suis un Kender ! Je viens de la région d’Edhellon, ma tante m’a envoyé ici, à Valonde, afin que j’apprenne à connaître cette partie des halfelins. Car nous sommes quelques peu différents. Chez moi, les Kenders ne possèdent rien, mais possèdent tout à la fois. Personne n’a de bien lui appartenant comme ici. Nous sommes animistes, mais bien plus que ça encore. Pour nous, les objets ont une vie, une réaction, des sentiments. Ils sont vivants tout autant que nous. Par exemple, Elenna, si je vois qu’Argawaen traite mal sa fronde, je n’aurai pas envie de la lui laisser. J’aurais plutôt envie de la sauver en la prenant avec moi. Elle m’appartiendrait, en quelques sortes… Mais pas vraiment, car je lui laisserais la liberté de m’aimer, de vouloir rester avec moi. Si jamais elle n’était pas satisfaite à mes côtés, je la laisserais, ou bien je lui trouverais un possesseur digne d’elle...
Elenna comprenait tout à fait. Si quelqu’un osait faire du mal aux fleurs de la forêt qu’elle avait l’habitude de côtoyer, elle sortirait de ses gonds !
- Je devrais suivre les halfelins jusqu’à la fin de la moisson. Et ensuite, les suivre pour une année encore dans le prochain village qu’ils auront choisi, continua le Kender.
- D’ailleurs, quand aura lieu le prochain tournoi de fronde ? Demanda Laurelin.
- Bientôt, bientôt ! S’écria Argawaen. Il était tellement surexcité qu’il sautillait sur sa chaise comme un enfant. Ce sera pour la semaine prochaine ! Mon père m’entraîne pour avoir un meilleur niveau !
- Ca, nous le savions tous, que tu y participeras… Déclara Laurelin.
- D’ailleurs, il paraît qu’une jolie demoiselle donnera le grand prix en main propre au vainqueur ! Dit Umarth avec entrain. Dommage que je n’y participe pas…
- Ce sera peut-être moi, qui donnera ce prix… dit Laurelin, rêveuse.
- Ou peut-être Elenna ! Lança Umarth.
Laurelin lui donna un coup de pied si vif par dessous la table qu’il sursauta. Son genou, heurtant la table, la fit tressauter. La halfeline voulait paraître discrète mais ne l’était point. Mais elle fit comme si de rien n’était et demanda d’un air angélique :
- Fírimar, tu y participes, au fait ?
- Je ne pense pas, répondit ce dernier. Je ne suis pas aussi habile de mes mains qu’Argawaen...
La conversation continua sur le thème de la fronde. Argawaen racontait ses exploits et tout le monde l’écoutait conter son récit.
Ce dîner en leur compagnie était tout ce dont l’elfe avait besoin pour se remettre des émotions de la journée. Après avoir salué ses quatre camarades de table en quittant le réfectoire, Elenna prit la route de sa cabane. Sa résidence était située vers le centre-ville, et sa fenêtre donnait sur le canal, puis sur un champ de citrouilles, en contrebas.
Côtoyer l’ensemble des campeurs de Valonde était vraiment une expérience enrichissante. Elenna était heureuse de tisser des liens avec certains d’entre eux. Umarth, avec qui elle avait eu du mal à faire connaissance jusqu’ici, s’annonçait finalement être un bon ami en devenir. Quant à Argawaen, il s’agissait d’un drôle de personnage, sa carrure lui donnait cet air imposant et sévère, mais il était tellement attendrissant dans sa manière de rire de rien. Jusqu’ici, c’était avec Fírimar qu’elle se sentait le plus en phase… En revanche, Laurelin ne semblait pas l’apprécier. Il était bon d’apprendre à connaître ces halfelins. Elle espérait bientôt découvrir tous les secrets qu’ils pourraient lui transmettre...
Elenna poussa la porte grinçante de sa petite cabane. Celle-ci était toute simple, avec seulement le strict nécessaire. Elle était composée d’une seule pièce avec une porte, et d’un trou recouvert d’une moustiquaire en guise de fenêtre. En face de la fenêtre, à l’autre bout de la cabane, était posé un lit de camp avec un petit sac aux pieds du lit, qui regorgeait de vêtement. L’elfe n’avait amené que le strict minimum pour son voyage. Après tout, elle était venue pour travailler et découvrir un nouveau peuple nomade.
Après cette journée de travail et une fois couchée dans son lit de camp, l’elfe sentait de petits tiraillements dans l’ensemble de ses muscles, conséquence de ses efforts sur les parcelles agricoles. Elle avait pour habitude de succomber à la fatigue et à l’appel du sommeil rapidement. Ce soir-là en revanche, il ne lui fût pas aussi simple de trouver le sommeil. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle voyait des pommes, rondes ou cabossées, vertes ou rouges. Elle rouvrit soudain les yeux, et repensa à ses activités de la journée. Le sourire aux lèvres, elle se souvint de son succès avec la deuxième pomme. Elle avait réussi, et elle y parviendrait à nouveau. Après une profonde inspiration, les paupières closes, c’est l’image de deux beaux yeux verts qui vint la hanter. Il s’agissait des siens, ceux de Fírimar. C’était alors l’apparition la plus apaisante qu’elle pouvait espérer percevoir et c’est sur ce souvenir que l’elfe trouva enfin le sommeil…

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Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°10 :

LA FIN DU MONDE à ELVENAR

Je vais vous raconter, l’histoire de la découverte du monde en « ELVENAR », et surtout comment ce monde a pu être sauvé par tous ces peuples qui vivent dans cette jolie contrée.

Il y a de cela quelques années…..

(Je ne me souviens plus très bien de la date exacte, mais cela n’a pas le plus important),

Les hauts responsables de l’univers d’Inno-Game, avait missionné une grande expédition.

Pour la réussir, ils avaient recruté sept scientifiques, afin d’explorer la galaxie et trouver un nouveau monde, un monde meilleur, ou tout ne serait que harmonie.

Au bout de quelques années, nos chercheurs sont revenus de leur voyage, qui s’est révélée un grand succès mondial avec une merveilleuse et étrange découverte.

Un endroit magique, plein de charme, lumineux, très accueillant, peuplé de races aussi différentes les uns des autres, et avec des cultures toutes aussi différentes.

Cette expédition, leur a permis de faire la connaissance, des "Hommes", des "Elfes", rencontrés des "Nains", des "Fées", côtoyés des "Orcs" et des "Gobelins", sympathiser avec des "Elfes Sylvains", découvrir les "Sorciers" et "Dragons" et pour finir, apprendre les coutumes des "Halfelins".

Nos chercheurs, étaient tous émerveillés de constater, que chacune de ces races apportaient des savoirs tous plus ou moins différents, des technologies très variées.

La seule petite ombre dans ce tableau, personne ne connaissait le nom de cet endroit magique,
ce nouveau monde n’avait pas de nom !.

Les hauts responsables d’Inno-Game, ne sachant pas comment nommer cet endroit, ont décidé de rendre un hommage aux sept scientifiques qui avait été recrutés pour cette super mission la découverte d'un nouveau monde .

L’équipe était composée de : Ellamé, Lorwan, Vyrenzo, Ewinawell, Nyreen, Arwen et enfin le petit dernier Robin.

Après un long moment de réflexion, Inno-game a proposé :

« En assemblant la première lettre de chacun de vos prénoms, nous avons trouvé « ELVENAR », quand pensez vous ?

Tout le monde fut ravi de la proposition de nom pour ce nouveau monde, la proposition a été acceptée, à l’unanimité, c’est parfait, ce nouveau monde, s'appelerait donc « ELVENAR. »

Quelques années plus tard, par un beau matin du 2 juillet de l’an 2017, la journée se passait tranquillement lorsque une terrible nouvelle est annoncée « La fin du monde en ELVENAR »

Devant cette annonce, tout le monde fut sous le choc, il fallait absolument faire quelque chose pour sauver ce petit paradis. Une réunion s’est organisée au sein même Inno-Game, les hauts représentants étaient là, toutes les équipes de chercheurs et de scientifiques aussi.

Après quelques heures de débat, pour mettre en place une stratégie, nos sept scientifiques avaient décidés d’agir coûte que coûte. Il en était de la survie du monde d’ELVENAR. Eux seul était à même de trouver une solution pour que les différentes races, se raisonnent, s’entraident et rétablissent le bon fonctionnement de leur monde qui en fait était le leur et surtout de vivre de nouveau en harmonie tous ensemble.

Pas une chose simple, mais nos petits chercheurs, allaient jouer la corde sensible. Ils décidèrent de retourner sur place en ELVENAR pour les informer de cette tragique fin du monde. Il fallait faire vite, le temps leur était compté, ils n’avaient qu’un mois et 10 jours pour les convaincre.

A leur arrivée dans le monde d’ELVENAR, nos sept scientifiques ont demandés une entrevue avec tous les responsables des différentes races. Il n’a pas été facile de rassembler tout ce petit monde, afin de leur exposer le danger qui les menaçaient, ni même de mettre en place cette stratégie.

Quand ce fut chose faite, personne n’était d’accord et surtout plus personne ne voulait aider l’un ou l’autre.

De ce fait, Ellamé désespéré, se leva et commença son argumentation :

Rappelez vous lors de notre première expédition, lorsque nous avons découvert votre monde qui ne portait pas de nom.

Nous avons rencontrés en premier, les « Hommes » et vous les « Elfes », nous vous avons trouvés très accueillants. Deux races presque similaires, vivants plus ou moins côte à côte, avec des technologies plus ou moins identiques, mais avec des constructions complètement différentes. Malgré tout vous étiez en harmonie. « N’est-il pas vrai » ?

Ce fut au tour de Lorwan de continuer à argumenter :

Au bout de quelques temps à vos côtés, vous avez accueilli, de nouveaux invités, les « Nains », des personnages, de très petites tailles, laid, barbue, bedonnant, mais volontaire et courageux.

Nous avons fait leur connaissance aussi, un peuple avec un certain savoir, ils ont construit des mines de granit et des mines de cuivre. La production de granit et de cuivre vous ont bien aidés dans l’amélioration de vos technologies et vos constructions. « L’auriez-vous oublié » ?

Puis Vyrenzo enchaîna :

Puis est venue le temps, où vous avez accepté le peuple des « Fées », mais pour cela vous avez plus ou moins chassé les « Nains ».

Les « Fées », elles vous ont bien aidés aussi, elles vous ont transmis leur savoir, leur technologie pour vous permettre de vous améliorer.

La construction des fermes diurnes a permis de produire (tournesol, velours, cocons et de l'ambroisie)

La construction des fermes nocturnes, celle-ci vous a permis de récolter (de la morelle, des lucioles, des moutons rêveurs et enfin de l'essence nocturne).

Toutes ces nouvelles méthodes de fabrications vous ont été profitable, à vous, les « Hommes » et à vous les « Elfes » tout pour faire évoluer vos villes et accroître vos productions. « L'aurais-je rêvé » ?

Dans la foulée, Ewinawell repris :

Lorsque les « Orcs » et les « Gobelins » sont arrivés, là encore, les « Fées » n'ont pas tolérées vos nouveaux arrivants, elles sont parties, laissant place aux « Orcs » et aux « Gobelins ».

Les « Orcs » un peuple de grande taille, sales, moches, puant, ne cherchant que bagarre et toujours à se goinfrer ou à s'amuser. Heureusement que dans leur point de ralliement, ils avaient des activités de temps libre, organisation des fêtes sauvages, des courses d'obstacle ou des raids pour les occuper.

Les « Gobelins » de vilaines créatures, cultivant des champignons plus que douteux, (des champidurs, des champitropes, des champuissants, des champignons de la sagesse)

Malgré tout, vous avez là encore, profité de leurs connaissances. « Je me trompe » ?

Puis Nyreen pris la suite :

Quand vous en avez eu assez, des « Orcs » et les « Gobelins », vous avez été bien content de recueillir le peuple des « Elfes Sylvain »,

Ils vous ont enseignés, à comprendre la nature et utiliser toutes ces ressources.

« Souvenez vous » :

En premier, la fabrication forestière, (larmes de mana, esprits sylvains, carillons à vent, pousses de tréant) – la découverte du Mana une très bonne invention.

Ensuite, ils vous ont montré la raffinerie de marbre, (amas de marbre raffiné, puis comment produire plusieurs amas de marbre raffiné, un pot de marbre raffiné, puis plusieurs pots de marbre raffiné)

Même chose pour la raffinerie d’acier, (une barre d’acier raffiné, puis plusieurs barres d’acier raffiné, une boite et enfin plusieurs boites d’acier raffiné)

Puis est venue le temps de la raffinerie des planches, (rondin de planches raffinées, puis plusieurs rondins de planches raffinées, une pile puis plusieurs piles de planches raffinées)

Là encore, vous vous êtes enrichis grâce à ces nouvelles technologies et profiter pour faire évoluer vos manufactures. « Je l’imagine aussi ou c’est une réalité »?

Arwen se leva et ne laissa pas le temps aux uns et aux autres de répliquer :

Malgré tout, vous n’avez pas retenu vos convives, vous les avez laissés partir.

Peu de temps après, les « Sorciers et Dragons » sont arrivés, ils avaient entendu parler de votre production de mana. Une denrée rare que tout le monde s’arrache.

Eux aussi, se sont installés à leur tour chez vous, pour vous initier à d’autres technologies.

Ils vous ont formés sur les différentes facultés celles des arcanes, puis celles de l’alchimie et enfin celles de nécromancie, vous avez pu développer (parchemins et séminaires arcaniques, l’arcanalogie pour les nécromanciens et pour les alchimistes) « Là encore, ce n’est pas une fiction » ?

Enfin vint le tour du petit Robin :

Tout le monde se souvient du peuple des « Halfelins », lorsqu’ils sont arrivés dans votre ville, ils ont célébrés la fête de la moisson. Ils ont construits des fermes géantes, ils vous ont appris a cultiver divers fruits et légumes. (céréales, carottes, citrouilles, pommes.

Là encore grâce à eux et leur engrais magique, ils vous ont enseignés la fabrique du pain, de la soupe et de la marmelade. « Vous ne pouvez pas avoir oublié tout cela, cela ne compte pas pour vous » ?

Tout avez été dit, rien n’avait été laissé au hasard, la petite équipe de l’expédition avait tout fait pour les convaincre de s’unir contre « la fin du monde en ELVENAR. ».

Mais seul un grand silence envahit l’endroit, en les regardant tour à tour, nous pouvions sentir que chacun des responsables des différentes races n’étaient pas indifférents, ni insensibles aux arguments de nos sept petits missionnaires. Toutes les différentes races de la communautés étaient sous le charme d’apprendre aussi que leur monde avait enfin un nom. « Le monde d’ELVENAR » et qu’ils étaient reconnu dans toute la galaxi.

Après quelques jours de réflexions, une nouvelle réunion était programmée, avec tout le monde.

Les arguments avaient-ils permis de faire changer d’avis de tous ces peuples. ?

Finalement, les Hommes, les Elfes, les Nains, les Fées, les Orcs, les Gobelins, les sorciers, les Dragons et les Halfelins, devant tant d’arguments et de dévouement de la part de leurs hôtes, se sont tous ralliés pour défendre et lutter contre « la fin du monde d’ELVENAR ».
 

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Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°11 :

Paradis blanc :

Un jour, un mage m'a dit qu'en contrée d'Elvenar, un paradis se dessinait à tous ceux qui le rêvait. Alors j'ai fermé les yeux...

Femme à la peau bleue diaphane me voici, mes longs cheveux blancs délicatement soulevés par le vent. Une douce musique me transporte déjà vers ce paradis blanc.

Ici, en pays d'Elféérie, univers chromatique surnaturel, le soleil blanc ne se décompose pas selon le même prisme, il donne une teinte bleutée à chaque chose.

L'air est doux, à la fois frais et chaud, léger et enveloppant en même temps.
Des parfums délicats de fleurs flottent tels des ondes légères.

J'avance, pieds nus sur ce sol si doux, tout doucement, de peur de troubler cette sérénité qui m'entoure, vêtue d'une seule robe blanche faite d'une étoffe d'un fil si fin, qu'à n'en pas douter, il avait été tissé par des fées.

Tout ici n'est que bonheur, douceur et tranquillité.

Mon cheminement, guidé comme par magie par une voix intérieure, tel l'oiseau migrateur, m'amène vers une plage cristalline où le sable brille de mille et un diamants. Une mercalme, d'un bleu si transparent vient à peine lécher le sable d'un léger ressac.

De grands oiseaux blancs dessinent des arabesques dans un ciel d'une pureté toute azurée, ajoutant à ce moment une grâce toute céleste. À un instant, j'ai cru les voir y dessiner quelques mots ; Amour, Paix, Bonheur... Comme ceux que l'on dessine d'une caresse, enfant, à l'aide d'une plume, dans le dos de ses parents.

Un bouquet de grands pins parasol, le long du littoral, étalent quelques ombres délicates dans ce paysage minéral où une gracieuse licorne semble se repaître de cette pureté.

La musique cristalline transportée par la brise émane de ces lointaines constructions faites de stuc blanc, effilées et légères pointant vers le ciel des flèches graciles tels des orgues minérales.

Merci mon mage de ce rêve-voyage,
et d'avoir ainsi suggéré cette sublime image
de vacances à la plage...

Maintenant, fermez les yeux...
À votre tour, je vous invite à visiter ce paradis blanc, teinté de bleu...
C'est un endroit merveilleux...
Rêvez-le !
 

DeletedUser426

Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°12 :


BLAGUE ET SANCTION :

On c’était tous fait chopper !

Il fallait bien s’en douter, on n’allait pas passer entre les mailles du filet après notre dernière action d’éclat!
Avoir aromatisé le Gâteau de la Grande Célébration avec le méga piment de Basil, resterait inoubliable! Basil était le meilleur d’entre nous pour dégoter des produits plutôt rares.
Et à voir les têtes du directeur et des enseignants, rouges pivoine, suant, crachant, toussant, pleurant… Le piment avait bien tenu ses promesses !


Certes on était contraint de faire du Travail d’Intérêt Général, mais j’étais contente de prolonger l’année avec mes amis, au lieu d’être éparpillés dans nos familles respectives. L’internat fermait ses portes pour l’été.
Nos
TIG allaient être au camping d’Elvenar en compagnie des Elfes Sylvestres. Ça allait sûrement être barbant, avec pleins d’idéologies éco responsables.
Mais sans nos tyranniques profs entrainés par le directeur Vyrenzo à charcuter nos cerveaux avec des épreuves improbables ça allait surement être des vacances.


Fourrant mes dernières affaires dans mon sac à dos, juste avant que Jeff ne m’appelle à travers la porte:
« - Zoey? Grouille-toi, on est attendu au camping! »
Nous voilà tous les quatre, Basil, Jeff, Samantha et moi, à l’arrière de la voiture à glousser et à nous remémorer les détails croustillants de notre méfait.
« - Samantha? T’as vu le mascara de la prof de math laissant de grandes traces sur ses joues? On aurait dit un zombie! »
C’était une prof capable de mettre des équations sur toutes les portes. Pour éviter les heures de colle, suite aux retards, il fallait vite les résoudre pour pouvoir les ouvrir!
Ewina, de son nom, était l’image même de la femme toujours impeccable, tirée à quatre épingles.
« - Oui ! Un zombie tout échevelé! »
Pendant ce temps, le chauffeur nous emmenait pour l’été, au camping des Sylvestres, filant à vive allure sur la route à peine perceptible dans la nuit.


Nouveau jour, nouveau lieu, nouvelles activités… Et si on s’ennuyait on trouverait bien quelques bêtises mémorables à faire !
On allait devoir seconder les Elfes dans la protection de la forêt, et pour cela on devrait apprendre à la connaitre, à découvrir ses richesses, avec ses habitants, ses végétaux, ses minéraux, et l’importance des mesures à prendre pour leur sauvegarde. Mettre en valeur cet habitat, le faire connaitre et aimer. On protège mieux ce que l’on aime… Faire connaitre les dangers qui menacent la forêt, il n’y a pas que le feu, qui peut la détruire.
Le programme chargé était distribué et je le fourrais dans mon sac.



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"Programme de l’été au camping Sylvestre :


JUILLET
- Lundi 10 – réalisons un herbier
- Mardi 11 - la cigale ayant chanté tout l’été…
- Mercredi 12 – histoire de minéraux
(intervenant)
- Jeudi 13 - le loto des tribus
-Vendredi 14 – Fabrication d’objets en bois
-
Lundi 17 - à la découverte de l’écomusée
- Mardi 18 - la martre et la fouine…cousines très proches
- Mercredi 19 - les serpents de nos collines
(intervenant)
- Jeudi 20 - des récoltes aux plats
- Vendredi 21 - rallye des animaux
-
Lundi 24 - à la découverte de l’écomusée
- Mardi 25 - de l’abeille à l’apiculteur
(intervenant)
- Mercredi 26 - la forêt des sens
- Jeudi 27 - hérissons en danger
- Vendredi 28 - protégeons la forêt contre le feu

AOÛT
- Lundi 31 – à la découverte de l’écomusée
- Mardi 01 - le loup, ce mal aimé…
(intervenant)
- Mercredi 02 - à la découverte de l’écomusée
- Jeudi 03 – le monde des fourmis
- Vendredi 04 – kermesse en forêt
-
Lundi 07 - à la découverte de l’écomusée
- Mardi 08 - plumes des bois
(intervenant LPO)
- Mercredi 09 - recyclons nos déchets
- Jeudi 10 - l’écureuil roux, hôte de nos forêts
- Vendredi 11 - le quiz des tribus"




Lors des ballades en forêt, les elfes nous apprenaient à reconnaître les traces de passage des animaux, branches cassées, mangées, avec traces de dents, de griffes, ou des empreintes de pattes… Et quel animal laissait telle ou telle trace. On en a profité pour choisir et adopter chacun un animal, dont on devrait s’occuper et faire connaitre leurs besoins.


Jeff a adopté la Magicienne étoilée, un très grand insecte, sans aile et dont il n’existe aucun mâle.
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Cette sauterelle particulière ne produit donc que
des clones. Elle est fortement menacée d’extinction.
Samantha qui aime bien prendre des photos l’a prise dans la main de Jeff, la Magicienne étoilée (à gauche) avec une mante religieuse.


Le choix de Samantha s’est porté sur un tarsier tout mignon qui adore manger les sauterelles ! La cohabitation de nos animaux n’était pas de tout repos !
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Ce petit primate ne quitte jamais son arbre, normalement, et ses yeux sont trop gros pour bouger dans leurs orbites. Du coup sa tête pivote à 180° ! Il communique uniquement par ultrasons, trop aigus pour que l’homme puisse entendre quoi que ce soit.


Basil nous a dégoté un Cordylus,
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qui aime lui aussi beaucoup les sauterelles ! Il est sujet à l’obésité tellement il aime chasser !
Pauvre Jeff, il doit faire attention à tous instants avec son animal de compagnie ! Les courses poursuites sont nombreuses et n’importe où…. Sur les tables aux repas, autour des sacs de couchage…. Jeff essayant de s’interposer entre sa sauterelle et les animaux de ses amis….



Quand à moi, j’ai choisi un Oiseau Lyre, j’adore l’entendre imiter à la
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perfection, les appareils photos de Samantha, des sirènes humaines, les chants des autres oiseaux, les tronçonneuses, l’alarme d’une voiture…. Jeff m’a fait un enregistrement pour que je puisse l’écouter lorsqu’il est loin de moi :



Au moment du coucher, au camping, on était généralement bien fatigués, affalés dans nos tentes jusqu’au lendemain. Mais de plus en plus contents de nos journées. On se baladait, à d’autres moments, on débroussaillait, on coupait certains arbres morts… Basil nous a trouvé à l’occasion des champignons hallucinogènes! Ce qui nous a donné de très bonnes idées de blagues pour la rentrée….
Jeff pourrait aussi amplifier l’imitation de l’alarme contre le feu de mon oiseau Lyre, à des moments clefs … Juste avant un control de math d’Ewina, par exemple….



Durant l’été, notre façon de penser a changé progressivement….
Jeter un mégot ? Ne pas débroussailler ? Couper les arbres qui n’en n’ont pas besoin ? Déverser des produits chimiques ? Jeter ses ordures dans la nature ? Faire disparaitre les haies ? Bien sure que non !
Mais nos pensées restaient les nôtres! On avait hâte d’essayer nos nouvelles blagues, inventées grâce à nos nouvelles connaissances!



Voir la forêt avec les yeux des Elfes Sylvestre était magique!
Bien sûre on veut la protéger ensuite!
Le meilleur moyen de donner envie de protéger la forêt, est de la faire connaitre !
 

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Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°13 :

Camping chez les halfelins :

Il était une fois, dans l’une des nombreuses villes d’Elvenar une jeune elfe du nom de Tiniwen qui avait hâte d’être en congé pour l’été. Délaissant ses loisirs habituels, elle avait prévu de passer ses vacances auprès des halfelins pour les aider à préparer la fête des moissons. Quand le grand jour fut venu, elle chargea ses bagages et sa tente sur son chariot puis le conduisit en bordure de la cité où des terres avaient été allouées aux semi hommes.

Elle fut accueilli très chaleureusement et se senti immédiatement à l’aise car ses hôtes avaient le sens de l’hospitalité. Sedoc, un halfelin aux courtes cornes, se proposa de la guider et de lui faire visiter le domaine. Une fois qu’ils eurent fait le tour des lieux, il aida Tiniwen à monter sa tente sur un terrain en friche non loin d’une des fermes puis ils rejoignirent les champs afin de se mettre au travail.

La construction d’une nouvelle ferme était en cours et il fallait construire un canal d’irrigation pour y acheminer l’eau nécessaire aux cultures. Armée de leurs pioches Tiniwen et Sedoc s’attelèrent à la tâche tout en bavardant, ils étaient impatients d’apprendre à se connaitre et de découvrir leur mode de vie respectif, c’est ainsi que la journée passa rapidement, entre rires et labeurs.

Le lendemain le binôme eut comme travail d’ensemencer les champs et de répandre le fertilisant. L’elfe put enfin découvrir les fameuses graines divines rapportées par les halfelins et l’engrais magique qu’ils fabriquaient. Ensemble, graine et engrais, avaient des propriétés extraordinaires, les plantes pouvaient germer en quelques heures et leur croissance était exceptionnellement rapide. Ainsi les céréales qu’ils semèrent dans la matinée pouvaient être moissonnées l’après-midi et les pommiers qu’ils plantèrent donneraient des fruits dès le jour suivant.

Leur prochaine mission fut donc consacrée à la récolte. Tiniwen se montra fort maladroite au début, mais elle apprit rapidement grâce aux conseils de son guide. Il lui enseigna entre autres les bons gestes pour ramasser carottes, citrouilles, pommes et céréales. Cette journée de cueillette fut tout aussi harassante que les précédentes mais également riche en apprentissage et découvertes.

Une fois les denrées récoltées il fallait les transformer, c’est ainsi que Sedoc entraina l’elfe dans les cuisines de la ferme ou ils passèrent les heures à préparer des pains enchanteurs, soupes du savoir et marmelades mirifiques. Cette mission fut la préféré de Tiniwen qui adorait mitonner de bons plats. Elle prit beaucoup de plaisir à mémoriser les nouvelles recettes et à déguster les mets qu’elle fabriquait.

Tiniwen passa les mois d’été ainsi, alternant construction, semence, récolte et cuisine. Elle ne lésina pas sur les efforts et mettait tout son cœur à l’ouvrage. Le travail ne manquait pas dans les fermes des halfelins, mais le labeur de chacun n’était pas vain, la fête de l’ultime moisson qu’ils préparaient allait être vraiment fantastique.

Fin
 

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Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°14 :

Profiter du paysage :


J’ étais en vacances depuis une semaine. Et ça faisait une semaine que je voyageais. J’ ai traversé des contrées entières, quittant ma forêt natale en me dirigeant vers la Mer Fermée. On m’ avait dit que c’ était un lieu magnifique, avec un grand lac salé bleu turquoise, des plages de sables colorés en blanc, en jaune, en rouge aussi. J’ avais donc décidé d’ y aller.

Mon voyage m’ avait conduit au cœur de lieux charmants en Elvenar, tels que la Cité Bleue ou la Forêt Perdue des fées. J’ aime voyager, découvrir de nouveaux endroits, me promener et me laisser surprendre par la beauté des paysages. Pendant ce trajet, je fus déjà amplement servi. Je ne pouvait imaginer ce que j’ allais voir.

Dans mon sac, on trouvait toutes les choses utiles à un globe-trotter : une fiole de mana, divers élixirs de soin, une boussole, une carte, ma Raïrà (une lame en Vif-Acier) pour me défendre au cas où, une tente... Pas de nourriture, cependant, je suis un Elfe Sylvain, et à l’ instar des plantes, je me nourris de lumière. Pour étancher ma soif, je n’ ai besoin que d’ un peu de Mana pour faire apparaître une flaque d’ eau claire dans un fossé.



Et puis je suis arrivé. Ce que je vis était la joie et le bonheur mêmes pour moi. Le paysage était encore plus beau que ce que l’ on m’ avait dit. La mer Fermée, avec ses milles reflets, offrait une face souriante au Soleil qui la contemplait depuis toute sa hauteur. Et les sables qui se plongeaient dans cette beauté, avec douceur, coulant au travers des vagues et des rouleaux, se fondant tel un chocolat, blanc et noir, dans le lait d’ un gâteau.

Et cependant, je n’ étais pas seul. Ici, on voyait des déchets, « des déchets que des humains avaient laissés ici après un pique-nique ou quelque chose comme ça » pensai-je. J’ étais dégoûté par la nature enchanteresse de ce lieu qui étais souillée par des êtres pourtant conscients d’ eux-mêmes. J’ étais bien décidé à les trouver et à leur faire nettoyer au moins. « Les Hommes n’ ont-ils pas compris que leur propre monde, la Terre, est déjà sale. Pensent-ils faire la même chose en Elvenar ? » Je partis vers le tas de déchets, espérant trouver une quelconque trace de leur destination, ou de l’ endroit au je pourrai les trouver.

Ce ne fut pas fructueux. Je voyais juste des déchets, des paquets de je-ne-sais-quelle saleté, et des boîtes de cochonneries avec çà et là, quelques bouteilles d’ un liquide quelconque. Les Hommes ne savent pas être sobres. Je vis par contre, des traces de pas dans le sable rougeoyant. Elles étaient plutôt légères, pas très profondes, témoignant d’ une marche tranquille.

Je commençai à suivre ces traces, lentement d’ abord, puis me dépêchant de plus en plus. Plus loin, il y avait un petit bois aux feuilles d’ une couleur exotique, plus proche du verveine que du vert feuille. Mais les pas me conduisirent vers un autre endroit, changeant assez brusquement de direction. Au loin, on voyait bourgeonner au dessus de la plage des tentes colorées, rouges ou bleues. « Les couleurs du Royaume des Hommes » ai-je pensé.

Désormais, je courrais vers ces tentes, sentant que je m’ approchais de mon but. Et puis, ce que je vis était tout simplement ahurissant. Le lieu que leur campement occupait, lui était plutôt propre, et il y avait six tentes au total. Je supposai que jusqu’ à trois personnes pouvaient y dormir.

Les Hommes, avec leurs stupides parasols, jouaient sur le sable, en en projetant une grande quantité dans les airs. Les plus jeunes attaquaient les plus grands et vice-versa, chacun tentant de renverser les autres. Ils étaient tous de taille moyenne (les grands), sauf un qui devait mesurer environ 1m70. Celui-là, je le dépassais d’ une demi-tête au moins.


Je les interrompis en me raclant la gorge. Ils continuaient de « jouer », comme s’ ils ne m’ avaient pas entendu.

- Excusez moi !! Navré de vous interrompre, mais j’ aimerais vous poser quelques questions.

- Qui êtes vous d’ abord, Elfe ? Pourquoi venir nous ennuyer ?

- C’ est bien vrai ça ! Nous nous amusons paisiblement, et vous débarquez, comme ça.

- Excusez-moi de nouveau. Je cherchais à savoir si vous aviez mangé de l’ autre côté du Golfe il y a peu, je leur montrai la berge d’ en face, par laquelle j’ étais arrivé.

- Oui c’ est nous pourquoi ? répondit une femme, assez petite

- Parce que, la plage est pleine de déchets là-bas, criai-je avec colère. Ce n’ est pas normal de laisser ça comme ça. Avez-vous vu ce qui est arrivé à VOTRE monde ? Vous avez été accueilli en Elvenar. Et comme ce n’ est pas VOTRE monde, vous ne laissez pas traîner VOS déchets ainsi. Vous allez simplement m’ accompagner et les placer dans un endroit qui convient.

- Non, répondit le plus grand.

- Comment non ? Vous n’ avez pas bien compris. Elvenar ne vous appartiens pas, et vous n’ avez pas le choix, dis-je en sortant ma Raïrà.

Chose amusante, ils changèrent d’ expression faciale à la vue de ma lame. Ils passèrent, d’ une inattention presque complète, à une sorte de peur à la frontière de la crainte. Et pourtant je me sentais ridicule. Ridicule, d’ avoir à faire la police. J’ emmenai ces stupides personnages là où ils avaient laissé leurs poubelles. Ils les ramassèrent (sous la menace de ma lame), et repartirent.

Je pouvais enfin profiter du paysage. Tout était beau. La Mer Fermée brillait sous les mille feux du Soleil, sublimant les couleurs marbrées du sable. L’ orée du bois proche était désormais de couleur foncée plutôt que de couleur verveine. Tout était bien, je m’ installais. J’ étais enfin arrivé à destination. Les vacances pouvaient commencer, j’ allais pouvoir m’ amuser.
 

DeletedUser426

Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°15 :

Des vacances inoubliables :

C'est dans un soupir de lassitude et un peu de tristesse, que Lucilia, une humaine originaire d'Arendyll, regarda une dernière fois sa boîte aux lettres. Elle avait décidé d'inviter les membres de sa confrérie à une petite semaine de détente dans une résidence qu'elle avait louée pour les vacances. Bon à 25, ça aurait été un peu du camping à la maison, mais dans un esprit très convivial et de partage. Malheureusement, personne n'avait répondu à l'invitation, qu'elle avait lancé il y avait déjà une semaine.

Déçue, elle vérifia que ses bagages étaient bien fixés à sa monture, et monta sur son cheval. Rien de mieux pour commencer ses vacances qu'une ballade avec sa fidèle jument, qui était son unique mode de transport dans la ville. Lucilia travaillait dans les fermes d'un propriétaire Halfelin, et s'occupait aussi de ramener quelques animaux qui s'enfuyaient de la ferme en chevauchant sa jument, un laso en main. Le propriétaire lui avait offert une semaine de congé, et s'était avec enthousiasme qu'elle avait eu envie d'aller au bord de la mer. Elle se voyait déjà marcher pieds nus sur le sable chaud, écoutant le léger mouvement des vagues. Et puis peut être s’endormir sur la plage, bercée par le bruit des vagues, et se réveiller aux premiers rayons du soleil.

La route fut longue à cheval, mais elle avait pu profiter des sublimes paysages. Avant, Elvenar n'était peuplé que d'humains et d'elfes, et la cohabitation était restée longtemps fragile entre les deux espèces. Mais au fil du temps, humains et elfes s'étaient rapprochés, jusqu'à former des couples bien assortis, des alliances commerciales, des groupes d'amis. Puis il y a eu d'autres espèces qui étaient venues peupler la ville, comme les repoussants mais tout de même gentils orcs, les nains qui avaient permis aux mines de reprendre leur activité, les halfelins qui avaient permis d'approvisionner la ville en légumes. Le style de vie de chacune des espèces rendait sa ballade très agréable, car architecture moderne, ancienne ou originale se mélangeait sur son chemin.

Lucilia posa pied à terre environ trois bonnes heures plus tard, laissant sa jument dans le terrain juste derrière la maison. Même si elle était seule, elle avait bien l'intention de planter son parasol sur la plage et de profiter de la mer. La jeune femme s'installa dans la maison de vacances et troqua ses vêtements de cavalière, pour un maillot de bain deux pièces. Après cette longue route sous le soleil brillant de l'été, elle avait bien l'intention d'aller piquer une tête dans la mer à quelques minutes à pied. Ce qu’elle fit en courant vers la plage et en se jetant à l’eau sans aucune hésitation. Enfin les vacances étaient là, il fallait en profiter !


Le lendemain, elle décida de retourner à la plage vers midi, mais son humeur n'était pas au beau fixe. La solitude lui pesait énormément, partir en vacances seule, n'avait rien d'amusant. Et puis manger seule et dormir dans la grande maison totalement vide, avait fini de la déprimée la nuit passée, elle avait même dû se faire un hamac pour pouvoir dormir près de sa jument et se sentir moins seule.

En arrivant vers la plage, elle remarqua un groupe de personnes, mais n'y prêta pas plus d'attention, continuant de marcher pour aller s'installer dans un coin isolé. Elle entendit siffler, et leva la tête, remarquant qu'une personne du groupe faisait signe. Elle se tourna, mais il n'y avait personne à part elle dans le coin. Lucilia regarda finalement la personne qui faisait signe, et son cœur se mit à battre plus vite. Ses amis ! Elle se mit à courir sur le sable chaud et sauta au cou d'un de ses compagnons.

Émotive, elle se mit à pleurer de joie, et son archimage éclata d'un rire amusé en l'embrassant sur la joue.

« Allez ne pleure pas, les vacances ne font que commencer.

- Et en plus c'est barbecue ce midi ! »

Elle essuya ses joues, plaquant un grand sourire sur son visage et rejoignit le groupe des filles sur les couvertures étendues sur le sable, les garçons discutant autour du barbecue en buvant de l’ambroisie. Tout le monde était là et l'un de leur compagnon, un elfe sylvain, se mit à animer le repas avec sa guitare, très vite suivi par les filles qui se mirent à chanter. Lucilia regarda le petit groupe, une sorcière, une elfe, une fée et une naine chantant ensemble, un joli groupe de chanteuses. Un peu plus loin, un orc, un gobelin et un humain mangeaient ensemble. Elle était heureuse qu'ils soient tous venus passer les vacances avec elle, rien n'était plus important que le partage, qu'on soit petit, grand, moche, beau, ça n'avait pas d'importance, on pouvait quand même bien s'entendre et passer des moments inoubliables.

Elle lâcha un petit cri quand un humain assez musclé la souleva et se mit à courir vers la mer. Les garçons crièrent des "à l'eau, à l'eau !" avec enthousiasme et Lucilia se mit finalement à rire en se cramponnant à son ami.

« A l'eau, mais pas sans toi.

- Sans problème ma belle. »

Il se jeta à l'eau avec un grand sourire, et certains les rejoignirent, commençant de s'éclabousser, alors qu’il tenait toujours le petit bout de femme dans ses bras.

« J'espère que tu nous en veux pas trop, c'est moi qui a eu l'idée de te faire cette surprise.

- C'est déjà oublié, je suis heureuse qu'on soit tous réunis.

- Eh les amoureux, on ne vous dérange pas !

- Oh toi le sylvain, attend que je t'attrape pour t’étriper ! »

Lucilia se détacha de l'homme et se mit à nager vers l'elfe sylvain qui riait aux éclats, sachant qu’elle détestait qu’on dise qu’elle était amoureuse, c’était faux, enfin peut-être pas totalement. L'après-midi se déroula sous un soleil brillant et des éclats de rire. Ils ne pouvaient que rire avec leur compagnon sylvain qui était un véritable gamin et s’amusait à leur faire des farces, et puis ne lançait jamais un gobelin dans une compétition de château de sable, il finirait par se prendre pour un véritable architecte ! D’autres s’étaient prêtés au jeu et la plage était devenu un lieu d’art, évidemment avec un peu de magie, les sorcières avaient réussi à faire ça sans effort, et les orcs avaient pris plaisir à les détruire pour les embêter.

Mes vacances sont parfaites, pensa Lucilia en fermant les yeux cette nuit-là. Et puis elle ne pouvait que bien dormir, blottie dans les bras de celui qui faisait battre plus vite son cœur, même s’il l’ignorait encore. Les vacances les aideraient peut-être à s’ouvrir l’un à l’autre. L’épuisement eut raison d’elle, malgré les ronflements d'un orc et la discussion de deux nains qui se chamaillaient sur lequel des deux étaient le plus grand !


Histoire 15
 

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Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°16 :

La colère du Dieu ATHAAB' :

-un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix...
-mais qu'est-ce que tu fais ?
-chuuut... treize, quatorze, quinze, seize...
-mais enfin qu'est-ce que tu attends ?
-vingt-et-un, vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre...

Un éclair blanc déchira l'horizon blafard du petit matin, dessinant sur la plaine des ombres lugubres, projetant les lignes déchiquetées des montagnes alentours.

- Voila ! Là !

L'elfe sylvain toisa le ranger elfe.
-Tu as vu ? Sur la ligne de crête ? Trois éclaireurs. A vue de nez, deux humains et un orc.
-Il faut prévenir le commandement, si on doit évacuer les halflings il faut les mettre en marche de suite, ils se déplacent d'autant plus lentement qu'ils voyagent avec leurs troupeaux en cette saison.
-Tu as raison.

Le Sylvain se tourna vers une des petites fées qui tournoyaient en ronde près d'eux et lui chuchota quelques mots dans la langue-chanson de celles-ci. La messagère partit aussitôt.

-Tout cela ne serait pas arrivé si les sorciers n'avaient pas intrigué auprès des humains. Ce sont eux qui ont ouvert le portail nain, même si ils s'en défendent. Et ce sont encore eux qui ont manœuvré pour que les orcs et les gobelins détruisent les fermes nocturnes bâties par les fées. Je me souviens très bien de la façon dont ils ont abattu nos saules pleureurs pour construire leurs bibliothèques. Mais qui a instillé le Mana en ce monde si ce n'est nous ? Ces sorciers arrogants et leurs dragons mégalomanes, voila ce qui nous a amené au bord de l'apocalypse !

-Je suis d'accord. Cependant, certains disent qu'il existerait un être suprême, que c'est lui qui invoquerait tour à tour les races sur notre monde... un certain ATHAAB'...
-Par Enar, je ne peux pas croire que nous ne soyons que des jouets pliés aux caprices d'une divinité ou de je ne sais quelle entité ! Et qui l'a invoqué en ce monde en premier lieu ?
-Tu en as certainement entendu parler, ou peut-être même l'as-tu vécu toi-même...
-Oui... son nom résonne encore à mes oreilles. Comme s’il venait d'une autre dimension, et à chacune de ses évocations les ténèbres tombent sur nous.

Un silence pesant s'installa entre les deux elfes et le temps orageux donnait un aspect macabre à la scène. Un autre éclair illumina le ciel et une silhouette d'un noir d'encre se découpa dans les nuages.

-Dragon ! L'armée de la coalition noire se rapproche. Il faut se replier vers le rempart nain, sous peu leur armée sera là.
-Oui certes, mais leur dernier coursier indiquait qu'ils allaient envoyer des émissaires pour discuter de la situation. Il nous faut encore attendre.
-Et quand bien même ? Je crois que toute la diplomatie des fées n'y suffirait pas...

Alors qu'à l'autre bout de la plaine, cernée de montagnes, l'armée s'écoulait lentement, tel un long fleuve paresseux hérissé de piques et de bannières, le jour, déjà assombri par l'orage, sembla noircir encore un peu plus.

L'air s'emplit alors d'une rumeur sourde et grandissante... ATHAAB' !
Les deux elfes frémirent alors que la rumeur s'amplifiait... ATHAAB' !
La ronde de fées se figea quand la rumeur se fit supplique... ATHAAB' !
Les fantassins Orcs dans la plaine rugirent tandis que l'écho se transformait en clameur... ATHAAB' !
Et...

******

La porte de la cuisine s'ouvrit avec fracas et une voix féminine un tantinet exaspérée s’éleva.
- Ça fait dix fois que j'appelle ! A TAAABLE !
L'adolescent cliqua à contre-cœur sur le bouton déconnexion.
-J'arrive M'man !

L'apocalypse s'abattit alors sur Elvenar, qui bascula dans les ténèbres.
 

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Thème N°1 : Vacances à la plage : Histoire N°17 :

Le Cahier de Vacances d' El Veinard :

"Mais qu'est-ce que je fais là ? J'ai du SABLE dans les yeux et j'entrevois un parasol qui s'envole vers la MER ...la mer ou l'océan ? … je ne sais même pas où je suis … personne ne court après ce parasol , d'ailleurs il n'y a pas de SOLEIL , pas une ombre sur cette PLAGE, pas un chat .. mon téléphone vibre , c'est ma mère qui me demande comment se passent mes vacances … bon c'est un indice ça, je suis en vacances, mais où ? Pfffffff, écran noir , plus de batterie , je vais devoir me débrouiller tout seul. Pas de panique , tout le monde me surnomme " El Veinard" , c'est mon côté latino chanceux .

Récapitulons : je suis déboussolé mais je vais bien … pas de bobos, je n'ai pas faim non plus … , c'est bizarre tout de même d'être tout seul dans cette crique , je serais parti en vacances tout seul ?

Mais c'est quoi ce vacarme ? On dirait que ce bruit qui ne ressemble à rien que je connaisse provient de derrière la dune de sable rose … du sable rose ? plutôt de la poussière tellement c'est fin et doux sous les pieds…mince alors je suis pieds nus ! Je joue un peu avec ce sable et mon pied découvre quelque chose de dur enfoui sous le sable... bon sang ! C'est une betterave ... qui pousse dans le sable ! Mais elle est magique, cette poussière !

Il faut que je me ressaisisse , que je garde les idées claires... je décide de conserver la betterave, après tout c'est plein de sucre, ça pourrait m'être utile , imaginez que je sois à Koh-Lanta ! .... je commence à grimper , prudemment , en haut de la dune . Les bruits paraissent plus nets, on dirait un mélange de bêlements, de clarines, d'aboiements … j'aborde le sommet en rampant .

Un spectacle étonnant s'offre à moi . Dans la plaine , des chenilles laineuses gardées par un cerbère à deux queues paissent dans un champ de pommes ; au fond une tour de guet en ruines semble cernée par de lourds oiseaux, … oh non, pas des dragons tout de même ! Sur ma gauche se dessinent les contours d'une ville gigantesque à l'architecture improbable mais d'un esthétisme à couper le souffle ! Le troupeau s'éloigne et le bruit s'atténue...

Mais qu'est-ce qui m'est arrivé ? Je me pince, aïe ! Ah non, ce n'est pas moi... c'est une étrange créature , pas vraiment effrayante mais comment dire ? hors normes ... qui m'a frôlé la jambe alors qu'elle se précipitait vers la plage... je décide de la suivre … mais de loin...

Je me retrouve donc dans la crique où je me tenais tout à l'heure.. l'heure ? Tout est confus.. j'éprouve des sentiments étranges , stupeur et curiosité, impatience et joie.. Alors où il est passé mon gobelin ? Je vais l'appeler comme ça , faute de mieux.. je l'aperçois en train de fouiller le sable de ses mains malhabiles et je m'approche , à pas comptés, je ne suis pas Capitaine Flamme hein !

Sans réfléchir, je lui tends la betterave , un peu défraîchie .. pendant que je croise son regard globuleux mais vif, il s'en saisit promptement et part comme une flèche en direction de... le paysage a changé , je ne reconnais qu'à peine la dune mais j'entends mon nom... quelqu'un m'appelle avec insistance.

« Hé , le Veinard ! tu ne vas pas passer ton temps comme une statue sur cette plage ! Viens faire un volley avec nous ! »

Une superbe créature, tout ce qu'il y a de plus humaine, me regarde avec malice . « Bouge ! »

Mais qu'est-ce que je fais là ? J'ai du SABLE dans les yeux et j'entrevois un parasol qui s'envole vers la MER ...la mer ou l'océan ? … je ne sais même pas où je suis … personne ne court après ce parasol , d'ailleurs il n'y a pas de SOLEIL , pas une ombre sur cette PLAGE.. mon téléphone vibre par terre , non , ce n'est pas ma mère ! Quelle drôle d'idée ! Il est 19 heures , samedi 12 août … mon agenda me rappelle que j'ai quelque chose d'important à faire avant 23h59, pour le moment je ne sais pas quoi.. .. la belle jeune fille se penche vers moi... c'est ma copine ! Ça y est ! J'ai l'impression d'un film que l'on recale..

« J'ai dormi longtemps ?
- Debout ? Ce sont tes histoires qui sont à dormir debout d'habitude ! Mais non, on "vient juste d'arriver !
- Alors ce n'était même pas un rêve tout ça ?
- Tout quoi ? Viens jouer ! »

Je me lève et machinalement, je me frotte les mains … une fine poussière rose y est encore déposée .. je me retourne vers la dune , il me semble voir une petite silhouette qui agite les bras avant de disparaître … d'un seul coup, le temps se fait gris...
« On dirait qu'un violent orage approche ! Les nuages sont noirs au-dessus de la dune … C'est vraiment bizarre , le temps ici..il vaut mieux retourner à l'hôtel , me dit Lisa avant de poser sur mes lèvres un baiser , doux et frais . On reviendra ici demain avant de partir en excursion , d'ac ?
- Oui, c'est sympa comme coin...j'aimerais bien aussi explorer les alentours, je ferai des photos ... »

Les yeux me piquent encore un peu, sûrement une conjonctivite vernale... vernale ? en plein mois d'août ? je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à ce mot... ou alors la poussière rose... c'est pareil ...

Voilà, c'était mon premier jour de vacances sur la plage , je n 'en aurai pas profité bien longtemps mais je suis sûr que demain j'aurai plus de chance ! Vous connaissez mon surnom... "



«Tu fais tes devoirs ?
- Pff! il n'y a pas de réseau pour mon blog..je mets quelques idées sur mon carnet.»

On frappa à la porte de leur chambre d'hôtel ; leur guide leur dit: « On craint un léger tremblement de terre , préparez vos bagages pour une éventuelle évacuation... ne vous affolez pas, c'est juste une mesure de prudence... quand l'alarme retentira , descendez sans attendre dans le hall , je vous y attendrai.»

Dans l'avion qui conduisait le petit groupe de touristes et le personnel de l'hôtel vers l'île voisine , Manuel se tenait collé au hublot. On survolait la plage d'Elvenar , il vit clairement deux vagues de sable se soulever , se rejoindre et retomber sur les dunes.
«Là! Là!
-Je ne vois rien , dit Lisa, il fait trop sombre... Nos vacances auront été courtes mais le voyagiste nous offre un autre séjour de deux semaines où l'on veut, tu as entendu !
-Non, ... on peut revenir là?
-Tu plaisantes, j'espère !»

Il vérifia la présence de son petit carnet dans la poche de son bagage ... il ressentait comme un malaise , était -ce son intervention qui avait tout déclenché ?
Il se lança dans l'esquisse de bâtiments prodigieux , aux tours élancées survolées par des dragons...
«Qu'est-ce que c'est?
- Je suis graphiste , je te rappelle, ... je viens d'avoir l'idée d'un décor pour un nouveau jeu. Elvenar, ça sonne bien non?
- Tes vacances, même écourtées, t'auront bien profité ! c'est superbe ce que tu dessines! »
 
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Thème N°2 : Camping & Travail : Histoire N°18 :

L'Élue :

Chapitre I

La Rencontre





Elvenar était la cité dans laquelle j'avais grandit et passé une enfance exceptionnelle. Mes parents, George et Teresa, m'avait toujours offert ce dont j'avais besoin et me suivaient toujours dans mes choix même les moins loquaces.

Nous étions appréciés des différentes races, même les Orcs qui avaient la réputation d'être un peu bourru venaient se ravitailler chez nous. Il faut dire que nos légumes étaient les meilleurs de la ville, nous étions de grand cultivateur depuis toute une génération. J'étais la seule fille d'une fratrie de cinq enfants, mes frères avaient pris la relève sous le regard bienveillant de mon père qui trouvait enfin du repos. Il me disait toujours que mes compétences n'étaient pas au Champ mais ailleurs, comme s'il pensait que j'accomplirais des choses extraordinaires dans ma vie. Jusqu'à maintenant je pensais qu'il s'agissait simplement des mots d'un père aimant mais avec les événements qui allaient survenir ils prenaient une toute autre tournure.


Aujourd'hui l'Astre de jour ne s'était pas levé comme à son habitude et je voyais au loin les Saules pleureurs de la forêt Sylvaine s'agitaient comme s'ils s'inquiétaient de quelque chose. Je décida d'aller à leur rencontre pour en savoir plus. Il n'y avait que deux kilomètres qui séparaient notre village de la forêt des Esprits Sylvains et les Saules en gardaient l'entrée.

Arrivée devant l'un d'eux je m'y ma main sur ses racines pour l'informer de ma présence. Je ne l'avais pas choisit au hasard, il s'agissait du plus ancien, on le surnommait le vieux Jack. Je venais souvent lui rendre visite depuis mon plus jeune âge, il était toujours de bons conseils.




« - Bonjour Maddie, s'exclama t-il posément, que puis-je faire pour toi ?

  • Bonjour vieux Jack, lui répondis-je, je vous aperçois au loin, toi et tes amis, agiter vos branches sans répis. Que se passe t-il ?

  • Oh ma chère Halpheline, dit-il tout en se frottant les yeux, regarde je n'ai plus de larmes, il semblerait qu'un triste sort s'abatte sur nous. Les Esprits sont en pleine discussion actuellement, nous attendons impatiemment leurs instructions. Il faut savoir que Nos larmes font parties de nos ressources les plus précieuses, elles aident les Esprits à faire pousser leurs plantations et à guérir les plantes malades comme les pousses de tréants. Elles nous permettent également de produire la quantité de Mana nécessaire quotidiennement. »
Je voyais bien que le pauvre arbre était désemparé et je ne savais pas comment le rassurer puisque je ne connaissais pas la nature exacte des événements.

Même les Carillons à vent ne jouaient plus leur douce musique, seul l'Arbre charmant arrivait encore à faire danser les Esprits pour les apaiser.

Au moment de partir j'aperçus au loin un Humain assis près de Marlo, une tortue géante qui était gardien de la forêt Sylvaine depuis des siècles. D'habitude il n'était pas très causant pourtant en les regardant attentivement il semblait écouter cet inconnu avec attention. Je ne pouvais pas repartir ainsi, il fallait que j'en apprenne plus pour pouvoir agir contre le fléau qui touchait les Esprits Sylvains, un peuple que j'affectionnais particulièrement. Leur forêt était somptueuse et abritait bon nombre de créatures Elvenariennes, ils ne faisaient aucune différence entre races Humaines et Elfiques. Il faut avouer que quelques querelles avaient eu lieu quant à la production excessive des Orcs et des Nains lors de leur dernier passage mais ils avaient trouvé un terrain d'entente et tout était rentré dans l'ordre.

J'étais arrivée à leur rencontre, un peu gênée je m'approchais lentement. Marlo m'adressa un regard doux m'invitant à les rejoindre à l’inversement de l'Humain qui me regardait avec suspicion. Il semblait avoir le même âge que moi et en toute honnêteté il ne me laissait pas indifférente. Il était grand, avec de beaux cheveux bruns lui tombant sur les épaules et yeux noisettes. Moi qui d'ordinaire ne manquait pas d'assurance, je me trouvais debout face à lui perdant tous mes moyens. Il fallait que je me reprenne si je ne voulais pas passer pour une idiote mais c'était plus fort que moi j'étais troublée.

« - Bonjour, m'exclamai-je timidement, je suis...

-Une Halpheline, me répondit-il sèchement. »

Mon cœur se remettait à battre la chamade et je le regardais en esquissant un sourire crispé.

« - Mais non ne t'inquiète pas c'était pour rire, me dit-il amusé. Je te voyais au loin nous regarder, j'étais certain que tu prendrais part à notre discussion. Tu es Maddie c'est ça ?

  • Oui c'est bien ça mais comment...
  • Je connais très bien tes frères, on se retrouve souvent au festival de la Moisson autour d'un...
  • D'un jus de carotte ? Lui répondis-je dans le même ton ironique de sa première réponse. »
Dans un éclat de rire nous échangeâmes un regard révélateur de notre ressenti, finalement le courant passait très bien entre nous. Il répondait au doux prénom de Sacha.

J'étais restée un long moment en leur compagnie, je n'avais pas vu le temps passer. Je me sentais impliquée dans la cause des Esprits comme s'il était de mon devoir de les aider. L'histoire de Marlo et de son peuple m'avait tellement passionnée, je me rendais compte qu'au final je ne connaissais rien d'eux.

Tout avait débuté un jour de printemps, une pousse divine s'était mise à pousser sur une terre d'Elvenar jusqu'alors désertique et arrivant à maturation elle avait donné naissance à l'Esprit fondateur. On raconte que celui-ci avait répandu sa magie sur les terres de notre cité et avait lui même donné vie à des milliers de lucioles, qui, se fortifiant dans le temps, devinrent des êtres à part entière, les Esprits Sylvains.





Chapitre II

La Révélation





De retour chez moi, je n'avais pas pu m'empêcher de parler de mon aventure à ma mère. Je m'adressais à elle spontanément, sans chercher à lui cacher quelque chose.

Je sentais bien qu'elle ne me disait pas tout, elle n'était pas à l'aise avec le sujet. Je ne l'avais jamais sentie si embarrassée, ne sachant quoi répondre. Elle s'asseya sur le canapé, le regard porté vers l'extérieur. Au loin, nous apercevions depuis le salon le plus grand arbre de la Porte de Manepica, l'entrée de l'ancienne cité perdue des Esprits qui leur servait autrefois de centre spirituel. Parfois la nuit, en regardant par la fenêtre de ma chambre j'en apercevais quelques uns se recueillir sur une sépulture fleuris et éclairée par des centaines de Feu follet. Jusque là je prenais simplement plaisir à les admirer mais les derniers événements me poussaient à en connaître l'origine et grâce à Marlo je pensais savoir de quoi il s'agissait, c'était la tombe de l'Esprit Fondateur.



« - Ecoute ma fille, s'exclama t-elle calmement en m'invitant à s'asseoir à ses côtés, il est temps pour toi de connaître ton histoire. Je suis ta maman et je chercherais toujours à te protégeais même lorsque tu seras une adulte c'est ainsi... Du haut de tes dix-sept ans tu es encore une enfant mais ton regard inspire tellement d'audace et de vivacité que le moment est venu pour toi de prendre ton destin en main. Lorsque nous avons su avec ton père que notre cinquième et dernier enfant était une fille nous étions les parents les plus heureux, notre Princesse Halpheline tant attendu s'était décidée. Je vivais ma grossesse sereinement jusqu'au jour où, me promenant dans la forêt Sylvestre, je fis une rencontre bouleversante. J'admirais les fleurs très vives de la Porte de Manepica lorsque se tenant devant moi, un spectre m'adressa ces quelques mots : « Prends bien soin de l'être sacré grandissant en Toi, quand le jour sera venu, notre peuple aura besoin de sa vaillance pour l'aider à préserver notre vaste forêt. Elle choisira une autre âme audacieuse pour l'accompagner dans ce périple. Elle est l'Elue. » J'ai compris quelques jours après qu'il s'agissait de l'Esprit Fondateur. Je me suis d'abord demandée pourquoi il t'avait choisi toi, qu'est ce que tu avais de plus que nous autre ? Comment savait-il que tu étais un être exclusif avant même ta venue au monde ? Depuis ce jour je ne l'ai plus jamais revu mais étonnamment, je sens sa présence à tes côtés depuis que tu es née. A te voir grandir depuis ces dix-sept années j'ai compris qu'il ne s'était pas trompé, tu es une âme pure, faisant preuve d'une grande humanité chaque jour. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais tu fais preuve d'altruisme depuis ta naissance et je suis fière de la jeune femme que tu deviens. Marlo sait qui tu es, voilà pourquoi il t'a accueilli ainsi et t'a accordé sa confiance sans aucun effort de ta part. Le jour en question semble être arrivé et je vois que ton intuition t'a déjà conduit vers eux. Promets-moi d'être prudente et de t'entourer de la bonne personne pour cette quête. Malheureusement il ne m'a donné aucun indice sur elle... ».

Cette fois c'est moi qui ne savait plus quoi dire... Cette soirée là tout se chamboulait dans ma tête, je peinais à réaliser ce qu'il venait de se produire et pourtant j'avais l'impression d'y être préparé depuis longtemps c'était très paradoxal . Il avait comme une petite voix dans ma tête qui me guidait et me réconfortait dans mes choix. En tout cas je savais très bien quelle personne serait à mes côtés pour la quête qui m'était confiée, celui qui avait fait chavirer mon cœur dès notre première rencontre, Sacha.





Chapitre III

L'Intégration





J'avais pris quelques jours pour réfléchir et faire le point avec moi même pour agir intelligemment concernant la quête qui m'était confiée. Je me rendais compte que deux éléments revenaient à chaque fois, la Porte de Manepica et l'Esprit Fondateur qui à eux deux faisaient parti de la cité perdue des Esprits Sylvains. J'étais certaine que leurs ennuis avaient débuté là-bas et je décidais alors de m'y rendre mais pas seule contrairement à ma première visite chez eux. Je m'étais renseignée auprès de mes frères pour trouver l'habitation de Sacha, les Humains avaient de très belles bâtisses et dans leur village il y faisait bon vivre. J'avais été impressionnée par les armures et le gabarit des Hommes de l'Armée, ils avaient une incroyable prestance. Il me restait quelques mètres avant d'atteindre ma destination quand j'aperçus Sacha rigoler avec une jeune fille, assis à la terrasse d'une maisonnée. Je m'imaginais tout de suite qu'elle était sa promise, c'était évident un Humain avec une Halpheline, comment aurai-je pu m'imaginer qu'une histoire était possible entre nous. Pourtant mes sentiments étaient bien omniprésents et je ne pouvais pas lutter, à chaque fois que je le voyais c'était la même histoire mon cœur s'emballait. C'était donc ça l'amour ? Décidément tout arrivait au même moment moi qui jusque là vivait paisiblement dans ma maison de campagne avec ma famille. J'étais dans mes pensées, je n'avais même pas vu que Sacha était en face de moi attendant que je reprenne mes esprits. J'étais déjà fébrile en l'apercevant au loin alors à quelques centimètres de moi vous imaginez ma réaction. Sur le moment il a même cru que j'allais mal et m'avait réconforté d'une caresse sur le visage.

« - Je ne voulais pas te déranger toi et ton amie, lui dis-je en essayant de dissimuler ma jalousie tant bien que mal.

A son sourire je comprenais que je n'avais pas réussit.

  • Ne t'inquiète pas, me répondit-il amusé, c'est Abby ma sœur nous fêtons l'anniversaire de ma mère ce soir et nous n'étions pas d'accord sur un point, comme d'habitude... Elle a un sacré caractère, je pense que tu t'entendrais bien avec elle.
Je me sentais ridicule mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas aller contre mes sentiments et le voir en compagnie d'une fille n'était pas concevable pour moi. Cela ne mettait jamais arrivé auparavant, je comprenais alors que j'étais en train de tomber amoureuse. Les mains moites, les frissons et les papillons dans le ventre les trois émotions que m'avaient décrits ma mère la première fois qu'elle avait rencontré mon père. Pour stopper ce malaise, Sacha mis son bras autour de mon cou et chuchota à mon oreille « Je comprends ce que tu ressens ». A ces mots il m'avait avoué une partie de ses sentiments, j'étais sur un petit nuage et totalement chamboulée.

J'étais restée quelques jours chez les Humains, on ne se connaissait pas depuis longtemps mais notre amour naissant était inévitable. Nous étions deux personnes authentiques et spontanées donc il était impossible pour nous de garder nos sentiments secrets plus longtemps. Nous étions tombés amoureux l'un de l'autre en une après-midi, moi qui me moquait de mes parents quand ils parlaient de leur coup de foudre je comprenais dès lors la signification de cette phrase. Sacha m'avait montré le mode de vie des Humains, leur village était vraiment magnifique et leurs bâtisses impressionnantes. Il s'agissait tout de même, avec les Elfes, de la première race ayant constituée une grande armée pour contrer les forces obscures. Nous retrouvions alors une multitude de statue à l’effigie de grands guerriers et également le nom de ceux qui y avaient perdu la vie. Malheureusement les guerres, même victorieuses, avaient toujours un bon de perte. Évidemment, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Sacha, il était l'homme que j'avais choisi pour passer chaque jour de ma vie et fonder une famille. En tant que soldat il pouvait être appelé au combat n'importe quand et mettre sa vie en péril à tout moment. Son père, en tant que Chef de l'Armée était un homme très imposant et j'étais encore intimidée en sa présence. Pourtant il avait beaucoup d'humour et de gaieté, j'avais beaucoup d'estime pour lui.

Abby m'avait montré des photos d'enfance de son frère, nous avions ri une partie de l'après-midi, lui un peu moins. Un soir de pleine lune, Sacha m'avait serré fort dans ses bras et m'avait confié son désir de ne plus combattre. Il avait la certitude qu'un autre destin l'attendait depuis qu'il m'avait rencontré et qu'il se devait de se battre pour la prospérité des habitants d'Elvenar autre qu'au combat. Naturellement j'étais ravie, je ne pouvais pas imaginer le perdre car il était devenu mon ma moitié. Son père ne l'avait pas accepté tout de suite mais il n'avait pas attendu longtemps non plus pour lui donner son consentement, il savait que son fils était vaillant et que le peuple avait également besoin de ses aptitudes en ville. J'avais été très bien acceptée par leur communauté même si j'avais qu'un couple entre un Humain et une Halpheline ce n'était pas banale. Mon père avait eu un peu de mal à se faire à l'idée de mon départ si soudain mais il était heureux pour nous sans parler de ma mère qui était comblait par notre bonheur. Elle savait également qu'il ne s'agissait pas de n'importe quel individu et que si tout s'était déroulé aussi rapidement entre nous c'est que notre histoire était inéluctable, j'avais trouvé mon âme audacieuse qui s'avérait être également mon âme sœur. Nous n'avions évidemment pas oublié nos amis Sylvains durant ces quelques semaines, j'avais fait la rencontre de Maïa, la grande prêtresse de la forêt qui était soulageait de nous voir arriver tous les deux main dans la main. Elle nous avait accueilli comme des amis de son peuple, comme si elle aussi nous connaissait déjà. C'était indéniable, nous avions un rôle à jouer dans la sauvegarde que de leur race et nous nous apprêtions à vivre une aventure incroyable à leur côté.





Chapitre IV

Le Sacrement



Sacha s'était rendu chez les Fées pour obtenir une quantité importante de poussière magique apaisant ainsi les racines des nombreux Saules pleureurs entourant la forêt Sylvaine. Elle avait eu un effet immédiat sur eux, leurs larmes se remettaient à couler normalement faisant réapparaître instantanément leur production de mana. Mais ce n'était pas si simple, c'était une solution temporaire et qui ne durerait pas éternellement, la poussière magique se dissipant peu à peu.

Je devais entrer dans la cité perdue gardait par la porte de Manepica où reposait l'Esprit fondateur et je devais y aller seule. Même Maïa ne pouvait m'aider dans cette requête, c'était à moi de me présenter là-bas et d'entrer en contact avec lui.

J'avais attendu le milieu de la nuit pour m'y rendre, l'heure à laquelle certains Esprits se manifestaient autour de son tombeau. J'avais aperçu la scène assez souvent pour savoir qu'il se passait quelque chose de particulier à cette heure précise. Sacha veillait sur moi depuis la Tour de la prospérité des Fées, il y tenait absolument et il est vrai que j'étais plus sereine. Je n'avais en aucun cas peur des Esprits que je savais très doux et apaisant mais je me demandais tout de même ce qui m'attendait. Arrivée devant la porte de Manepica j'attendis un signe, un appel m'informant que je pouvais entrer mais rien. Une demi plus tard j'entendis deux esprits chuchoter entre les arbres.

« - Tu crois que c'est elle ? Dit l'un d'eux.

  • Il semblerait, répondit un autre, regarde elle décrit bien au portrait !

  • Attends je vais le regarder encore une fois...

  • Dépêche toi, si c'est elle il faut lui ouvrir la porte immédiatement. »
Quelques minutes plus tard la porte s'ouvrit, j'en avais donc conclus que je correspondais au fameux portrait dont il parlait.

Les Esprits étaient cachaient dans la végétation dense qui protégeait ce lieu, ils me regardaient et murmuraient un langage que je ne comprenais pas. Je me tenais désormais devant la sépulture de l'Esprit Fondateur, j'aperçus le portrait dont les Esprits parlaient, il était gravé sur la pierre tombale et la ressemblance avec moi était troublante. C'est alors qu'un silence assourdissant s'imposa.

Plus aucun chuchotement, une présence ésotérique se faisait ressentir et j'étais soudainement dans un état émotionnel renversant. Il apparut face à moi dans une épaisse fumée blanchâtre, il était de la même taille que les autres Esprits, la seule chose qui le différenciait était l'odeur de soufre qui l'accompagnait.

« - Maddie, me dit-il en murmurant, te voilà enfin mon enfant. Tu es l'âme audacieuse dont notre peuple a besoin, je t'ai choisi avant même ta venue au monde car je savais que tu avais quelque chose de spéciale. La nuit qui suivit ta conception, les Astres étaient en ébullition je compris alors que le miracle avait eu lieu. La légende raconte que venue d'un autre monde, un être sacré verrait le jour et apporterait ainsi au peuple Sylvain sauvegarde et prospérité. Le moment venu, les Astres lui enverraient les signaux nécessaire l'amenant instinctivement vers nous et son allié. Une Halpheline aussi douce et altruiste que toi, on ne pouvait rêver mieux. Désormais il est temps que nous accordions nos deux âmes pour réveiller la puissante magie enfui dans le tombeau depuis des siècles. »



Je comprenais dès lors pourquoi, lorsque j'avais vu les Saules s'agiter au loin, mon instinct m'avait poussé à aller vers eux. Tout s'était enchaîné, j'avais discuté avec le vieux Jack puis fait la rencontre de Marlo et de Sacha qui se trouvait là-bas au même moment, tout cela n'était donc pas un hasard. La légende disait que je devais faire la rencontre d'une deuxième âme audacieuse pour m'aider dans mon périple cependant rien n'indiquait que nous tomberions amoureux, l'amour sincère ne pouvait être commandé.

Ce qui m'arrivait était inouï et même si je me posais encore quelques questions je me faisais à l'idée d'être un être spécial pour ce peuple si fantastique. Cette nuit restera gravé dans ma mémoire, durant quelques secondes nous n'avions fait qu'un avec l'Esprit Fondateur et la force spirituel qui m'habitait semblait invincible. Des milliers de lucioles s'échappèrent du tombeau, dispersèrent leur magie sur la forêt Sylvaine en nous offrant un spectacle fascinant. Quelques minutes plus tard tout redevenait silencieux, les Esprits avaient disparus et je me retrouvais seule face à ce chaos. Je me demandais si quelque chose avait changé, je ne ressentais rien de particulier simplement beaucoup de fatigue. Je prenais le chemin du retour pour retrouver Sacha impatiemment pour lui conter mon incroyable rencontre.





Chapitre V

Le Dénouement



J'avais passé une nuit quelque peu agitée repensant au dernier événement que j'avais vécu et qui m'avait un peu chamboulée. Je trouvais enfin le sommeil quand soudainement la voix de Sacha retentit fortement, « Maddie vient voir, vite ! ».

Je me leva précipitamment croyant que quelque chose de grave était arrivé s'est alors que Sacha me prit par la main et m'emmena devant la fenêtre de notre chambre. Je n'y croyais pas mes yeux, au loin on pouvait apercevoir la Forêt Sylvaine à la végétation dense et flamboyante. Les Lucioles qui s'étaient échappées cette nuit de la sépulture avaient fait un travail incroyable, leur puissante magie s'était répandue sur la forêt toute entière lui donnant ainsi une seconde vie et la préservant pour les siècles à venir. La fusion avait donc fonctionnée, j'étais tellement heureuse que je ne pouvais m'empêcher d'aller rendre visite à Marlo. Évidemment j'y allais accompagné de Sacha, il ne comprenait pas réellement le rôle qu'il avait joué dans cette histoire pour lui j'étais la seule héroïne du sauvetage du peuple Sylvain. En réalité, il m'avait accompagné sans le savoir dans cette quête, depuis sa rencontre je n'étais plus tout à fait la même. Son amour m'avait donné une assurance et un courage impressionnant, j'avais envie de me surpasser pour qu'il soit fière de moi. En réalité cette âme audacieuse dont me parlait l'Esprit Fondateur ne m'avait pas apporté une force physique comme je le pensais mais mentale.

Marlo m'avait remercié au nom des Esprits, je pouvais entendre au loin les Carillons à Vent jouaient de leur musique ainsi que des petites voix malicieuses semblant s'amuser. De nature très réservés ils n'étaient pas venu directement vers moi mais j'avais retrouvé sur le chemin du retour un immense bouquet d'Orchidée posé près du vieux Jack. Ses larmes étaient encore plus ruisselantes qu'avant et sa production de Mana bien plus importante. Tout était rentré dans l'ordre pour eux et je ne pouvais être qu'heureuse de les voir ainsi épanoui et prospère. Nous rentrions à la maison plus amoureux que jamais avec beaucoup de projet en tête, je vous laisse deviner le premier.


1 an plus tard...


Avec Sacha nous étions jeune mariés, nous avions évidemment quitté la maison de ses parents pour nous installer dans une magnifique bâtisse. Cet été là, les Esprits Sylvains nous avait fait un magnifique cadeau pour notre lune de miel, une semaine en camping sauvage au cœur même de leur forêt. Cette fois les Esprits me considérait comme l'une des leurs, nous avions passé une semaine extraordinaire à leur côté. Ils avaient beaucoup d'humour et ne manquaient pas d'imagination pour nous faire rire, des êtres petits par leur taille mais grand par leur bonté et d'un charme fou.

Je n'avais jamais revu l'Esprit Fondateur mais à chaque fois que je passais devant la porte de Manepica je me sentais apaisée et plus forte. Depuis notre rencontre j'avais développé un don particulier, les plantes n'avaient aucun secret pour moi et notre jardin était le plus fleuris de toute la cité Hulmaine. Il était mon jardin secret je pouvais y passer des heures à rêvasser et à penser au à mon futur en compagnie de Sacha. D'ailleurs nous avions un deuxième projet en tête

et je suis certaine que vous l'avez déjà deviné.


FIN
 
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Thème N°3 : Apocalypse : Histoire N°19 :

Promenons-nous dans les bois.


Forêt perdue, année 147 de la Grande Guerre, jour 24, 19h30.

  • Maman, raconte encore, s’il te plaîîîîît !
  • Bon, une dernière fois, et après on dort.
  • Ouiiii !
La jeune Halfeline, assise sur le lit de sa fille, ouvrit de nouveau le grand livre abîmé qui se trouvait sur ses genoux, s’installa plus confortablement en chassant une mèche blonde derrière l’une de ses longues cornes recourbées, et entreprit de le lire… encore.

  • Il y a bien longtemps, Elvenar vivait en paix et prospérait. Toutes les races, enfin ressuscitées, partagaient l’harmonie et répandaient l’amour sur notre monde.

Mais un jour, le pire arriva. Le terrible Sorcier Raeynd et ses Dragons voulurent s’emparer du mana si durement acquis par les Humains et les Elfes. Il avait d’abord rassemblé ses pairs, puis les Orcs et leurs félons compagnons Gobelins se joignirent à lui.


Avide de puissance, Raeynd pratiquait les expériences les plus folles, jusqu’à ouvrir de nouveaux portails, déversant des flots sans fin de créatures immondes et malsaines.


Bien des armées tentèrent de le stopper, mais toutes furent décimées. Seules les races les plus avisées ou les moins guerrières survécurent aux premiers assauts. Cependant, maintenant débarrassé des seules menaces qui auraient pu lui nuire, seuls le temps et la ressource de mana qu’il épuise, pourraient contraindre son avancée génocidaire.


Aujourd’hui encore, on ignore ce qui a poussé le Sorcier à repousser l’harmonie et l’équilibre qui nous unissait. Mais une chose est sûre, Raeynd ne l’emportera pas, car d’après la prophétie des Elfes Sylvains, il viendra un temps où une étrange créature nous délivrera tous de cette engeance maléfique. Et les prophéties Elfiques ne se trompent jamais.


Gwentarra arrêta de lire, quand la pièce exigüe fut éclairée d’une lumière pâle et morbide. La petite poupée de chiffon de sa fille projetait des hologrammes de créatures à glacer le sang.


Cette poupée était très particulière. Gwen l’avait trouvée dans la forêt au nord, très reculée de son ancien village, lorsqu’elle avait fuit avec sa fille âgée d’à peine quelques mois. Au milieu de décombres végétaux qui semblaient avoir été entrelacés de manière complexe, des restes de vie ça et là gisaient au sol.

La poupée pulsait sous des feuillages, au rythme effréné des battements du coeur de la pauvre Halfeline égarée et paniquée. Lorsqu’elle l’eut ramassée, elle comprit bien vite que le puissant enchantement était l’oeuvre d’un Elfe, et qu’elle protégerait peut-être Syllie, son enfant.

  • Heu… maman ?

Syllie la sortie justement de ses pensées, et quand elle fut de nouveau concentrée sur ce qui l’entourait, la chambre avait viré au blanc, et des âmes en peine se dessinaient davantage sur les murs, appeurant la petite, encore peu habituée au jouet magique. Gwen se mit à sourire :


  • Ne t’en fais pas. La poupée te montre ce que raconte le livre. Tu n’as rien à craindre d’elle. Lorsque tu voudras savoir quelque chose très très fort, elle te le montrera.
  • Comme la cape magique quand tu te concentres et que tu disparais ?
  • Oui, comme la cape magique. Allez, tu dors maintenant. Elle déposa un baiser sur son front. Je t’aime ma chérie.
  • Moi aussi maman…

Syllie bailla à s’en décrocher la mâchoire, et s’endormit presque aussitôt. Sa mère la regarda un instant, sourire aux lèvres. Sa fille était encore bien naïve pour son âge, et elle n’avait pas reçu l’éducation qu’aurait eu n’importe quel autre enfant, mais c’était sa petite fille adorée. Elles étaient en vie, et en bonne santé, c’était tout ce qui importait pour le moment.


Gwentarra sortit de la chambre et ferma la porte en écorce solide. En y repensant, elle avait amassé une belle quantité d’objets magiques, et elle ignorait la fonction d’une grande partie d’entre eux. Elle les conservait pour la plupart dans la chambre de sa fille, afin de la protéger, mais aussi pour pouvoir se défendre au mieux en cas d’attaque.


Une fois, elle avait repoussé quelques fées devenues folles, harassées par la faim et la fatigue, loin des leurs, si tant est qu’il en restait d’autres. Mais les fées hystériques n’étaient pas l’ennemi le plus dangereux qu’elle dût affronter. Parmis les plus mortels se trouvaient les Orcs, les Sorciers, et les Humains qui pouvaient aussi se montrer très féroces.


Heureusement pour les deux Halfelines, leur position reculée ne leur permettait d’être trouvée qu’accidentellement, par de pauvres hères fuyants et peu nombreux. Et presque à chaque fois, c’est une arme un peu étrange qui les sauvait, une sorte de boomerang en bois sombre, équipé de lames acérées dissimulées dans une petite fente le parcourant de tout son long. Impossible pour Gwen d’identifier la race qui avait construit cet objet. Mais cela importait peu, tant il était efficace. Au moindre moment où le porteur de l’arme s'estimait être en danger, elle surgissait hors de la ceinture ou du sac, dévoilait ses tranchants dans un bruit sec et intimidant, et massacrait littéralement la menace sans autre forme de procès.


Gwentarra et Syllie étaient vraisemblablement les deux dernières de leur espèce, victime des premières attaques meurtrières menées par les Dragons.

Rassemblées sur ce qui furent autrefois de grandes plaines verdoyantes, les Halfelins avaient décidé de se reculer plus au nord, pour fuir les zones de bataille.

L'exode avait duré plusieurs semaines, et d’autres Halfelins étaient venu grossir le cortège à chaque halte. Tant et si bien, qu’ils avaient tous été réunis au moment d’établir un campement durable entre la forêt des Fées et la montagne du Temps.


Les Nains n’avaient pas pris part au combat, pas plus que les Fées qui se satisfaisaient pleinement d’elles même.


Mais le Sorcier n’entendait pas laisser un seul cristal de Mana aux mains autres que les siennes. Et les raids de Dragons commencèrent à cette époque. Chaque village était carbonisé, et tout le Mana récupéré.


Assise sur une souche d’arbre à l'extérieur de la maison de fortune dans les bois, Gwentarra pensait aux événements passés, mais aussi au futur, à l’avenir de sa fille, au sien. Elle passa une main sur son visage et chuchotta pour elle-même :

  • C’est pas le moment de se laisser aller.

Puisque sa fille dormait bien à l’abri, elle s’éloigna le moins possible, pour ramasser tout ce qui ferait office de repas pour le lendemain. Mais plus le temps passait, plus il fallait s’enfoncer dans les bois pour trouver de la nourriture. Il y avait bien cette cape dont avait parlé sa fille plus tôt, qui non seulement dissimulait son porteur, mais qui, mise en baluchon, conservait parfaitement les aliments des mois durant, sûrement même des années selon l’Halfeline qui marchait à travers la forêt. Mais pour conserver les aliments, il fallait d’abord les amasser et les économiser.


Elle marchait depuis un moment maintenant. Toujours dans l’idée de protéger sa fille, elle avait laissé la cape magique en guise de couvre-lit et le boomerang en tant que gardien à l’intérieur de la chambre.


L’Halfeline n’aurait pas su dire à quel point elle s’était éloignée, mais elle aurait dû, finalement, emporter de quoi transporter ses trouvailles et se protéger. Gwen avançait difficilement à travers les épaisses racines entremêlées sous ses pieds, et toujours aucune trace de nourriture. Quand enfin, elle tomba sur un gros champignon, l’espoir revint l’habiter. Gwen se pencha vers la Girolle, lorsque loin au dessus d’elle, un bruit familier retentit soudainement.


Des bruissements d’ailes gigantesques, un cri perçant à glacer le sang, il n’y avait aucun doute. Rien que de penser aux Dragons, l’Halfeline commençait à avoir des sueurs froides.


“Syllie.”


C’est la seule pensée qui l’occupa à cet instant. Paniquée, elle se mit à courir plutôt que d’attendre sous le couvert des arbres. Elle allait payer cette erreur.


Les Dragons avaient beau être de grosses brutes pour la plupart, ils n’en restaient pas moins des chasseurs hors pair. Les reptiles ailés, nyctalopes, se déplaçaient lourdement dans les airs, et ne tardèrent pas à repérer le petit être affolé qui courait à travers bois.


Un autre cri perçant.

Une gerbe de flamme gigantesque.

Gwen n’était qu’à quelques mètres de la cabane quand ses yeux s’écarquillèrent de douleur et de chagrin.


Montagne du Temps, année 147 de la Grande Guerre, jour 24, 20h37.

  • Ils sont partis ?
  • Je crois, oui. Viens ave…

Un flash d’un bleu étincelant laissa le Nain coi. La nuit s’illumina d’un voile de mort, Fagnir n’avait jamais vu ça auparavant. Des hauteurs de la montagne où il faisait le guet, il avait même réussi à distinguer les silhouettes de la multitude de Dragons qui s’éloignaient déjà, pourtant à des kilomètres à l’ouest de là.


Derrière le Nain maintenant cloué sur place de stupeur, son compagnon de garde n’en menait pas large non plus. Il n’avait vu que l’intérieur de la grotte s’éclairer comme en plein jour, mais cela avait suffit à l’impressionner et à le terroriser tout autant.


Après quelques secondes, où le temps semblait s’être arrêté, Rollor rejoignit Fagnir à l’extérieur :

  • Qu’est-ce que c’était que ça ?

Le regard dans le vague, la vue encore troublée par l’excès de lumière, Fagnir finit par passer sa grosse main dans la longue barbe rousse et en fouilli qui ornait son visage :

  • Le Sorcier, il a lancé une décharge de Mana. Il se tourna subitement vers l’autre Nain, et lui attrapa les épaules en le secouant. Mais t’as vu ça ?! Il aurait jamais pu produire autant d'énergie en frappant un arbre ou une bestiole. Il a forcément touché un objet imprégné lui même de Mana.

Il lâcha Rollor qui tenait à peine debout tellement il venait d’être remué dans tous les sens. Ses grands yeux gris semblaient tourner tous seuls. A peine eut-il repris contenance, que Fagnir vint agripper le bijou de bois qui retenait tous ses longs poils de barbe noire ensemble. Il tira très légèrement dessus pour avoir toute l’attention du Nain :

  • Et on parle de ça à personne. Si le roi décide de faire un raid pour récupérer le matos, on va tous y passer. Vu ?

Rollor hocha énergiquement la tête, autant que la poigne qui retenait sa barbe le lui permettait. Fagnir attrapa sa hache de guerre, s’assit au coin du feu mourant, et cracha sur l’arme pour la nettoyer avec amour.


Les deux compères étaient peut-être bien les seuls témoins de cette scène qui ravagea en une nuit toute la forêt perdue, et potentiellement toute vie qui y restait encore.


Forêt perdue, année 87 de l’Ère Sombre, jour 25, 07h10.


Le soleil s’était levé depuis maintenant quelques minutes. Les rayons éclairaient la terre à travers les feuillages, révélant dans leur sillage toutes les petites créatures déjà bien actives de bon matin.


La lumière vint d’abord éclairer le cours d’eau ; puis elle continua sa course à quelques centaines de mètres de là, pour finalement éclairer un cratère gigantesque, peu profond mais très large, au milieu duquel se trouvait ce qui fut autrefois une maisonnette de bois sommaire.


Au sein de ce qu’il restait de la cabane, un petit “clic” retentit soudain, alors que la lumière perçait difficilement à travers le rideau troué. Un fin flash bleu lumineux s’activa, et un panneau holographique surgit de sous un tas de végétation et de décombres. Des données y défilaient à grande vitesse. Quand la dernière ligne “Done.” s’afficha, une voix robotique féminine s’éleva :

  • Pronostic vital : null. Régénération des cellules terminée. Etat du sujet : décédé. Injection de Mana en cours.

Le panneau disparut alors de la même manière qu’il était apparu.


Le lierre, les morceaux de bois vermoulus et des restes de linge en lambeaux se mirent à gigoter à l’endroit d’où la voix provenait quelques secondes plus tôt. La pièce rendue encore plus exigüe par le désordre baignait littéralement dans la poussière, la rendant irrespirable et sombre. Une main s’acharnait à dégager un passage pour s’extraire du monticule de végétation. Un bras, une tête, puis tout un corps en émergèrent en suivant :

  • Pfft, hmpf… Beurk. Maman ?

Syllie cracha un morceau de feuille et regarda un peu confuse autour d’elle. Elle était bien dans sa chambre, mais tout avait l’air bien différent. Son armoire était à peine visible sous les plantes grimpantes, les murs étaient teintés de vert et de moisissure, une épaisse couche de poussière et de terre sèche recouvrait à peu près tout, dont elle même, et une forte odeur désagréable l’assaillit. Elle se leva puis se sentit lourde et vaseuse tout à coup, alors elle se laissa retomber sur les racines et le feuillage du lierre, qui plièrent sous poids, soulevant au passage davantage de particules.


La petite Halfeline baissa la tête et passa sa main sur sa nuque endolorie. Quelle ne fut pas sa surprise de sentir une petite masse duveteuse en lieu et place de son cou. Ca formait une boule à la base de son crâne, puis, plus bas il y avait une partie plus épaisse, ainsi que deux arceaux qui revenaient vers l’avant de son cou. Plus bas, en revenant vers le centre de l’étrange bosse, la partie épaisse se séparait en deux.


Syllie avait passé ses doigts partout et se concentra : une tête, des bras, un corps et des jambes… On aurait dit une petite personne qui se cramponnait à elle. La petite fille sourit en se demandant comment elle avait pu ne pas reconnaitre sa petite poupée de chiffon magique. Elle essaya de l’enlever de derrière sa tête, et paniqua en constatant qu’elle n’y arrivait pas, c’était comme si les bras l’enseraient de plus en plus lorsqu’elle tirait dessus. L’objet était solidement agrippé sur le haut de sa colonne vertébrale :

  • Qu’est-ce que… Qu’est-ce qui m’arrive ?

Aussitôt, ses yeux se mirent à briller d’un bleu lugubre, et un affichage haute technologie se matérialisa à travers son regard, rapidement suivit de la voix :

  • Bonjour. Je m’appelle TX-06-AEYA. Conception Elfique ancienne génération. Vous venez de vous éveiller d’un long sommeil et j’ai pour mission de vous protéger. Désirez-vous un café ?
  • Quoi ? Non ! Où est m’man ?
  • “Man” : inconnu. Voulez-vous dire Faon ? Le Faon est un mammifère, petit de la biche et du ce…
  • Non, non, je veux dire maman. Roh laisse tomber.

La lueur bleue et l’écran disparurent. Syllie se leva de nouveau, et se dirigea vers l’endroit où se trouvait sa porte auparavant, en faisant de son mieux pour ne pas trébucher.


Arrivée dans l’ancienne pièce de vie commune, elle ne put que constater qu’elle était dans le même état que sa chambre, à la différence près que deux murs manquaient. Toujours ces plantes grimpantes qui recouvraient l’intégralité du sol et des meubles de fortune. La petite Halfeline regardait sans trop comprendre autour d’elle, plutôt occupée à chercher sa mère sous les décombres que de se soucier de la décoration.


Après quelques minutes de recherche, Syllie se résigna, et comprit que sa mère n’était probablement pas là. Elle s’assit lourdement sur des branchages où se trouvait une chaise avant, et posa son menton sur sa main. Elle écarquilla bien vite les yeux. En face d’elle, il y aurait dû y avoir un mur, avec ses dessins accrochés et une petite fenêtre ovale donnant sur la forêt. Mais ça, c’était avant.


Maintenant, il n’y avait plus que quelques mètres d’herbe fraîche, avant qu’une vaste étendue de terre battue, dévastée et légèrement bleutée ne forme un cercle gigantesque, d’une centaine de mètres de rayon, autour de la bâtisse.


Syllie se leva, enjamba les gravats pour sortir de la maison, et s’arrêta sur la limite verdoyante, en contemplant le cercle parfait qui l’entourait :

  • Wah. On a eu de la chance. Poupée T-truc, c’est quoi qu’a fait ça ?
  • Je m’appelle TX-06-AEYA. Les causes de cet incident me sont inconnues. Mais je détecte une forte densité de Mana dans l’air, et il semblerait qu’il soit en constante augmentation. Récupération en cours.

Sans demander son reste, la poupée de chiffon émit un son robotique, et illumina de nouveau le regard de l’Halfeline, qui ne semblait pas y prêter grande attention. Elle n’avait pas tout compris de toute façon.


Elle se retourna et voulut récupérer quelques “trucs utiles” dans sa chambre si c’était encore possible. En enjambant le bout de mur de la cuisine, son pied fit levier sur un morceau d’écorce aux couleurs vives :

  • Oh chouette la carte ! Elle se pencha pour ramasser la peinture. Je l’ai dessinée avec m’man quand elle m’a appris la géléographie. Hé poupée, tu peux mettre la carte sur ton écran bizarre pour pas l’abîmer ?
  • Récupération terminée. C’est “géographie”. Et bien sûr je peux. AEYA activa son écran holographique et scanna le dessin que Syllie fixait avec fierté. Carte archivée. Définition des points d'intérêts. Souhaitez-vous établir un itinéraire ?

L’écran de l'artefact magique avait quadrillé la carte, rendu les légendes interactives, mais n’avait malheureusement pas pu améliorer les graphismes, ni enlever la tache de jus de raisin bien moisie au coin supérieur droit, car sa propriétaire pensait très fort à cet instant que cette carte était la plus parfaite du monde. Syllie cligna des yeux, et releva le nez de la carte :

  • J’ai rien compris. Tu peux trouver m’man sur la carte ?
  • “Man” : destination inconnue. Recherche par mot-clé.
  • Bon, on a pas le temps.

Syllie était en train de lutter pour arracher le lierre qui entourait son armoire. Elle ne prêta pas la moindre attention à la voix ou la carte flottant devant ses yeux, surtout lorsqu’elle trouva le foulard pourpre de sa mère.

  • “Montagne du Temps”. Destination enregistrée.

Elle avait entouré son cou de l'étoffe alors qu’un petit marqueur rouge s’afficha vers l’est, et qu’une ligne en pointillés se dessina entre sa position et la nouvelle destination, elle afficha alors un large sourire :

  • Ah bah tu vois quand tu veux. Elle réfléchit un instant, l’endroit indiqué était très éloigné, et le petit dessin de hache sur la montagne indiquait que des Nains s’y trouvaient. Hum, pourquoi maman serait allée aussi loin ? Elle fouillait toujours l’armoire à la recherche du boomerang magique. Ah ! Comme les Nains sont des forgerons, elle a dû emmener le machin tranchant magique pour le faire réparer, et elle s’est perdue en route.

La carte se volatilisa. Très fière de sa fine analyse, Syllie prit le peu d’objets magiques qu’elle trouva et les fourra dans ses poches. Aussi prête qu’une Halfeline de son âge pouvait l’être, c’est à dire absolument pas, elle estima qu’elle pouvait se mettre en route.


Pour une raison inconnue, Syllie passa par les restes humides et moisis de l’encadrure de la porte d’entrée. Elle s’arrêta sur l’herbe grasse, juste à la limite la séparant du sol carbonisé et parfaitement lisse du point d’impact. Elle vérifia une dernière fois qu’elle avait tout ce dont elle aurait besoin pour son voyage, leva fièrement la tête, et déclara :

  • En route ! Montre-moi la carte poupée !

Dans le flash bleu habituel mais pas encore tout à fait familier, la carte apparut devant les yeux de Syllie. Au moment où elle allait se mettre à geindre qu’elle n’y voyait rien avec ça devant elle, la carte se réduit et fit place à une simple boussole au plus haut de son champ de vision, seul un point bleu luisant au bord de l’instrument indiquait la direction à suivre.


  • J’espère qu’on y sera avant la nuit… T’es sûr que m’man est là bas ?
  • “Man” : inconnu. Voulez-vous dire : Amant ? Un amant est le conjoint d’une…
  • Pfffft, je sais ce que c’est un aimant. De toute façon m’man est sûrement avec les nains comme j’ai dit. Je vais pas rester là de toute façon… Han, mais je devrais laisser un message à maman. T-machin, tu sais faire un message ? Là, sur l’herbe ?

Syllie était en train de faire passer son pied nu sur l’herbe, ça ne la chatouillait pas. D’habitude, ça chatouillait l’herbe sous les pieds. Peu importe, l’écran s’afficha de toute façon :

  • Impression d’un signal. Ouverture de l’interface. Empreinte magique prête.

Les yeux de Syllie jetèrent soudainement des lasers au sol, là où elle regardait, sur le seuil des restes de l’habitation. Heureusement qu’elle ignorait d’où provenaient les lasers, elle aurait sûrement paniqué.


Après quelques secondes, elle regarda le symbole au sol, encore fumant et teinté de mana pur. C’était un rond avec un point en son centre, et il y avait plein de traits bizarres dans le cercle. De l’écriture peut-être ? Elle ne savait pas lire, et la poupée semblait savoir ce qu’elle faisait.


Pleine d'énergie, l’Halfeline pouvait se mettre en route.
 

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