Xathos
Jeune pousse
Bonjour à toutes et tous,
Je me suis lancé dans la rédaction de petites nouvelles ayant pour inspiration/toile de fond les Merveilles Antiques sur le tchat de ma confrérie. Les membres de la confrérie ayant semblé apprécié ce petit exercice littéraire, je me suis dit que je pouvais aussi les proposer sur le forum. Bonne lecture !
Une légende... Le Tome des Mystères (1)
Il existe, à Elvenar, un bâtiment que l’on nomme le Tome des Mystères. Son nom provient des parchemins géants qui tournoient entre ses murs, flottant paresseusement autour de sa structure comme des ailes d’encre et de mémoire.
Chacun de ces parchemins narre une quête. Ils vibrent de magie ancienne, murmurent au vent des histoires oubliées, et inscrivent sans cesse de nouveaux récits dans leurs fibres mouvantes. Nul ne sait qui les a tissés, ni comment ils restent suspendus dans l’air, dociles mais vivants. Certains affirment que ce sont les souvenirs des artefacts eux-mêmes, désireux de partager leurs découvertes. D’autres pensent qu’un ancien peuple, disparu depuis des ères, a lié sa propre mémoire à ces feuilles volantes.
Isendre était originaire des Plaines Célestes. Elle n’avait jamais quitté sa ville, perchée sur des arches de pierre naturelle, mais rêvait chaque nuit de mers de sable, de jungles sans nom, et d’artefacts enfouis dans des grottes oubliées. Ce n’était pas l’or ou la gloire qu’elle cherchait, mais la compréhension. Elle croyait que chaque objet ancien contenait une vérité, et qu’en les écoutant, on pouvait peut-être comprendre l’histoire du monde.
Un soir, alors qu’elle observait les constellations, un parchemin vint se poser près d’elle, comme porté par une brise surnaturelle. Il n’était pas fait de papier, mais d’un tissu vaporeux, presque vivant. Lorsqu’elle le toucha, des images envahirent son esprit : des visages, des ruines, un labyrinthe sculpté dans les entrailles d’une montagne… et, dominant le tout, une colonne, aux flancs couverts de parchemins dansants.
Elle sut alors que le parchemin lui montrait une route, une invitation.
Le voyage fut long. Isendre traversa des forêts où les arbres chantaient la nuit, marcha sur des terres où les pierres pleuraient à la pleine lune, et navigua sur un fleuve dont l’eau chuchotait les secrets des morts. À chaque étape, elle découvrait un artefact, souvent oublié ou ignoré par les peuples locaux : une lanterne qui révélait les mensonges, une clef qui n’ouvrait que les coffres scellés par l’amour, une coupe vide qui apaisait la soif de vengeance.
Elle nota tout. Chaque découverte, chaque rencontre, chaque émotion.
Quand elle parvint enfin à destination, le vent y était tranchant et chargé de cendres. Le Tome se dressait devant elle, immobile mais vivant, ses parchemins murmurant un langage ancien. Des centaines de chercheurs, scribes, mages et rêveurs erraient autour, certains étudiant les textes, d’autres tentant d’en apprivoiser un.
Mais lorsque Isendre approcha, les parchemins se figèrent. Puis l’un d’eux, plus large que les autres, descendit lentement et s’enroula autour d’elle, comme pour l’accueillir. Il se mit à écrire, par lui-même, dans une calligraphie d’encre noire et d’argent, les récits qu’elle avait consignés dans ses carnets.
Le bâtiment avait reconnu une exploratrice. Une conteuse de vérités.
Le Tome était bien plus vaste qu’il n’en avait l’air. Des couloirs en spirale, des galeries suspendues, des arches flottantes. L’air y vibrait d’intelligence et de magie. Des chercheurs, vêtus de longues robes aux motifs changeants, étudiaient les parchemins capturés dans des sphères de verre. À chaque lecture, une brume naissait autour du lecteur, formant des images, des souvenirs tangibles.
C’est là qu’Isendre comprit la véritable nature du lieu : chaque artefact, chaque quête, chaque leçon vécue par un aventurier devenait ici une source de connaissance. Les scientifiques de ce monde ne tiraient pas leur savoir des livres figés, mais de l’expérience vivante de ceux qui osaient chercher.
Elle passa des semaines, puis des mois en ce lieu. On lui demanda de relater ses voyages, de toucher certains parchemins pour les faire réagir, de guider d’autres aventuriers dans des missions inspirées de ses récits. Et elle le fit avec une passion calme, sachant que chaque histoire ajoutait une pierre au vaste édifice du savoir.
Un jour, alors qu’elle contemplait le lever du soleil depuis une terrasse brumeuse, un enfant s’approcha. Il tendit la main vers un parchemin flottant, qui s’y posa doucement.
« Est-ce qu’un jour, moi aussi, je pourrai partir en quête ? » demanda-t-il.
Isendre sourit. « Ce bâtiment existe pour cela. Il est né de nos histoires. Et chaque quête commence toujours par une question. »
Depuis ce jour, des milliers d’aventuriers vinrent au Tome des Mystères. Certains apportèrent des reliques chantantes, d’autres des énigmes jamais résolues, et quelques-uns, de simples mots qui changèrent le cours de la science ou de la magie. Tous furent inscrits.
Et dans la grande salle centrale, au pilier mouvant, un nouveau parchemin fut un jour hissé parmi les autres. Il portait un seul nom, en lettres dorées : Isendre des Plaines Célestes.
Car elle n’avait pas seulement raconté ses découvertes. Elle avait réveillé, en ce monde oublié, la plus précieuse des qualités : la curiosité.
Je me suis lancé dans la rédaction de petites nouvelles ayant pour inspiration/toile de fond les Merveilles Antiques sur le tchat de ma confrérie. Les membres de la confrérie ayant semblé apprécié ce petit exercice littéraire, je me suis dit que je pouvais aussi les proposer sur le forum. Bonne lecture !
Une légende... Le Tome des Mystères (1)
Il existe, à Elvenar, un bâtiment que l’on nomme le Tome des Mystères. Son nom provient des parchemins géants qui tournoient entre ses murs, flottant paresseusement autour de sa structure comme des ailes d’encre et de mémoire.
Chacun de ces parchemins narre une quête. Ils vibrent de magie ancienne, murmurent au vent des histoires oubliées, et inscrivent sans cesse de nouveaux récits dans leurs fibres mouvantes. Nul ne sait qui les a tissés, ni comment ils restent suspendus dans l’air, dociles mais vivants. Certains affirment que ce sont les souvenirs des artefacts eux-mêmes, désireux de partager leurs découvertes. D’autres pensent qu’un ancien peuple, disparu depuis des ères, a lié sa propre mémoire à ces feuilles volantes.
Isendre était originaire des Plaines Célestes. Elle n’avait jamais quitté sa ville, perchée sur des arches de pierre naturelle, mais rêvait chaque nuit de mers de sable, de jungles sans nom, et d’artefacts enfouis dans des grottes oubliées. Ce n’était pas l’or ou la gloire qu’elle cherchait, mais la compréhension. Elle croyait que chaque objet ancien contenait une vérité, et qu’en les écoutant, on pouvait peut-être comprendre l’histoire du monde.
Un soir, alors qu’elle observait les constellations, un parchemin vint se poser près d’elle, comme porté par une brise surnaturelle. Il n’était pas fait de papier, mais d’un tissu vaporeux, presque vivant. Lorsqu’elle le toucha, des images envahirent son esprit : des visages, des ruines, un labyrinthe sculpté dans les entrailles d’une montagne… et, dominant le tout, une colonne, aux flancs couverts de parchemins dansants.
Elle sut alors que le parchemin lui montrait une route, une invitation.
Le voyage fut long. Isendre traversa des forêts où les arbres chantaient la nuit, marcha sur des terres où les pierres pleuraient à la pleine lune, et navigua sur un fleuve dont l’eau chuchotait les secrets des morts. À chaque étape, elle découvrait un artefact, souvent oublié ou ignoré par les peuples locaux : une lanterne qui révélait les mensonges, une clef qui n’ouvrait que les coffres scellés par l’amour, une coupe vide qui apaisait la soif de vengeance.
Elle nota tout. Chaque découverte, chaque rencontre, chaque émotion.
Quand elle parvint enfin à destination, le vent y était tranchant et chargé de cendres. Le Tome se dressait devant elle, immobile mais vivant, ses parchemins murmurant un langage ancien. Des centaines de chercheurs, scribes, mages et rêveurs erraient autour, certains étudiant les textes, d’autres tentant d’en apprivoiser un.
Mais lorsque Isendre approcha, les parchemins se figèrent. Puis l’un d’eux, plus large que les autres, descendit lentement et s’enroula autour d’elle, comme pour l’accueillir. Il se mit à écrire, par lui-même, dans une calligraphie d’encre noire et d’argent, les récits qu’elle avait consignés dans ses carnets.
Le bâtiment avait reconnu une exploratrice. Une conteuse de vérités.
Le Tome était bien plus vaste qu’il n’en avait l’air. Des couloirs en spirale, des galeries suspendues, des arches flottantes. L’air y vibrait d’intelligence et de magie. Des chercheurs, vêtus de longues robes aux motifs changeants, étudiaient les parchemins capturés dans des sphères de verre. À chaque lecture, une brume naissait autour du lecteur, formant des images, des souvenirs tangibles.
C’est là qu’Isendre comprit la véritable nature du lieu : chaque artefact, chaque quête, chaque leçon vécue par un aventurier devenait ici une source de connaissance. Les scientifiques de ce monde ne tiraient pas leur savoir des livres figés, mais de l’expérience vivante de ceux qui osaient chercher.
Elle passa des semaines, puis des mois en ce lieu. On lui demanda de relater ses voyages, de toucher certains parchemins pour les faire réagir, de guider d’autres aventuriers dans des missions inspirées de ses récits. Et elle le fit avec une passion calme, sachant que chaque histoire ajoutait une pierre au vaste édifice du savoir.
Un jour, alors qu’elle contemplait le lever du soleil depuis une terrasse brumeuse, un enfant s’approcha. Il tendit la main vers un parchemin flottant, qui s’y posa doucement.
« Est-ce qu’un jour, moi aussi, je pourrai partir en quête ? » demanda-t-il.
Isendre sourit. « Ce bâtiment existe pour cela. Il est né de nos histoires. Et chaque quête commence toujours par une question. »
Depuis ce jour, des milliers d’aventuriers vinrent au Tome des Mystères. Certains apportèrent des reliques chantantes, d’autres des énigmes jamais résolues, et quelques-uns, de simples mots qui changèrent le cours de la science ou de la magie. Tous furent inscrits.
Et dans la grande salle centrale, au pilier mouvant, un nouveau parchemin fut un jour hissé parmi les autres. Il portait un seul nom, en lettres dorées : Isendre des Plaines Célestes.
Car elle n’avait pas seulement raconté ses découvertes. Elle avait réveillé, en ce monde oublié, la plus précieuse des qualités : la curiosité.
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