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Concours [VOTE & RESULTAT] Concours graphique et écrit : Après le cataclysme, l'embellie

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Chiigo

Equipe d'Elvenar
Equipe forum & support
Bonjour :)

Malheureusement peu de participation pour ce nouveau concours.
Vous aurez à voter 8 jours pour votre œuvre préférée.


Pépette, vole à tire d’aile dans les couloirs du palais.
“Oh la la, c’est pas possible ! Quelle catastrophe ! Il fallait que cela nous arrive maintenant, mais comment allons nous faire pour nous en sortir ! Pour survivre à ce terrible cataclysme !”
La petite fée, l’air grave et inquiet, descend les escaliers quatre à quatre, manque de renverser plusieurs domestiques qui vaquent à leurs occupations et poursuit sa folle course en direction de la grande salle d’apparat du château.
Elle déboule comme une furie, franchissant la porte au nez des gardes, à moitié assoupis.
Elle vole vers la grande table, autour de laquelle le conseil des ministres est réuni.
Pépette attrape Onirym, le seigneur du royaume, par les épaules et éclate en sanglots !
Onirym : mais qu’est ce qui se passe Pépette ? Pourquoi es-tu dans cet état ?
Pépette : Sir c’est terrible ! Un grand danger nous menace ! Je ne sais pas comment nous allons faire pour nous en sortir ! Il faut agir et vite, c’est la survie du royaume, que dis-je de tout Elvenar qui est en jeu !
Autour de la table, les notables prennent la mesure de l’urgence, en voyant l’état, paniquée de Pépette.
Onirym : calmez vous ma chère, essayez de reprendre votre souffle et expliquez-nous vite ce qui se passe.
Garmir, le capitaine des Gardes, prend la parole : ça ne doit pas être grave … Sinon mes gardes m’auraient alertés du danger.
Thondurm barbe de bronze, le grand chambellan du royaume éclate de rire. De sa grosse voix grave il lance à l’intention de Sir Garmir : enfin voyons capitaine ! Vous ne pouvez pas dire cela ! Le jour où vos gardes verront quelque chose, ce sera un miracle ! Ils passent leur temps à somnoler ou à jouer aux dés ! Un troupeaux de bisons pourrait passer sous les murailles de la cité qu’ils ne s’en rendraient même pas compte !
Garmir devient tout rouge et répond d’un ton vif : c’est vrai que nos gardes ne sont pas les plus futés du monde. Mais quand même vous y allez fort maître nain, un troupeau de bisons ! Déjà il n’y a pas de bisons dans les environs, ensuite, c’est quand même suffisamment gros et bruyant ! Je suis sûr qu’ils les remarqueraient ! Un troupeau de lapins, de belettes ou de chats, je dis pas, mais un troupeau de bisons, quand même !
Thondurm : n'essayez pas de dévier la conversation, les bisons, c’était une image, un symbole, ne jouez pas sur la taille des animaux !
Sir Fribon, le grand argentier du palais, reprend, d’une voix calme : et puis on voit rarement des troupeaux de lapins … Ou de chats …
Onirym s’éclaircit la voix et prend la parole : bien, c’est vraiment super comme débat, j’adore, et je suis sûr qu’on pourrait en parler encore longtemps, mais je vous rappelle tout de même que Pépette à quelque chose de très important à nous dire ! Pépette, nous t’écoutons.
La petite fée fait des efforts désespérés pour se calmer, et reprendre son souffle.
Tout le monde à les yeux rivés sur elle, suspendus à ses lèvres, prêts à écouter la terrible nouvelle.
Pépette : et bien voilà messieurs, je vais faire court car sinon je sens que je vais encore pleurer … Oh la la c’est si terrible … Bon, j’y vais, mais avant vous devez me promettre de ne pas m’en vouloir d’être le messager, bien involontaire, d’une si terrible catastrophe …Sachez également que ce n’est pas ma faute et …
Thondurm la coupe sèchement : et si vous pouviez en venir au fait, ça commence à devenir terriblement inquiétant votre histoire ! Et moi j’aime pas être inquiet, parce qu'après le stress ça me fait perdre les poils de barbe.
Onirym : merci pour cette intervention capillaire de la plus haute importance, maître nain, mais laissez parler Pépette, sinon on ne va jamais s’en sortir !
Pépette, les yeux rougis par les larmes, la voix cassée par l’émotion déclare : et bien voilà. Il n’y a plus de cornichons …
Un ange passe sur l’assemblée, tous les participants sont médusés par les paroles de la petite fée.
Sir Fribon est le premier à répondre : oui ? Et alors ?
Pépette devient alors hystérique, volant au travers de la pièce en battant rageusement de ses petites ailes, gesticulant, paniquée.
Elle crie, de sa voix suraiguë : Quoi ??? Mais comment pouvez-vous être aussi indolent ? Vous ne voyez pas le soucis ? Vous ne percevez pas l’urgence de la situation ? Vous n'anticipez pas la gravité de l’apocalypse qui s’annonce ?
Sir Fribon, toujours sur un ton neutre et blasé : franchement ? Non.
Pépette se précipite vers lui, et tire frénétiquement sur sa petite barbiche : mais dans une semaine nous faisons notre pic-nic annuel, au pied du grand chêne, dans la forêt. Il y aura des centaines de gens ! Tout le monde en ville et dans les environs attend ce moment de joie et de liesse avec impatience ! Mais s’il n’y a pas de cornichons, comment allons-nous faire pour préparer les sandwichs ?
Le capitaine Garmir, plongé dans une intense réflexion répond : c’est vrai que c’est un gros problème, les tartines de terrines de sanglier ou les sandwichs au jambon, c’est pas bon s’il n’y a pas de cornichons dessus !
Thondurm hoche la tête vivement et déclare : ca c’est bien vrai ! Le cornichon c’est la vie ! Il sublime tous les plats et c’est un élément incontournable de tout bon pic-nic qui mérite ses lettres de noblesse. On est sacrément dans la m…
Fribon : quelqu’un pourrait dire à Pépette de me lâcher ?
Onirym : bon ne paniquons pas les amis. Je pense que tous, autour de cette table, avons pris la mesure de la gravité des événements ! Sauf peut être Sir Fribon, mais Pépette s'emploie à lui faire comprendre l’urgence.
Fribon : Pépette vous pouvez me lacher, ca commence à faire mal !
Pépette lâche la barbichette de Sir Fribon et se laisse tomber dans un fauteuil. Le regard vague, le visage déformé par l’angoisse, elle marmonne : c’est terrible … c’est terrible …
Onirym reprend les choses en main, il se lève énergiquement et fixe les notables autour de la table d’un regard résolu : Bien messieurs ! Nous sommes la force vive de cette nation, notre rôle est de protéger nos concitoyens et de gérer des situations de crise, comme celle–ci, alors ne nous laissons pas envahir par la panique et le désespoir, et cherchons des solutions ! Nous sauverons les cornichons, nous sauverons le pic-nic d’automne ! Je vous en fait le serment devant ce que j’ai de plus précieux, ma foi, mon honneur et ma dévotion pour le royaume !
Garmir et Thondurm se lèvent à leur tour et applaudissent bruyamment : Bravo ! Bravo ! Quel discours ! C’est impressionnant !
Onirym : oui, bon, n’en rajoutez pas trop quand même …
Garmir et Thondurm arrêtent d'applaudir et s'assoient.
Thondurm se gratte la barbe en réfléchissant : mais comment cela se fait-il qu'il n’y ait plus un seul cornichons sur tout Elvenar ? c’est un peu étrange quand même non ?
Garmir répond : c’est peut être un complot pour déstabiliser le royaume et saper le moral des troupes ?
Onirym se tourne vers Pépette et lui tend un verre d’eau. C’est vrai ça ? Comment avez-vous appris la nouvelle ? Où sont passés les cornichons ?
Pépette pose le verre sur la table et répond : je faisais ce matin ma petite tournée d’inspection, comme tous les jours …
Dans son coin, Thondurm rigole et marmonne : ha ! La curiosité maladive des fées ! Ce n’est pas qu’une légende …
Pépette lui jette un regard noir et continue, comme si de rien n’était : je faisais ma tournée d’inspection, quand je suis arrivée au jardin, derrière le palais. J’ai remarqué que le champ, entre les navets et les carottes était vide ! Plus rien ! Plus une pousse, plus un plan, plus un cornichon !
Submergée par l'émotion, Pépette s'effondre en sanglots.
Onirym : c’est quand même étrange ça … Les plantes, ça ne disparait pas comme çà !
Garmir : et surtout les cornichons ! Pourquoi ce ne sont pas les navets qui ont disparu ! personnellement j’aime pas les navets, ça a un goût bizarre, en plus …
Onirym reprend : ok voila ce que l’on va faire ! On va former deux groupes : Fribon et Thondurm, vous allez tout mettre en oeuvre pour aller chercher des cornichons, chez nos voisins, les marchands, les paysans du coin ! Chez tout le monde !
Fribon prend un air offusqué : on va quand même pas dépenser les sous du royaume pour acheter des cornichons ?
Onirym : vous préférez les payer sur vos deniers personnels ?
Fribon : ha non, pas du tout !
Onirym : donc l’affaire est entendue ! Au travail ! Pendant ce temps-là, Garmir et moi-même allons mener l’enquête concernant la disparition des pieds de cornichons …

Onirym et le Capitaine Garmir se rendent dans les jardins pour constater le désastre de leurs propres yeux. En effet il n’y a plus rien … Plus un seul pied de cornichon …
Alors qu’ils regardent le champ, vide, le jardinier du palais passe par là, une bêche sur les épaules.
Onirym l'interpelle : dites-moi mon grave, vous savez où sont passés les cornichons ?
Le jardinier se gratte la joue, l’air mi concentré mi gêné et répond : ah bin non Sir, j’en ai bin aucune idée !
Onirym : mais c’est souvent qu’il y a des légumes qui disparaissent ?
Jardinier : il y en bien de temps à autres, lorsqu’une famille de lapins décide de s’installer dans le coin, ou que dame Pépette fait une descente pour se préparer une salade … Mais sinon non et pas comme çà …
Garmir : c’est quand même étrange toute cette histoire … Je pense que c’est une conspiration des aubergistes de la cité, de la confrérie des mangeurs de côtelettes … À moins que ce ne soit un coup des Halfelings ! Oui ça doit être ça ! Ça ne peut être que eux ! Je vais chercher en ville un semi-homme tenancier qui fait partie de la confrérie des côtelettes et je suis sûr que j’aurai mon coupable !
Garmir se met à courir frénétiquement vers la cité, super content de son idée …
Onirym reste à discuter avec le jardinier : et les cornichons, vous les avez plantés quand ?
Jardinier : ohhhhh il y a bien plusieurs lunes ! Pour qu’ils soient prêts pour le grand pic-nic ! Faut qu’ils soient bien verts et croquants, c’est important çà !
Onirym : et c’est toujours la même variété que vous plantez ?
Jardinier : d’habitude oui.
Onirym : comment ça …
Le jardinier commence à avoir l’air de plus en plus gêné …
Onirym : bon mon petit père c’est le moment de cracher le morceau ! Qu’est ce qui se passe avec les cornichons !
Jardinier : non mais c’est que vous allez me crier dessus …
Onirym, d’une voix forte : mais c’est déjà le cas ! Allez hop ! Crachez le morceau ! Sinon je dis à Pépette que c’est vous le responsable !
Jardinier : non ! Pas à Pépette ! Je vais tout vous expliquer … Voilà, il y a quelques mois, j’ai été approché par un mage, une sorte de druide je pense … enfin un vieux avec une capuche et des pouvoirs magiques … Il m’a vendu des graines, magiques, d'après lui, qui poussent vite et demandent peu d’entretien … Ce n'est pas que je sois fainéant, mais vous savez, c’est dur de s’occuper du potager ! Faut toujours se pencher, courber le dos … Je suis plus tout jeune moi.
Onirym : elles avaient quoi de magique ces graines ?
Jardinier : je sais pas trop, je sais pas lire … Mais je peux vous montrer !
Le jardinier emmène Onirym dans la serre et commence à farfouiller … Au bout d’un moment il lui tend plusieurs sachets en papier : Tenez voici les sacs ou il avait les graines de cornichons.
Onirym prend les petits sacs et lit dessus : “Cornichons vagabonds”.
Onirym : voilà qui explique bien des choses !
Le jardinier lui tend d’autres sachets : tenez je lui ai aussi acheté ces légumes là.
Onirym lit les différents sachets se décomposant au fur et à mesure.
“Pois sauteurs”, “Carottes voraces”, “Navets grognons”, “Salades hurlantes”, "Poireaux psychopathes” …
Onirym : et vous avez tout planté ?
Jardinier : oui.
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Mais qu’il est triste notre Elvenar, monde merveilleux transformé en quelques heures par un torrent dégoulinant du ciel, recouvrant rues, champs et forêts d’une nappe poisseuse fétide !

J’ai pu à la hâte sauver l’essentiel de mon échoppe, potions, onguents, cataplasmes en colmatant la moindre issue, bloquant solidement la porte, tout en me protégeant comme je le pouvais de gouttes épaisses dont la viscosité n’annonce rien de bon.

Que se passe-t-il ? Et le déluge semble sans fin, prenant la nature comme les habitants de ma ville au dépourvu.

Nous étions arrivés à bonne entente entre peuples si différents. Imaginez un nain avec un elfe préoccupé de nature, un orc face à une fée vénérant le soleil, et puis ces Amuni grands constructeurs dont les sables envahissants narguaient nos cultures. Il avait été nécessaire aussi de dompter une colonie de dragons récalcitrants, pacifier de multiples contrées pour que notre commerce puisse fructifier, accueillir sur notre sol d’étranges créatures telles les Elémentaires… oui notre équilibre chèrement conquis risquait d’être mis à mal en ce début d’automne.

Je rumine en me hâtant, emportant à bout de bras de précieux produits médicinaux, fruits de longues recherches.

Ah oui, je me présente, Sweel, médecin, formé à la chirurgie pointue des Créateurs.

Quelques gouttes de cette maudite pluie aspergent mes mains malgré mes précautions et une tache bleue laisse rapidement sa trace. Mais que nous arrive-t-il ?

Le parc que je longe à grand peine montre triste figure, les arbres perdant sèves et feuilles, les parterres de fleurs oubliant toutes couleurs, les nombreux poissons du lac d’agrément gisant échoués sur le dos. Même le petit kiosque où il faisait bon se réfugier aux heures chaudes a triste allure tant sa structure est oxydée par les trombes d’eau, rongée même par endroit.

Et dans les rues, sous cette ondée assassine, mes compatriotes suffoquent comme moi, cherchant un abri alors que le bleu mortifère gagne du terrain sur leurs corps et déjà se réjouit de ses premières victimes.

Me voici arrivé à l’hôpital où il me faut trouver une riposte avec mes collaborateurs, internes, étudiants. Chaque énergie compte. Organiser l’accueil des malades, les soins et surtout faciliter leur respiration visiblement entravée, rassurer, passer aux suivants encore et encore… nous sommes vite débordés par l’afflux de malades à la peau vilainement marbrée.

J’administre une décoction par-ci par-là, dégageant ainsi les bronches enflammées pour quelques heures, recouvre les membres colorés d’un onguent de ma composition aux vertus apaisantes à défaut d’être guérisseuses, calme autant que possible les températures corporelles qui chez certains ne cessent de grimper. Et recommence un peu plus loin. Une fois, mille fois. Aidé par mon équipe au grand complet. En cet instant fragile où le professionnel que je suis cherche désespérément une solution pour éviter une hécatombe, je supplie les dieux de ma Nature chérie de m’inspirer, de me donner la capacité de lutter contre cette vague bleue qui envahit les corps et les mène irrémédiablement au trépas.

Les heures passent, nous sommes déjà au troisième jour de l’Apocalypse, le nombre des victimes ne cesse de s’allonger, mes tentatives de remèdes échouent les unes après les autres, j’ai consulté sans succès mes grimoires les plus secrets, couru à la Faculté et cherché dans les écrits religieusement conservés de mes illustres maîtres, dans l’espoir d’y trouver une piste salvatrice.

En vain.

Et la tache bleue de mes mains a entre-temps dévoré en plus de mes bras, mon torse et le bas de mon visage. Je serre les dents, il me faut conserver le plus longtemps possible mes forces, ne céder ni à la fatigue ni à la panique, continuer inlassablement à encourager mon équipe dont le moral baisse dangereusement tandis que nous nous battons tous avec l’énergie du désespoir. Mon cher Pierel, fidèle second et grand ami, est mort dans mes bras ce matin, vaincu par cette maladie dont nous ne connaissons rien.

L’implacable course contre la montre ne me permet même pas de le pleurer dignement, encore moins de procéder aux rituels nécessaires à sa renaissance dont il m’a fait la demande dans un dernier souffle.

Lors d’une nouvelle nuit sans sommeil dans mon laboratoire, la vision soudaine d’une sorcière, appuyée nonchalamment à l’une des grandes fenêtres. Non je ne rêve pas ! Elle est bien en train de m’observer. Et belle, toujours belle, plus qu’avant si cela est possible.

Luan…

Un amour de jeunesse quitté pour ne pas trahir mes idéaux, pour ne pas l’imiter et sombrer à jamais du côté du Mal. Et j’avais à l’époque, à tort je m’en aperçois aujourd’hui, minimisé son caractère rancunier tout comme ses menaces de vengeance.

« Sweel, mon amour, tu sembles préoccupé, puis-je t’aider ? »

Je connaissais bien ce petit sourire sur ses lèvres de tentatrice.

« Luan, que viens-tu faire ici ? »

« Je peux t’aider à fabriquer le remède contre l’épidémie bleue, à une condition »

« Es-tu pour quelque chose dans ce qui nous arrive ?

Et son rire cristallin, pire qu’un coup de poignard au cœur, me confirma sa diabolique intervention.

« Quelle est ta condition ? »

« Et bien mon cher Sweel, une fois le remède terminé et tes malades en sécurité, tu quittes ton monde imparfait et m’offre ta vie pour les siècles à venir »

M’approchant de la fenêtre, j’ai laissé un long moment courir mon regard sur les toits de ma ville endormie, et plus loin sur les ombres d’une forêt qui me livrait aux jours heureux une multitude de plantes, herbes, baies, imaginant ses clairières où je m’allongeais le temps d’une pause rêveuse ou d’un déjeuner ensoleillé… Et l’espace d’un instant j’ai fermé les yeux pour mieux retenir au fond de ma mémoire ce qui ne serait jamais plus.

Car il me fallait céder au marché monstrueux de Luan pour épargner mes concitoyens, mes voisins, mes proches. Pour être en accord avec mes engagements de médecin dont la seule priorité est le bien-être du malade, qu’il s’agisse de son physique ou de son moral. Pour qu’Elvenar redevienne enfin un monde bienveillant et lumineux.

Une dernière pensée émue pour ma compagne Norin, nos deux merveilleux enfants…

Et,
Me tournant lentement vers Luan,

« J’accepte ton ignoble proposition, ne perdons surtout pas de temps ».

5 septembre
Bon sang ! Déjà 5 semaines ! 5 semaines que nous survivons, pas si mal que ça d'ailleurs. Qui aurait cru que nous arriverions à nous entendre avec nos frères ennemis, les gastronomes et les pirates ? Quand la catastrophe est survenue, mon équipage et moi étions en mer. Nous avons rapidement croisé d'autres navires. Nous avons décidé de nous unir et d'attacher nos bateaux de façon à former un îlot et partager nos ressources. Nous ne savions pas ce qui se passait à terre et étions rassurés de ne pas être seuls. Mais aujourd'hui nous n'avons plus le choix, nous n'avons presque plus de vivres, et l'eau va bientôt manquer. Hier, pendant le conseil, il a été décidé d'accoster. Même si cela fait plaisir de retrouver la terre ferme, nous sommes plutôt inquiets : qu'allons nous trouver ?
Reste t' il des survivants ?

22 septembre
17 jours de folie ! Nous avons bien accosté comme prévu. Mais quelle surprise ! Quel bonheur !
Nous ne sommes pas seuls !!! Dés l'approche, nous avons aperçu des feux sur la plage (il n'y a plus de quai, tout le port est détruit), des gens nous faisaient de grands signes de bienvenue. Déjà tout à notre joie de voir des survivants, quelle ne fut pas notre surprise de trouver en débarquant une petite foule cosmopolite joyeuse et bavarde ! Plus surprenant encore on y trouvait non seulement des elfes et des humains, mais aussi des halfelins, des fées et des nains ! Tout ce petit monde avait vu nos navires de loin et avait préparé une petite fête de bienvenue. Oh bien sûr pas un festin, mais un bon repas entouré de bienveillance, et ça, ça n'avait pas de prix !
Ensuite tout le monde a dormi sur la plage, et nous ne sommes partis que le lendemain.
Ils nous ont emmenés à leur campement, à quelques kilomètres de là, dans la forêt. La ville, en ruine, est dangereuse, les bâtiments encore debout menaçant de s'écrouler. Aussi ils se sont éloignés, préférant les grottes et les marais. Et donc après cette courte marche, nous sommes arrivés : nous en sommes restés bouche bée ! Une véritable citée se déployait devant nous, à l'orée de la forêt, les constructions des halfelins et des fées, dans les bois, celles des elfes sylvains, dans les grottes enfin celles des nains. Mais pas de clans, pas de ghettos, juste un mélange de gens et de races : chacun avait bâti ce qu'il savait faire et les logements étaient habités au gré des envies et des arrivées. Car des arrivées, il y en avait régulièrement, parfois juste une famille, parfois un clan entier, des survivants fatigués, effrayés et affamés. Comme nous.

23 septembre
Hier je n'ai pas fini de raconter. Cette nouvelle cité est une véritable ruche, tout le monde s'affaire sans cesse. Je n'ai pas très bien suivi comment tout a commencé mais aujourd'hui l'organisation est impressionnante : un conseil où siège un nombre égal de représentants de chaque race, pas d'argent pas de troc, chacun fait ce qu'il peut pour la collectivité et en contrepartie a droit à ce qu'il a besoin, pas d'abus, pas de gaspillage, la survie de tous en dépend. Si quelqu'un se conduit mal, il passe en conseil et si c'est grave il est rejeté par la communauté. Cette seule menace calme les esprits les plus récalcitrants !
Nous avons été reçus comme des rois ! On a pu choisir nos logements, on nous a donné des vêtements et des ustensiles de première nécessité. Nous, on est retourné aux bateaux et avons déchargé tout ce qui pouvait être utile. Un beau moment de partage !
Depuis, nous nous sommes dispersés dans la cité, mais le lien créé pendant ces 5 semaines ne se défera pas, j'en suis certain.

1er octobre
Quelle journée ! J'étais en train de faire l'inventaire dans un des magasins généraux, quand l'alarme a retenti : une troupe d'orcs et de gobelins armés approchait ! Même si tout le monde est resté calme on sentait la tension, c'était impressionnant … Notre groupe de diplomates est allé à leur rencontre et est resté … sans voix : nos visiteurs, ou devrais-je dire nos voisins, nous apportaient des champignons et de la viande ! Ils avaient entendu du bruit et étaient eux aussi très contents de ne pas être seuls. Comme quoi ! Tout peut arriver !"

Bon vote !
 
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