DeletedUser426
Bonsoir,
Après plusieurs semaines de créations pour nos elvenariens, il est temps de montrer les œuvres que nous avons reçus. Ainsi, l'heure des votes commencent ! Vous pouvez voter pour vos 2 créations préférées pour chacun des groupes jusqu'au Dimanche 13 Janvier inclus.
Après plusieurs semaines de créations pour nos elvenariens, il est temps de montrer les œuvres que nous avons reçus. Ainsi, l'heure des votes commencent ! Vous pouvez voter pour vos 2 créations préférées pour chacun des groupes jusqu'au Dimanche 13 Janvier inclus.
Oeuvre N°1 :
Bip ! Bip ! Bip ! Bip !
Eh m…. , on est samedi ! J'ai encore oublié d'annuler le réveil.
Ah non ! C'est vrai, il faut se lever pour affronter l'enfer.
Nous sommes le samedi 22 décembre, il est 08h00 du matin, et il va falloir partir à la chasse aux jouets pour satisfaire les appétits insatiables de la ribambelle de petits monstres produits sans discernement par tous les membres de la famille (moi compris) et avides des nouveaux gadgets à la mode présentés avec insistance depuis deux mois sur tous les écrans de magivision.
Le timing va être serré. Première étape, amener les deux aînées, Ciloé et Emencielle, à l'école pour le traditionnel devoir surveillé du samedi matin, histoire de Winyandor pour la première, et humain, sa première langue, pour la deuxième. Ensuite, déposer la troisième, Banaëlle, à sa séance de tir à l'arc. Il me restera alors un premier créneau d'un peu moins de deux heures pour tenter de trouver mes premiers trésors.
La tâche s'annonce néanmoins ardue. Pharsis est une des plus grandes cités elfes de Winyandor. Des centaines de milliers d'habitants s'y entassent, le coût du logement dans le centre est excessif et oblige la plupart des elfes qui travaillent comme moi dans l'administration à habiter en banlieue, ce qui génère un trafic ininterrompu entre ces banlieues et le centre de Pharsis, et de fréquents bouchons de carrioles.
Au vu des délais contraints de la matinée, je suis obligé de me limiter à la zone commerciale la plus proche des activités de ma progéniture. Ce n'est malheureusement pas la plus achalandée, et la proximité du bourg de Varsilis risque d'y amener une foule considérable.
Une fois n'est pas coutume, la séquence des levers se passe sans aucun accroc. Ciloé a réussi à sortir de son lit après seulement trois passages dans son antre, Emencielle est presque de bonne humeur, et Banaëlle a pu trouver les vêtements qui convenaient à son humeur du jour.
Le trajet jusqu'à Varsilis se passe également sans difficultés majeures, et après avoir déposé mes passagères, je me dirige donc vers mon premier lieu de recherche.
Bien loin de nos forêts elfiques d'antan, je me retrouve face à un de ces temples modernes dédiés à la déesse consommation : une immense prairie servant à garer nos carrioles qui entoure une dizaine d'entrepôts et de chapiteaux abritant une centaine d'échoppes où dépenser toutes nos économies selon les directives de la magivision.
Malgré l'heure matinale, je peine à trouver un emplacement pour mon véhicule. Je finis néanmoins par trouver une place suffisamment large pour parquer ma charrette familiale, entre un léger tilbury deux places, et un de ces nouveaux chariots aux roues renforcées et surélevées qui sont censés permettre de rouler en dehors des routes carrossées, ce qui ne sert absolument à rien dans une telle mégalopole.
Passons maintenant aux choses sérieuses. Je me dirige d'un pas volontaire vers l'entrée de la zone commerciale. Je jette un oeil rapide aux affichages magiques suspendus aux dessus des boutiques et repère rapidement celle qui pourrait me permettre de remplir un peu mon cabas de Noël : “aux jouets elfiques”.
Malheureusement, il semble que je ne sois pas le seul à avoir repéré ce lieu. La majeure partie des propriétaires des véhicules entassés sur la prairie devant les magasins semble avoir le même objectif que moi et une foule massive se presse à l'intérieur. Je me fraye un chemin au milieu des chalands, et tente de me repérer au milieu de cette profusion d’articles aussi divers qu'étranges pour moi. A droite, une pile de poupées humaines à l'effigie du dernier héros à la mode d'une série de pièces de magie tridimensionnelle, un jeune magicien dénommé Larry Plotter. Franchement, je me demande qui peut bien vouloir acheter ça ! A gauche, une série de jouets autour des héros du feuilleton de magivision du magicien Mervel, personnages souvent grotesques à l'ego surdimensionné et aux pouvoirs surnaturels totalement irréalistes, comme Ironelf, un elfe volant dans son armure ridicule jaune et rouge, Bulk, un elfe malingre qui se transforme en un énorme orc vert sans cervelle, ou Thror, un guerrier nain géant disposant d'un marteau magique qui lui permet de voler. Ridicule ! Je me demande comment les jeunes peuvent s'identifier à ça.
Je m'enfonce progressivement dans les profondeurs de la boutique et m'approche du rayon 0-10 ans. Parfait, je devrais pouvoir y trouver de quoi offrir quelque chose pour les deux nourrissons de mes deux frères, nés il y a tout juste 2 et 6 ans. Cruelle désillusion ! Alors que j'espérais trouver quelques-uns de ces remarquables jouets éducatifs en bois qui ont bercé mon enfance, je me retrouve face à une multitude d'objets en matériaux magiques type plasticium, aux couleurs criardes, plein de lumières clignotantes et produisant des bruits bizarres et désagréables. Après quelques recherches approfondies, je finis par trouver au fin fond des rayonnages un hochet en bois à peu près acceptable pour le bébé de 2 ans, et une licorne en peluche pour celle de 6 ans.
Je regarde ma clepsydre et, horreur ! Déjà une heure de passée ! Plus le temps pour d'autres recherches. Une demi heure pour payer, ça va être juste, mais ça devrait passer. Je progresse vers le comptoir, et m'insère dans la longue file de clients au regard vide qui attendent patiemment comme moi de se faire extirper les quelques pièces durement gagnées à la sueur de nos fronts.
La file avance doucement. Je suis coincé entre une maman elfe accompagnée de ses deux garçons âgés probablement de moins de 60 ans, mais qui semblent parfaitement avoir compris le pouvoir qu'ils ont sur leur mère, et un demi-elfe particulièrement mal élevé qui ne cesse d'empiéter sur mon espace vital, comme s'il pensait que cela allait faire avancer la queue plus vite.
Après quelques cris et jérémiades devant moi et quelques bleus aux jambes engendrés par les gesticulations des gamins surexcités, je finis par me décoller de mon encombrant voisin de derrière au délicat parfum de transpiration pour me retrouver face au tiroir-caisse. Je présente mes présents au caissier affublé d'un remarquable bonnet rouge et blanc.
- Monsieur, il n'y a pas le prix sur votre hochet en bois. Vous pouvez aller en chercher un autre avec le prix ?
- Vous plaisantez ou quoi ? Vous voulez que je retourne au fond du magasin, trouver un hypothétique deuxième exemplaire de ce jouet et refaire une demi heure de queue ? Vous ne pouvez pas trouver vous même le prix, après tout, c'est vous qui le vendez ?
- Non monsieur, je suis juste caissier. Et je n'ai pas le temps pour ça. Vous pourriez vous décider rapidement, il y a du monde qui attend derrière vous.
- Vous souhaitez un emballage cadeau, c'est la file juste à votre droite après la caisse.
Dépité, je quitte cet établissement, la tête basse, avec une pauvre peluche dans ma besace après 1h30 de dur labeur.
Je récupère ma carriole, passe prendre mes trois plus ou moins adorables petites, et rentre prendre un repas bien mérité à la maison.
Mon épouse est là, rentrée du travail, et après une rapide salade de salsepareille, un peu de fromage de capricorne et quelques baies d'antjaris, nous laissons nos adolescentes vaquer à leurs occupations, c'est à dire rester allongées sur leur lit à écouter le dernier barde à la mode, et nous dirigeons ensemble vers une nouvelle zone commerciale pour poursuivre ensemble nos recherches.
Nous prenons la route pour nous diriger vers Quentilis, qui dispose d'une grande variété d'échoppes.
Quentilis est une de ces villes nouvelles qui se sont développées très récemment dans la périphérie de Pharsis avec les progrès de la magicologie, la forte poussée démographique et l'arrivée massive des nouvelles races. Elle a été construite à l'ère du tout véhicule, avec d'immenses galeries souterraines creusées par les nains pour parquer les carrioles individuelles, et chaque centimètre carré des branches d'arbre des chênes millénaires y est rentabilisé pour accueillir le maximum de familles au point que l'on n'y voit presque plus le moindre feuillage. Le tout est d'une très improbable laideur.
L'accès est cependant relativement aisé et nous pénétrons dans le labyrinthe de galeries pour tenter d'y trouver une place pour notre familiale. Après une bonne quinzaine de minutes à tourner en rond, mon épouse repère une famille de nains aux bras chargés de bagages qui semble sur le point de retourner à son véhicule. Je m'arrête pour les laisser partir, regarde avec délectation la dizaine de véhicules derrière moi stoppés en train de m'observer avec jalousie, et m'installe enfin dans l'emplacement libéré.
Nous suivons ensuite un enchevêtrement de coursives et de passerelles bondées, cernées par d'innombrables échoppes, la plupart pour vendre les dernières fringues à la mode, fabriquées bon marché par une horde de gobelins sous-payés pour arriver enfin au Graal, le magasin “le club des jouets”.
Après avoir franchi la même muraille de figurines Larry Plotter ou Ironelf que dans le premier magasin de Versalis, nous nous retrouvons face à un rayon en tout point similaire à celui du matin pour les zéro-dix ans. Je repère néanmoins quelques jouets en bois qui me semblent tout à fait acceptables et me prépare à en prendre un.
- Mon chéri, tu ne veux tout de même pas offrir une de ces vieilleries à ton neveu. Regarde ici, c'est bien plus amusant pour lui, avec toutes ces couleurs. Et tu as vu, quand tu appuies sur ce bouton, ça fait même le cri du phénix.
- Oh oui ma chérie, c'est splendide. Quelle bonne idée.
Nous quittons la zone nourrissons et passons maintenant devant une rangée de poupées, dont une grande majorité de la célèbre poupée Barbissia. Celle-ci, autrefois déclinée uniquement sous son modèle classique d'Elfe Sylvain avec ses longs cheveux verts, est maintenant représentée sous une multitude de couleurs. Il y a même une Barbissia elfe noire. On aura tout vu !
- Elles sont trop mignonnes, tu ne crois pas que ça irait bien pour ma filleule Mélitine
- Certainement pas ! Elle n'a plus 50 ans ! A son âge, ce qu'elle cherche, c'est des jouets de haute magicologie. Regarde nos filles.
Après avoir écumé pendant encore une bonne heure le magasin, à s'arrêter sur chaque jeu un peu mis en valeur ou un tantinet mignon et rappelant à mon épouse ses jeunes années, et récupéré quelques nouvelles babioles, nous finissons par payer au terme de la traditionnelle demi heure de queue et nous extraire de ce lieu de perdition pour mes modestes économies.
Il nous reste encore le plus dur : se rendre au magasin spécialisé en magicologie pour satisfaire les désirs de nos filles. Le meilleur pour cela était à quelques kilomètres de là, dans la coquette cité de banlieue de Plaisir-sous-bois dont le nom n'a aujourd'hui plus aucune signification. Les bois sont tous partis dans les entrepôts, et le plaisir dans les bouchons…
Et surprise ! Les bouchons étaient bien là. La zone commerciale attirait, comme le miel attire les mouches, la masse de travailleurs banlieusards qui, comme moi, ne peuvent faire leur course de Noël que le samedi, en dehors des créneaux de travail. Nous finissons néanmoins par franchir le dernier carrefour menant à la boutique désirée, après quelques injures, gestes hostiles, et ayant manqué se faire emboutir une dizaine de fois.
Nous entrons dans le saint de saint de la haute magicologie, avec sa profusion d'objets enchantés. Sur la gauche, une rangée d’appareils pour la cuisine : armoires à froid, plats autochauffants, couteaux enchantés, ou pilons magiques, au fond de l'entrepôt une rangée d'écrans de magivision de toutes tailles, et sur la droite, notre objectif, les consoles de jeux.
Je me demande bien pourquoi ils appellent ça des consoles. Il s'agit plutôt de coffrets, activés à l'aide de baguettes magiques, reliés à un écran de magivision, et à l'intérieur duquel on insère un tiroir-jeu. On peut ainsi changer de jeu en changeant de tiroir-jeu, et jouer avec autant de joueurs que l'on dispose de baguettes magiques. Naturellement, chaque baguette, comme chaque tiroir-jeu coûte un bras, alors que la console coûte une vie ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour ses enfants !
Notre objectif est simple : répondre aux attentes de nos filles en dégotant une console Tendo Ouiiii, avec au moins 3 baguettes, et le jeu qui semble leur plaire, dance juste !. Nous faisons le tour des rayons, une première fois, une deuxième fois, une dernière, et il va bien falloir se rendre à l'évidence, il n'y en a pas. Nous réussissons à dénicher un vendeur et lui posons la question.
- Bonjour monsieur, vous n'avez pas de Ouiiii ?
- La Ouiiii ! Mais ça fait au moins 3 mois qu'elle ne se fait plus ! Aujourd'hui, la nouvelle console, c'est la Souitchz, bien plus performante, un vrai concentré de magie ! Tenez, vous la trouverez ici.
Que pouvons-nous faire ?
Je regarde les autres consoles. La boîte X, également très chère, et une très grande variété de jeux de guerre. A côté, la Déesse 4, et là, surprise, la toute dernière version du jeu Dance juste!, celui de l'année en cours, 34627, avec des titres qu'il me semble avoir entendu dans la bouche d'Emencielle. En plus, elle est moins chère. Par contre ils ne la vendent qu'avec une seule baguette, et associé à un jeu de combat, ou un jeu de sport, et les matchs de Quidditch ou les courses de griffons, ce n'est pas trop le truc de mes filles. Ah tiens ! Là, l'emplacement vide, c'était une déesse 4 avec 2 baguettes, sans jeu, pour un prix bien plus faible.
- Monsieur le vendeur, vous reste-t-il encore de cette offre ?
- Ah non ! Désolé, tout est parti très vite. Vous imaginez, une deuxième baguette à ce prix, c'était vraiment très attractif. Mais je peux regarder si d'autres magasins l'ont encore en stock.
- Vous pouvez faire ça !
- Oui, nous disposons d'un très bon réseau d'infomagie. Voyons voir. Vous avez de la chance, il en reste encore 4 au magasin de Vilaine-la-jolie. Par contre, il faudra vous dépêcher, ça risque de partir avant ce soir.
- Vilaine-la-jolie ! C'est à au moins 30 minutes. Vous pouvez réserver pour nous ?
- Je m'occupe de ça, et je leur télépathe pour m'assurer qu'ils vous en gardent une en réserve.
Et nous voilà repartis sur la route, vers Vilaine-la-jolie, pour récupérer notre coffret magique. Nous nous arrêtons à mi-chemin pour faire le plein d'avoine. La nuit est tombée. La pluie commence à tomber également, rendant les routes boueuses et glissantes, et limitant considérablement la visibilité. Les carrioles sont au ralenti, collées les unes aux autres. Un cavalier nous double au galop sur la gauche, manquant de peu se faire emboutir par une caravane avançant à contre-sens. Nous arrivons à destination. Une nouvelle zone commerciale, en tout point semblable aux autres : de grands entrepôts ou chapiteaux de part et d'autres de la route, entourés de grandes prairies pour garer les véhicules, illuminés de multiples sortilèges publicitaires. La poésie du monde moderne…
Arrivée au magasin. Joie ! Nous disposons d'un guichet spécial pour les commandes par infomagie. Seulement 4 personnes devant nous. Malheureusement, la personne nous précédant a dû se tromper dans ses exigences car le produit présenté ne semble pas convenir à ses attentes. Patientons donc encore. Les merveilles de l'infomagie !
Ça y est, enfin notre tour. La console nous attend. Nous pouvons l'emporter. Libérés ! Délivrés ! Nous pouvons enfin rentrer chez nous, fiers du travail accompli.
Sur le chemin du retour, installé confortablement sur le siège conducteur de notre carriole familiale, les rênes en main, écoutant d'une oreille distraite le babil incessant de mon épouse assise à côté de moi, je repense à cette journée usante mais somme toute satisfaisante. Cependant, je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai oublié quelque chose, mais quoi ? Ou peut-être plutôt quelqu'un ?
…
Mon épouse ! J'ai oublié le cadeau de mon épouse !
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